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 Mikael / prostituée

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Mikael / prostituée Vide
MessageSujet: Mikael / prostituée   Mikael / prostituée I_icon_minitime03.08.09 14:03

I. Identité:

Nom : Bride
Prénom : Michelle Ange
Surnom : Mikael
Sexe : Féminin
Age : 21 ans
Race : Hume Evolus
Idéologie : Sans
Métier : Prostituée


II. Conscience du monde et Magie:

Conscience : Bienheureuse
Source : //
Technique : //
Spécialisation : //


III. Descriptions:

Description physique :

Mais quel triste carnaval que de la voir danser sur le trottoir, indécise soudain, elle qui pourtant fut autrefois celle qui venait vous aborder, sans honte. Et comment aurait-elle pu en avoir ? L’habitude vous savez. Elle attend que votre regard passe sur son corps, que vous vous décidiez à venir lui demander son prix. Elle a une sale blessure à la tête qu’elle n’a pu nettoyer qu’avec un mouchoir fatigué. Rien de grave, juste du sang coagulé, une larme qui descend sur sa tempe, une autre qui se perd dans ses sourcils d’un châtain foncé. C’est une bien jolie jeune femme quand même mais son charme réside dans son sourire, dans cette fragilité qui la gouverne, qui la fait trébucher à chaque pas, hagarde. Ses bras se croisent sur sa poitrine, et vos yeux s’y attardent machinalement. Mais ce n’est qu’une vague silhouette féminine gâchée par ce long manteau gris qui traîne à terre. Une grande blonde aux cheveux courts dont les boucles dansent dans le vent, folles de liberté alors que sa nuque se hérisse. Elle claque des dents, les pommettes aussi rouges que ses lèvres. Et ses beaux, ses magnifiques yeux verts qui vous épient, qui cherchent celui qui saura la réchauffer un temps, lui offrir de quoi se payer une chambre. Mais il y autre chose, comme un espoir brisé, le craquement sourd de la neige sous ses pas, assourdie de douleur, l’amertume refoulée. De se savoir peut-être si invisible, de n’avoir pour remarque que le courroux silencieux d’une femme bien comme il faut qui attrape le bras de son mari. Et ensemble, ils pressent le pas. Elle demeure ainsi appuyée contre le mur, à compter machinalement ses expirations, les lèvres gercées, le maquillage outrancier d‘un pauvre cirque qui glisse le long de sa peau et s‘enfuie dans le temps. Le corps trop nu, les seins douloureux, les mains perdues dans les plis de son manteau d‘homme qui tâtent et frottent, se demandent sans doute du bout des ongles rongés si elle aura une chance. Et dansent les boucles en attendant.

Description morale :

Et le prince que fout-il ?

Il y a longtemps, Mikael a rêvé d’une escapade sauvage. D’un héros. Et désormais ? Une simple fuite dans ses rêves, après la dernière passe du soir. Devrait-on la blâmer ? Les gens préfèrent la plaindre. Pensez, elle n’a pas eut le choix. Et elle s’en fout, heureuse presque de l’être, désinvolte dans la manière dont elle dégrafe son peignoir, un sourire malicieux aux lèvres. Installée sur les genoux d’un client, dans un bordel étouffé par les brumes du passé, combien m’offre tu, un verre, elle caresse ses cheveux, joue avec lui, riant à des choses sans qu’il n’ait pas besoin de parler. Un simulacre de bonheur. Jusqu’à stimuler l’envie d‘un pauvre puceau embarqué là sans trop savoir ni comment ni pourquoi, rouge de confusion. La victoire est proche et ses copains attendant dehors. Quelle malchance tout de même de ne pas avoir encore trouvé le bon, Peste-t-elle, au bord des larmes, parfois animée d’une sourde colère. Mais chut, patience. Car cela viendra un jour, l’heureux élu qui saura la voir parmi toutes les autres filles. Il sera prêt à tout. Mikael ne donne pas dans les réductions, les opportunités. Elle veut un prince et tape haut en faisant le tapin. Ce sera lui ? Ou bien lui ? Oh bien sûr, ses parents ne voudront pas, ses amis le renieront mais il ne verra pas la putain, juste la demoiselle. Juste une demoiselle aux boucles d’or perdues dans ses contes, des fautes d’orthographe, de frappe, des erreurs qui s’accumulent dans son lit, à dévorer ses seins pointues. Adossée contre le mur elle pense, sourit, des souvenirs pleins la tête, du malheur en stock pour la plupart, des petites histoires racontées au coin d‘un feu imaginaire, transie de froid au lieu d’amour, pour une fois. Désastreuses aventures ? Non elle ne regrette rien. Ni ce baiser paumé, ni les cuisses écartées, ni les désillusions quand tombent en pluie de bonheur les pièces de monnaie, va-tu me foutre la paix ? Accident de parcours qui l’ont mené à se croire au-dessus des autres d’une manière qui déplait, évidemment. Mais les putes sont toujours fières. Il y en a qui ne se doute de rien.

