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 Un p'tit coup ? [libre]

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Osvald

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Un p'tit coup ? [libre] Vide
MessageSujet: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime20.02.11 16:32

Hier, il avait attyrri. Avec difficulté, car l'essieu des roues était branlant. Tellement d'ailleurs, qu'Osvald se rappelait avoir cramponné avec l'énergie du désespoir son volant. Même l'E.T s'y était mis de concert avec son grincement mental qui lui avait vrillé les tympans, tandis que les clignotant du tableau de bord se déguisaient de couleurs chatoyantes. Un joyeux carnaval.

Et le gars de la tour de contrôle qui était aussi conciliant au bout du fil que le Ténia après un verre de rouge.
- Direction piste numéro cinq !
- C'est bien beau mais j'y vois rien dans cette purée de pois. Il me faut la direction.
- Cinq, après le quatre et avant le six.
- ...

Il ne savait toujours pas comment ils y étaient arrivés, mais maintenant la Lisbeth était arrêtée au milieu de la piste cinq. La seule certitude qu'il pouvait avoir, c'était que les fonctionnaires de l'aérogare n'y étaient pour rien.
* un bordel d'attyrissage !* se remémora-t-il, sans omettre quelques déglutitions douloureuses.
Il aurait été stupide de ne pas avouer avoir eu peur.

Le piste gardait, comme seule séquelle de son aventure, un chemin de boulons et d'écrous perdus en route qui marquait une trajectoire en zigzague. Voilà que la Lisbeth tombait en morceaux. Il se prit à se demander s'il n'avait pas affaire à une forme mécanique du S.A.I.N.T.

Donc aujourd'hui, il bricolait.

Penché par-dessus la carcasse, Osvald la bichonnait comme un amant attentionné. Il s'occuperait de l'aspect extérieur, l'intérieur nécessitant beaucoup plus de boulot et des pièces délicates qu'il avait demandé à la compagnie d'aviation qui l'embauchait. Le délai d'attente serait excessivement long, et la moitié de sa paye lui serait retiré. Il espérait simplement qu'un jour, il aurait assez d'argent pour se mettre à son propre compte, juste avec son avion. Une petite affaire ; cinq tours par an, de petits contrats, et une vie tranquille au port pendant quelques mois.

Mais il savait que jamais une vie aussi réglée ne lui conviendrait. Ce serait l'idéal dans sa vieillesse, mais tant qu'il était capable de cavaler, prendre des risques, et faire parler de lui aux quatre coins du continent, cela lui allait très bien également !
Il reprendrait le chemin du ciel d'ici une semaine voire deux, si le temps en décidait ainsi. Et il savait très bien qu'il allait succomber à ses démons intérieurs durant ce laps de temps, mais que pouvait-il y faire ? Il était faible, rien de plus.

Il graissait avec amour sa carcasse, promenant un chiffon doux imbibé sur l'ensemble du métal. Et il essuyait le trop plein, envoyait des seaux pour nettoyer chacun de ses recoins. Durant de longues heures il s'occupa de tout et de rien, resserrant une fois par-ci, puis par-là, auscultant, écoutant, jaugeant.

Puis il se leva, essuya ses mains graisseuses sur ses frusques, et observa son travail de la journée. Il portait de temps en temps une cigarette à ses lèvres.
- Dis, t'aurais pas envie d'un coup à boire toi ? demanda-t-il à voix haute.
En effet, maintenant, sa gorge lui faisait l'effet d'une pelote d'aiguilles, et il avalait avec difficulté sa salive.
* Un verre ?* proposa sournoisement l'E.T
Évidemment, quand il s'agissait de boire, celui-là n'était jamais très loin !
* le sens du devoir, tu connais pas ?*
* Un verre, et pourquoi pas une partie de dés ? Dans une demie-heure, on est de retour... Et je te rappelle que c'est toi qui l'a proposé en premier. *
C'était terriblement tentant, et plus si affinité.
Mais en même temps, il ne devait pas.
Alors il trancha, grâce à sa technique personnelle, tout en touchant de la pulpe des doigts la poche de sa veste.
- 1 on y va, 2 on reste.
C'était lui l'hôte, donc lui qui choisissait. Il ne laissait jamais au parasite le dernier mot, même si celui-ci arrivait facilement à le faire se plier à ses moindres désirs. Une bestiole retors.

Il garda longuement le petit objet d'ivoire dans sa paume, jusqu'à ce qu'il sente que c'était le bon moment, et qu'il roule, comme à l'accoutumé, sur le capot de la Lisbeth. Le temps parut à l'homme bien long, tandis que le dé ne paraissait jamais vouloir s'arrêter, et qu'il marmonnait dans sa barbe de vagues mots porte-chance. Son parasite, quant à lui, se permit d'émettre une succession de bruits douteux, pour bien lui faire comprendre à quel point il le trouvait drôle.

Forcément, ça tomba sur le cinq...


Et maintenant, que pouvait-il faire ?
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Live

- Muse Spectrale - Hancock de Night

Live

Signalement : Spectre d'environ 1m70, habituellement voûté, en toge de la Nouvelle Eglise particulièrement souillée ; squelette proche de l'Hume, seul le visage, charnu, au regard rouge vif et au sourire disproportionné, fait tache ; voix de petite fille.


Un p'tit coup ? [libre] Vide
MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime29.08.11 1:25

De temps à autre Live s’aventurait jusqu’à la gare. Elle émergeait le plus près possible du pied du bâtiment, grimpait le long des poutres de soutènement des voies aériennes, et passait ensuite quelques heures à se couler de cachettes en cachettes, à hanter les ponts d’envols les plus déserts. C’était un trajet très exposé, très risqué (pour les Humes, cela va sans dire), mais jusqu’ici personne n’avais jamais eu de problème (à ce qu’elle en savait) –et à vrai dire, le frisson du risque rendait l’escapade plus plaisante encore.
Là, Live se posait dans l’ombre d’appareils immobiles, et rêvassait en observant les environs. Partout il y avait des engins exotiques ; parfois même l’un d’eux traversait paisiblement le ciel. Et Live rêvait, rêvait aux destinations lointaines où allaient et venaient ces grands oiseaux de toile et de métal, rêvait au jour où, ayant vu tout ce qu’il y avait à voir à Sécaria, elle embarquerait, une fois encore, à bord de ces vaisseaux. Vers Adhénor peut-être, ça avait l’air d’un coin encourageant.
Et elle était heureuse, car elle savait qu’il faudrait bien des années ou des siècles avant qu’elle n’ai fait le tour complet de ce qu’il y avait à voir ici. Longue vie aux Humes.

Aujourd’hui était censé être différent. Elle était venue en quête d’un dirigeable bien précis –celui de Capitaine !! Malheureusement, elle s’était très vite aperçue qu’elle aurait été incapable de le reconnaître si elle l’avait eu sous les yeux : elle ne se souvenait que de son système de propulsion meringué, et comme elle n’y connaissait rien … Pire, non seulement elle ne connaissait pas le nom du vaisseau, mais elle ne savait pas non plus quel était l’aspect Hume de Capitaine. Pour ce qu’elle en savait, elle l’avait peut-être aperçue sans s’en rendre compte. Pour la toute première fois, elle s’était rabattue sur l’observation des navires du ciel par dépit.

Elle s’était finalement décidé à suivre mollement les réparations d’un machin ailé posé à l’extrémité d’une des pistes d’envol les plus longues (et un peu tout du long, pour être exact). C’était assez rare que ces plates-formes-là soient utilisées, et l’ingénieur responsable avait l’air de prendre plaisir à travailler, aussi Live avait décidé d’assister à l’opération entière (bien qu’elle ne sache pas exactement en quoi elle consistait). Elle somnolerait sur son perchoir, une plate-forme destinée aux réparations d’urgence, jusqu’à ce que l’homme termine et regagne ses pénates ; alors elle attendrait un peu, puis ferait de même. Elle estimait avoir tout son temps puisque de là où elle était, il y avait peu de chance que l’Hume, absorbé par son travail, la remarque.

