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 Debriefing de l'état-major

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Caleb Mancuso

- Attachiant de service - Punching-ball adoré!

Caleb Mancuso

Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime29.03.09 15:38

[ Arrow  Comme une charge épique]


Tout à sa hâte d'aller secourir son animal de compagnie, Caleb n'avait pas refermé la porte du salon derrière-lui. Il n'eut donc aucun mal à la repousser du coude pour l'ouvrir en grand, tout en faisant signe à Talula de le précéder dans la pièce: même avec un machin rubicond amorphe sur les bras, le Techie tenait à ses manières de dandy.

"Madame, si vous voulez bien..."

Non pas que Talula ait l'air d'une madame, mais elle avait encore mois l'allure d'une jeune femme que l'on appelle mademoiselle. Il la suivit dans la salle qui lui servait de bureau, avant de s'approcher du canapé pour y déposer son chargement. Chips roula hors de ses bras avec un gargouillis informe, avant de se recroqueviller sur la banquette avec un petit "kwi" plaintif. Un peu hésitant de par la présence de la maquerelle, Caleb prit néanmoins le temps de s'accroupir devant le sofa pour caresser le reptomarsupial entre les deux oreilles.

"Là, t'inquiète pas mon gros, ça va aller. Tu m'entends?"

"Kwiiii..." T-T

"Bon, c'est déjà ça... Tu as mal?"

"Kwi... Chips mourir..." T-T

"Mais non Chips va pas mourir... Tu vas te reposer un moment et après je regarderai ton ventre, d'accord?"

Grognement informe. Caleb accorda une dernière gratouille à l'animal et se redressa en haussant les épaules à l'intention de Talula:

"Ca ira je pense. Je ne sais pas grand chose sur cette bestiole, mais je suis sûr qu'il est pratiquement incassable."

Pour la première fois, il esquissa l'un de ses habituels sourires charmeurs, avant d'aller refermer la porte du petit salon.

"Merci de l'avoir ramassé, en tout cas. J'y tiens."

Pause. Avec un chouia d'embarras. Il ne connaissait que très peu la maquerelle, peut-être qu'il l'avait croisée deux ou trois fois - il n'allait pratiquement jamais en personne au bordel, il préférait faire venir les filles à lui. Il savait juste que Talula n'avait pas un caractère que l'on pouvait qualifier de facile. Et qu'elle faisait une demi-tête de plus que lui sans talons, ce qui n'arrangeait rien aux dispositions un peu acides de Caleb: lever les yeux pour parler aux autres hommes, ce n'était déjà pas très plaisant, alors avec une femme...

"Juste une chose: où est passé le revolver en question, finalement?..."


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 7:59, édité 1 fois
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Talula

- Les sensations pures... -

Talula

Signalement : Grande, bronzée, cheveux châtains blond mi-longs, raides, fringues de princesse, bijoux. Bonne poitrine sans être exagérée, grandes jambes et musclée. Epaules larges. Visage un peu carré. Yeux lactescent.


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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime04.04.09 20:06

Depuis à peu près le moment où Mancuso s’était arrêter pour récupérer sa rougeâtre créature, Talula n’avait cessé de le fixer d’une telle manière que, si un regard avait pu brûler, le gérant du D-Bar aurait été incendié, désintégré, atomisé, annihilé.


"Madame, si vous voulez bien..."


La Rough tiqua, un sourire railleur s’étirant sur les lèvres. Quoiqu’elle pensât en ce moment même, elle ne dit mot, pénétrant lascivement dans la pièce en réussissant l’exploit de ne pas lâcher Mancuso des yeux.


C’était curieux.
Non, pas le bureau lui-même, car elle n’avait pas encore examiné toutes les décorations, et elle se foutait bien de quelques chaises en bois ; c’était lui, qui était curieux.
Enfin, elle aussi était curieuse. Mais pas dans le même sens. Elle était curieuse de lui. Voyez, c’est différent.
Elle resta silencieuse en observant les efforts d’attention qu’il prodiguait à Chips, sentant que ce n’était pas encore le moment d’ouvrir sa grande gueule. Un vague sourire flottait sur ses lèvres. Bien sûr qu'il tenait à sa bestiole, cet abruti. Eh, ça se voyait comme un bouton sur le visage d'un adolescent.
Et un homme qui avait tant d'affection pour un truc qui, disons-le clairement, est un fouteur de merde, ne pouvait pas être franchement mauvais. Stupide, peut-être. Mauvais, non.

Que savait-elle de lui ? Ce que les call-girls lui envoyait lui avaient répété. Pas assez, mais suffisamment pour ne pas prendre l'individu à la légère.  Il aimait les massages – valeur sûre. Il aimait les cravates – sans commentaires. Il fumait – souvent, et de la qualité. Et il payait correctement. Les filles l'aimaient bien, et parlaient correctement de sa personne. C’était la planque rêvée… ce type-là, c’était un miracle dans la vie de la call-girl lambda. Elle-même aurait, il fut un temps – une quarantaine d’années -, elle aurait tué pour obtenir un client pareil.

Maintenant, elle pouvait calquer une image sur les racontars de ses filles. Et, d'une certaine manière, en l'occurence la sienne, elle respectait Mancuso. 'L'ami de tes amis est ton ami.' Ou quelque chose comme ça.
Elle répondit au remerciement de son interlocuteur par un haussement d’épaules.

« Bah, et je l’aurai laissé se baver dessus tout le restant de la soirée ? »

Détachant son attention oculaire du proprio, Talula considéra le canapé. C’était un chouette canapé, d’ailleurs. Charmant, l’air confortable, et oh, il restait de la place. Elle songea alors que ce serait très agréable de s’y asseoir.  Quelques secondes plus tard, elle se laissait tomber sur la place centrale, croisant élégamment ses jambes et renversant la tête en arrière. Elle fixa le plafond pensivement, déchargeant Caleb de son regard laiteux. Seul le tapotement de ses doigts contre l’accoudoir indiquait sa nervosité restreinte.  Du reste, elle avait l’air assez à l’aise et spontanée.

« Ah oui, le revolver. C’est celui de l’être humesque le plus pathétique que j’ai jamais rencontré. Pas méchant, hein. Juste profondément con. Dans toute la mesure du mot.  Il s’est tiré avec son flingue dès qu’il en a eu l’occasion. »

Elle grimaça.

«  A côté de ça, discuter avec un pigeon deviendrait une partie de plaisir. On aurait au moins l’impression que le pigeon, lui, comprend ce qu’on lui raconte.  Enfin…. »

La maquerelle reporta son attention vers Caleb.

« Je suis si heureuse de te rencontrer, Mr.Mancuso. Un peu curieuse, aussi. » il y avait quelque chose d’amer dans sa voix.

« J’aimerai que tu accomplisses un de ces miracles divins de renseignement dont tu sembles être le professionnel. Ça s’appelle « retrouver la vie passée et oubliée de l’être le plus chiant de ce côté-ci de Secaria. » Il se trouve que j’ai de l’affection pour cet être. Pas de chances, hein ? Merci, ta compassion me touche.
Au début, j’avais pensé refiler ce boulot à Riker, mais le problème, c’est que je n’aime pas Riker. Et il n’y arrivait certainement pas. Non, non, non, l’univers et le destin t’ont désigné communément pour accomplir cette tâche – je suis sûre qu’une bonne action, de temps en temps, ça ne doit pas être mauvais pour la santé. Du moins, c’est ce qu’on dit.


La personne en question est un jeune et charmant lurron, fort sympathique. Un véritable nounours, lorsqu’on le connaît bien. Et il est si adorable.  Mais comme c’est aussi un emmerdeur »
elle laissa échapper un sourire en repensant à sa première rencontre avec l’impétueux garnement « il est infoutu d’avoir une mémoire active. C’est la moindre politesse, d’avoir un passé. Même si on ne l’aime pas. Hmmm, que puis-je dire d’autres ? Ah oui, les détails.  Il s’appelle Asphodèle, travaille pour moi de temps en temps, et il est, euh, facilement reconnaissable. Pas tout à fait le genre qu’on oublie. En échange,  »  pause. Elle n’avait pas vraiment pensé à ce point-là. « …en échange, je t’offre une nouvelle cravate,ma gratitude infinie et mon affection sans limites ?  » Elle offrit un sourire prétendument séducteur à son interlocuteur, guettant sa réaction.
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Caleb Mancuso

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Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime18.04.09 2:08

Elle l'avait dévoré du regard. Quand il s'était assuré que Chips n'allait pas se casser la figure du canapé au moindre sursaut. Quand il avait refermé la porte. Quand il s'était traîné jusqu'à son fauteuil favori, incapable de dissimuler totalement la raideur dans sa jambe - depuis quelques jours, il avait l'impression qu'on avait garni l'intérieur de son genou de tessons de verre. Elle l'avait fixé, et elle le fixait toujours. Cela aurait suffit à le mettre mal à l'aise si elle avait eu des yeux normaux. Alors avec ce regard laiteux, c'était à la limite du vraiment désagréable.

Elle lui avoua être curieuse de le rencontrer, et il hocha la tête: c'était réciproque. Lui aussi connaissait son interlocutrice de réputation, mais contrairement à cette dernière, il n'avait pas pu se forger une idée de la damoiselle à partir de ce qu'il avait entendu: les rumeurs étaient bien trop hétéroclites. La plupart parlaient d'une femme froide, voire franchement chieuse, surtout avec les clients. D'ailleurs personne ne savait vraiment si elle en avait personnellement, des clients. Certains évoquaient ses sorties strictement nocturnes, des histoires de lucioles, de source rough trop puissante qui aurait brûlé ses yeux. De vagues rumeurs la liaient même aux créatures ayant passé les pylônes récemment. Enfin, très minoritaires mais étonnamment convaincants, venaient ceux (et surtout celles) qui en pensaient du bien. Beaucoup de bien. "Mais ne lui dite pas que c'est moi qui vous l'ai dit."

Caleb ajoutait à cela le fait qu'elle venait de ramasser spontanément un reptomarsupial blessé par sa propre et seule idiotie. Elle avait pu le faire pour s'attirer la sympathie du proprio de la bête, mais à entendre son ton, les courbettes opportunistes ne semblaient pas être son genre. Donc, si ce n'était pas par intérêt, pourquoi l'avoir fait?...

Néanmoins, le Techie était nettement moins à l'aise qu'elle dans cette tentative de se deviner l'un l'autre. En effet, il était très conscient qu'elle disposait d'une source de choix sur lui à travers les call girls qu'elle lui envoyait. Des filles discrètes, mais qui devaient tout de même parler à leur protectrice de leurs clients les plus mémorables, que ce soit dans le bon ou le mauvais sens. Caleb pensait qu'elles ne devaient pas avoir à se plaindre de lui: un type jeune, plutôt bien foutu, qui préfère des massages à une partie de jambes en l'air et ne veut pas de mains ni de bouche entre sa ceinture et le milieu de ses cuisses, ce devait être un client plutôt agréable. Sans doute trop agréable, en fait, agréable au point de paraître suspect - ce n'était pas pour rien qu'il ne couchait qu'avec des prostituées. Et Caleb n'aimait pas du tout, mais alors pas du tout l'idée que la femme qui lui faisait face puisse avoir entendu des choses gênantes sur sa manière très crispée d'aborder le sexe.

Enfin, grâce lui en soit rendue, Talula ne paraissait pas être là pour discuter (se moquer) de ses performances d'étalon. Elle aborda rapidement le sujet de sa visite, et Caleb adopta aussitôt sa pose attentive favorite, bien enfoncé dans son fauteuil, les jambes croisées, ses doigts entremêlés sur son genou. Rechercher le passé de quelqu'un? Il pensa que c'était plutôt un travail pour un détective que pour un indic, avant que la maquerelle ne lui ôte cette idée comme si elle avait pu lire dans ses pensées. Son déni arracha d'ailleurs un sourire au trafiquant d'armes: quelle surprise, quelqu'un qui n'aimait pas Riker... A croire que ce type avait plus d'ennemis que Seel.

Normal: ceux qui détestaient Seel en avaient également bien trop peur pour oser ouvrir leur gueule.

"Oui, je suis certain qu'en me forçant un peu et avec une petite aide bassement pécunière, je serai capable d'effectuer une bonne action."

Il avait parlé avec légéreté: il voulait seulement plaisanter pour prouver à son interlocutrice qu'il suivait parfaitement ce qu'elle disait, pas mettre la question du prix sur la table. Pas encore.

Puis elle parla de celui qui l'intriguait tant, pour en dresser un protrait cynique qui trahissait tout de même l'affection qu'elle avait avoué porter à ce gai luron. Caleb l'écoutait attentivement, en se demandant pourquoi elle tenait tant à découvrir le passé de cet homme. Elle ne voulait apparemment pas lui nuire, et elle n'en avait pas peur. Alors pourquoi?

Ce fut à cet instant qu'elle parla des "détails". Et que Caleb s'arrêta instantanément de penser comme de respirer, à un point tel qu'il ne parvint pas à intervenir avant plusieurs secondes et que son silence se prolongea même lorsque la maquerelle eut fini sa tirade.

"Asphodèle?... Asphodèle?!"

Non ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être le même. Mais combien y avait-il d'Asphodèle à Secaria? Combien étaient "du genre qu'on oublie pas"? Combien pouvaient être aussi facilement taxés d'emmerdeurs?

"Un aveugle, franchement rough? Un petit con braillard et chieur comme pas possible?"

De toute évidence, oui, c'était lui. Caleb s'enfonça un peu plus dans son fauteuil, son expression oscillant entre la stupeur et un visible mécontentement.

"Je le connais. Enfin, je l'ai croisé. Et je confirme, j'aurais du mal à l'oublier. Mon genou aussi."

Il fit la grimace et massa machinalement sa jambe douloureuse, avant de revenir aux yeux laiteux de Talula.

"Et il travaille pour vous? C'est un gigolo? Remarque, ça expliquerait des tas de choses."

Sans réfléchir au fait que ce n'était pas la chose la plus intelligente à dire à une maquerelle, le Techie laissa transparaître son dégoût sur la fin de sa phrase. Il repensait aux insultes que ce jeune idiot lui avait braillées dans les oreilles tout au long de leur interminable rencontre: forcément, si ce taré baisait avec d'autres hommes, il ne pouvait pas être bien clair (oui, dans la tête de Caleb, quelqu'un qui le traitait de pédé + quelqu'un qui se prostituait = forcément quelqu'un qui se prostituait avec des pédés).