IV. Précisions supplémentaires:

Style de combat : Les claques qui se perdent, les griffes acérées, elle ne peut sans doute rien contre un homme bien bâtit, et chancelle déjà sous les coups traîtres d’une pauvre folle qui l’agresse. Mais enfin ! Tout le monde sait que les demoiselles ne se battent pas. C’est au prince de les défendre, pardi.
Talents particuliers : Une bouche experte et une imagination débordante.
Signes particuliers : D’une naïveté à toute épreuve concernant les hommes.


Dernière édition par Mikael le 06.08.09 18:36, édité 3 fois
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Mikael / prostituée Vide
MessageSujet: Re: Mikael / prostituée   Mikael / prostituée I_icon_minitime03.08.09 14:05

V. Histoire:

Qui s’intéresse à l’histoire d’une putain ? Celle que je vais vous narrer n’a guère d’importance. C’était une simple fille de joie, et vous pouvez me croire, j’en ai croisé des dizaines de douzaine. Toutes les mêmes, avec cette fierté mal placée, ces rires gras. Et dans le tas y‘avait elle, la boucle d’or, celle qui passait son temps dans ma chambre, après ce qu’elle appelait d’une voix presque tendre son « service du soir ». Dites voir, ça vous étonne que je parle bien ? Mais faut pas croire que les putains sont illettrées. Moi je suis comme les autres, je n’ai pas eu de chance, à défaut de choix. Sans doute, à un moment, j’aurais pu prendre une autre voie. Mais la vie a fait que j’ai du écarter les cuisses. En échange, elle m’a offert de quoi les remplir. J’ai jamais été une grande romantique. J’ai croisé sans doute bien trop de gars avides de se taper une donzelle après le boulot, avec au doigt la marque blanchâtre de l’alliance qu’ils avaient pensé à ôter. Parfois, certains l’oubliaient. Nous, on n’avait pas le droit de faire des remarques mais souvent je pensais à ces femmes bien comme il faut. Mikael y pensait souvent aussi. Elle me disait: Les histoires commencent toutes par un baiser. Et nous, des baisers, on n’en offrait pas souvent. Les gars ne demandaient pas ça, pas même les puceaux, bien trop gênés. Ce n’était qu’une affaire en sommes, pas de l’amour. Mais Mikael avait cette envie dans le regard, ce désir d’y voir autre chose. Je me demande encore comment elle a fait pour pas se casser la gueule plus tôt.

Vous allez dire qu’elle avait prit exemple sur ses parents comme toute bonne gamine romantique. La gamine en question avait 21 ans qu’elle rêvait encore à une table du bordel en attendant que le client s’approche. C’était pas bon de rêver mais elle avait du succès et savait s’y prendre comme il fallait, de manière à ne pas se faire remarquer de Felipe. Une fois elle m’a dit: Mes parents c’était des gens biens c’est certain mais il y avait comme une espèce de distance malsaine entre eux. Et elle grimaçait. Je savais bien qu’elle ne voulait pas de ça. Elle voulait autre chose. J’ai jamais eu le cœur de lui dire qu’elle ne l’obtiendrait jamais. De la cruauté, elle allait assez en bouffer. J’ai jamais connu une pute qui s’en soit sortie. Si ça lui arrive à elle, ce qui est tout ce que je lui souhaite, alors ça sera une espèce de chance étrange. Et tout le monde sait que l’étrange, vaut mieux pas s’y frotter. Mikael, c’était pas son vrai nom. En vérité, cette gosse là qui faisait la moitié de mon poids, elle s’appelait Michelle Ange. Bride, c’était son nom de famille et elle me l’a soufflé un soir avant de s’endormir. Elle venait d’une ville côtière dont j’ai oublié le nom, mais je vais pas vous faire un dessin: toutes les villes se ressemblent finalement. Et il y a sans doute une autre Michelle Ange Bride qui fait la conne dans son coin sans que personne ne s’en occupe. Par lâcheté, ou par autre chose, je n’accuse personne. Mais cette Michelle Ange Bride finira mal. C’est comme un cercle obscur. La vérité de ce monde.