C’est pourquoi elle fut particulièrement confuse lorsque le réparateur solitaire, au cours de ce qui avait tout l’air d’être sa dernière pause avant de partir, demanda nonchalamment : « Dis, t'aurais pas envie d'un coup à boire toi ? »

La Spectre en était aussi estomaquée que pouvait l’être une bestiole sans estomac. Comment cela était-il possible ?!? Il avait conscience de sa présence ?! Et tout ce que ça lui inspirait, c’était la politesse de lui offrir à boire ? Oh, Live appréciait l’offre, mais dans ce contexte-ci elle était tellement … inappropriée.
Il n’y avait personne autour de lui, elle en était sûr puisqu’elle l’observait depuis quelques heures (tiens, déjà le soir ? Le temps passe vite. ^^). Peut-être qu’il parlait à son appareil ? C’était une possibilité, mais même sans compter le fait que peu d’Humes le faisait, c’était bizarre qu’il ne lui parle que maintenant après l’avoir autant machiné.
Peut-être Live avait-elle mal entendu ?
Dans le doute, elle décida de se rapprocher afin d’en avoir le cœur (enfin …) net.

Elle surplombait l’installation d’une bonne dizaine de mètres ; il lui fallut dévaler quelques poutrelles, et faire quelques sauts au-dessus du vide –avec toute l’assurance conférée par une ignorance crasse de la notion de mort spectrale- pour mettre les griffes sur la piste elle-même. L’Hume lui tournait le dos –ce qui n’était pas mal s’il était finalement inconscient de sa présence. Il tenait quelque chose dans sa main ; Live se rapprocha doucement (aidée en cela par sa lévitation) pour mieux voir, jusqu’à ce qu’elle puisse se redresser et voir par-dessus son épaule.
C’était un dé … Noir, si ça peut aider. Oh. Oui. Et alors ? Pourquoi autant de fascination pour … ?
Le machiniste jeta l’objet sur le capot métallique. Surprise par la vitesse du geste, Live bondit en arrière … et resta là, stupéfiée, lorsque l’homme se mit à marmonner. Live tendit l’oreille (un jour je vais arrêter de souligner ses absences d’organes, ça devient pénible à la longue …) –plus de malentendus cette fois !- et … ne compris pas ce qui se disait. C’était une liste de mots sans queue ni tête, sans la moindre cohérence interne … Hmm …
Live hésita. Les symptômes –parler à des entités imaginaires, bredouiller des phrases sans cohérence …- lui paraissaient assez clairs, mais d’un autre côté, les Humes avaient, il faut le dire, tendance à se comporter bizarrement au naturel. Soit ça, soit ils étaient tous sous de néfastes influences mentales, elle ne savait plus trop depuis la Grande Affaire des Nanimaux. Dans le doute, mieux valait prendre quelques précautions.

Tandis que le dé tournait, et tournait, Live se recula encore un peu et adopta sa Pose d’Interaction Sociale : posture voûtée, griffes cachées sous la toge, grand sourire. Elle attendit poliment la fin du lancer pour agir. Elle ne savait quel avait été le résultat, mais apparemment le dé fascinait autant l’Hume maintenant qu’avant le jet. Il était temps de mettre les choses au point.

Live s’annonça par une toux discrète, puis, lorsque le technicien se retourna, rassembla toute sa réserve de ton inquiet pour dire :

" puppy Bonjour Monsieur, excusez-moi de vous déranger …

Est-ce que tout va bien ?
Suspect "


Dernière édition par Live le 31.08.11 15:21, édité 1 fois
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Osvald

Invité

Anonymous



Un p'tit coup ? [libre] Vide
MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime29.08.11 16:56

[Désolé, la reprise est dure, surtout pour un perso que je n'ai jamais joué et un univers à réapprendre. Je m'excuse d'avance pour la qualité du rp... Et j'ai changé les couleurs, sur le nouveau fond, c'est moyen lisible...]

Osvald, perplexe, rangea le dés dans sa poche intérieure de chemise. Il faisait encore doux, malgré le soleil déclinant. Tout à coup, il passa la ligne d'horizon. Ses rayons furent contraint d’observer le monde à travers la mâchoire de la nuit. Ainsi, la température chuta de quelques degrés. Osvald se saisit de son vieux manteau de cuir élimé. Il rajusta sa capuche de fourrure et fit glisser l'habit sur ses épaules.
— Mine de rien, ça se refroidit vite...
* Hey Casanova, c'est pas pour faire mon rabat-joie, mais ya une minette qui se pointe derrière toi... *
— Ben voyons, mais c'est qu'en plus tu me prends pour une bille...
Inutile de préciser que ses pensées formulées à voix hautes furent brisées par la voix étonnée, et tout à fait étonnante, de la personne qui arrivait dans son dos. Féminine, peut-être, mais impossible d'en être tout à fait sûr.

L'homme se retourna. Surpris, il l'était un petit peu : prévisible. Il n'avait pas entendu la chose arriver, au contraire du Ténia qui interprétait les sons de son oreille d'une manière bien plus efficace que lui, l'hôte Hume. En fait, chose était ce qui correspondait le mieux à ce qui se tenait devant lui. Une toge, des bras décharnés, une capuche qui recouvrait le visage entier, visage tellement ombré qu'Osvald était incapable d'y reconnaître des traits. Bref, assez glauque et peu adapté à la situation. Il s'était imaginé son interlocuteur(ice) autrement qu'ainsi. Il avait l'impression d'être plongé dans un de ces films d'épouvante de son enfance, ceux presque flous, sans paroles, avec juste des silhouettes drapés et des gesticulations particulières. Il les regardait malgré l'interdiction de ses parents. Il avait toujours été un emmerdeur. Et casse-cou, de surcroît.

En homme maître de soi, il parvint à garder une face presque impassible. Déjà ses pupilles se fendaient et son front se plissait sous l'effet de la puissante interrogation qui l'ébranlait. D'ailleurs il n'était pas le seul, puisqu'il entendit le Ténia l'imiter moins silencieusement :
* Bordel de ta mère : c'est quoi ?
Heureusement, rapidement, le parasite venu des étoiles reprit sa contenance habituelle. Il en avait vu d'autres, et il en verrait d'autres.
Bon, on va s'le faire, ce coup, dis, dis, DIS ?! *
Le Ténia dans toute sa finesse : c'est-à-dire aucune. Osvald le chassa d'un geste de main, ce qui n'eut, évidemment, aucun effet. Encore une de ces habitudes stupides.
* Chut, c'est pas le moment*

Se recentrer sur son interlocuteur, et sa question. Drôle de question d'ailleurs. Si ça allait bien ? Pourquoi, il donnait tant l'impression d'être barge ? Rien d'étonnant. Personne ne squattait son cerveau, il/elle ne pouvait pas comprendre.
— Heu... bredouilla-t-il Oui, normalement oui, du moins presque. J'ai juste eu un cinq...
Aussitôt dit, pour joindre parole et geste, et ainsi faire naître la compréhension, il ressortit vivement son dé et le fit sautiller dans sa paume.
— Et je vous retourne la question : m'avez l'air un peu pâlichon. Z'en voulez ?
Grand sourire. Le voilà qui tendait son papier de cigarette et de l'autre son tabac à rouler vers le mystérieux inconnu. Finalement, il n'était pas bien farouche.
— Vous inquiétez pas : c'est pas grave si vous savez pas, je vous le ferais. J'ai l'habitude des potes de beuveries qui arrivent même plus à pisser droit.
Brillante intervention. Osvald préféra se taire ensuite. Lui pourtant peu loquace en temps normal... Il ne voyait que l'effet pervers du Ténia qui puisse expliquer son changement au fil des ans.
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Live

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Signalement : Spectre d'environ 1m70, habituellement voûté, en toge de la Nouvelle Eglise particulièrement souillée ; squelette proche de l'Hume, seul le visage, charnu, au regard rouge vif et au sourire disproportionné, fait tache ; voix de petite fille.


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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime29.08.11 22:07

Live considéra en silence l’offrande du mécanicien, puis son visage, ignorant le malaise que cela pouvait susciter. Puis son regard revint vers le tabac.
C’était donc ça …

Live avait déjà entendu parler de drogue (parce qu’on ne peut pas grandir dans une société civilisée sans en entendre parler), mais, comme beaucoup de Spectres, elle n’en avait jamais tout à fait compris le principe. Elle ne voyait pas trop en quoi abréger son existence mortelle était amusant –certes, elle était immortelle, mais … Et en plus ça n’était même pas agréable ! Elle en savait quelque chose puisque de temps en temps elle mangeait un mégot –pour la science !- au cas où cette fois elle comprendrait ; le résultat était toujours le même : mangeable … mais pas tellement, en fait. Pas de quoi en faire une folie.
Et l’usage de drogue tendait à provoquer des réactions bizarres chez les humenoïdes. Tout concordait.