Le trafiquant se passa une main dans les cheveux, visiblement destabilisé par ce qu'on lui demandait. Fouiller dans le passé de quelqu'un, ce n'était jamais facile. Mais fouiller dans le passé d'un sauvage dans ce genre, ça devenait franchement acrobatique.

"Et je suppose qu'il faut que je mène cette enquête sans qu'il soit au courant? Enfin, pour ce que j'en ai vu, ce sera sans doute pire si moi ou l'un de mes hommes tentons de l'interroger, n'est-ce pas?"

Moment de silence.

"Si vous voulez me payer avec une cravate, elle va devoir être particulièrement exceptionnelle. Encore que si on y ajoute votre estime et votre affection sans limite... et puis, je ne vous garantis pas que je n'en accepterais pas une très belle. Je suppose que l'on a dû vous dire que c'était l'un de mes points faibles."

Cette fois son silence se fit embarrassé et son regard dévia sensiblement: non vraiment, ce n'était pas le sujet à aborder.

"Mais laissons le prix de côté pour l'instant. Je peux vous offrir quelque chose à boire? Une cigarette?"

Tout en parlant, il s'était levé pour se diriger vers le mini-bar situé sous son plan de travail en cuivre. Toutes les boissons que Rodrigue servait dans la salle principale, Caleb en possédait des petites bouteilles directement accessibles. Sauf les boissons chaudes, bien sûr. Et le Gerety: le Techie tenait trop à son petit salon pour le voir lui péter à la figure.

"Au fait, puis-je savoir pour quelle raison vous tenez à découvrir le passé de ce charmant garçon? Ce n'est pas une question de simple curiosité: plus j'en saurais sur ce que vous cherchez, mieux je pourrai satisfaire votre demande."

Et plus il pourrait rester loin du petit con en question, mieux il se porterait.


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 8:03, édité 1 fois
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Talula

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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime27.04.09 22:39

Elle afficha une expression sardonique en observant, non sans plaisir, son interlocuteur se réecrier au nom de son protégé.  Satisfaite de son petit effet, Talula se renfonça dans le confort de son fauteuil, sa tête se dandelinant de côté, les yeux mi-clos. C’était très…surprenant. Pour un peu, elle y aurait vu un signe du destin. Aspho, Caleb – l’idée la ferait franchement rire dans quelques heures.

« Celui-la même. » murmura-t-elle gravement, confirmant ce que Caleb avait d’ores et déjà compris. Elle avait appris que l’impétueux adolescent était plus facilement reconnaissable à l’énoncé de ses défauts qu’à celui de ses qualités. Quoique, cela dépendant desquelles. Certains clientes ne se tarissaient pas sur certains de ses…talents. Et il était heureux que l’indic puisse visualiser à quoi il devait s’attendre. Sinon, il s’y serait facilement cassé les dents. Asphodèle n’était pas si unique en son genre, mais….mais en fait, si.

"Et il travaille pour vous? C'est un gigolo? Remarque, ça expliquerait des tas de choses."


Son sentiment d’auto-contentement vacilla et la vampire se crispa. Cette phrase ne lui plût pas-  vraiment pas. L’accent était méprisant, et cet horrible sentiment de protection maternelle qu’elle ressentait avec les gens de son bordel refit surface. Elle passa la langue sur ses lèvres crispées, faisant un effort pour se détendre et retrouver sa position confortable.


«  Comme quoi ? »

Dans cette expression, il y avait quelque chose qui sonnait comme : « Aventure-toi un peu plus loin et je saccage ta réputation de séducteur. » Caleb changea de sujet et évoqua le problème qu’il y aurait à devoir questionner le môme lui-même. Talula se chargea rapidement de le dissuader de même repenser à cette hypothèse.


« Il est amnésique, Mr.Mancuso. Sinon, ne crois-tu pas que je ne me serai même pas présenté ici en premier lieu ? Si j’avais eu une chance de soutirer des informations aussi facilement, je me serai épargné un changement de quartier et autant de marche. » Sans parler du Gringo d’en-bas, de la cacahuète toujours coincée dans son corsage, et de l’état de ses escapins. Talula poussa un soupir las, passant machinalement une main le long des plis de sa robe pour la relisser. Elle prévoyait, elle aussi, à quel point cette affaire tenait de la mission impossible.

Un moment de silence s’installa, jusqu’à ce que finalement, en bon gérant de bar, Caleb lui propose à boire. Elle tenta un regard curieux et intéressé vers celui-ci.

« Du vin de Quaddis ? Sait-on jamais, les miracles deviennent tellement courants ces temps-ci » proposa-t-elle inocemment, levant un sourcil à la mention de ce brevage presque introuvable, et certainement hors de prix. « Cigarette et recaf seront parfaits – hmm, merci ?

Quant au passé du gigolo… »


Elle laissa sa voix se suspendre un moment.
Parce qu’il est Balayeur, qu’il a très bien compris que je n’étais pas hume et que ça ne fout pas seulement ma vie – ou ce qu’il en reste – mais aussi celles de pas mal de mes petits copains en danger potentiel tant que je ne saurai pas à quoi m’en tenir avec lui. Parce que si ça venait à s’apprendre, je sais pas comment réagirait tes petits amis d’en bas, avec leurs belles ferailles et leur façon de….balayer leurs problèmes. Parce qu’il m’a parlé de son vieux, parce qu’il me plaît bien, parce que je n’ai pas besoin de raison, je fais ce que je veux.
Etrangement, le souvenir de sa quatrième entrevue avec le gamin refit surface.

"Même si ta bouille de mauvais garçon plait, mon mignon, tâche de la garder intacte, c'est ton gagne pain pour les mauvais jours, Asphodèle." (*)

Et parce qu’elle était une vampire, et parce qu’elle connaissait très bien le goût et l’odeur du sang hume, elle remarqua que le relent âcre qui entourait le gamin n’était pas uniquement dû à ses propres dents cassés et à ses blessures. La maquerelle articula un sourire moqueur qu’il ne put voir. Faire des galipettes ce soir ? Simplement hors de question. Le pauvre avait vraiment trop sale mine, et son caractère était un peu différent d’ordinaire.





Elle prit une grande inspiration, et rappela son attention égarée vers Caleb. Un moment, elle songea que cet être là avait la moitié de son âge, et que du sang chaud bouillonait sous sa peau. L’instant d’après, elle répondait calmement :

« Disons que je crois que les mots ont plus de force et de valeur que des actions dans le vent, et que j’aime avoir le-dessus sur les autres. Lorsque je ne l’ai pas, je ne leur fais pas confiance. Et dernièrement, je ne fais plus confiance à Asphodèle.  »

A ce stade-là, elle détesterait être contredite ou questionnée, quoiqu’elle doutât que son caractère soit aisé à comprendre. Elle ne laissa de toute façon pas le temps à l’indic d’interpréter ses propos.

« Nous vivons dans un monde de requins, Mancuso » continua-t-elle, sa voix prenant des élans passionés et amers, ses yeux cherchant les siens « et de quoi aurais-je l’air, si je n’assure pas devant un jeunot qui pourrait se montrer trop ambitieux ?  »

Elle dévisagea les traits fins du visage de son interlocuteur, puis recula vivement, comme soudainement électrocutée. Elle s’empressa de tirer une bouffée de fumée de sa cigarette, et la laissa s’échapper. Sa bouche se  courba, exprimant un certain amusement.

« Nos mondes ne peuvent pas être bien différents. Enfin, deuxième argument : quoi que tu penses de lui, Asphodèle reste quelqu’un avec qui j’ai assez discuté pour en arriver à le supporter positivement. Tu aimerais être gigolo, toi ? » Elle ricana. « Pour ce que j’en sais, il pourrait très bien être l’héritier d’une grande fortune lespurienne. Ou alors il n’y aura rien à trouver de beau dans son passé ; mais que peut-on perdre, à savoir d’où on vient ?  » A supposer, ensuite, que Caleb accepte le boulot, trouve les infos recherchés et qu’elle décide de les partager avec l’intéressé. « C’est un vieil homme qui s’est occupé de lui, lorsqu’il s’est ‘réveillé à Sécaria’. Thomas Ksatriya. Il est mort il y a quelques mois. C’est à cette époque qu’Asphodèle est venu me trouver. »
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Caleb Mancuso

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Caleb Mancuso

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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime02.05.09 22:23

Mine de rien, Caleb avait noté le ton un chouia menaçant de la maquerelle lorsqu'il avait raillé la condition d'Asphodèle, et le changement de sujet qui s'en était suivi ne cherchait pas à être innocent: le Techie avait visiblement merdé, et en bon commercial il savait passer rapidement sur les sujets qui fâchaient. Il se fit néanmoins la remarque qu'il n'aurait pas dû avoir à rattraper cette erreur, qu'en réalité il n'aurait même pas dû la commettre. Dénigrer d'une seule phrase à la fois sa cliente et tous les protégés de cette dernière, c'était une erreur de débutant. Et encore, un débutant particulièrement stupide. Sans compter qu'il n'avait jamais rien eu contre les prostituées, lui - vu son statut de client fidèle, cela aurait été la dernière des hypocrisies. Alors pourquoi dire une chose pareille?...

Apparemment, il n'était pas aussi indifférent qu'il l'aurait souhaité à la pensée d'un vieux pervers libidineux en train de se payer (dans tous les sens du terme) un ado aveugle.

Caleb méditait encore sur cette étrange et regrettable erreur lorsque la maquerelle lui fit part de son choix de boisson. Le trafiquant s'autorisa un léger rire:

"Du vin de Quaddis, bien entendu... Malheureusement il va vous falloir un peu de patience, le temps que j'aille acquérir la bouteille. Ah, et aussi un petit délai pour que je rassemble l'argent en vendant tout ce que je possède sur Tyr et que j'élimine tous les autres acheteurs potentiels, bien sûr. Je vous sers le recaf en attendant?"

Il sourit et s'approcha de l'extrémité de son plan de travail en cuivre pour décrocher le téléphone en bakélite noire qui y reposait. Il porta l'écouteur à son oreille, fit un numéro à trois chiffres sur le cadran rotatoire et attendit quelques secondes avant de dire d'un air dégagé:

"Rodrigue? Fais-nous monter du recaf. Deux tasses. Non, l'adhenorica de Dunime. Merci."

Il raccrocha et retourna s'asseoir, non sans remarquer que Chips, déçu de constater qu'on n'était plus mort d'inquiétude à son sujet, allait à présent assez bien pour lisser en grommelant sa belle fourrure rouge toute emmêlée par ses récentes mésaventures. Caleb esquissa un autre sourire, avant de sortir de sa poche son étui à cigarettes pour en dégager l'extrémité d'une Minotaurus et la présenter à Talula. Certes, il crânait en lui offrant son recaf et son tabac importés à grands frais, mais c'était moins prétentieux qu'on aurait pu le croire; simplement, si Talula ne paraissait pas le genre de femme que l'on achète par du grand luxe, elle semblait être de celles que l'on peut séduire par quelques belles manières. Or ça tombait bien, les belles manières c'était justement l'un des hobbies favoris de Caleb.

"Amnésique... encore un traumatisé de la vie... Mais il m'en faudra un peu plus pour que je trouve ce garçon sympathique."

Son sourire se fit goguenard, mais pas trop: même si son invitée ne semblait pas prendre ombrage de la réputation que l'on prêtait (à juste titre) à Asphodèle, le Techie n'était pas pressé de voir à nouveau ses mâchoires se contracter d'un air menaçant parce qu'on s'était moqué avec un peu trop de virulence de l'un de ses employés.

Caleb se pencha en avant pour présenter la flamme de son briquet à Talula, avant de prélever une Minotaurus dans l'étui à sa propre intention. Ce faisant, il avait pris soin de regarder la jeune femme dans ce qui lui servait de regard, et il se demandait à présent si elle n'était pas elle-même aveugle. Cela aurait eu l'avantage de bien cadrer avec ses iris laiteux, et d'expliquer en partie cette étrange mais perceptible affection qu'elle portait à son Asphodèle. Néanmoins, Caleb ne pensait pas que la maquerelle fût atteinte de cécité; elle bougeait trop vite, avec trop de précision. Et puis, même si le trafiquant était plus réticent à l'avouer, ces yeux-là paraissaient toujours avoir un regard. Le genre de regard que l'on sent presque physiquement passer sur la peau. Le genre de regard qui le mettait très mal à l'aise.

La maquerelle, jusque-là plongée dans ses propres pensées, lui porta alors à nouveau toute son attention et Caleb baissa les yeux sur sa cigarette pour l'allumer et éviter d'affronter en face cette lactescence qui le faisait frémir autant qu'elle le fascinait.

"Disons que je crois que les mots ont plus de force et de valeur que des actions dans le vent, et que j’aime avoir le-dessus sur les autres. Lorsque je ne l’ai pas, je ne leur fais pas confiance. Et dernièrement, je ne fais plus confiance à Asphodèle. Nous vivons dans un monde de requins, Mancuso, et de quoi aurais-je l’air, si je n’assure pas devant un jeunot qui pourrait se montrer trop ambitieux ?"

Elle cherchait son regard, et même s'il n'aimait pas cela, il ne se déroba pas. C'était la première fois qu'il percevait cette note farouche dans la voix de Talula, cet espèce de feulement toujours menaçant et pourtant plaintif du fauve blessé. Elle parlait de l'ambition d'Asphodèle, du pouvoir des mots, ce que Caleb ne comprenait pas vraiment. Mais elle évoquait aussi des questions de confiance, de contrôle, et en cela le Techie la suivait tout à fait. Finalement, c'était peut-être tout ce qu'il y avait à savoir: elle n'avait pas de raison précise de s'intéresser au passé de ce garçon, mais celles qu'elle avait étaient les meilleures du monde. Elle tenait à lui. Et il l'inquiétait.

On frappa à la porte: José, qui leur apportait le recaf. Caleb l'invita à entrer et se leva machinalement pour lui prendre le plateau des mains: comme en témoignaient quelques amuses-gueule tombés hors de leur bol, la pauvre ghoule commençait à avoir des problèmes pour ajuster ses gestes les plus fins, et si Caleb avait une sympathie sincère pour le malade il n'était pas pressé de voir la recafetière se renverser sur les cuisses de sa cliente à cause d'un malencontreux faux-pas.