De ce que Mikael m’a raconté, tout a commencé par un baiser quand elle avait 12 ou 13 ans. Cela commence toujours comme ça ? Non. Pas à 12 ou 13 ans en tout cas. Elle avait le sourire aux lèvres comme si elle revivait le plus beau jour de sa vie. Je la voyais déjà vêtue de blanc. Mais il n’y avait là que la stupidité d’une éternelle gamine. Le petit con qui lui a fait ça, je lui aurais foutu deux baffes avant de le renvoyer dans les jupes de sa mère. Et Mikael riait en me disant comment il avait été maladroit pour lui abaisser les jupons. Moi je serrais les dents. Après il y en a eut un autre, et puis encore un autre. Elle continuait de me parler de leurs baisers, de leurs paroles timides, de leur doigt faiblement pointé vers l’objet du désir, le saint graal masculin. D’autres en autres, de bras en bras, passant parfois au copain d’un copain. Et ça a duré jusqu’à ses 17 ans. Il faut l’imaginer la donzelle, les bras en croix sur son lit, à se rappeler du visage de ce garçon là. Elle ne l’a pas dit bien sûr, mais il y a toujours un gars un peu spécial qu’on croise. Parfois cela se fait et parfois il y a des voies qui se croisent, des nids de poule. Elle a du se tordre la cheville, peut-être un peu avant qu’ils ne se rencontrent. Et Mikael me disait que celui-là, il avait un beau regard comme une mer fouettée par le vent. Qu’il n’y avait rien d’autres dans ses yeux qui ne fut bon. Et qu’il souriait pour rien. Alors elle souriait aussi pour rien. Le bon temps. Mais une fille comme elle n’avait pas une bonne réputation. Le bruit court. Parfois trop sérieux.

Alors vous pensez bien que les parents ont vite mit le hola quand ils ont comprit que leur gamin s’amourachait de la marie couche toi là de la ville. Beaucoup respecte ce genre de vieux cons qui mettent du rembourrage aux murs pour pas que leur gosse se cogne trop fort à la vie. Je me dis que le gamin s’en serait bien foutu de toutes ces vieilles pies qui devaient emmerder la mère de Mikael les jours de marché avec leurs racontars. Des trucs inintéressants qui ont leur place dans la ville, comme le catalogue des décès, oui vous savez la mère Madeleine qui a perdu son chat. Mais entre les parents et une pauvre blonde aux yeux humides, qui croyez vous qu’il ait choisit, s’il en a eut simplement le choix. Il a juste eut le temps de perdre son pucelage avant de lui dire au revoir. Mikael m’a chuchoté ces mots là: Comme s’il regrettait quelque chose qu’il ne comprenait pas, il m’a dit qu’il en avait une autre. Et puis c’était tout. Une autre avec qui il a du se marier et faire deux ou trois gamins, j‘ai pensé. Mikael devait se dire la même chose. Ca se voyait à ses yeux. Je l’ai jamais vu mère vous savez. Juste amoureuse. Alors elle est rentrée à sa maison parce qu’elle ne pouvait faire que ça, en attendant le prochain round. Et là, sa voix se fait plus faible. Parce que ça n’a rien avoir avec les hommes. Juste un homme qui a reposé son verre sur la table un peu trop fort. Qui l’a bien balancé dans le mur ce jour là. Un grand con qui doit fusiller les putains qui font le trottoir. Qui doit peut-être y chercher sa fille.

Foutre un gosse à la porte, sûr que c’est un acte révoltant. Mais pour une gamine comme Mikael, c’était histoire de lui apprendre la leçon. Elle s’est retrouvée à la rue et a laissé derrière elle une pauvre femme silencieuse et distinguée qui n’avait pas son mot à dire. A pas savoir quoi faire, la blonde s’est mise à marcher droit devant. Elle a quitté sa foutue ville pour en traverser une autre, puis encore une autre. Rien dans les poches et parfois peu dans le ventre. Je me suis reconnue pour sûr. Vous pensez qu’elle en avait oublié les hommes pour autant ? Vous vous trompez. C’est resté au fond d’elle comme un idéal à atteindre mais inconsciemment, Mikael a toujours attendu le prochain round. Alors elle a fréquenté les bars, jusqu’à ce que sa puanteur ne la fasse chasser. Je la revois encore me raconter son calvaire, la froideur de l’eau quand elle allait s’y baigner, ses « putains de tifs » qui n’arrêtaient pas de s’emmêler. Elle caressait ses cheveux avec un sourire doux amer en me disant qu’une fois elle en avait eut tellement raz le bol, qu’elle se les était coupé après avoir trouvé une vieille lame de couteau dans le caniveau. Une coupe approximative et bien sur, elle n’avait pas de miroir. Mais elle était déjà plus présentable alors elle s’est remit à fréquenter les bars, et elle y a croisé deux ou trois hommes qui lui ont payé un verre, parfois même un repas, avant de s’enfuir tout aussi vite. Et puis un soir, il y a eut un gars qui l’a entraîné à l’extérieur.