Hypothèse : les résidus trouvés par terre sont de mauvaise qualité, ce qui en explique le manque d’effets intéressants.
Expérience suggérée : se procurer de la drogue fraîche à fin de recherches futures.
Protocole : accepter l’offre du si sympathique étranger. XD

"Vous êtes bien aimable Monsieur ! love tout plein "
Frissonnant d’anticipation, Live préleva une pincée de cette substance brune pour la porter à sa bouche, en attendant la clope complète.

Résultat : mm … Le goût est effectivement différent. La substance est plus sèche … mais toujours pas d’effets secondaires.
Interpolation : déception ! Sad

"J’aimerais bien que vous, euh … "me le fassiez", s’il-vous-plaît-Monsieur ! Si ça ne vous dérange pas trop …

Toutefois …
"

Live leva un doigt accusateur.

"Vous ne devriez pas avoir ça. Vous mettez en danger votre santé et celle des autres."
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Osvald

Invité

Anonymous



Un p'tit coup ? [libre] Vide
MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime29.08.11 23:02

La chose se comporta étrangement, voire plus qu'étrangement, puisqu'elle prit une poignée de tabac et la mangea, comme ça, nature... Osvald en resta comme un con, sans daigner parler, les orbites vides en contemplant la chose qui mâchait avec application la plante séchée. Sa lèvre inférieure s'étira à l'extrême, puis se mit à frémir sous le coup d'un spasme nerveux. Une goutte de salive perla à la commissure, une goutte qu'Osvald se dépêcha de sécher de la pulpe de son pouce.
* … *
Même le silence radio était perceptible sur les ondes du Ténia, chose plus qu'inhabituelle. Osvald frémit avant de revenir à lui, gêné et un peu pantelant.

Ce truc, il y avait quelque chose de pas net. L'aviateur posa son matos sur les ailes chaudes de la Lisbeth, puis se retourna vers son interlocuteur dont il essayait de deviner les traits. C'est alors qu'il remarqua un bout de son bras qui n'était plus pourvu de chair. À la place, il se retrouva face à de l'os poli orné d'un frêle tendon, comme un vieil élastique effiloché. De plus il n'avait pas encore compris à quel point ses yeux brillait d'une lueur étrange. Il fut prit d'un mouvement de recul.
— Mais... mais... Mais merde quoi ?! Vous venez d'où, et vous êtes quoi au juste ?
Osvald n'était pas réputé pour son tact. Heureusement il n'avait pas encore sortit son revolver, par brusque besoin de se défendre. D'ailleurs il était en train de se demander où il l'avait mis. Dans le cockpit ? Non. Dans le poste de pilotage ? Oui. Où ? Le siège, le recoin, sous le volant ? Trop loin, rien que dix secondes aller-retour au minimum. La chose aurait vingt fois le temps de le tuer ou de s'enfuir.

Et puis, pour tout avouer, à la voir manger son tabac, elle n'avait pas l'air si agressive. Il devait bien y avoir une raison à son attitude. Osvald se souvint avoir entendu parler d'une tribu indigène dont les membres pratiquaient la scarification, voire l'amputation de différentes parties de leur anatomie.
— J'ai compris. Z'êtes pas d'ici c'est ça ?
Il lui offrit un sourire un peu chancelant, qui hésitait entre un vrai sourire et un rictus.
* On s'en fous d'où qui vient, on va juste BOIRE, parce que moi j'ai SOIF, et c'est moi qui m'occupe de ton système immunitaire. Si tu m'obéis pas, promis, je te cloue au lit durant toute la semaine prochaine ! *
Le Ténia. Qui d'autre ? Vraiment une sale bête. Osvald allait être contraint d'abdiquer. Il faudrait absolument qu'il répare la Lisbeth, et la perspective d'être malade ne l'enchantait guère.

Il reprit contenance, du moins assez pour se rappeler que la chose lui avait demandé quelque chose.
— Vous voulez votre cigarette ? Okay ça roule.
Il posa à plat sur le capot deux filtres qu'il remplit de tabac, puis il referma le tout en roulant l'herbe. En quelques secondes, ils disposèrent de deux cigarettes maison. L'aviateur en coinça une entre ses dents, donna l'autre à la chose, puis alluma celle de son invité(e) et enfin la sienne. Il savourait le goût du tabac. Étrangement, il l'avait toujours trouvé bon. En ce concentrant bien, il parvint à mettre en sourdine les couinements du Ténia qui ne cessait de beugler dans sa tête. Alors, entre deux bouffées, il demanda à son nouvel ami :
— Alors, raconte : c'est quoi ton p'tit nom ?
Puis, n'attendant pas même sa réponse, il lui fit signe vers le lointain, par-delà la tour de contrôle.
— Et on va s'le boire, ce coup ?

Seulement à ce moment, le Ténia daigna se calmer. Son soupir de soulagement résonna encore longtemps entre les parois de chair qui formaient le crâne d'Osvald.
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Signalement : Spectre d'environ 1m70, habituellement voûté, en toge de la Nouvelle Eglise particulièrement souillée ; squelette proche de l'Hume, seul le visage, charnu, au regard rouge vif et au sourire disproportionné, fait tache ; voix de petite fille.


Un p'tit coup ? [libre] Vide
MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime30.08.11 20:30

Live nota avec fatalisme la prise de conscience de son interlocuteur. C’était normal, juste un peu dommage qu’elle soit aussi rapidement rejetée par la race même qu’elle s’évertuait à comprendre.
Mais …

« J'ai compris. Z'êtes pas d'ici c'est ça ? »

… étonnamment, cet individu-ci s’adapta rapidement. Comme il lui souriait, Live lui rendit son sourire (que faire d’autre ?). Bon, pas au point de lui brandir sous le nez son visage à moitié fait : simplement elle redressa légèrement sa tête, permettant au mécanicien un meilleurs aperçu de sa mâchoire –en bref, Live était détendue par la confiance qu’on lui accordait. Elle ne releva même pas son juron.


La Spectre suivit avec attention la préparation des "cigarettes" et les manœuvres consécutives de l’inconnu, dans l’idée de répéter le processus si jamais elle trouvait un jour le nécessaire. Ainsi il fallait allumer l’extrémité … et respirer au travers … Ingénieux, mais comment est-ce que les Humes avaient-ils découvert un truc comme ça ?!

Live donna un coup d’essai sans attendre … mais les choses se passèrent un peu moins bien que prévues.
L’étape "inspiration" se déroula de façon correcte, mais avant qu’elle n’ait eu le temps d’émettre les magnifiques volutes générées par son compagnon de jeu, la fumée inhalée prit la clef des champs en passant par toutes les ouvertures de sa toge. Oups ! ^^" Apparemment la possibilité d’un utilisateur sans poumons pour contenir la substance n’avait pas été prévue à l’origine –quoique, Live se souvenait de quelque chose à propos de perdre ses poumons comme conséquence de l’utilisation, ou quelque chose comme ça … mais c’est stupide, non ? Je veux dire, en situation normale, la cage thoracique et tout le tralala sont là pour empêcher que ça se produise, non ?... scratch

Quoi qu’il en soit, Live ne comptait pas abandonner la partie aussi facilement. Foi de Spectre, il devait y avoir moyen de gé(né)rer ses intérieurs de façon à pouvoir émuler le souffle humain !
Au moment où l’Hume lui adressa de nouveau la parole, Live était donc en train de téter férocement sa cigarette, des jets de gaz grisâtre jaillissant occasionnellement d’elle dans des directions aléatoires.
« Alors, raconte : c'est quoi ton p'tit nom ?... Et on va s'le boire, ce coup ? »

Live n’hésita pas longtemps. Les Humes considéraient comme socialement acceptable de se pourrir la santé en groupe ; Live réprouvait la partie "fragiliser son organisme", mais l’aspect "sortir entre amis" qu’elle avait cru comprendre compensait de loin et emportait totalement son adhésion. Et puis, en restant avec lui elle aurait plus de chance de le protéger de ses penchants à l’intoxication.
À propos, il faudrait qu’elle lui retire sa cigarette … quand elle aura enfin compris comment il faisait …

"Youhou ! Lïve Boire un coup, boire un coup ! ♫ Grand merci Monsieur ! J’accepte votre invitation avec enthousiasme !"
Live s’arrêta de sautiller sur place et ôta sa cigarette d’entre ses crocs –elle n’arrivait pas à gérer la fumée et parler en même temps- avant de poursuivre.
"Je suis Livet'N'dzermor Fsermilg'Fo Syetiwiredonehp Gthurgle Teroghiamoy'Z'uduvuavatykhilet, résidente des sous-sols de Sécaria de Tyr et ancienne résidente des Cryptes de Traehmoddnik.