Le Techie renvoya José et se rassit, avant de s'emparer de la recafetière et de l'approcher de la tasse de Talula. Il releva les yeux pour lui demander si elle voulait du sucre, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge lorsque son regard croisa celui de la femme. Soudain c'était froid, soudain c'était gourmand. Un long frisson se coula le long de sa colonne vertébrale, vicieux reptile visqueux. Proie. Prédateur. Sang. Cela dura une interminable seconde, une seconde de silence. Une seconde blanche comme les yeux de la


    vampire


maquerelle. Puis elle se rejeta brusquement en arrière dans le canapé et Caleb cligna des paupières, trop stupéfait pour avoir vraiment peur. Il n'était pas un Balayeur, il ne traînait pas sur le terrain. Il ne savait pas forcément reconnaître une créature au premier coup d'oeil, sans compter qu'il n'avait jamais vu de vampire de ses propres yeux. Et puis Talula avait l'air si vivante, si éloignée de l'image classique du buveur de sang. Mais à présent qu'il examinait son regard avec cette idée en tête...

Et en plus, qu'est-ce qu'elle venait de lui poser comme question? S'il apprécierait d'être un gigolo, lui?

Oh merde...

Aussi calmement que possible, le trafiquant emplit sa propre tasse de recaf brûlant, avant de la porter à sa bouche et d'avaler une longue gorgée qui le fit hurler dans sa tête. Bon, il venait de se cramer la gueule. Mais au moins, ainsi, il n'était plus paralysé à l'idée qu'il se trouvait peut-être face à une créature qui se nourrissait des humes. Et il ne pensait plus au fait qu'on peut vendre son corps pour bien d'autres choses que de l'argent. Notamment en échange d'un semblant d'intérêt de la part de quelqu'un qui vous a pourtant trahi depuis longtemps.

Il savait que la plupart de ses interlocutrices, connaissant son côté séducteur, s'attendaient à ce qu'il rebondisse sur le thème du gigolo en leur proposant grâcieusement ses services. Mais c'était une plaisanterie que Caleb n'était jamais parvenu à faire.

"Je ne sais pas si cela lui plairait de savoir d'où il vient. Le passé de quelqu'un peut-être tellement flatteur... ou tellement immonde... Mais ce n'est pas la question, n'est-ce pas? C'est vous le commanditaire, pas lui."

Caleb haussa les épaules, avant de reposer sa tasse.

"Je pense que je peux accéder à votre requête. Reste à savoir ce que vous avez à me proposer en échange. Je ne vous mentirai pas, cela risque de coûter cher: faire des recherches sur un garçon incapable de se souvenir du moindre indice et dont le seul proche est mort, cela va mobiliser du monde et va occasionner des frais. Je pense que vous avez deux options: soit j'emploie de nombreux enquêteurs, et il faudra payer plus sur une courte période, soit je réduis mes effectifs et vous paierez moins, plus longtemps. A vous de me dire ce que vous décidez, je ne pratique hélas pas assez ce genre de recherches pour pourvoir vous conseiller une solution plutôt qu'une autre."

Le Techie se renfonça dans son fauteuil et croisa les doigts, en regardant Talula par en-dessous. Il avait envie de savoir ce qu'elle était. Il était curieux de sa manière de penser, de ses émotions, de ses craintes et de ses désirs. Elle l'intriguait. Elle lui faisait aussi un peu peur. Mais moins qu'elle l'intriguait.

"Quant à ma commission, je suis tout disposé à ne pas vous imposer un prix en espèces sonnantes et trébuchantes. Votre proposition de cravate a son intérêt."

Silence. Il n'était pas menaçant. Mais il ne souriait pas. Il était trop occupé à penser au conséquences de son parti pris si Talula s'avérait véritablement être une clandestine.

"Ou peut-être pourriez-vous me revendre quelques uns des précieux renseignements qui doivent transiter par les oreilles de vos filles, qu'en dites-vous?"


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 8:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime02.05.09 22:47

Maffreuse douleur... Non mais sérieusement, il s'était passé quoi, là? L'instant d'avant il s'amusait comme un fou, il jouait au cow boy avec l'hume aux sous dans les chaussettes, il faisait rire la Dame A Crocs, il avait chopé un trésorkibri... et l'instant d'après, il y avait eu un bruit assourdissant, un grand coup quelque part dans son ventre et une sensation affreuse, un peu comme celle qu'il avait quand il ratait un atterrissage après un saut particulièrement ambitieux. C'était pas agréable. Caleb appelait ça "avoir mal".

Ben Chips avait eu mal, oh oui, et Chips savait que quand on a mal ben parfois c'est qu'on meurre. Et ça, en plus d'être vraiment pas drôle, ça lui avait fait peur.

Rien d'étonnant donc à ce qu'il ait mis un peu de temps à se remettre de sa fausse manoeuvre. Roulé en boule sur le canapé à l'odeur familière, incapable de comprendre comment il était arrivé jusque là (mais en même temps ce n'était pas spécialement important), il avait pris son temps pour remettre ses rares neurones dans le bon sens et soigner sa coiffure de quelques coups de pattes bien ajustés, comme il avait vu son soi-disant maître le faire. Il écoutait distraitement la conversation entre Caleb et la Dame A Crocs, sans rien y déceler de bien intéressant.

Jusqu'à ce que son hume appelle Rodrigue dans le trucàphone pour lui demander du recaf.

Et les humes, ça grignotait du sucre avec le recaf, hein?

Si bien que lorsque José passa la porte du petit salon, Chips était tout ce qu'il avait de plus vivant et qu'il était impossible de ne pas déceler la convoitise dans ses pupilles étincelantes, sa langue pendante et ses oreilles dressées bien à la verticale. Chaque fibre de son être suppliait la ghoule de trébucher, un petit peu, juste assez pour que les gâteaux et le sucre tombent par terre, histoire d'être immangeables pour les bipèdes et qu'il puisse se sacrifier avec grandeur d'âme pour...

Un regard très lourd tomba soudain sur le museau du reptomarsupial, qui glissa un coup d'oeil vers Caleb avant de baisser sensiblement les oreilles: l'hume lui faisait son regard noir. Bon d'accord ça va, il ne sauterait pas sur José pour précipiter quelque peu les évènements.

Mais c'était pas grave, il avait une autre stratégie, qui avait déjà fait ses preuves plus tôt dans la soirée. Et peu importe si l'atmosphère du bureau de Caleb semblait s'alourdir de seconde en seconde: les affaires des bipèdes ne le concernaient pas, ou si peu...

Chips se traîna mollement jusqu'à Talula pour poser la tête sur sa cuisse. Ses grands yeux mouillés cherchèrent ceux de la Dame A Crocs, avant de glisser ostensiblement vers le bol d'amuses-bouche présent sur la table basse.

Regarde comme je suis mignooooon et comme j'ai faaaaaiiiiiim... Chips
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime09.05.09 21:22

Talula pencha la tête de côté, suçant l’intérieur de ses joues et considérant avec appréhension les gestes maladroits du serveur. Agacée peut-être par son entrée impromptue ou par l’ensemble de ses maladresses, elle ne remarqua pas le réveil et la mise en beauté du reptomasurpial à ses côtés. Dommage pour elle, tant mieux pour lui. Les erreurs des uns profitaient toujours à quelqu’un – c’était une loi universelle.
Elle suivit des yeux la courbe voluptueuse de la fumée qui s’éch appait des tasses, ignorant avec superbe l’hume suicidaire qui s’était précipité sur le breuvage brûlant. Elle saisit sa propre tasse entre ses mains ambrées, serrant ses paumes contre la porcelaine blanche, un reflexe qu’elle avait acquis dans les rues de Neven, et dont elle ne s’était jamais vraiment débarrassée. Elle devinait la chaleur, et celle-ci ne l’affectait pas. Elle était même plutôt bienvenue.

« Un de mes préférés. Comme le pays dont il est originaire, d’ailleurs. »

Comme quoi. Il existait donc encore des bonnes manières et des mots presque doux dans la bouche lascive et virulente de la vampire.

Talula dédaigna les morceaux de sucre et les amuse-bouche, plus ou moins renversés sur le plateau, et concentra une petite partie de son attention sur les paroles de l’indic. Ah, commerce, commerce. L’expression de son visage illusoire changea imperceptiblement, laissant deviner l’ennui croissant qu’elle avait à considérer les aspects plus triviaux de sa demande. Certes, elle se devait d’être un minimum…capable de mener un marchandage, mais ça ne serait jamais sa tasse de recaf– si vous notez le jeu de mots. Intimidation, bluff, mensonges, c’était autre chose, elle aimait ça, plus encore, elle y était habituée, elle était douée. Les négociations, les relations humes…bon sang, surtout les relations humes ! …c’était, eh bien, c’était le domaine de Caleb, pas le sien. Comme une impatiente, elle aurait voulu passer tout de suite au stade final de sa demande, avoir les réponses immédiatement. Le prix annoncé, elle se serait privée de son vice préféré et aurait fait circulé les gains de ses parties de cartes dans les mains de quelqu’un d’autre. Mais, vite.

Aussi fut-elle particulièrement ravie lorsque Caleb lui proposa très sérieusement d’utiliser les précieux renseignements qui transitaient dans son bordel en moyen de paiement. Elle trouva aussi ça drôle. Considérant la propre situation un peu ambiguë de son ‘client’/ vendeur. Là, ça devenait….amusant. Intéressant. Elle sourit à Mancuso, amusée par l’esprit rusé et débrouillard de l’hume. Ce que sous les airs beau gosse en complexe d’infériorité, y avait de la profondeur.

Peut-être risqué, aussi. Elle avait envie de penser ‘tant mieux, ça me plaît’, et elle l’aurait sans doute fait, si elle avait eu, disons, une vingtaine d’années de moins.
Mais en même temps...sa moue sérieuse, sa posture posée…oh, allez. Elle pouvait bien au moins sonder l’idée de l’indic. Peut-être n’avait-il pas vraiment pensé aux possibilités que ça lui offrait.

« Quelle charmante proposition, Mr. Mancuso » répondit-elle avec lenteur, détachant chaque syllabe. « Je me demande ce que tu, hmm, cherches exactement, comme genre de renseignements ? Les fantaisies sexuelles des habitants du quartier Nord n’étant pas franchement de grand intérêt, à part si on considère les menottes comme un atout indéniablement à la mode de l’acte sexuel, et qu'on se demande si un tel préfère le rose ou les plumes. Et, vois-tu, bien que je trouve beaucoup d’intérêt à ton innocente idée, et que je sois convaincue que mes secrets et tes talents à faire chanter iraient parfaitement bien ensemble répandre le chaos dans Secaria, je, hmm… je ne me suis malheureusement pas levée ce matin en me disant 'Eh, tiens, si ce soir j'allais livrer toute ma confiance à l’indic le plus reconnu de Secaria ?' Qu’est-ce qui me garantit que jamais rien ne se retournera contre moi, ou contre la crédibilité de mon établissement ? Enfin, je me doute que ce n’est pas là ta spécialité, mais sans crédibilité, plus de secrets sur l’oreiller. »

Elle avala une gorgée de recaf, reposa la tasse sur la table, en profita pour faire tomber les cendres de sa clope dans le cendrier au passage, et en chemin croisa pour la première fois le regard de la créature rubiconde. Cette ô combien encombrante et amusante petite chose, vive et si emmerdante, qu’elle aimait bien malgré le fait qu’elle soit visiblement en train de la prendre pour une abrutie et une bonne poire par-dessus le tas en lui servant un mauvais numéro de « aie pitié de mooooiiiii. »
Elle fixa dans les yeux la bête mollement vautrée sur ses cuisses, et sourit brièvement.

« J’imagine que cette incroyable bestiole va rester à me pleurer dessus jusqu’à ce que je sois obligée d’essorer mes jupons ? Peut-être que la fonction « yeux doux et regard larmoyant » était directement intégrée à l’intérieur de ton animal de compagnie lorsque tu l’as trouvé ? A coup sûr, c’est un mâle. Hmmm, tu sais, Mr. Mancuso...»

Tout en parlant, elle chopa Chips par le cou et l’attira devant son visage, ou elle fixa l’intelligence primaire qui, elle en était sûre ( ! ), brillait derrière les yeux gourmands de l’animal. Elle déposa un baiser humide sur son museau.

« …on dit, « tel père, tel fils. » »

Elle adressa un clin d’œil moqueur et amical à Chips, le reposa sur la table devant elle et saisit mollement un morceau de sucre qu’elle fit tourner entre ses doigts. Mais oh, ça alors ! n’écoutant que son courage et sa bravoure, la maquerelle passa outre touts comportements logiques et laissa échapper le sucre de façon à ce que, très bizarrement, il ne puisse que finir de l’autre côté de la salle si tant est qu’il ne fut pas rattrapé avant par un quelconque miracle à poil rouge.

« Je pourrai faire ça des heures, mais c’est plus drôle lorsqu’il y a des gens qui crient à côté » rajouta-t-elle tout bas, d’un ton purement informatif.
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Chips

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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime27.05.09 23:10

Il sentit les doigts de la Dame A Crocs passer sur sa nuque, se refermer sur son épaisse fourrure. Les oreilles de la bestiole s'affaissèrent quelque peu, trahissant son manque d'entrain pour les papouilles d'origine étrangère, mais pour la plus grande surprise de Caleb l'animal ne se rebella pas, y compris lorsque la prise se raffermit pour le hisser dans les airs. Chips émit un petit grognement râleur et moulina mollement des pattes arrières, histoire de marquer son mécontentement de pendouiller de la sorte, mais là non plus il ne se débattit pas davantage. Peut-être parce que la perspective d'une, voire plusieurs friandises prochainement transférées de leur bol à son estomac valait bien ce petit effort. Peut-être aussi parce que dans l'esprit simple et sensible de l'animal, la Dame A Crocs à l'affection discrète n'était plus tout à fait une étrangère.

Des lèvres fraîches se posèrent sur son museau et Chips pencha la tête sur le côté d'un air étonné, heureusement trop pris au dépourvu pour avoir l'idée de rendre son baiser à la maquerelle. La longue queue de l'animal ondula dans l'air, et finalement ses yeux se plissèrent en une parodie de sourire tandis qu'il ouvrait la gueule pour émettre un long cri dégoulinant d'affection:

"Kwi bazoooouuuuu!" ^^

Alors ça c'était top! Caleb ne lui faisait jamais de bisou, ou alors seulement quand il était très très content ou très très triste et dans les deux cas passablement ivre. Alors que lui il aimait bien les bisous. Il aimait bien tout ce qui se rapprochait de la preuve d'affection, de toute façon, vaste catégorie dans laquelle il parvenait même à ranger certains coups de pied des clients.