Un verre, un repas, et Mikael avait déjà le cœur au bord des lèvres. Je le sais car elle avait cette expression en me le décrivant, ce mâle alpha dans toute sa splendeur qui avait deux fois son âge. 18 printemps et 36 hivers dans une ruelle ça donne dix minutes de gloire. J’ai fermé les yeux et je l’ai imaginé, ave sa barbe mal rasée, en train de boucler son pantalon, cet odieux sourire satisfait aux lèvres. Je sais qu’il n’y a pas que les putains qui connaissent ce sourire là. Alors bien sûr Mikael lui a demandé ce qu’il foutait, en pensant sans doute qu’il l’emmènerait jusqu’à sa maison, qu’elle pourrait se pendre à son bras encore une heure, voire deux. A ce stade, vous allez me dire que c’est de l’acharnement, qu’elle ne pouvait pas ne pas deviner ses intentions. Mais elle était tellement prête à rêver, abandonnée sur son lit, fracassée par tout ces angles, ces malheureux coin de porte, ces dangereux escaliers. Le gars l’a rabroué, puis pour avoir la paix, il a fouillé le fond de ses poches jusqu’à lui balancer une pluie de piécettes. Non, elle ne me l’a pas dit, mais je n’avais pas besoin de mots pour retrouver cette paumée de 18 ans au regard incrédule. Ma petite, tu t’attendais à quoi ? A un beau rêve devenu réalité malgré tes cuisses souillées, je sais. Alors le gars s’est tiré et elle a ramassé les piécettes bien sûr. Elle a hésité puis elle s’est acheté à manger, bien sûr. Elle en a eut mal au cœur, mais elle a avalé ça presque sans rechigner, bien sûr. Et elle est retournée dans les bars, bien sûr…


Dernière édition par Mikael le 23.08.09 15:16, édité 4 fois
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Mikael / prostituée Vide
MessageSujet: Re: Mikael / prostituée   Mikael / prostituée I_icon_minitime03.08.09 14:06

Des dons, elle en a demandé « pour manger ». Puis c’est devenu des carats. Alors en plus du manger, elle s’est offerte un toit dans quelques hôtels. Parfois elle y a ramené quelques gars parce que c’est quand même mieux qu’une ruelle, surtout quand il pleut. Et puis en plus du toit, elle a commencé à bien s’habiller. Elle se savait pas mignonne, mais elle avait surtout un joli sourire alors avec une belle robe, ça fonctionne toujours mieux. Maintenant elle sait que le physique, ils s’en foutent bien au final. De ce que j’en sais, et je pense bien que Felipe confirmera, elle avait 19 ans quand elle l’a croisé dans un bar. La seule chose qui m’étonne, c’est qu’elle n’en soit pas tombée amoureuse. C’est que c’est un beau gars, vous voyez. Le regard noir et les cheveux brun. Une belle stature d’homme, le genre à savoir ce qu’il fait. Et il le fait toujours très bien. Mikael a juste été fascinée, et je me dis que c’est tant mieux pour elle. Il a du lui donner l’un de ces surnoms dont il a le secret, peut-être le nom d’une fleur, et elle lui est tombée toute épanouie dans la bouche. Il a profité d’elle, il le fait toujours avec les nouvelles, et puis il a commencé à lui parler d’une maison, d’un endroit où elle pourrait manger tout les jours, où elle aurait des beaux habits. Elle s’est contentée d’acquiescer, pas assez stupide pour ne pas deviner ses intentions. Mais à 19 ans, et sans vie, elle a préféré cette esquisse de rêve. Ce n’était pas parfait, et elle a sans doute du fermer les yeux pour y croire vraiment. A s’en fendre les paupières.