Tout le monde m’appelle Live.

Je veux dire que les gens qui m’appellent … plutôt que de hurler à ma vue … ont plutôt tendance à m’appeler Live.

Et vous, comment vous appelez-vous, Monsieur ?
"
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Osvald

Invité

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Un p'tit coup ? [libre] Vide
MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime30.08.11 21:33

Il rêvait. Il ne pouvait y avoir aucun doute. Osvald, tout aussi béat qu'auparavant, vit la fumée s'échapper de sous le vêtement informe de la chose, pour lentement venir chatouiller ses narines. Des effluves de tabac mêlées de poussières vinrent titiller ses sinus, provocant une bien involontaire grimace. Pourtant, l'homme eut beau se pincer la chair de la paume, il perçut la douleur, parfaitement lucide. Seule la chose semblait tout droit issue du monde onirique. Elle le regardait avec une naïveté impressionnante, inconsciente de ses réactions.

Dans ce cas, il ne pouvait y avoir qu'une autre raison à cette vision étrange défiant la logique.
* Tu m'as fait fumer un truc pas net cette nuit, c'est ça ? Avoue ! Tu me prends pour un con en plus ; je le savais ! Non mais regarde comment que je déraille. T'es pas un peu cinglé. C'était quoi ? C'était quoi merde ! C'est pas parce que tu protèges mon corps que ça te donnes le droit de me le pourrir. Enfoiré de Ténia. Tu sais que je serais capable de me fracasser le crâne sur le bitume, juste pour t'écraser par la même ?*
Et il rit. Osvald se sentit profondément vexé, tant et si bien qu'il refusa de lui parler davantage.

Lorsqu'il reprit réellement conscience de la situation, la chose parlait, ou du moins lui parlait de son prénom. L'aviateur venait de reprendre la conversation à la moitié, aussi resta-il dubitatif. Sa bouche se plissa d'une manière comique. Il pencha la tête sur le côté, interrogatif, tout en acquiesçant, l'air de comprendre, mais seulement l'air.
"Je veux dire que les gens qui m’appellent… plutôt que de hurler à ma vue… ont plutôt tendance à m’appeler Live. Et vous, comment vous appelez-vous, Monsieur ?"
Finalement, pas besoin de lui demander de répéter puisqu'elle venait de résumer à elle seule l'essentiel. Parfait.

Osvald ne put s'empêcher de sourire.
— Mônsieur, il m'appelle Mônsieur ! Je suis Osvald, de la grande lignée des Ström. Et elle (l'homme montre la Lisbeth d'un signe théâtral. Il s'est rapproché d'elle et caresse amoureusement son capot) Ça, c'est l'allemande de ma vie, la Lisbeth. Elle est belle tu trouves pas ? Quand je l'allume, elle ronronne. Hé, regarde, elle a même les cuisses déjà humides ! Sacrée coquine.
En parlant de sa machine, Osvald venait de faire l'impasse sur l'improbabilité de la chose nommée Live. Il était totalement obnubilé par la Lisbeth. D'ailleurs, en passant sous le flanc, sa main venait de s'humecter d'un liquide poisseux. Une flaque huileuse se rependit lentement au sol, gouttant de plus en plus.

Sa bonne humeur se transforma. Tout à coup, il n'était plus l'homme qui faisait des blagues grivoises, ni le mécano de bas étage, il était le chevalier servant de sa dame. Il s'essuya avec rapidité sur un torchon déjà sale, réajusta ses lunettes et se jeta sur le sol, ventre contre terre. Puis il rampa au niveau des dites cuisses humides.
— Désolé, on ne fait pas attendre une femme, enfin tu comprends je suppose ? Elle est capricieuse la Lisbeth. Après j'irai chercher la boisson. Tu commanderas quoi, que ça me fasse ça de moins à penser ?
Toujours le mégot coincé entre les dents, Osvald entreprit de réparer la fuite d'huile. Armé de son seul tournevis, il était bien déterminé à prouver sa valeur. Il observa le liquide un moment : mes dégâts n'étaient que moyennement préoccupants. Une fois cette histoire réglée, il irait chercher lui-même l'alcool. Il n'avait pas envie de s'éterniser dans le troquet, histoire qu'on ne le voie pas dans cet état (trop de connaissances rôdaient dans les parages). Et puis la perspective qu'on le voie avec Live ne l'enchantait guère, déjà qu'il avait très mauvaise réputation...
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Signalement : Spectre d'environ 1m70, habituellement voûté, en toge de la Nouvelle Eglise particulièrement souillée ; squelette proche de l'Hume, seul le visage, charnu, au regard rouge vif et au sourire disproportionné, fait tache ; voix de petite fille.


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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime31.08.11 16:10

[Ouch, post ridicule ! ><]


"… Je prendrai la même chose que vous, si vous le voulez bien, Monsieur Ström.", répondit Live sans originalité. "Oh, et je suis enchanté de vous rencontrer.", ajouta-t-elle en essayant de s’incliner –un mouvement qui passa inaperçu puisqu’elle était déjà presque pliée au maximum de ses capacités vertébrales. "Vous et Madame Lisbeth." Par chance les remarques gravelo-romantiques d’Osvald étaient largement passées à côté et au-dessus de la Spectre –sans quoi personne ne sait quelles interprétations littérales interdites aux moins de 18 ans elle aurait pu en tirer.

"À propos …"
Live se glissa au côté du mécano en un seul mouvement slictueux (souple, rapide et onctueux, pour ceux qui l’ignoraient).
"… je peux vous aider à la soigner, j’ai une certaine affinités avec les objets. Qu’est-ce qui ne va pas ?"
La lueur dans les yeux de Live (soyons réaliste, il y en a toujours une) se colora d’enthousiasme (vu le contexte ça doit être un genre de rouge criard) à la perspective de venir en aide à quelqu’un …
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Osvald

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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime01.09.11 11:11

[C'est juste la qualité qui compte. Tu vas quand même pas rajouter du vide pour rien dire ! Je préfère ça moi. Et puis le but c'est de s'amuser, pas d'écrire un roman.]

Pas difficile la chose, ou plutôt Live (il allait falloir qu'Osvald s'y habitue rapidement, mais l'idée même que cette chose puisse avoir un prénom, un surnom, presque « Hûme » lui semblait surréaliste). Dans ce cas, il lui servirait du bon tord-boyau : un verre de Gyn blanc de Gorsk. Il avait bien essayé d'en faire lui-même, lorsqu'il était plus jeune, avec les résidus de fluides des zeppelins familiaux et du vieil alambique de grand-père. Le résultat n'avait jamais été blanc, de même que la seule gorgée qu'Osvald avait avalé lui avait, effectivement, fait tordre ses boyaux, mais pas dans le sens escompté. Depuis, il préférait s'en remettre aux professionnels.

Live lui proposa son aide. Osvald, en bon connaisseur de la Lisbeth (et de ses caprices) n'aurait jamais laissé un inconnu toucher la femme de sa vie. Il était sans doute possessif. Déjà qu'il détestait  la perspective que le Ténia la conduise de nuit sans sa permission, alors cette chose à l'ossature clairsemée... Non merci.
— C'est pas qu'je t'aime pas hein, mais foie d'aviateur, je laisse jamais personne la toucher. Et puis c'est pas bien grave : c'est qu'une petite fuite. J'ai l'habitude. C'est mon métier.
Il bomba ostensiblement le torse et... se remit au travail.

Un coup de tournevis par-ci, un coup de boulon par là. Un écrou. Les gouttes tombèrent de moins en moins, jusqu'à ce ne plus mouiller le bitume du tout. Osvald s’extraya de sous la carcasse. Il puait la vieille huile, mais lui-même, trop habitué à cette odeur, ne pouvait le sentir. D'ailleurs, Live sans doute pas non plus en raison de son manque d'organe sensoriel.