Chips en oubliait presque le principal intérêt de sa démarche de séduction ô combien originale et raffinée. Presque.

Parce que lorsque la Dame A Crocs l'eût reposé sur la table pour se saisir d'un sucre, la bestiole cessa quand même tout net de s'extasier pour tapir son museau entre ses pattes antérieures et demander, supplier du fond de ses yeux vert et or que la longue main ambrée s'agite encore un peu, un tout petit peu.

Le sucre s'envola.

Et Chips détala à sa suite avec un kwissement triomphant, dans une débauche de coups de pattes qui aurait pu prêter à de graves conséquences si Caleb ne s'était pas plié en deux pour évacuer d'urgence la recafetière brûlante de la trajectoire de la bestiole cramoisie.

Mais quelle importance quand, horreur, le sucre s'avérait plus lourd qu'une cacahouète et piquait vers le sol à une vitesse folle? Ah nan, il allait le rater, il allait le rateeeeeeeeeer!!!

"KWIIII!!!"><

Conscient que son honneur, son estomac, sa vie toute entière dépendaient de son geste, Chips plongea.

Le sucre tomba.

Et avec un cri désespéré, le reptomarsupial parvint à l'intercepter à cinq centimètres du parquet. Puis, emporté par son élan, il effectua un interminable roulé-boulé qui lui fit faire quatre ou cinq tours sur lui-même, avant qu'il ne soit brutalement interrompu par la cloison de la mezzanine. Alors, cul par dessus tête, louchant sur le toupet bleu de sa queue qui lui chatouillait le museau, Chips émit un "kwiii" béat et vacillant entre ses crocs serrés sur sa proie: t'as vu comment je suis doué-euh?!...
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Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime27.05.09 23:11

La recafetière en main, Caleb contempla avec consternation la créature rubiconde vautrée tête en bas contre le mur; cet animal avait décidément des capacités démentielles dès lors qu'il s'agissait d'attirer l'attention. Si c'était drôle, c'était également très agaçant lorsqu'on essayait de se concentrer sur un problème sérieux.

"Incroyable bestiole, vous l'avez dit. Mais avec tout mon respect, madame, si vous pouviez faire une pause de quelques minutes dans votre show, le temps de régler cette histoire... Et puis mes soupirs excédés ne valent certainement pas les cris de panique que votre première représentation a provoqués là en bas."

L'hume glissa un sourire goguenard à la maquerelle avant de reposer le récipient brûlant sur le plateau. Un sourire qui devint une moue presque boudeuse lorsque le Techie ajouta:

"Mais je ne vois pas en quoi je ressemble à ce truc."

Il désigna sans le regarder l'animal qui se tortillait pour tenter de se remettre sur ses pattes, d'un geste qui faisait clairement comprendre qu'il ne goûtait que moyennement le compliment. Car après tout, Chips était peut-être astucieux, drôle et plutôt finaud lorsqu'il s'agissait de ses intérêts, mais c'était quand même une bestiole relativement con, quoi...

Caleb avait toujours eu du mal à distinguer l'affection derrière les railleries.

Cela dit, il avait tout de même remarqué la douceur dans le ton de l'étrange femme lorsqu'elle avait approuvé son choix de recaf. Il avait poliment incliné la tête, tout en remisant dans un coin de son esprit l'affection pour Adhenor qu'elle lui confiait de la sorte. Cela ne le surprenait pas. Le continent magique s'attirait souvent la tendresse des magiciens, des roughs, ou tout simplement ceux qui se sentaient mal dans leur peau. Ils se sentaient un peu chez eux dans ces paysages délirants, sans logique apparente, sans jugement, sans règle, sans normalité. Ou en tout cas, ils se sentaient libérés. Allégés du fardeau que chaque regard hume qu'ils croisaient les obligeait à porter, le poids de leur nature, de leur passé, de leurs erreurs et secrets. Caleb le savait. Il l'avait vécu.

Alors lorsqu'un Chips froissé et titubant se traîna jusqu'aux pieds de Talula pour y faire le beau et gober avec application son sucre devant celle qui le lui avait envoyé, le Techie laissa échapper l'un de ses rares vrais sourires. Il aimait le fragment d'Adhenor qu'il avait emmené avec lui à travers cet animal, et d'une certaine manière il était heureux que la maquerelle l'aime aussi. Il était heureux d'avoir pu surprendre le clin d'oeil que l'inflexible femme avait adressé au reptomarsupial.

"Ecoutez..."

Caleb se pencha en avant jusqu'à poser ses coudes sur ses genoux, le visage sérieux mais le regard plus doux que précédemment.

"Ne me faites pas croire que les seuls secrets que vous recueillez concernent les fantaisies de vos clients: si vos filles font bien leur travail, les hommes parlent. Je suis bien placé pour le savoir."

Son air sérieux vacilla quelques secondes pour se teinter d'un embarras aussi soudain qu'imprévisible. Le trafiquant se redressa dans son fauteuil et croisa les bras et les jambes, en une attitude défensive qui aurait pu faire sourire par son éloquence si elle n'avait pas été aussi irrépressible.

"Vous vous demandez si je saurai me montrer digne de votre confiance, ce que je comprends. Mais je pense que vous prenez le problème à l'envers: la question n'est pas ce que vous risquez si vous acceptez, mais ce qui risque de se produire si vous refusez."

Il affecta de réfléchir une seconde, histoire de laisser peser un silence opportun.

"Je ne vous menace pas. Vraiment pas, ce n'est pas dans mon intérêt. Mais pensez à ce qui se passera le jour où j'entendrai une rumeur de trop à votre sujet ou celui de votre établissement: les ragots, une fois passés par moi et mon statut de source fiable, pourraient vite devenir de véritables informations pour le moins problématiques. Mais si j'ai moi-même intérêt à ce qu'il n'arrive rien de fâcheux à votre petite entreprise, eh bien... si je peux transformer les murmures en grondements, je peux aussi les réduire au silence."

Le Techie baissa un instant les yeux vers Chips, qui avait posé ses pattes antérieures sur la table pour renifler le bol d'amuse-bouche en une parfaite démonstration de masochisme: quel délice de pousser la tentation à l'extrême lorsque l'on sait déjà que l'on va y céder... Le trafiquant hésita: il avait envie de poursuivre sa réflexion jusqu'au bout, mais était-ce bien prudent? D'un autre côté, si le boulet à fourrure recommençait son cirque, Caleb ne pourrait jamais dire ce qu'il avait à dire. Il redressa la tête pour affronter le regard lactescent de la maquerelle. Un regard tellement dérangeant. Un regard tellement peu hume.

Bah, tant pis, il voulait savoir. Elle était trop étrange, trop séduisante à sa venimeuse manière. Et si ça dérapait, il était un grand garçon, il saurait se défendre.

Du moins le pensait-il.

"Ce n'est pas seulement un paiement que je vous propose. C'est un marché. Vos renseignements valent très cher. Mon silence aussi. Et est-ce que je me trompe quand je pense qu'il vaut mieux éviter qu'un Balayeur s'intéresse de trop près à vos activités... ou à vous-même?..."


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 8:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime04.06.09 13:18

La vampire  resta merveilleusement bouche bée,  ses sourcils arqués laissant deviner les pensées consternées qui défilaient derrière ces yeux lactés. Quelque chose comme : « Ouch. » Plus probablement : « Bravo. Bravo. » Oh, bon sang, c’était ridicule. Mais tellement charmant – et cette façon de se traîner pitoyablement sur le sol…cet air désolé…argh. Lui filer un coup de pied ? Elle avait envie de rire, en même temps.

«  Hmmm ? Tu disais … ? »

Elle garda un ton joueur. En communication, obliger à se répéter était l’ultimatum pour mettre l’autre mal à l’aise et en mauvaise posture. Une règle d’or, facile à appliquer, et qui ne tromperait pas l’indic, elle en était sûre. Tout au plus l’équivalent d’un avertissement amusé. Oui, ses ‘shows’ n’étaient pas sérieux, et elle avait eu son quota de cris de surprise tout à l’heure. N’empêche, se passer des bonnes choses était dommage…surtout en si bonne compagnie. Non ?
Elle lança un sourire sarcastique à l’hume, dévoilant ses dents blanches (et sans canines retroussées, je vous en prie.) Le sourire, deuxième arme de la communication. Mettre en avant ses quenottes pour montrer qu’on ne comptait pas mordre. Comme c’était adorable ! Une vraie machine à hypocrisie. Bordel, elle était la déesse du mensonge, songea-t-elle avec un certain amusement. Mieux en rire qu’en pleurer. Oui, c’est ça, il fallait en rire. Ou du moins s’en moquer. Ironie et cruauté, la maison ne fait pas dans le détail.

En parlant d’animaux…Le rat écarlate venait de finir d’avaler son morceau de sucre ardemment gagné, jouant « au plus beau au plus fort » devant elle. La femme tendit les bras, attrapa doucement la bestiole et se renfonça dans le fauteuil, posant la bestiole sur ses cuisses, après avoir lissé les plis de sa robe blanche. Elle caressa affectueusement la tête de l’animal (le terme exact serait : « gratouilla »)tandis que Caleb lui rappelait les enjeux du marché proposé. Il paraissait un peu mal à l’aise. La pensait-il assez maladroite pour lui faire un peu trop sentir que, des mots doux, elle en avait pas mal entendu sur lui ? Elle n’en avait pas besoin. Il le faisait lui-même. Ça en révélait pas mal sur le type. Paré à toutes les agressions possibles.
Elle se pencha à l’oreille de Chips, murmurant sur le ton du secret :

« Tsss, n’écoute pas le gourou, c’était très bien, et il a beaucoup aimé aussi. La preuve, il a souri.»

Regard en coin à l’hume, qui s’était renfoncé dans son fauteuil dans une pose guerrière. Très bien, elle ferait l’amazone. Après l’embarras, la défensive. Bon sang, elle pouvait être chiante, mais lui était coincé. Elle pesta silencieusement contre son caractère et se prépara à l’offensive, d’ores et déjà prévisible.

"Vous vous demandez si je saurai me montrer digne de votre confiance, ce que je comprends. Mais je pense que vous prenez le problème à l'envers: la question n'est pas ce que vous risquez si vous acceptez, mais ce qui risque de se produire si vous refusez."

« « J’en étais sûre » murmura-t-elle, moue boudeuse en place. Sentiment d'anticipation. Elle attendait presque la suite, guettant la glissée furtive des pensées de l'hume vers ce sujet si sensible qu'elle refusait de traiter et qu'elle défendait bec et ongles. Si elle pouvait sentir son sang battre à ses tempes, son coeur s'accélerer,...oh, elle pouvait s'en donner l'illusion, c'est vrai.

Mais tout aussi attendue que la menace soit, elle lui fut, comme toujours, extrêmement désagréable. Toujours ce vieux frisson dans la dos, cette pulsion soudaine d'énergie, puis le besoin de resserer ses sens avant que ses talents Rough ne foutent tout en l'air. Elle haïssait…non…détestait…non plus…oh, elle ne pouvait tout simplement pas se confronter à la triste vérité. Sa triste vérité.

Parfois, elle bénissait ses illusions et ses charmes, ses faux-semblants et sa couverture. Car en vérité, Talula ne savait pas gérer ses émotions. Elles étaient trop nombreuses pour ça. La Rough carra ses épaules, se leva en redéposant Chips. Ses gestes étaient lents. Elle était toujours lente. Jamais en tempo. Elle profitait de ce costume, de cette immatérialité pour développer sa contre-offensive. Un joli cadeau, un magnifique explosif, qui dissuaderait n'importe quel être prudent de s'aventurer plus loin dans ce qu'elle considérait comme son intimité. Son schéma de réaction n'était somme toute pas si différent que celui de son voisin. On blesse avant d'être blessé. Oh, peut être un chouïa plus agressif. Des années de méfiance en plus.

La haute silhouette d’ambre pencha la tête de côté, n’épargnant aucunement à l’hume le tranchant de son regard blessé et autrement plus blessant. Elle ne paraissait pas énervée. Pas encore.
« Prévisible » siffla-t-elle entre ses dents, mimant une vipère prête à mordre. Un instant, les muscles de sa mâchoire se contractèrent tandis qu’elle mordait sa lèvre inférieure, à la recherche de la phrase exacte qui contournerait ses peines. Garder un ton calme, susurrant. Pas moqueur pour deux sous, un ton naturel, ne pas s'emporter. Juste jeter de la paillette aux yeux et impressioner l'autre, comme le ferait un paon avec ses multiples couleurs. Montrer qu'il y avait trop de choses délicates qui ne regardait pas le reste du monde. Voilà, exactement. Elle y était ! « C’est ton travail, n’est-ce pas ? Ravager les autres sans jamais te salir les mains ! Avec des...des rumeurs, des pauvres excuses de prétentions et d'idées folles !" feula-t-elle théâtralement. «  Tu es aussi pur que mon ombre, Mancuso. Et avec tout mon respect pour toi, être a ussi pur que moi-même,  je peux t’assurer que ce n’est pas beaucoup. Mais c'est...plaiii-sant. Ha !»

Se sentant prête à se lancer dans un nouveau show que Mancuso n’oublierait pas de sitôt, la Rough commença à faire les cent pas, ses cuisses battantes et guerrières distrayant les yeux de l’hume pendant qu’elle cherchait l’inspiration. Elle cherchait à l’étonner, le captiver, le perdre sous un dédale de mots forts, l’engloutir jusqu’à ce qu’il en oublie de penser. Un éclair de sourire mauvais, et l’amazone faisait de nouveau face à son opposant, les bras croisés sous sa poitrine. Semblant de respiration. Tromper l’hume jusqu’à ce qu’il ravale ses menaces. Et sa curiosité avec, bien emballée sous un bon paquet cadeau de sarcasmes. Elle pouvait le faire, elle saurait le faire. Une poussée d’adrénaline, c’était tout ce qu’il lui fallait. Elle reprit la parole lentement, son ton paradoxalement calme et doucereux. Regarde-moi et dis-moi que tu peux faire mieux que ça.