Elle s’est dit qu’elle n’allait pas devenir une pute, qu’elle en avait toujours été une. Mikael n’a pas attendu son père pour écouter les mauvaises langues vous savez. Alors elle est arrivée. Et je l’ai croisé. C’était une esquisse de fille, maigrichonne comme tout, au regard hagard et cerné de noir. Elle avait les cheveux sales, et dieu comme elle puait la sueur. Les ongles rongés de nervosité, et les jambes tremblantes. Elle n’a pas bossé le premier soir, mais ça Felipe s’y attendait. Il lui a offert deux jours de répit avant de la mettre au travail dès le deuxième soir. Elle s’était habituée aux autres filles qui avaient vite comprit qu’elle ne leur ferait pas concurrence. Ce qui n’était pas un danger pour la popularité de certaines sur laquelle Felipe comptait devenait alors une autre fille à chouchouter. Elle a reprit un peu de poids, a commencé à se faire dorloter par certaines anciennes. Puis quand elle est devenue une « fille » et non plus la nouvelle, elles l’ont foutu dans un coin sans trop s’en occuper. Alors j’ai pris le relais. Je suis pas la première dame du bordel, je le serais jamais. J’ai des kilos en trop, un rire gras, et je pourrais bien briser un puceau en deux. J’intéresse les vieux cochons parce que je les amuse à ma manière. Je termine mon affaire et mon rendement sans être glorieux reste régulier. Je pense pas que Felipe m’aime bien mais il doit quand même faire attention à moi. Sinon il m’aurait déjà chassé. Alors j’ai chopé la petite sous mon bras. Et j‘ai veillé sur elle, sans pour autant la protéger.

Elle faisait son boulot comme les autres, et rien ne la différenciait des putains de ce bordel. Pas de charisme, pas de regard enjôleur. Juste son rire couvert par les autres rires. Mais elle avait une manière de danser… Parfois, en journée, on mettait un peu de musique car Felipe l’y autorisait. La plupart des filles dormaient à l’étage en attendant le soir, mais Mikael a toujours été une de celles qui aimaient le jour. Elle partait au marché parfois, allait se balader bras dessus bras dessous avec les autres. Et puis elle dansait au son de la musique. Et dans chaque pas, dans chaque mouvement gracieux, elle y croyait. Ce n’était pas une pute face à elle, mais un homme. Mikael en devenait insolente dans sa manière de se pendre au cou de l’autre fille, même quand cette dernière était plus petite. Elle se laissait guider dans les mouvements, et je vous jure qu’elle se trouvait ailleurs. Je me contentais de la regarder. On se contentait toutes de la regarder. Jusqu’à ce que le soir tombe. Les jours sont passés à une vitesse hallucinante et elle a fêté ses 21 printemps en notre compagnie. Ici, il y avait tellement de filles que les anniversaires n’étaient pas extras mais on prenait notre repas toutes ensembles et la fille était le centre du monde pendant un petit quart d’heure. Elle a entamé sa nouvelle année et Mikael savait tout au fond d’elle qu’elle en devenait commune. Qu’elle s’y faisait. Et ses rêves sont devenus des rêves. Jusqu’au jour où elle s’est réveillée. Et je le maudis encore ce gars qui l’a redemandé.

Bien sûr qu’on a nos habitués. Nos réguliers. Moi j’ai eu ce bon vieux Norbert qui m’a visité une fois par mois jusqu’à ce que son cœur le lâche. J’ai même faillis assister à son enterrement, pour vous dire. Mais pour Mikael c’était pire qu’une insulte. C’était une désillusion totale. Un habitué, ce n’était pas un prince charmant, c’était un client. Et tout les autres hommes entrant dans sa couche en devenait des clients, des futurs réguliers peut-être, et non plus des heureux élus. Alors elle a prit ce gars entre ses cuisses. Elle a sans doute mal fait son boulot, les larmes aux yeux, parce que ce con est venu se plaindre à Felipe. Une fille qui était au bar m’a raconté combien il avait l’air fâché. Et Mikael à l’étage fixait le mur, les cuisses resserrées. Personne n’allait la toucher ce soir là, je me suis dis en la contemplant. Et puis Felipe l’a fait appeler. Il ne venait jamais chercher une fille lui-même. Il se contentait de passer le message. Mikael est descendue dans le salon du patron, parce qu’il avait une tête de patron, pas du gars charmeur qui vous met en confiance d’un sourire, qui vous aime bien tant que vous faites votre boulot. Il n’était pas gentil non, je n’ai jamais dis cela. Mais il avait sa manière, vous comprenez. Et quand une fille jouait l’idiote, il avait tôt fait de la remettre à sa place. Elle n’est pas ressortie du bureau ce soir là. Elle est restée enfermée dans la petite chambre pendant une semaine. Un jour de trop et les affaires s‘en ressentaient. Felipe ne l’aurait pas permit.