Le roux, désormais crasseux, s'essuya en vitesse les mains sur les endroits encore secs (mais pas forcément plus propres) de son bleu de travail. Il versa un peu d'eau de sa gourde sur ses mains pour entreprendre de les nettoyer (qui a dit qu'il avait du vin rouge dedans ? Non, ce n'est assurément pas le genre de la maison), avant de se diriger vers le Nord des pistes d'attyrrissage.
— Aller, t'viens : on va s'le boire ce coup ! Momo sera finalement content d'avoir un nouveau client, et puis il est du genre à facilement fermer les yeux. Avec tout les relents d'alcool de sa mansarde, ça lui arrive parfois de pas avoir l'esprit clair...

Il avait bien le droit de changer d'avis non ?
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Live

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Live

Signalement : Spectre d'environ 1m70, habituellement voûté, en toge de la Nouvelle Eglise particulièrement souillée ; squelette proche de l'Hume, seul le visage, charnu, au regard rouge vif et au sourire disproportionné, fait tache ; voix de petite fille.


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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime02.09.11 0:14

"C'est pas qu'je t'aime pas hein, mais foie d'aviateur, je laisse jamais personne la toucher. […]"

Live se mit à bouder. Elle détestait quand ces Humes arrogants refusaient son aide sous prétexte qu’ils savaient ce qu’ils faisaient. Ha ! Bien sûr ! Et après, quand les Versatilis infestaient la ville, que tout le monde se transformait en nanimaux et que les bonnes manières étaient oubliées, qui est-ce qu’on appelait, hu ?...

Eh, bonne question, en fait. Qui empêchait les Humes de s’autodétruire en temps de crise, en temps normal ?... scratch


Réfléchir sur ce genre de sujets abstraits avait un effet relaxant sur la Spectre ; une proposition d’accompagnement au bar plus tard, et la revoilà aussi enthousiaste qu’auparavant.

"Bvoui ! cheers "

M.Ström avait l’air persuadé qu’elle passerait incognito … Génial ! Elle allait se faire plein d’amis ! love tout plein
Ceci dit, c’était surprenant. Elle devait avoir sous-estimé l’effet de l’alcool sur l’organisme Hume ; elle pensait jusque là que seule une adaptation profonde de son physique lui permettrait d’agir efficacement sur avec les gens. Si une substance chimique permettait d’améliorer leur tolérance –au prix, certes, d’une partie de leur durée de vie- … il y avait une idée à creuser … Inviter ses prochaines rencontres à boire ? Non, il faudrait déjà se procurer de la drogue … Quoique d’un autre côté … Ou alors …

Live porta machinalement un doigt à son menton, les yeux dans le vague. Puis elle revint à la réalité et adressa un signe de main jovial à son hôte.
"Je vous suis, Monsieur Ström ! ^^"
*Grand merci pour m’ouvrir les yeux sur les effets de l’alcool … Je trouverai moyen de vous remercier pour cela …*
La Spectre jeta un dernier regard à la piste d’envol, gravant dans sa mémoire la silhouette et la localisation de Madame Lisbeth.
*… que vous le vouliez ou non. Lïve *
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Osvald

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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime02.09.11 16:48

— Ben dans ce cas c'est parfait, alors allons-y !
Aussitôt, les deux alcooliques, ou du moins celui qui s'ignorait, se préparèrent à une cuite festive et mémorable. Osvald s'était ragaillardi à l'idée de partager une bonne goulée. Après tout, qu'importe que ce soit avec un tas d'os ? Il parlait et avait même l'air drôle. Les autres piliers de bar risquaient de l'adorer. Et puis, avec le peu de graisse visible, au moins elle ne risquait rien (enfin il ou elle, merde ?!). Pas de fesses à pincer ou de décolleté à exhiber. Quoique, Osvald aurait tout aussi bien aimé se rincer l’œil, et il aurait veillé au grain.

Gentleman ? Vous y croyez sérieusement ? Plutôt opportuniste. Sérieusement ? Qui a envie de passer après un alcoolique notoire ? Mais ce problème n'existait pas avec Live, donc autant oublier. De toute façon, de mémoire de mécano, les gonzesses (les vraies), lui avaient toujours attiré des problèmes. Ne serait-ce que la Lisbeth, qui n'était pas un phénomène très remuant, l'avait convaincu cette après-midi en choisissant de fuir.

Heureusement, c'était du passé, parce que maintenant...
— Hej, Momo ! Deux gin blancs !
Osvald traînait dans son sillage Live, et, par nécessité, son Ténia, qui gueulait aussi fort que lui.

Le bar miteux était tenu par un homme gras, l'air halluciné, la face porcine. Ses clients habituels, yeux bovins plongés dans le zinc du comptoir, étaient limite amorphe. Normal, puisqu'ils étaient sur le pied de guerre depuis ce matin dix heures, heure de l'ouverture. Sept heures plus tard, ils ne se sentaient plus cuver.
Évidemment, demeurait d'autres alcooliques moins pathologiques, ou encore quelques clients à peu près sobres, mais eux préféraient traîner le plus loin possible du bar, sur des banquettes derrière des tables (et les plus propres si possibles). Eux, les plus lucides, ne verraient de Live qu'une toge sale. Ils penseraient certainement à un clochard, ou à n'importe quoi. Tout sauf un tas d'os.

— T'as vu ce que je ramène ? Live qu'il s’appelle, et c'est un brave gars, bon, encore un peu inexpérimenté, mais faut bien faire avec. C'est beau la jeunesse, j'en oublierais presque que j'ai été comme ça ! Hé, s'tu pouvais mettre en plus un petit quelque chose de derrière les fagots, comme un peu du plat de midi. Le pauvre sac d'os... Faut manger mon gars.
Une petite tape amicale dans le dos plus tard (pas trop non plus pour que Live tombe en morceau), Osvald s'asseyait sur un des tabouret. Puis il enjoignit Live à l'imiter. Momo regardait avec étonnement la chose, sans que l'idée du "pourquoi c'est bizarre" ne semble l'effleurer. Puis il haussa les épaules et partit dans la cuisine, à l'arrière.

Un client c'est un client. Pas de racisme chez nous : c'est pas la facture de la maison. L'argent n'a pas de couleur, ni d'odeur...
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Live

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Live

Signalement : Spectre d'environ 1m70, habituellement voûté, en toge de la Nouvelle Eglise particulièrement souillée ; squelette proche de l'Hume, seul le visage, charnu, au regard rouge vif et au sourire disproportionné, fait tache ; voix de petite fille.


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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime04.09.11 1:27

Ainsi donc
Live
était
dans
un
bar.

Qui avait besoin des formes voluptueuses d’une Hume destinée au trépas pour "se rincer l’œil" ?! Live se tournait de tous côté, la langue dépassant de ses crocs entrouverts, profitant de tous les sens qu’elle s’était conférée pour graver dans sa mémoire le maximum d’information sur cet instant unique : elle était parmi les Humes, et nul ne s’enfuyait. Seul un zeste de prudence, la peur que l’enchantement ne soit brisé par un geste trop brusque, l’empêchait de se transformer sur le champ en un derviche écumant hurlant au monde son émerveillement.
Il y en avait partout, de ces singes savants. Derrière les tables, perchés sur ces étranges sièges, en équilibre vertical précaire (dire « debout » aurait été leur prêter trop d’honneur) devant un parterre d’auditeurs avinés tandis qu’ils racontaient des anecdotes morcelés dont la teneur se perdait dans le bruit des conversations. Live dévorait du regard ces étrangers rassemblés ici dans leur milieu naturel, en pleine activité quotidienne.
Que mangeaient-ils sur ces tables ? De quoi discutaient-ils autour des verres ? Pourquoi venaient-ils ici plutôt qu’ailleurs ?
Live voulait savoir. Live voulait savoir. Live allait savoir. LIVE ALLAIT SAVOIR. LIVE ALLAIT SAVOIR.
LIVE SAURAIT.

Le monde était tellement empli d’informations qu’il en était presque … flou. C’est dans un état second qu’elle dévisagea le barman pendant qu’Osvald lui parlait. Détaillant son visage. Étudiant ses vêtements. Elle se tut pendant toute la conversation à sens unique. Elle prétendrait plus tard, si on lui demandait, que le mécanicien qui l’avait emmené n’avait pas adressé de politesse à cet homme, et qu’elle avait donc fait de même pour suivre la coutume locale.
La vérité était qu’elle s’en contrebalançait. Elle était là. Elle observait. Elle relevait. Elle retenait.