« Je t’en prie, Mr. Mancuso. Secaria est  la seule ville au monde à être passé de la barbarie à la décadence sans passer par la civilisation. J’allais t’offrir tous ces renseignements. Oui, mon bordel est une mine d’or d’informations. Une mine d’or de secrets, de fantaisies, de rumeurs, d’inventions, de vérités éclatantes, de scandales sur les habitants de cette brumeuse cité.  Un véritable empire qui a certainement assez de valeurs pour que je le discute à prix hauts. Les hommes ne parlent pas que sur l'oreiller, Mr ; ils parlent entre eux, se croyant libres de tout dire, lorsqu'en groupes ils arrivent. Ragaillardis par l'alcool , ils parlent. Allant fumer leur cigarette après la baise, ils parlent. C'est fou ce que les mots coulent. Et c'est notre seul bien immatériel contre eux. C'est précieux. Et tu l'as bien compris, empereur du marché des secrets. "

Elle rit un peu, trouvant la situation on ne peut plus ironique, et ragaillardie par son discours théâtral, elle offrit un visage souriant et adouci à Caleb. Le fauve semblait s’être calmé. Ou être prêt à bondir. Au choix. Cette femme était lunatique jusqu’aux sangs. Se rendait-elle même compte qu'elle surjouait ? A quel point sa réaction pouvait paraître exagérée, trop forte, trop intense ? et pourtant, c'était on ne plus vrai, on ne peut plus palpable. Le plaisir de bouger, de se mouvoir, de déclamer des sons qui plaisaient à ses oreilles et à son orgueil. Etre vue, comme toujours, règle de rubis. Tous les nerfs de son corps doré étaient tendus et aigris, prêts à n'importe quel retournement de situation. Prête à tout, oui.

« Sérieusement. Mr.Mancuso. Mes illicites activités ne sont pas vraiment si secrètes. La moitié des rumeurs sont causées par mon entreprise. Oh, rassure-toi, je n'ai rien qui  concurrence ton empire fiscal. Juste des petits péchés, par-ci, par-là. Des choses qui te plairaient, d’ailleurs. Tu n’as pas mauvais goût. »

Retour aux flatteries de base, dévier l’attention. Elle espérait avoir réussi son coup et noyer l’individu. Lui offrir un semblant de terrain d’entente ? Des pseudo-confidences larmoyantes ? Remarques spirituelles en prime. Ça calmerait le jeu. Elle fut tentée, un instant, d’aller à l’encontre de sa nature et d’offrir sa porte de sortie à ce joli petit spectacle, puis revint contre sa décision. Ce serait trop facile pour que Caleb s’y trompe. Il avait déjà démontré assez de subtilité dans sa façon de parler. Elle offrit donc sincèrement, et plus violemment :

« Ton silence et ton aide contre mon aide et mes renseignements. » rajouta-t-elle, sa voix prenant un aspect plus grave et rauque. Plus animal. « Mais je t’en prie, ne prévois pas. Jamais. Avec. Moi. Je tiens à mes secrets tout autant que tu t’attaches aux tiens. Pourquoi les réveler au monde ? Il ne les... mérite pas.»

Et, de nouveau, ce regard fixe, cette allure pâmée de guerrière statufiée, impatiente déjà de jauger son effet.
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Caleb Mancuso

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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime07.07.09 13:17

Eh bien il était réussi son effet: assis au bord de son fauteuil, les mains pendantes entre ses genoux, le regard fixe et les lèvres entrouvertes, Caleb semblait ne plus savoir quoi dire.

Saturation. Visuelle, pour avoir trop contemplé ces cuisses d'ambres subtilement découvertes qui dansaient ensemble à chaque allée et venue de la maquerelle, ce visage où le manque de délicatesse devenait soudain une merveilleuse qualité guerrière. Auditive, pour avoir entendu trop de changements de ton impossibles à interpréter. Cérébrale, enfin et surtout, parce que tout cela n'avait aucun sens.

Talula était en colère, croyait-il. Mais à quel point? Lorsqu'elle avait déposé Chips sur le canapé pour se lever, en plus de briser le coeur de la pauvre bête qui se croyait enfin au Nirvana, elle avait laissé croire au trafiquant que sa proposition-menace était inacceptable. Le début de son flamboyant discours avait accentué cette impression, puisqu'elle l'y avait plus ou moins traité de petite raclure opportuniste, et Caleb s'apprêtait déjà à se lever à son tour pour tempérer la situation lorsque l'argumentation de la maquerelle avait viré de bord, d'une manière si habile que le Techie ne comprit même pas comment l'étrange femme était passée des insultes à un réquisitoire contre ce monde pourri. Et lorsqu'enfin elle retomba sur l'aspect commercial de leur discussion, Caleb ne savait plus s'il devait la remercier d'accepter ou la prier de lui pardonner.

L'hume se savait doué en marchandage, mais là, il venait de tomber sur plus fort que lui.

Néanmoins, lorsque Talula acheva pour de bon, le Techie n'était pas aussi largué qu'il aurait pu l'être. Il était bien quelque peu déboussolé et ouvertement impressionné, mais sa conscience aigüe de la situation et de ses enjeux lui était revenue, glissant une profonde interrogation derrière le miroir sans teint de ses yeux noisettes. La maquerelle venait de faire une prestation exemplaire, sauf sur un point. Une unique erreur, qui avait permis à son "adversaire" de reprendre pied dans la réalité, de ne pas se laisser ensevelir sous ce flot de belles paroles.

"Tu n'as pas mauvais goût."

Caleb étendit le bras pour alléger sa cigarette au-dessus du cendrier de la table basse. Il le fit lentement, pour gagner du temps et tenter de rassembler ses pensées. Il en profita également pour se détourner de la maquerelle et de son foutu regard. Oh oui, il tenait à ses secrets, il y tenait avec la passion déraisonnée qu'entretient un drogué pour le poison qui le tue. Evoquer ce qu'il faisait, ou plutôt ce qu'il ne faisait pas avec les prostituées qu'il payait, c'était fureter dans une intimité que personne n'était censé connaître, c'était mettre à jour un aspect de lui qu'il refusait de laisser entrevoir en-dehors de ces brefs instants qui avaient sa chambre pour cadre. Ce que Talula considérait comme un compliment était pour lui une menace encore moins voilée que celle qu'il avait lui-même prononcée quelques minutes auparavant.

Le Techie ramena sa Minotaurus à ses lèvres pour en tirer une longue bouffée. Puis il se hissa sur ses pieds à son tour, pour accepter à contrecoeur de croiser le regard de la maquerelle. Il avait l'air songeur, et de fait il était toujours un peu paumé dans l'océan de poudre aux yeux dans lequel on avait cherché à le noyer. Mais à cause de la légère bourde de Talula, pique acide au milieu d'un flot de sucre, et de sa propre nature un tant soit peu paranoïaque, Caleb avait toujours l'essentiel en tête: elle avait accepté son marché. Partant de là, tout ce qui avait précédé ressemblait à une splendide comédie, qui en même temps n'en était pas tout à fait une; toute cette argumentation était factice, donc révélatrice, comme cette manie que Caleb avait de croiser les jambes quand il s'asseyait face à quelqu'un. Talula savait qu'il était dans son intérêt d'accepter, mais elle n'avait pas voulu le faire de bonne grâce. Parce qu'elle était fière, méfiante, rusée. Parce qu'elle avait peur.

"D'accord. Marché conclu."

Le Techie embrassa une nouvelle fois sa Minotaurus d'un geste à la sensualité inconsciente, avant d'ajouter avec un calme désarmant:

"Vous n'êtes pas hume."

Ce n'était pas une question: Caleb en était à présent persuadé. Il ne lui manquait qu'une confirmation de l'intéressée, confirmation qu'il ne désespérait pas d'obtenir sans mettre sa vie en danger puisqu'il l'avait demandée (juste) après qu'ils aient mutuellement fait voeu de silence. C'était une preuve de bonne volonté ça, non?

"Certainement pas ghoule. Pas Versatilis non plus, n'est-ce pas?"

Il ne restait pas beaucoup d'autres possibilités. L'hume la dévisageait avec une curiosité presque candide, masque calme et doux du démineur face à une bombe en fin de compte-à-rebours, quand il n'a plus le temps de la fuir et qu'il ne peut que la désamorcer ou contempler sa propre mort.

De fait, la situation était tellement dangereuse pour lui que Caleb ne parvenait même plus à en éprouver de la peur. Juste cette surréaliste expectative.

Il considéra un instant cette femme trop grande, au corps nerveux et sauvage. Ces yeux laiteux, emplis d'un ciel d'orage.

Chips attendait, lui aussi; assis sur son arrière-train, il guettait le moindre geste de la Dame A Crocs, prêt à se jeter dans ses jambes avec force larmoiements si elle décidait de partir.

Le Techie sourit. Et ce qu'il dit à cet instant, personne ne devait jamais savoir si c'était le fruit d'un savant calcul pour désamorcer la situation, ou tout simplement une remarque d'une connerie affolante. Personne. Même pas Caleb lui-même.

"Vous savez quoi? On devrait coucher ensemble, vous et moi."


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 8:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime08.07.09 23:19

Talula n’était pas facilement surprise. Pourtant, là, elle pouvait l’affirmer haut et fort : oui, elle était ahurie, consternée, sidérée.

Pas qu’elle resta bouche bée ou fut particulièrement émoustillée ou indignée par la remarque de Caleb. S’il tenait autant à lui prouver que soit il était d’une connerie abyssale, soit il possédait un sens de l’humour comparable à son goût pour les animaux de compagnie (c'est-à-dire à classer entre ‘unique’ et ‘désespérant’), c’était son problème, après tout. Et s'il la provoquait aussi ouvertement, c'était bien pour qu'elle réponde, non ?

Elle n’était pas surprise non plus par la maîtrise et l’assurance de l’indic. Le visage tranquille et candide d’un type qui laisse tomber une allumette et attend de voir si le tout va flamber. Non, elle connaissait ce sentiment, l’avait déjà porté, et aimait le contempler sur les traits de Caleb. Ce n’était pas ça qui la gênait.

C’était elle. Elle, et son propre calme, brut, pur - celui de l’acteur qui, en scène, passe la manche de son costume sur son visage et dévoile des striures de chair sous le grimage. Surprise, surprise !

« D’aussi loin que je me souvienne, Mr Mancuso, je suis une salope » fit-elle remarquer avec une logique cynique. * Et toi, un petit con boiteux.* Sourire rogue et railleur. « Et une salope, ça se paie. Toutefois... Je pourrais vraiment finir par en avoir envie, tu sais. Je sais pas, le vouvoiement peut-être... »

Elle détourna posément le visage, la tête rejetée en arrière, mais les yeux désespérément ailleurs. Son regard chercha quelque chose auquel s’agripper, glissa vers les Minotaurus restées sur la table basse. Un élément concret, les cigarettes. Des confidentes mortelles mais fidèles, toujours présentes, toujours aux lèvres, et sournoises, avec ça. Elle ne tarda pas à en saisir une entre ses doigts, à l’allumer posément. Nota que, dans l’atmosphère de plomb, elle entendait le bruit de la cendre, ce crissement si particulier du papier qui brûle, le froissement des tissus. Et sa respiration.

Troublée, pensive, elle considéra l’hume, son corps souple et tendu, son genou déficient, l’étroitesse de ses hanches, même ses lèvres nerveuses, ses yeux qui n’acceptaient les siens qu’à contrecœur, - et qu’est-ce qu’elle le comprenait-, sa nuque forte et raide, enfin ; la carotide succulente, la veine tendre et attirante, l’incitation silencieuse de ses affirmations contrôlées. Un appel battant à la chaleur sanguine.

Il était fou, de se montrer provocant. Fou, de trouver les réponses, de poser des questions, fou, de s’intéresser à elle, non, à sa race plutôt, fou sûrement, à quand alors sa trahison ? Le ferait-il ? Les cons dans son genre, et elle le savait si bien, n’avaient qu’une seule parole ; car sinon, que pourraient-ils offrir qui ait de la valeur ?

Jusqu’au moment où on triche. Elle, elle trichait. Très bien, même. Ou elle le croyait. Au fond, elle avait un soupçon de valeur, sinon, elle aurait déjà remis la balle dans son camp et inventer un piège pour l’hume. Il ne viendrait que plus tard dans l’esprit de Talula que les affaires n’étaient pas seulement…affaire de trahison. Pour le moment, elle était d’autant plus méfiante qu’elle se savait acculée.

Lorsque la clope fut finie, elle l'abandonna dans son reste de recaf. Grésillement plaintif, aigu. C’était ridicule, une cigarette qui crie à l’abandon, ridicule, sa façon de se noyer progressivement dans un reste de recaf. Le bruit la rappela à l’ordre. Elle réfléchirait plus tard. Se montrer un peu odieuse pour compenser cette période de douce attentivité.

Acculée, peut-être, mais fauve malgré tout. Le merveilleux abruti le savait, ça. Pire, il attendait. Mais oui chéri, le tigre est derrière les barreaux, il ne mordra pas, songea cyniquement la longue maquerelle. Ce marché allait lui laisser un sale goût dans la bouche, elle le pressentait déjà ; le secret partagé, une fois tari, ça donnait un âcre douloureux.
Agacée ? Non. Talula n’avait pas envie de blesser l’hume. Le besoin, le devoir, oui ; l’envie se défilait, elle, laissant la vampire soucieuse et aérienne. La salope. Et pourtant, tous ces mots, ces secrets, bon sang, elle les savait, elle les avait sous la langue. Inutiles, enfermés silencieusement derrière le coffre de ses lèvres.

" Pauvre chanceux. Marché conclu. "

Oui, Caleb avait de la chance, cette fois. N’empêche, comportement étrange ou pas, elle allait quand même mêler le rentre-dedans et le sarcasme en un au revoir de pacotille libellé « said by Talula. » Tout en arrachant son manteau au canapé et loin de Chips. Parce qu’il était hors de question de se retrouver avec une aberration magique carmine accrochée à ses épaules et kwiant à la mort dans la rue, et dans la rue, elle comptait y être sous peu. Adieu D-bar, salut métro boulot dodo !

Elle réserva quelques caresses affectives à l'adorable aberration sus-mentionnée (que nous appelerons dans le jargon 'papouille' ) et, bien entendu, elle n'était pas un goujat, un sucre non mérité mais qu'elle offrait quand même. Elle enfila son long manteau et s'apprêta à quitter la pièce avant de marquer une pause, bloquant la porte avec son pied. Son sourire fauve accompagnait à merveille son ton délicieusement malicieux.