Elle avait des bleus dans le dos, surtout au niveau des reins. Elle avait bien du perdre 5 kilos et on savait toutes comment Felipe s’y était prit. Cependant, on se demandait pourquoi. Parce que ce n’était pas le traitement qu’il réservait à ce genre d’erreurs. Il vous servait un petit verre, un remontant comme il disait, et vous demandait juste pourquoi. Là, on avait intérêt à jouer les charmeuses, sans pour autant le prendre pour un con. La meilleure solution restait de lui expliquer mais surtout de demander pardon, qu’on ne recommencerait plus. On avait le sourire aux lèvres, enjouée à l’idée de bosser, à plaindre le pauvre lapin qu’on avait maltraité. Alors Felipe agitait doucement son index, un simple avertissement, et puis le lendemain soir on bossait deux fois plus avec deux fois moins dans l’estomac. Vous pouvez me croire, on s’estimait très heureuses de ce châtiment là. Mais Mikael, foutue Mikael, elle n’avait pas appliqué la méthode. Elle m’a raconté à voix basse qu’elle avait demandé à Felipe si elle pouvait avoir des clients différents et non plus des demandes de réguliers. Avait-elle cru un seul instant que sa demande allait aboutir ? Je ne pense pas. Mais la blonde avait essayé. Et elle s’était crashée en beauté. Je peux sans peine imaginer sa surprise sous la première gifle. Et puis le silence effaré quand les coups se sont mit à pleuvoir sur son dos. Car Felipe fait toujours attention à sa marchandise, histoire de pas dégoûter le client. Il sait où viser.

Une semaine en détention, affamée, et Mikael n’a plus dansé. Elle est restée à sa fenêtre, à sourire comme d’habitude, mais la journée elle dormait. Le soir elle accueillait les clients, riait peut-être plus fort que les autres, mais dans le fond elle n’était déjà plus là. On n’a rien dit à Felipe, même pas les anciennes pour rentrer dans ses petits papiers. Ca n’existait pas de toute façon chez lui. On l’a observé s’enfuir sans rien dire. Et puis un jour elle est revenue sur le pas de la porte, comme si elle hésitait à rentrer. Elle a reprit la danse petit à petit, est sortie avec les autres pour aller au marché, ou juste se balader. Moi j’ai souris, je l’ai coiffé, j’ai commencé à lui raconter mes misères de pauvre femme. Que serait la vie sans baiser, m’a-t-elle demandé une fois. Je l’ai pris au mot en disant qu’on aurait plus de boulot. Elle a rit. Je l’ai cru. Et puis un jour elle est sortie faire le marché. Elle a dit aux filles qu’elle allait voir quelque chose. Mikael n’est plus jamais rentrée. Je ne vais pas vous dire que je regrette son départ. Que j’aurais aimé qu’elle me dise au revoir. Ou peut-être juste que je l’avais vu venir. Non, personne n’aurait songé un jour à quitter le bordel. Et pourquoi faire ? Ce boulot était le notre. Il en serait de même ailleurs. C’est ainsi. Mais elle, elle s’est enfuie. Felipe n’a envoyé personne la chercher. Ca lui aurait coûté de l’argent pour pas grand-chose. Moi sans y croire je me suis postée à la fenêtre. Pour attendre son retour. Ou autre chose. Et vous savez quoi ? J’ai rêvé.


Dernière édition par Mikael le 06.08.09 18:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mikael / prostituée   Mikael / prostituée I_icon_minitime24.09.11 21:22

5 aout 2009, Caleb Mancuso a écrit:
Jolie fiche, si ce n'est que je me demande comment elle a atteint l'âge canonique de 24 ans. Rolling Eyes Pense juste à expliquer dans ton premier RP pourquoi elle s'est retrouvée à bord du Phalène. Wink
Spoiler:



NB: Les fiches ont été nettoyées de tous les post non rp. Désormais, l'auteur du topic est le seul habilité à poster.

Ce topic vous servira à la fois d'étendard, comme de journal intime ou fourre-tout, tant que cela concerne Mikael.
Spoiler:
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Mikael / prostituée Vide
MessageSujet: Re: Mikael / prostituée   Mikael / prostituée I_icon_minitime

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