Elle sentit une tape sur son épaule. Qui osait ?...
Osvald lui fit signe de s’asseoir. Ah …
Live s’écoula sur l’un de ces hétérodoxes promontoires. Elle aurait été capable de s’asseoir normalement, faisant partie des rares Spectres dont la partie inférieure du corps évoquait vraiment un Hume. Ça aurait été plus poli, plus normal. Au lieu de cela, elle replia sous sa toge ses quatre membres et se reposa sur ses paumes.
Sous la surface de bois, douze lames s’enfoncèrent dans le bois. Live n’avait trouvé que ça pour s’empêcher véritablement de trépigner. Ou, par habitude, de plonger ses scalpels dans quelque chose d’autre.

À sa droite, Osvald. Live se tourna vers sa gauche.
Là, l’Hume-du-Commun cuvait … quoi que puisse être le contenu de sa chope.
*qu’est-ce que c’est prends je veux savoir non pas encore je veux qui qu’est raisonnons calmement, je suis Live et je veux savoir je veux savoir je veux savoir*
La pression s’accentua sous les griffes de Live … Elle ne pouvait pas respirer un grand coup, vous comprenez.
En temps normal, elle faisait semblant. Maintenant elle ne pouvait plus.
Qu’est-ce que … qu’allait-elle lui demander ?

Ça c’était une bonne question. La frénésie de Live en fut endiguée. La perspective que ce jour viendrait, où elle aurait accès libre à la civilisation Hume, lui avait de toujours (enfin, depuis qu’elle connaissait la race) paru tellement absurde qu’elle ne l’avait jamais vraiment envisagé. Et à présent … elle pouvait poser une question. Peut-être plus, tout dépendrait de son interlocuteur, de la substance qu’il avait consommé, modifiant son attitude, de l’apparence de Live peut-être vue à travers la brume de son esprit des coutumes de ce lieu inconnu de tant de paramètres de …
Crissements d’os sur le bois.
Que savoir ?

Live regarda l’Hume à sa gauche. Pour être exact il en avait bien trois ou quatre sur la longueur. Et ils paraissaient tous … pour des individus … si identiques dans la déchéance qui s’appelait "soûlerie". Si semblables, commun, banaux. Si purs, si innocents dans leur représentativité. Ils étaient … tous … une porte sur le N’importe Qui Universel. L’Hume, dans sa grandeur et (surtout) sa décadence, se trouvait à la gauche de Live.
La Spectre regarda donc le plus proche, celui à sa portée. Longuement, tendrement. Et ouvrit ses mâchoires.

"MonssSiIieur …"
La voie de Live évoquait habituellement une petite fille sage, de moins d’une dizaine d’année. Perdant son contrôle, elle évoquait à présent une fraiseuse sous Spook –une image horriblement proche de la réalité. Rassemblant ses efforts, Live modula son ton de voix, du mieux qu’elle pouvait.
"Déésolé de vous déÉranger … Je me demandaiIs réscemment … Comment avez-vous, en tant qu’espèce … survécu jusqu’ici ?!..."
Elle voulait … vraiment … tellement savoir …


Qui a besoin d’alcool … pour être soûl ?
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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime10.09.11 23:01

L’Hume-du-Commun de gauche : justement !
Il n’était pas que imbibé des mixtures les plus indéfinissables. Non. Pas que ! Il n’était pas que confusément embrumé d’à peu près discerner un colosse sous cape noire-qui-fait-un-peu-peur-quand-même-avec-ses-mouvements-brusques-et-sa-voix-limite-enfantine. Non. Pas que.
Il était surtout un EVEILLE ! Tadam !
Bon. Actuellement, un éveillé absolument à côté de ses pompes (et même de son verre qu’il avait du mal à saisir). L’hûme sentait bien que quelque chose de pas normal se tramait. Mais comme il lui arrivait de distinguer DEUX Live en même temps que son verre qui se dédoublait, il s’était dit que c’était encore sûrement le gyn qui lui jouait des tours pendables.

Parce que franchement, était-ce possible qu’un SPECTRE puisse s’assoir pour boire un coup à leurs côtés ? Non, définitivement non. Ces choses là, ça démontait l’acier en plein vol, ça te trouait un dirigeable en deux-deux, te faisait tourner les machines en bourriques à reculons et changer la couleur de ton uniforme en rose bonbon.
Donc, il hallucinait.

"MonssSiIieur …"

C’est sûr. Il hallucinait.

"Déésolé de vous déÉranger … Je me demandaiIs réscemment … Comment avez-vous, en tant qu’espèce … survécu jusqu’ici ?!..."

Hubert (c’était son nom) s’interrogea quelques secondes. Avait-il jamais eu un imaginaire aussi riche ? Ou bien le Gyn, était vraiment, mais alors, vraiment bon (dans le sens qu’il parvenait à le décrocher de la réalité) ?
Au point d’entamer une conversation anthropologique avec un… Et bien quelqu’un qui n’était résolument pas… d’ici.
Et après tout, s’il hallucinait, et si l’occasion s’était vraiment présentée, voilà ce qu’il aurait répondu (et qu’il répondit vraiment de sa voix pâteuse) :

« Eeeeh… »

Long silence. L’hûme aurait juré que deux faisceaux rouges trépignaient d’impatience bien au fond de la capuche. Il se frotta les yeux avant de se rappeler de l’absurde de son hallucination (pas besoin d’essayer de comprendre donc).

« Biiiin…

On m’a dit ! –éveil soudain de l’esprit, ou lucidité pseudo-philo-intellectuelle passagère- que nous étions … Au centre des univers. »

L’hûme prend le temps de régurgiter un coup, avant de reprendre, le ton traînant:

« S’pour ça, les trucs bizarres. TOUS les trucs bizarres. Et nous, c’est pour ça qu’on est encore là. Parce que c’est bizarre. »

Fier de son explication, Hubert replongea dans son verre pour s’y noyer copieusement, oubliant aussi soudainement qu’il ne l’avait noté un peu avant, la présence du spectre.

Momo qui revenait justement au même moment, leva les yeux au ciel :

« Foutaise ! –grommela-t-il.
On est là, parce qu’on est là. Et qui boirait mon gin sinon ? » - Ça c’était sûrement une très bonne question. Non ?

« Au fait. (il s’adressait à qui voulaient bien l’entendre au comptoir) On m’a dit de passer l’mot. (Momo n’avait pas très l’air d’avoir vraiment envie de le passer, le mot) , mais y’a la folle du Phalène qui’est passée l’aut’ soir. »

Le barman était absolument persuadé que l’annonce ne séduirait de toute manière absolument personne, mais vu le regard incendiaire que lui avait lancé la capitaine, et l’air froid de son second, il avait trop peur qu’on ne revienne lui reprocher de pas l’avoir fait quand même, MÊME si ça ne sert à rien.
Tout le monde savait qui était « la folle du Phalène », le capitaine disjonctée à la chevelure improbable qui avait réussi l’exploit de cramer son petit bijoux sur l’Ussidaho, l’ancien porte-avion aux alentours, réaménagé en pseudo galerie commerciale de luxe. Et tout le monde connait sa réputation de porteuse de poisse légendaire. L’annonce ferait donc mouche.
Momo en profita pour nettoyer un verre avec son torchon déjà gras.

« Elle dit qu’si’ya un bon pilote qui est prêt à bosser pour elle. Parce que… Elle veut faire bosser avec un ptit coucou qui se poserait dans son rafiot. »

Là, Momo ne put s’empêcher de rire grossièrement, bientôt rejoint par d’autres (qui raient plus par contagion que parce qu’ils avaient vraiment saisi ce qui se disait).
Momo se rappelait du regard courroucé de l’albinos qui accompagnait le capitaine du Phalène quand cette dernière avait demandé… Enfin, avait harcelé Momo pour qu’il passe le message. Fallait pas être un arcano pour deviner que son second n’était pas d’accord. Mais quand le barman faillit se foutre ouvertement de la gueule du dragon de la poisse, il se tût soudainement glacé par le regard rouge de l’hûme qui accompagnait Leather.
Un frisson le parcoure encore.

« Personne serait assez fou pour bosser avec Capt’aine poisse de toute manière, pas vrai ? » continue-t-il vers Live, la larme à l’œil.