« Embrassons-nous vite ! "
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime18.07.09 18:02

Elle avait répondu vite, presque sans hésitation. Mais seulement presque. Et cette humble seconde de flottement stupéfait accentua légèrement le sourire de gosse pyromane qu'arborait Caleb: gagné-euh... Gagné quoi, cela restait à définir. Mais au moins avait-il fait comprendre à Talula que s'il tenait parfois de l'âne, il n'était pas tout à fait dupe de la carotte qu'on lui balançait devant le nez. Et puis, après tout, elle pouvait toujours dire oui à cette nouvelle proposition. Caleb ne pensait pas qu'elle le ferait, et si elle le faisait il n'était pas certain d'apprécier. Mais il n'était pas certain non plus que cela lui déplairait. Alors quand elle lui répliqua qu'elle pourrait finir par se laisser tenter, le Techie ne put empêcher son sourire de s'affirmer encore un peu plus, tandis qu'il s'inclinait en une esquisse de révérence qui résumait la conversation à elle seule: un peu ironique, un peu surjouée, et sans doute un peu sincère.

N'empêche, il avait bien fait de la vouvoyer.

"Je ne me souviens pas avoir quelque chose contre les salopes. Surtout quand elles m'appellent monsieur même si elles me tutoient. Et qu'elles plaisent à mon reptomarsupial."

Regard amusé à la bestiole rubiconde, toujours fièrement plantée sur son canapé, à dévorer des yeux sa nouvelle meilleure amie tandis que cette dernière se saisissait d'une autre Minotaurus. Caleb la regarda porter le cylindre de papier à ses lèvres fines et claires, l'allumer d'une caresse, exhaler quelques volutes bleutées de fumée parfumée. Les yeux lactescents de la dame glissèrent alors sur le côté, vers lui, et le trafiquant se fit la réflexion qu'il n'aurait pas dû forcer tellement sur la chaudière, ce matin-là: l'ambiance du petit salon était un peu trop chaude et étouffante à son goût. L'indéchiffrable regard se promena sur son corps comme une main. L'hume se cramponna à sa propre cigarette, crispé, bras croisés, mais fermement décidé à ne pas se dérober. A ne pas baisser les yeux. Question de fierté. Et question de plaisir un peu masochiste, aussi: cela ne lui arrivait pas souvent, mais pour une fois il ne trouvait pas trop désagréable qu'on le déshabille ainsi du regard. Même lorsque la maquerelle s'attarda sur sa gorge.

Une vampire. Etait-ce possible? N'étaient-ils donc pas tous morts? Malgré sa situation quelque peu délicate, Caleb prit le temps de peser cette information: il y avait peut-être toujours des vampires sur Tyr. C'était énorme, presque trop pour lui. Le prix qu'il aurait pu demander pour un tel renseignement... Flash: richesse, pouvoir, suprématie. C'était tentant. Très tentant.

Mais Caleb n'était ni assez avide, ni assez con pour faire une telle chose. Il venait de conclure un pacte avec Talula, il ne reviendrait pas sur sa parole. Et pour être tout à fait honnête, le Techie n'appréciait pas l'idée de relancer un génocide. Si les vampires se trahissaient, sans doute ne prendrait-il pas la peine de défendre ceux qui restaient des prédateurs d'humes. Mais il ne serait pas à l'origine de leur chute.

Sans compter que dans cette pièce, il n'y avait pas que Chips qui commençait à vraiment apprécier Talula.

Un soupir, un regard pour le plafond, et la voix morne et cassante de la maquerelle tomba comme un couperet:

"Pauvre chanceux. Marché conclu."

Grand sourire.

"Parfait. On fait ça chez moi, ou chez vous?"

Il plaisantait, bien sûr. Enfin, il en était à peu près certain.

La vampire (puisque cela semblait être sa vraie nature) se tourna vers Chips, et les oreilles de l'animal s'affaissèrent instantanément: il savait reconnaître les au revoir, et il ne disposait plus d'aucun mal de ventre pour le détourner de ce déchirement. Il se jeta donc dans les mains ouvertes que la maquerelle baissait vers lui avec un curieux abandon fébrile, comme si à présent que le temps était compté il se rappelait soudain tous les câlins qu'il voulait lui faire. Il frotta sa tête contre les longs doigts secs et mordilla affectueusement la base de l'un des pouces, ce qui laissa Caleb plus pensif que jamais: il n'avait jamais vu Chips se comporter ainsi avec quiconque, à part avec Rodrigue et lui-même. Sans doute le chaos attirait-il le chaos.

Puis Talula abandonna un sucre d'adieu à l'animal cramoisi, qui le goba avec un long kwi de remerciement et un coup de tête affectueux pour la main amicale. Le Techie suivit la maquerelle du regard tandis qu'elle se redressait avec superbe et ouvrait la porte tout proche. Lui s'approcha de la table basse pour y récupérer son étui à cigarette en cuir. Elle lui sourit. Il se dit qu'il allait lui offrir l'étui et les Minotaurus qu'il contenait encore, histoire de laisser une trace de leur marché. Et à son tour, la maquerelle tenta le rentre-dedans:

"Embrassons-nous vite!"

Réaction instantanée et presque trop naturelle de Caleb: il sourit, haussa les épaules et s'approcha sans hésitation, avec la visible intention d'obéir aux ordres. Inutile de préciser qu'il avait retrouvé son expression de terroriste candide, et que quitte à jouer le jeu, il ne comptait pas embrasser Talula sur la joue.


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 8:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime21.07.09 21:44

Un sourire sincère transperça le visage doré, suivi d’un rire.

« Monsieur, donc ? » rajouta-t-elle, une pointe de taquinerie dans la voix, mêlée d’un soupçon d’hésitation, pas très sûre visiblement de la façon dont elle devait prendre la révérence feintée et le soudain élan de naturel de Mancuso, qui lui paraissait un peu…déstabilisant. Pas désagréable pour autant, mais imprévu.

Elle posa la main sur le battant de la porte, guettant avec audace le tout aussi effronté hume. Ils plaisantaient, n’est-ce pas ? Oui, bien sûr. Quelle idée ! Un hume paranoïaque, rouler une pelle à une vampire un brin susceptible ? Tssss. Totalement improbable. Et tout ceci sous les yeux attentifs d’un reptomarsupial avide, entre autre, de sucrerie, de choses brillantes, et de câlins, mais aussi d’encore plus de câlins. Ahaha. N’importe quoi. Quelle connerie allait-on chercher là. Manquerait plus qu’elle se trouve du sang-bleu dans les veines (quoique, elle savait déjà cette affirmation fausse) et voilà l’affaire bouclée : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Une fragrance d’eau de rose plus tard, un coup de moral sur le prétendu preux chevalier, et le conte de fées se vendait comme des pasticouettes un beau jour de fête étatique.

Ce qui était drôle, avec les choses improbables, c’est qu’elles finissaient quand même par arriver. Quoique, arriver ne serait pas le terme. Non, en fait, elles vous tombaient dessus sans donner de signes avant-coureurs. Du genre ‘Salut, je suis un évènement inopiné qui passait par là. On se connaît ?’ Et allez vous démerdez avec.

Talula avait beau se rendre compte de l’absurdité de la situation (c’était le genre de choses qu’on repérait vite, lorsqu’on passait son temps à les éviter), elle ne se sentait pas vraiment de briser le charme du moment. A moitié entraînée, à moitié indécise, la vampire laissa prudemment Caleb avancer. Il finirait bien par s’arrêter et par dire quelque chose.

Il n’y avait qu’une minuscule partie d’elle qui pensait en réalité à cette solution. La majeure partie avait reconnu le sourire béat et un peu bête de l’hume. Elle l’aimait bien, ce sourire un peu…fou, mais n’empêche, il était inquiétant. Tout ça se terminera dans un lit, jugea-t-elle en faisant appel à son cynisme naturel. Ensuite, fini. Une bonne nuit de passée, tout simplement. Elle ne comptait pas se refuser ce plaisir. Mais, quoi, l’hume pouvait très bien lui préparer un mauvais coup. Qu’est-ce qui lui disait que son marché irait au bout des promesses, si l’indic changeait brusquement de décision et décidait de faire monter les bénéfices en déchaînant une bande de balayeurs belliqueux et écervelés ? Après tout, si elle était à sa place, c’est ce qu’elle aurait fait. Ou ferait. Ou penserait.

Le sourire mourut doucement sur ses lèvres et elle plissa les yeux. Comme si on pouvait…deviner ce qui se passait derrière ces beaux yeux irisés. Rien d’autre qu’une plaisanterie. Une improbabilité qu’elle ne chassait pas, pas plus qu’elle ne pouvait l’accepter dans le contexte actuel.

« Attends, tu es… sérieux, Mancuso ? » articula-t-elle sereinement, sans attendre réellement de réponses.

Question un peu tardive, étant donné sa proximité. Non, il n’était pas vraiment sérieux…pas vraiment contre non plus, d’ailleurs. Il avait… raison. Sûrement. Enfin quoi, elle venait elle-même de le provoquer quelques secondes plus tôt. A cette constatation, elle hésita entre se frapper la tête contre la porte et laisser tomber la garde pour de bon (à traduire par : profiter de l’opportunité jusqu’au bout.) Quelque part, elle aussi l’appréciait. Dans le cas contraire, elle ne serait pas en train de se faire des nœuds au cerveau pour une vulgaire histoire de cul à potentiel réduit. Et puis, à quand remontait sa dernière relation ? Ah oui, à pas si longtemps que ça. Elle oubliait parfois qu’elle était une maquerelle. Donc, pas vraiment libre de ses relations. Oui, mais la dernière relation libre…

…Etait la raison de cette galère-ci. Quelle chance.

Bien qu’aucun signe extérieur ne pouvait trahir son trouble, la façon dont elle se lova affectueusement contre l’hume pouvait très certainement les traduire. Elle prit bien garde de ne pas montrer trop d’intimité, consciente qu’aussi impudique qu’elle soit, ce n’était pas le cas de Caleb. Oui, d’accord, remplacer un roulage de pelle par une tendre embrassade rentrait certainement dans la catégorie des choses-improbables-qui-n’avaient-aucune-raison-valables-d’exister. N’empêche, et elle le pensait d’expérience, ceux qui ne savaient pas profiter de certaines incohérences (et elles étaient nombreuses dans un monde magique) ferait mieux de se la fermer. Ils étaient juste jaloux de ne pas avoir un Mancuso contre eux. Enfin, en plaisanterie, bien sûr. C’était facile d’avoir quelqu’un dans les bras. Ça arrivait même souvent, dans la branche de métier de Talula. Elle ne donnait pas vraiment à ce geste beaucoup de valeur, malgré sa tendresse. Plus, par contre, à ce qu’elle confia à mi-voix.

« Je n’embrasse que ceux que j’aime, Caleb » , vaguement consciente que ce n’était pas la meilleure chose à dire à l’homme qui était censé prendre en charge un marché aussi important. Elle ne voulait pas vraiment s’expliquer sur ce point étrange d’un code affectif dont elle seule avait la clé. Qu’il saisisse ou non n’avait pas d’importance, vu qu’en général elle n’évoquait pas ses pensées profondes, et encore moins leurs raisons. En y repensant, même Asphodèle n’était pas au courant. Ce qui n’avait aucun sens. Mais certainement une raison.
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Caleb Mancuso

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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime24.07.09 10:21

Improbable. Bien entendu. Juste de l'esbrouffe, des paroles en l'air, comme des insultes entre copains. Qu'est-ce que cela pouvait être d'autre?

Et pourtant.

D'habitude, c'était plus simple. Quand la fille commençait à trop lui plaire, qu'il sentait ses peurs et ses complexes se nourrir de son désir, il balançait une énormité. Si elle répliquait, il enchaînait avec plus lourd encore. Et dans le pire des cas, il lui sautait dessus. La fille se dérobait, parfois en riant, parfois outrée au point de lui en coller une, mais au moins la situation se désamorçait. Elle partait. Lui, goguenard, se servait un autre Gerety et il parvenait même à croire qu'il était content de lui. Ainsi c'était plus simple. Tout était plus simple.

Mais avec Talula, cela ne fonctionnait pas aussi bien que prévu, et Caleb ne comprenait pas pourquoi. Oh, ce n'étaient pas tant les réactions de la vampire qui l'embarrassaient - après tout, pour faire rougir une maquerelle, la logique veut qu'il faille se lever tôt. Si quelqu'un se conduisait bizarrement, c'était lui: qu'est-ce que c'était que cette envie rare comme un chlama à trois bosses qu'il avait de l'entendre dire oui? Oui à leur histoire de coucherie. Oui à ce baiser de tombeur qu'il prétendait lui offrir. Ce n'était pas une perspective rassurante, pas du tout, et quelque chose se nouait dans ses entrailles à la simple idée qu'elle puisse vraiment le faire. Mais d'un autre côté... Curiosité? Intérêt? Respect? Béguin? Caleb ne savait pas, il ne comprenait pas pourquoi il se laissait tenter de la sorte. Cela l'effrayait beaucoup. Et l'excitait un peu.

Il s'approchait, et elle ne bougeait pas. Il nota que le sourire de la donzelle ne variait pas d'un iota, ce qui lui fit perdre un peu de son assurance débonnaire ("et voilà, elle sait que je ne le ferai pas et du coup je passe pour un con."). Pourtant il continua d'avancer. Ses yeux perdus dans la lactescence douceâtre des siens. Toujours pas pleinement conscient qu'il faisait face à une vampire et qu'il aurait dû exposer sa gorge avec moins d'insouciance. Etrangement fasciné par le fait que, après tout, dix centimètres de différence ce n'était vraiment pas beaucoup, vraiment vraiment pas beaucoup, qu'il lui suffirait de légèrement lever le menton pour que leurs lèvres soient au même niveau.

Etait-il sérieux? Bonne question. Il n'était plus qu'à un pas d'elle à présent et il s'arrêta, hésitant à franchir cette dernière limite, à pousser la plaisanterie jusqu'au bout; sachant que si elle allait à son terme, ce ne serait plus une plaisanterie.

Elle va dire non.

Et si elle disait oui?...

Avant qu'il eût pu se décider, Talula avait elle-même tranché la question et effacé le mince no man's land qui les séparait. Seulement pour le prendre dans ses bras, pas pour l'embrasser. Mais pour Caleb, ce n'était pas loin de revenir au même.

Le temps d'une seconde de stupeur, il resta bêtement figé au garde-à-vous, le regard fixe. Il se demanda ce que ces bras pouvait bien foutre autour de sa personne. Et ce souffle, dans son cou? Pourtant la maquerelle avait fait un effort louable, son étreinte n'avait pas cet aspect sulfureux qui aurait immanquablement poussé le trafiquant à se tapir au fond de sa coquille façon bernard l'hermite. Caleb n'en était pas moins troublé: farouche comme il l'était sur le plan affectif, il n'avait pas souvent l'occasion d'expérimenter ce témoignage de tendresse, ou tout du moins d'affection. Il trouvait cela étrange. Un peu inconvenant, ce qui se traduisait dans la crispation soudaine de tous les muscles de son dos. Il en vint même à souhaiter de manière fugitive que Chips intervienne façon "crâlin collectif", mais un coup d'oeil sur le côté lui appris que la bestiole se contentait de les observer, les pattes antérieures sur l'accoudoir du canapé, l'air sérieux et le regard brillant. Bah, tant pis. A la réflexion, ce n'était pas désagréable. Pas plus que le murmure aux accents de confidence qui échoua comme par erreur au creux de son oreille.

"Je n’embrasse que ceux que j’aime, Caleb."

Il fallut cela pour qu'il se décide à rendre son étreinte à l'étrange dame. Son geste fut rapide, pas très calculé mais sans plus d'hésitation, un bras autour de la taille, un autre qui remonte jusqu'à soutenir la nuque et effleurer les cheveux. Lui garda la tête bien droite, sans chercher à garantir son fragile cou hume d'un danger auquel il ne pensait toujours pas. Ses yeux s'étaient perdus dans la salle en contrebas, là où les gens continuaient à trinquer et à bavarder en tout quiétude. Il pensa qu'on pouvait les voir. Il comprit presque aussitôt que cela lui était égal.

J'embrasse pas. Comme il la connaissait bien, cette solennelle litanie, aussi bien que tout homme qui fréquente presque exclusivement des prostitués. Encore qu'au prix où il payait les siennes, il aurait pu exiger une telle chose de leur part. Mais si Caleb avait été le genre de client à forcer l'une de ces filles à aller contre les pauvres principes qui lui restaient, cela se serait su. Comme pour tout le reste, on lui avait arraché beaucoup trop de baisers pour qu'il fasse de même avec autrui.

Et puis, là encore, c'était différent avec Talula. Peut-être était-ce parce qu'elle le lui avait dit sur ce ton si doux, peut-être était-ce parce qu'elle l'avait appelé par son prénom. Encore une fois, il ne savait pas. C'était juste différent. Un peu plus que l'éthique d'une pauvre salope. Quelque chose de moins triste, de plus beau. N'embrasser que ceux qu'on aime.

"Et tu as raison."

C'était dit de la même voix en demi-teinte, celle que l'on a quand on parle tout en pensant à autre chose. Mais comme Caleb n'aimait pas ce qui lui venait à l'esprit en cet instant, il s'obligea à secouer légèrement la tête pour refouler ces pensées dans les zones d'ombres qu'elles ne devaient pas quitter, avant de s'écarter en douceur de la maquerelle. Il osa croiser son regard et sourit.

"Enfin méfie-toi quand même: tu as bien embrassé Chips, l'Etat sait ce qu'on pourrait en déduire..."

Il désigna la bête du pouce et le machin rubicond s'empressa de confirmer d'un enthousiaste "kwi bazoooo!". Caleb leva les yeux au ciel, avant de reculer d'un pas. Ne plus la toucher lui donna une impression de fraîcheur: les vampires n'étaient apparemment pas aussi glacials qu'on le prétendait. Son sourire s'accentua, tout en prenant des accents gênés dont il se serait bien passé. Voilà, c'était tout, et c'était très bien ainsi. Il n'aurait pas été capable d'assumer une partie de jambes en l'air, pas avec une telle femme. C'était resté une improbable plaisanterie.

Alors pourquoi se sentait-il un peu con d'en rester là? Un peu con, et surtout tellement déçu?...

L'hume baissa les yeux et son regard tomba sur l'étui de cuir noir qu'il tenait toujours à la main. Il n'y restait que sept Minotaurus, mais comme cela représentait bien le prix de sept paquets de cigarettes ordinaires, Caleb se dit que cela faisait tout de même un beau cadeau. De toute façon, il ne portait jamais son paquet sur lui, histoire de ne pas dépasser sa ration quotidienne; il ne pouvait donc pas réapprovisionner l'étui, qu'il tendit tel quel à Talula:

"Cadeau de la maison. Histoire qu'il reste une trace de notre contrat."


Crut-il lire quelque chose dans les prunelles blanches de la maquerelle, une quelconque trace de suspicion? Ou était-il assez troublé pour se sentir obligé de préciser les choses? Quoiqu'il en soit, son sourire s'assombrit et sa voix se drapa d'un grand sérieux:

"Chacun ses principes, Talula. Tu n'embrasses que ceux que tu aimes. Je n'entube que ceux que je déteste."


C'était gindé à en être gluant, et Caleb lui-même trouva que dans sa bouche cela sonnait faux, mais il n'avait pas mieux à proposer pour justifier sa parole. Il lâcha un soupir, haussa à nouveau les épaules.

"En tout cas si une nuit tu t'emmerdes au point de te languir de moi, tu sais où me trouver."


Sourire. En demi-teinte. Parce que ce n'était qu'une plaisanterie, pas vrai? Tout cela ne serait jamais qu'une vaste et mélancolique plaisanterie.

Heureusement.

Hélas?


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 8:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime28.07.09 8:18

[et voilà, tout l'album de Scarlet's Walk y est passé pour le coup xD]

On pouvait avoir plus d’une soixantaine d’années et bien les trois quart passées à apprendre des humes et le pire et le meilleur, et se sentir parfois parfaitement en harmonie avec sa condition de femme. Elle attendit, avec patience, que Caleb s’apaise pour resserrer sa prise sur sa taille, absorbée à moitié par l’élan de ses pensées et à moitié par la présence d’une main sur sa nuque. Il lui rappelait un oiseau blessé qu’elle avait récupéré il y a longtemps, à Nevan. Elle l’avait serré contre son cœur. Sous le manteau, l’oiseau était mort.

C’était étrange comme tout d’un coup ce souvenir, cette anecdote surgi du fond de sa vie, lui arrachait un horrible sentiment de vide et de mélancolie…accompagné de la douceur ambiguë dont se pare les souvenirs pour mieux s’agripper à la conscience. On se moquait d’un oiseau, elle s’était moqué des humes, raillant leur démesure et leur vanité. Pour, finalement, apercevoir…les contours d’une blague, tangible contre son corps et ses atouts d’illusion, mais effleurant aussi la vérité, maladroitement, inconsciemment.

"Et tu as raison."


Elle reconnut le ton voilé de Caleb. Le ton de  qui vient de se perdre dans la ruelle des souvenirs et s’est arrêté de justesse devant le cul de sac, y reconnaissant un ennemi familier. Elle avait vu bien des larmes, des coups et des silences qui n’auraient pas mérité d’être, d’autres qui l’avaient cherché, et avait appris à quel point tout cela n’avait comme valeur que ce qu’on leur accordait …bien souvent des mensonges, face à ce qu’on pouvait obtenir de gré ou de force des revers de chance.  Et si on n’était pas près à tuer pour ce qu’on aime…Comme réponse, elle inclina le visage de façon à être joue contre joue. Elle l’entendait respirer et cette simple écoute et sensation lui suffisait et lui plaisait. Quelque part, elle eût envie de lui expliquer que tout allait bien, très bien, qu’il n’était pas seul, mais la pensée disparut bien avant que les mots ne viennent sur les lèvres. Rien, malgré les élans rough qui ne demandaient qu’à s’exprimer et qui se propageaient dans un méli-mélo de sensations qu’elle prit soin de renfermer. Elle était un joyau de magie sous pression et prêt à exploser sans contrôle. Sans doute le chaos attirait-il le chaos.

De sa position, si Caleb avait vu sur la salle, elle possédait quant à elle un centrage parfait sur la silhouette écarlate et vive du gros rat que l’indic se traînait comme meilleur ami, oreiller, radiateur et enfant. Une silhouette qui, elle le sentait, avait déjà pris bien plus d’importance qu’il y a quelques secondes. Affection croissante ? Quelle plaie.  A moins que ce ne fût un lézard… ? Bref, Chips, donc, les observait, eux. Talula fut soudainement envahie de l’intime conviction que le rongeur avait, disons, plus que tremper sa main…patte…euh…griffe dans cette plaisanterie qu’elle commençait malheureusement bien à entrevoir. Voir peut-être à comprendre, de par sa liberté opportuniste et son manque de contrôle sentimental. Elle observa l’Etrange avant de sourire, complice, peut-être, ou juste ignorante du fait que les animaux ne sont pas censés avoir de consciences et encore moins de complicité à partager.

Talula sentit la respiration et la chaleur glissait d’un même élan hors de ses bras. Durant une infime partie de seconde, si petite qu’il aurait été difficile de l’appréhender, elle se sentit désorientée, puis tout revint à la normale. Elle recula, jetant un regard mauvais à la salle en contrebas. Quiconque aurait croisé son regard y aurait compris : ‘le premier qui parle, je l’étripe. Vu ?’ Et elle doutait que, face à sa taille et ses yeux pleins de promesses, on irait s’y risquer.  A la mention de Chips, Talula haussa un sourcil perplexe, le regard dérivant vers la source enthousiaste du ‘kwiii bazooo ! ’ qui s’ensuivit presque aussitôt.

« Tu dors avec. C’est pire qu'un 'bazoo', ça.» fit-elle remarquer avec amusement.

Talula s’accroupit, invitant la bestiole à un ultime câlin d’un air accueillant. En se relevant, elle se retourna vers l’étui noir que Caleb lui proposait. Non. Lui offrait. Elle hésita, observant les reliures de cuir sombre.
C’était ça, son paiement ?

Elle n’avait rien demandé de tel, et avait un intérêt assez bas envers les cigarettes de luxe qui y traînaient (plutôt partisane de celles qu’on dénichait au Nord.) Pourtant, la remarque suivante, toute aussi guindée qu’elle soit, la fit changer d’avis. Certes, elle attachait plus d’importance aux sentiments et au charnel qu’au matériel (d’où ses dépenses et ses idées tordues) mais…ça lui faisait plaisir, non ? Et ça irait bien sur sa table de chevet. Ou près de son bain, par exemple. Elle remarqua avec un tact inégalable :

« Il n’y en a que sept, Caleb. »

Prit l’étui avec soin, le fit jongler entre ses mains avec moins de soin. Elle souriait.

«  Dire que je prévoyais de penser à toi en les fumant…’semblerait que je vais ‘me languir’ plus tôt que prévu, alors. »

Talula fronça les sourcils, quelque chose traversant soudain son esprit. Lâchant un juron, elle glissa ses mains dans les poches de son manteau, faisant cliqueter divers objets qui n’avaient pas vu la lumière du jour depuis très longtemps et qui n’auraient sans doute jamais dû exister dans les poches d’une dame digne de ce nom. La patience de la maquerelle ayant atteint son paroxysme au bout de quelques secondes, elle ressortit la première chose qui lui tomba sous la main, qui se trouva être un décapsuleur lespurien cassé en deux. Non, pas toi, songea-t-elle avec frustration, repartant à la recherche –qu’est-ce que ce canif fait là ? C’est à qui, ce sang ? – et – ah ! Au terme de sa courte mais néanmoins violente empoignade avec le mini-monde bordélique qui s’était tassé dans ses poches, elle présenta le plus vieux briquet qu’elle possédait ; vieil ami de Nevan. Autant dire qu’il était dans un état déplorable et qu’il ne tirait plus aucune flamme depuis longtemps. (Mais il faisait partie d’un fatras d’objets auxquels Talula accordait des vertus porte-bonheur. Allez savoir. On avait bien un Chips qui parle assis sur le canapé. Alors, si ça se trouvait…)

«   Surtout si je ne peux pas les allumer. »
Elle ne plaisantait pas. Non, le pire, c’est qu’elle le pensait. Ce qui ne l’empêcherait pas de passer les escaliers et de reprendre son ombrelle laissée au bar. Elle tendit la main, relique détraquée en main.
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime06.08.09 9:56

Chips avait décidément un don certain pour s'incruster dans les conversations: Caleb avait été naïf de croire qu'il parviendrait à dire au revoir à Talula sans évoquer à nouveau l'encombrante bestiole rubiconde qui avait servi de catalyseur à leur rencontre. L'animal, entendant qu'on parlait de lui et voyant qu'on lui tendait des bras amicaux, ne se fit pas prier pour descendre de son canapé et venir quérir quelques ultimes papouilles dans les grandes et fines mains de la maquerelle, tandis que son maître se défendait contre la remarque critiquant ses choix de compagnon de lit:

"C'est une bouillotte pas chère..."

Il avait parlé sur un ton ambigu, sec sans être vraiment grincheux, qui trahissait son malaise d'homme peu rompu à l'auto-dérision. En fait, il était lui-même surpris de s'en sortir aussi bien face aux petites piques de Talula. En temps normal, il aurait dû déployer des trésors de patience pour garder son aplomb de la sorte et ne pas se faire franchement venimeux au bout de trois répliques un peu trop taquines. Là, il commençait tout juste à douter des bonnes intentions de son interlocutrice, à se demander si elle ne se moquait tout de même pas un peu de lui. Qui plus est, il semblait évident que son incertitude n'était pas tant liée à de véritables soupçons qu'à l'étrange sensation que lui avait laissée cette joue fraîche posée contre la sienne, évidence rapidement confirmée par l'aisance avec laquelle il répliqua au reproche que Talula lui fit au sujet de son étui:

"Je vous ferai remarquer, Madame, que c'est vous qui avez fumé deux des trois qui manquent. Vous allez quand même pas faire chier pour une cigarette, non?"

Caleb sourit, et encore une fois il y avait de l'étonnement dans ce sourire. L'indic était décidément stupéfait de pouvoir s'entretenir de la sorte avec un autre être, en se permettant des plaisanteries acides que ni l'un ni l'autre ne prenait mal. Il n'était pas comme cela avec Rodrigue. Il n'était comme cela avec personne. Mais ce n'était pas déplaisant.