Sa tâche accomplie, il repartit ranger des caissons vers l’arrière salle, en marmonnant :

« Ces richards de l’Ussidaho ont bien fait de s’en débarrasser …»





Petites précisions
Spoiler:
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Osvald

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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime11.09.11 13:54


Osvald attendait son Gin avec impatience. D'ailleurs, il ne releva pas la remarque pseudo-sociologique de son nouvel ami. Ou du moins il la releva, mais ne prit pas la peine de répondre, du moins à Live en lui-même. Parce qu'étrangement, on lui avait répondu ! Aussi improbable que cela puisse paraître, ce ne fut pas un saoulard, mais deux, qui lui répondirent. À côté de la plaque sans doute, car Osvald avait une théorie bien plus terre-à-terre quoique tout aussi personnelle :
— Moi, j'suis là parce qu'un soir, mon père a eu la bonne idée de sauter ma mère ! Et avant lui mon arrière-grand-père, et celui d'avant aussi, et cela depuis le premier Ström !
L'aubergiste venait de poser devant lui son verre de Gin. Osvald ne fit pas attention au verre poisseux. Il essuya rapidement les bords sur la manche de son bleu de travail, puis porta la boisson à sa bouche. Une rapide gorgée plus tard, il respirait bruyamment.
— Waw, c'est pas possible Momo, t'y as mis un doigt faisandé en plus pour donner du goût ou quoi. Ca arrache ton machin !

Voyant que Live venait d'être servi (il était sans doute occupé par ses constations scientifiques), Osvald ronchonna et lui demanda poliment de faire honneur à son fric, puisque c'était lui qui payait.

Mais déjà l'aubergiste était parti sur autre chose, le Phalène notamment. Osvald n'écouta que d'une oreille distraite. Oui, il était pilote de la Lisbeth, et oui, s'il avait pu, il aurait pu changer de compagnie. Tout dépendait de la somme reçut, bien évidemment. Pour le reste, Osvald s'en fichait pas mal de la réputation de la nana en question (bien roulée paraissait-il aussi).

— Par contre elle a pas dit combien elle payait je suppose ? Moi j'y crois pas à ces bobards de poisse. Ma Lisbeth est en réparation. Et puis j'ai mes propres remèdes !
Aussitôt, il sortit de la poche intérieure de son manteau son dés en ivoire, le non truqué, qui rebondit joyeusement sur le zinc, provoquant l'hilarité générale. En effet, tous ici connaissaient les fameux rituels du cher Ström, le mec qui, pour voler, se comportait comme une vieille paysanne superstitieuse.

N'empêchent, ils pouvaient rire, mais Osvald était encore de ce monde, alors que certains qui l'avaient un jour critiqué n'étaient plus là pour le lui rappeler.  
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Live

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Live

Signalement : Spectre d'environ 1m70, habituellement voûté, en toge de la Nouvelle Eglise particulièrement souillée ; squelette proche de l'Hume, seul le visage, charnu, au regard rouge vif et au sourire disproportionné, fait tache ; voix de petite fille.


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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime14.09.11 23:14

« On m’a dit ! que nous étions … Au centre des univers. S’pour ça, les trucs bizarres. TOUS les trucs bizarres. Et nous, c’est pour ça qu’on est encore là. Parce que c’est bizarre. »


La subtilité de la réponse prit Live au dépourvu ; mais c’est vrai, après tout, que rien n’est simple concernant l’espèce de singes glabres qu’est la race Hume. L’ethnologue venue d’Ailleurs se calma, se préparant à entrer dans l’état de méditation requis pour comprendre toutes les implications de cette Pensée Profonde.
Quand …

« Foutaise !
On est là, parce qu’on est là. Et qui boirait mon gin sinon ? »


… une hypothèse toute aussi audacieuse fut émise par l’homme qui servait les boissons. Cela méritait … réflexion. Live posa ses phalanges sur ses tempes et commença à se frotter le crâne en un geste hypnotique.
L’un supposait l’importance intrinsèque de l’Humenité au sein du grand ensemble du cosmos, l’autre proposait en une phrase … la contingence … profonde … des Univers ?... (Live aurait suée si elle avait pu, et avait eu la volonté de le faire (profond, je sais)). Et la question qui suivait, voulait-elle dire … ?

"Moi, j'suis là parce qu'un soir, mon père a eu la bonne idée de sauter ma mère ! Et avant lui mon arrière-grand-père, et celui d'avant aussi, et cela depuis le premier Ström !"

Oooh. Le … déterminisme … Un enchaînement parfait de causes et de conséquences … ne laissant nulle place au hasard … depuis … l’instant premier ?... Mais celui-ci n’était-il pas assujetti, soit à la malédiction du finalisme latent imposé au monde, soit au profond nonsense ontologique omniprésent ?...


Pour ceux qui ne seraient pas sûr de l’état d’esprit de Live, imaginez une bulle blanche. Des bouffées de fumées, d’immatérielles sphères d’ivoires. Imaginez-en sortir en file de la tête de Live, rejoignant un massif phylactère, au sein duquel, dans des craquements de fin du monde, d’antiques rouages viennent de se mettre à tourner. Des individus hors de la bulle-univers viennent d’actionner une manivelle invisible, sans doser leur force. Le mécanisme pantouflard résiste, gémit, puis cède sous la pression. Soudain, les cercles de métal accélèrent. Une bruine de particules de rouille commence à tomber. Puis se change en pluie, tandis que, sous l’action de minuscules roues dentées, les anciens, les vénérables, les mastodontes des rouages se mettent enfin en branle, hurlant leur réveil.
Et ce mécanisme sauvage, nul arcanotechnicien ne l’a conçu, et nul ne connait son usage. Seul le temps permettra de dire les conséquences de cette activation.

Ce fut comme si l’esprit de Live coupait momentanément les ponts avec son corps, retournait chez sa mère pour faire le point sur sa vie, en laissant son compagnon de toujours planté là comme un con au comptoir d’un bar minable.
Il y avait du bruit. Les gens parlaient.
Osvald s’écria quelque chose, puis s’adressa à Live pour lui demander de boire.
Sans détourner les yeux de l’intérieur de son crâne (au sens propre du terme, soit dit en passant –l’intérieur de son propre crâne est un lieu sombre propice à l’introspection), Live tendit une langue nonchalante, se saisit de son récipient et en vida le contenu dans sa gorge.

Ce dernier geste fut interrompu en son milieu par un spasme de surprise, qui se prolongea en immobilité complète. Illumination ou pas, le peu de papilles gustatives de la Spectre avait quelque chose d’urgent à lui transmettre. Nan, je veux dire, quelque chose de vraiment urgent.
Le squelette garda la pose quelques instants. Puis, d’une voix d’outre-tombe –dans le sens de : qui venait de très, très, trèèès loin-, commenta :

"J’y trouve un goût de propane."

Et d’engloutir le reste de potion.
Heureusement, la pause avait permis aux milliards de bactéries du système digestif de Live –arrière de la langue, bouche, toge, bouts de colonne vertébrale, plancher- de se faire rituellement seppuku avant d’avoir à subir la seconde rasade.
Seules surviraient les souches suffisamment maladroite pour se rater et résistantes au gin blanc. Autant dire que ça allait barder la prochaine fois que quelqu’un essaierait de manger Live … (Je vous avais bien dit que j’aimais bien enfoncer les portes ouvertes.)


Pendant ce temps-là, dans le monde merveilleux de la tête de Live … (Fondu enchaîné avec jingle au xylophone ...)
*[…] donc en supposant que M.Gauche ai raison, j’ai réellement de la chance d’avoir trouvé le moyeu des mondes. Ou bien était-ce la plan des Messieurs-qui-gèrent-le-monde depuis le début ?!? Est-ce que fait d’être au centre pourrait protéger automatiquement les Humes ? Raisonnons par analogie … Si la Tyr est le cœur des mondes, alors il doit y avoir une cage thoracique qui le protège, oui … mais seulement de l’extérieur ! –Un cœur c’est assez mou une fois dehors, ça me rappelle quand … enfin bref.- D’où : l’immunité autoHume (des Humes contre les Humes) n’est pas intrinsèque à la cru-ci-a-li-té de leur environnement. Ouille. ><’ C’est bien ce que je pensais, il doit y avoir un Monsieur Quelqu’un qui protège les Humes et le monde d’eux-mêmes en analysant tout ce qui s’y passe pour l’améliorer … Comme moi ! ^^ Je suis peut-être un envoyé de Dieu ? Shocked […]
Par contre, si les Humes ont survécu par hasard … qu’est-ce que ça veut dire, il y a forcément quelque chose à en apprendre … Et que veut-il dire par "
Et qui boirait mon gin sinon ?" scratch Je ne comprends pas, si les Humes étaient morts, il n’y aurait plus de gin, non ?... À moins qu’il ne se reproduise et échappe à leur contrôle après leur mort pour conquérir le monde ?... Ce qui voudrait donc dire … Ou alors il y a un sens caché à cette phrase ? Oui ! Ce doit être un enseignement profond sur le Sens de Leur Vie ! Voyons, qu’est-ce*

« … Capt’aine poisse de toute manière, pas vrai ? »

*... pardon ?!*

Capitaine, vous avez dit Capitaine ? La mention de son équipière –non, de son amie- suffisait à attirer l’attention de la Spectre. Même dans cette situation. Le souvenir de son escapade sur les toits ensauvagés de Sécaria était encore vivace, et la proximité d’esprit qu’elle avait estimé avoir avec la yéti nourrissait son espoir de la retrouver une fois encore.

« Par contre elle a pas dit combien elle payait je suppose ? Moi j'y crois pas à ces bobards de poisse. Ma Lisbeth est en réparation. Et puis j'ai mes propres remèdes ! »

Live se focalisa sur la conversation en cours, malgré la conscience amère du fait qu’ils ne parlaient probablement pas de la Capitaine … Elle se donnait cet effort, plutôt que se replonger dans ses pensées, uniquement à la considération que "Capitaine Poisse" était peut-être bien le nom complet de Capitaine -après tout, elle avait bien connu des Spectres qui l’appelait Livet'N'dzermor Fsermilg'Fo Syetiwiredo’ plutôt que Live (sans toutefois aller jusqu’à Livet'N'dzermor Fsermilg'Fo Syetiwiredonehp, faudrait pas pousser, ça aurait été beaucoup trop long).

Lorsque le … "barman", ce devait être le mot … regagna l’arrière du bâtiment, Live, pour relever ses ultimes marmonnements, réussit à se vautrer davantage sur le comptoir que tous les occupants du bistrot –et ce n’était pas peu dire.

« Ces richards de l’Ussidaho ont bien fait de s’en débarrasser …»


Live se rétracta sur son siège et pianota sur le zinc avec agacement. Il y avait beaucoup trop d’inconnues …

Elle prêta enfin attention à celui qui l’avait emmené ici. Osvald Ström … "Junkie" roux, mécanicien, ami de Lisbeth l’oiseau mécanique, accepteur de présence Spectrale. Elle se rendait bien compte qu’elle lui devrait beaucoup à la fin de la journée –c’était sa faute aussi, il refusait son aide ! ><-, mais pour le moment elle n’avait d’autre choix que d’augmenter sa dette …
Elle demanda :

"Qui est cette fameuse Capitaine Poisse ?"
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Osvald

Invité

Anonymous



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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime16.10.11 19:00

[Je ne pourrai hélas pas faire un post à la hauteur du tiens]

Osvald était entré dans un état de profonde tranquillité. Ses papilles s'éveillaient, et le feu liquide du gin blanc chauffait joyeusement son œsophage. En fait, il n'en avait que faire des questions métaphysique qui remettaient en question son Humenité... ou non. Ce genre de fadaises étaient bonnes pour les péteux de l'université. Pour sa part, même si Osvald avait souvent la tête dans les nuages, lorsqu'il réparait sa Lisbeth, c'était bien face contre terre, gueule sur l'asphalte. Il embrassait à pleine bouche les foutus gravillons de la piste d'attyrissage. Et il pouvait se targuer d'en avoir bouffé de ces merdes, alors qu'on vienne pas les lui péter avec la survie de l'Hûme dans le cosmos.

— Non mais fermez-la cinq minutes. Le gin, de un ça se savoure en silence, et de deux j'entends déjà dans ma foutue cervelle l'écho du troupeau de chevaux qui passe, alors en rajoutez pas niveau martelage !
Hé oui, rappelons que le gin, à la base, c'est pas du jus pour fillette.

Bon, d'accord, il était un petit peu remonté. Mais un petit peu seulement. Dans le fond, Osvald trouvait Live sympathique. Un drôle d'oiseau, certes, tombé de son nid, la caboche pas tout à fait en place (est-ce qu'il lui en restait une d'ailleurs ?), mais pas un mauvais bougre. Ou bougresse, allez savoir.

"Qui est cette fameuse Capitaine Poisse ?"
Évidemment, il fallait que ça recommence aussi sec. Le mécano s'étrangla avec son soupir d'ennui. Pour délier sa langue, il réhydrata les muqueuses de sa gorge grâce au fond de son verre de gin, s'en recommanda un second, et le voilà qui s'étirait.

Bon, d'accord, il faisait joyeusement mariner Live, mais chacun son tour.
— Alors... commença-t-il en minaudant.
En fait c'est juste une collègue. Le reste on s'en fout, et elle est pas réputée pour sa chance. Enfin bon, j'vois pas pourquoi vous m'avez dit ça, puisque ça m'intéresse pas. J'ai du job moi. Son Phalène, avec elle à la barre, il va mettre longtemps avant de décoller à nouveau. Moi, j'tente pas ce genre de choses avec ma Lisbeth.

Au fait, maintenant qu'Osvald prenait conscience de toute sa lassitude ; étaient-ils normaux, ces petits points blancs qui mouchetaient sa vision ? L'homme se sentait tout à coup très fatigué, trop. Ses paupières roulaient sur ses orbites. Il posa donc ses coudes sur le zinc et se massa les tempes en grognant. Au fond de son crâne, l'E.T. ronchonnait.

* Non mais quel con. Ton nouveau pote, il est plein de microbes. Et tu crois que je dois faire comment moi maintenant pour m'en débarrasser ? C'est pas l’œuvre du Saint-Ludwig quand même. Du coup, ton coup de barre, ben faut faire avec. Si on peut même plus prendre un coup tranquille ! Mais merde, il a traîné dans le caniveau ? *

Ils s'y mettaient réellement tous de concert, ou c'était déjà la poisse qui lui tombait dessus ?
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Live

- Muse Spectrale - Hancock de Night

Live

Signalement : Spectre d'environ 1m70, habituellement voûté, en toge de la Nouvelle Eglise particulièrement souillée ; squelette proche de l'Hume, seul le visage, charnu, au regard rouge vif et au sourire disproportionné, fait tache ; voix de petite fille.


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MessageSujet: Re: Un p'tit coup ? [libre]   Un p'tit coup ? [libre] I_icon_minitime17.10.11 17:54

Live dut se contenter de cette réponse, mais elle ne laissa rien paraître de sa déception –elle avait (ou estimait avoir) un trop bon fond pour cela. À la place elle réfléchit à un moyen de montrer à M.Ström qu’elle était reconnaissante des efforts qu’il faisait pour elle. Elle s’attardait à regarder son nouvel ami quand elle le vit piquer du nez et commencer à se frotter les côtés du crâne en grognant.

"Quelque chose ne va pas ?..."

Et soudain, elle sut ce qu’elle devait faire. Avec une clarté effrayante.


Live annonça placidement, avec une note de gaieté dans la voix :
"L’alcool est mauvais pour vous."
Elle saisit le nouveau verre d’Osvald dans les mains d’un Momo surpris, et le lança avec force à travers la salle.
Le récipient suivit une parabole parfaite, marquée sous lui par une ligne droite de gyn blanc se renversant sur tables, sol, chaises et clients, pour aller terminer sa course contre une chope, laquelle se renversa immédiatement sous le choc –et le destin du verre n’était pas plus brillant.
Une dizaine de regards accusateurs –quoique franchement embués- se portèrent vers l’inconnu(e ?) un peu trop excitée installé au comptoir. Comme on disait au Bleu Bar : "Une bière renversée, le sang va couler."

Il est probable que la scène se soit gravée au ralenti dans la mémoire de ceux qui avaient vu venir le désastre, mais en réalité les premiers jurons retentirent avant même que la course de l’objet ne s’arrête.

"Oops. ^^" ", fit Live en se retournant lentement.


Elle observa les Humes qui se levaient, qui pour tituber vers elle, qui pour décamper … et son regard s’illumina quand elle comprit enfin la situation qu’elle venait de provoquer : une de ces fameuses Bagarres de Taverne ! whahaha

Live fit craquer quelques phalanges et serra ses griffes antérieures en deux poings osseux.
"Monsieur Ström, comment joue-t-on à ce jeu ? Lïve "
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