Les doutes de Caleb ne se firent vraiment perceptibles que lorsque la créature aux yeux lactescents parla de se languir de lui. Le sourire de l'hume se flouta plus qu'il ne s'estompa, l'éclat de ses prunelles noisette se troubla. Et là, est-ce qu'elle plaisantait? Sans doute, puisqu'elle avait repris ses mots à lui pour les coller sur ce ton criant de faux embarras. Elle n'était pas sérieuse. Mais soudain cela avait de l'importance, et Caleb ne chercha pas à comprendre pourquoi. Pas plus qu'il ne s'avoua que, quelque part, cela lui faisait de la peine.

Une farce. Ce n'était qu'une gentille petite farce. Garder cela en tête. Ne pas en espérer plus. Et peut-être se souvenir de la manière dont elle avait relevé la tête pour que leurs visages se touchent.

L'indic faillit réussir en s'en tenir à cette saine vision des choses. Puis Talula, au prix d'une intrigante lutte avec le contenu de ses propres poches, lui tendit un briquet qui en avait vu des vertes et des pas mûres, avec l'expression sérieuse d'une enfant qui demande à son ami de prêter serment. Il leva les yeux pour croiser son regard, incrédule – et , est-ce qu'elle plaisantait?...

Un instant, il pensa que non. Et ce simple mot suffit à le persuader que s'il s'avançait, là, maintenant, s'il posait ses paumes sur ses joues à l'ambre passé et approchait ses lèvres des siennes, cette fois elle le laisserait faire. L'évidence de cette idée lui fit l'effet d'une boule de chaleur, jet de flammes qui fit quelques furtifs aller-retours dans le corps de l'hume faute de savoir s'il se sentait plus à son aise dans sa tête ou dans son bas-ventre.

Puis Caleb retrouva la raison et son petit sourire, et il s'empara du vieux briquet d'un geste doux qui démentait son expression goguenarde. Intérieurement, il savait néanmoins qu'il ne parviendrait plus jamais à se convaincre tout à fait que tout ceci n'était qu'une blague.

Il battit la roulette du briquet. Ce fut à peine si le mécanisme s'actionna tellement il était rouillé, et bien évidemment aucune flamme ne jaillit.

"En effet, ce n'est pas avec ça que tu vas réussir à les fumer. Mais là faudra te débrouiller pour t'en trouver un autre, ma chère, je ne vais pas t'offrir mon étui et mon briquet le même soir."

Il joua un instant avec le vieil objet au métal poli par l'usage avant de jeter un coup d'oeil à sa propriétaire. Il avait lâché le verbe "offrir"; l'avait-elle noté? Comprenait-elle à quel point il était important pour ce piteux paranoïaque qu'elle fasse la différence entre un paiement et un cadeau? Caleb ne voulait pas la payer parce qu'elle l'avait pris dans ses bras, il ne voulait même pas en donner l'impression. Il voulait garder le plus longtemps possible l'illusion que Talula avait été sincère. Assez longtemps pour parvenir à se convaincre que ce n'était pas une illusion.

Sans y penser, Caleb fit mine de lui rendre le briquet – il n'avait même pas envisagé le fait que cela aussi puisse être sincère. Mais il est de notoriété publique que le Destin, ou le Hasard, bref cette grande entité fouteuse de merde que chacun nomme comme il veut a plus d'un tour dans son sac. Et que cette nuit-là, elle était visiblement aussi en forme que son émissaire:

"Kwi briiiille!" *o*

Caleb retint de justesse un cri indigné lorsqu'une vingtaine de choses pointues s'enfoncèrent dans son épaule à travers sa chemise, mais cela ne sembla pas troubler le reptomarsupial qui venait juste d'y atterrir après un saut tout aussi invraisemblable que les précédents. Se penchant par-dessus la clavicule de son soi-disant maître, l'animal rubicond examina avec intérêt l'antique trésor qui reposait dans la paume de l'hume. Ce dernier hésita brièvement, avant de hausser la main qui détenait le briquet jusqu'à ce que Chips ait pu s'en emparer.

"Doucement, celui-là on ne fait que te le prêter. Prêter, compris?"

L'indéfinissable bestiole fit savoir d'un grognement que ce n'était pas pour lui plaire, mais que oui, c'était compris – ce qui ne l'empêcha pas de mâchonner précautionneusement le briquet pour en tester la texture. Caleb haussa les yeux au ciel avec fatalisme à l'attention de Talula, sans prendre garde au fait qu'il avait dit "on". Pratique, ce pluriel. "Je", et il aurait assis sa possession sur le briquet. "Elle", et il se serait senti obligé de le rendre. "On", c'était comme tout ce qui avait précédé: c'était insupportablement ambigu.

"Bon, eh bien, je te le rendrai quand tu te seras bien languie, et que j'aurai progressé dans notre affaire."

Il posa la main sur la porte pour l'ouvrir un peu plus, comme pour suggérer avec tact qu'il était temps de se quitter. En vérité, il le fit surtout parce qu'il avait besoin de détourner l'attention de Talula: si elle continuait de le regarder, il ne pensait pas avoir le courage de lâcher sa dernière et plus sérieuse énormité de la soirée. Or cela, il fallait qu'il le demande. Il le fallait. Il avait trop rarement l'intuition de ce genre d'initiative et l'envie de les concrétiser pour passer à côté.

"On... on pourra en parler autour d'une table. Je veux dire, une vraie table, ailleurs qu'ici. Sans peluche rouge dans les pattes. Si ça te va."

Il la fixait, et maintenant que c'était dit il avait presque envie qu'elle se tourne vers lui, histoire de l'affronter en face. Parce que pour une fois, rassurante ambiguïté ou pas, il était à peu près certain d'avoir envie de l'entendre dire oui.


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 9:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime15.08.09 22:25

« Caleb » murmura-t-elle en levant les yeux au ciel. Comme si elle allait vraiment reprendre son briquet.  Bon sang, on n’allait pas en faire tout un plat quand même ! Il donnait, elle offrait, un point c’est tout. Il n’y avait pas d’inégalité, pas de paiement, pas de malentendu ou de compromis. Et Talula comptait clairement expliquer ce point de vue à l’indic. Et puis quoi, encore ? Elle accepterait sans vergogne de se tirer de là avec quelques minables cigarettes et de belles paroles en l’air, tout ça sans avoir fait de même de son propre côté ? « Ne te berce pas d’illusions, je te l’ai offert, tu le gardes. Et si ça ne te plaît pas, tu  pourras toujours essayer de l’enterrer au fin fond de la toundra » prévint-elle, du même ton sarcasto-amusée qu’elle adoptait naturellement avec l’hume.  Non, effectivement, elle n’était pas du genre à s’offusquer pour ses remarques méfiantes et ses piques acides. Il était charmeur, vif, et intelligent – et il n’avait pas peur. Elle l'aimait bien. Il n'y avait pas que les sarcasmes. C'était de vraies qualités.

Et dire qu’on aurait pensé que les jeunes d’aujourd’hui auraient un peu plus de respect pour les superstitions des vieillards, songea-t-elle avec une vilaine pointe d’amertume. « C’est un porte-bonheur, tu sais » rajouta-t-elle à titre informatif. Ce qu’elle ne mentionna pas, c’est que s’il attirait vraiment à lui le fameux ‘bonheur’, il possédait certainement une façon très spéciale de le faire. En général, en donnant une furieuse envie à son propriétaire de s’aventurer jusqu’à la rivière la plus proche pour l’y jeter, tout ceci en s’accompagnant d’une flopée de jurons. Et c’était là, au bord du trottoir, qu’on remarquait quelques carats abandonnés. Ouais, c’était ce genre de chance-là. Faut dire, un briquet aussi pourri et qui fonctionnait aussi aléatoirement….Elle s’était parfois demandé s’il y avait effluve sous roche là-dedans. Seulement parfois, lorsqu’il se rallumait tout seul dans son manteau. L’important, c’était la superstition.

Soudain, derrière l’épaule de Caleb, Chips bougea. ‘Soudain’ n’était peut-être pas le bon mot. De façon totalement imprévisible, sautillante et joyeuse, le reptomarsupial bondit, vola, sortit ses griffes, s’accrocha à l’épaule de son maître, poussa un cri de joie et tout ceci en traversant le continuum espace-temps comme un couteau dans du beurre resté trop longtemps au soleil. Non, ‘soudain’ n’était pas le bon mot à associer à l’énergie phénoménale de la créature. Elle assista à l’échange, amusée par l’ingénuité de Chips qui, semblait-il, n’avait pas encore calculé que métal + dents = bobo. Ou alors, il avait vraiment l'habitude de manger n’importe quoi. De toute façon, ce n’était pas son problème : ce n'était pas son briquet. Alors, chacun ses affaires.

Caleb ouvrit la porte. Il n’en aurait pas eu besoin ; elle était déjà prête à partir. Parfois, il ne fallait pas…trop réfléchir.

"On... on pourra en parler autour d'une table. Je veux dire, une vraie table, ailleurs qu'ici. Sans peluche rouge dans les pattes. Si ça te va."


Talula y songea.  En réalité, elle était bêtement restée bloquée quelque entre les points de suspension du premier ‘on’ et du deuxième ‘on.’  Elle retourna la tête, le regarda – et elle eût soudain la certitude qu’elle était avec...un ami. Quelqu’un de proche. Avec d’étranges yeux ambrés. La vampire ne se demanda pas pourquoi. Mais elle imprima l’image élégante de Caleb sur ses rétines. Comme si elle le connaissait depuis des mois. Et qu’elle avait déjà envie de le revoir. Tiens, c’est nouveau, ça.

« Un moment, j’ai cru que tu ne demanderai pas » lui dit-elle avec un sourire taquin.
Elle baissa la garde pour de bon ; et bon dieu, qu'est-ce qu'elle s'en foutait, de la prudence  ! C'était son ami, et elle n'allait pas en rester là, ça non. Alors, au diable la défense !
 
« J’aimerai. Beaucoup. »
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Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime22.08.09 3:45

Un homme, un vrai, ne montrait pas ses émotions. Caleb l'avait toujours su. Pourquoi, qui lui avait appris cela, aucune idée; mais il en était certain. C'était l'une de ses principales lignes de conduite, qui s'accordait d'ailleurs merveilleusement bien avec sa nature orgueilleuse et son triste entraînement de dissimulateur: douleur, chagrin, joie, amour... Un dandy se devait de rester sobre en toutes circonstances et laisser les effusions aux femmes. Aussi, lorsque Talula lui sourit, Caleb s'obligea à se maîtriser. Rester de marbre. A peine courber les lèvres, séducteur, pour communiquer subtilement sa satisfaction. Parfait.

Puis la maquerelle ajouta un adverbe, un tout petit adverbe de rien du tout, et le masque de l'indic se fissura sur toute sa largeur pour devenir un véritable sourire, un sourire rehaussé par deux étincelantes prunelles noisette qui exprimaient la surprise et le ravissement le plus complet. Il venait d'inviter une femme à dîner, manière distinguée de lui demander si elle acceptait de le revoir. Séducteur trop superficiel, il n'était pas habitué à ce genre de requête; il aurait déjà été heureux qu'on lui réponde simplement par l'affirmative. Mais qu'elle précise que cela lui plairait "beaucoup", et qu'elle le dise avec ce sourire, ce regard...

Parce que oui, à cet instant-là, Caleb avait vu un regard dans ses prunelles laiteuses. Il n'aurait pas su l'expliquer, ni même l'exprimer, mais il avait presque cru y distinguer un éclair couleur bleu marine.

"D'accord."

Un peu bref comme cri d'enthousiasme, d'autant plus qu'il était murmuré comme par un athlète à bout de souffle, mais c'était ce que Caleb avait trouvé de mieux. Talula avait dit oui, et d'un seul coup il se sentait bien. Etrangement bien, en fait, tellement léger que c'en était suspect, et pendant un instant il ressentit de la méfiance. Puis il décida lui aussi qu'il en avait sa claque de faire le paranoïaque et que pour une fois il allait simplement en profiter sans se poser de questions.

Le Techie tourna la tête vers la grosse bête vautrée sur son épaule. D'un geste qui trahissait une confiance absolue pour l'animal, il fourra sa main gauche dans la gueule de Chips pour lui retirer le briquet. Le reptomarsupial, qui trouvait que le métal c'était pas si mauvais tant qu'on le mordait pas trop fort, laissa l'objet s'échapper avec un petit kwi de dépit, avant que le ton sérieux de Caleb ne lui fasse instantanément oublier cette perte tragique: ça, c'était la voix de celui qui donnait des missiooons!

"Chips? Tu vas tenir la porte à la dame?"

L'animal battit des paupières d'un air sceptique. Caleb soupira et désigna l'entrée du bar de la main qui tenait le briquet légèrement bavouilleux.

"Lui ouvrir la porte, Chips..."


"Ah kwiiii..."

La bestiole se trémoussa avec un plaisir évident, avant de sauter à bas de l'épaule de son maître (qui encaissa en silence) et de se jeter avec abandon dans l'escalier, toujours comme s'il avait obtenu une dérogation spéciale de la gravité et d'à peu près toutes les autres lois de la physique. Il fonça entre les jambes de José, effectua un dérapage presque contrôlé pour tourner à droite, et se précipita vers la porte pour mieux s'élancer lestement vers elle, les pattes antérieures tendues, la gueule entrouverte d'un air béat, les yeux flamboyants de plais...

BLONG!

Le reptomarsupial s'écrasa contre le battant, avant de glisser lentement vers le sol.

"Kwiii..." @.@

"Mais cette bestiole, je vous jure... Il le sait pourtant que ça s'ouvre vers l'intérieur..."

Caleb émit un long soupir, avant d'accorder à Talula un sourire d'excuse. Puis, après un instant d'hésitation si bref qu'il en fut indécelable, il s'empara doucement de la main de la vampire pour l'élever jusqu'à pouvoir y déposer un baisemain. Un vrai baisemain, celui où les lèvres restent à distance et où seul le souffle chaud du galant homme vient caresser la peau. Là encore, c'était une marque d'affection respectueuse qu'il n'accordait pas souvent. Mais à ce stade, il aurait été vraiment stupide de ne pas le faire, n'est-ce pas?

L'indic releva la tête. La maquerelle lui paraissait soudain moins grande. Juste un peu, mais tout de même moins grande. Il y eut à nouveau un éclat bleu dans ses yeux trop blancs. Et pour la première fois, il osa s'avouer qu'il la trouvait belle. C'était une beauté bizarre, avec ses yeux cadavériques, son visage trop anguleux, ses extrémités trop grandes, son sourire trop acéré... une beauté qui faisait peur. Cependant, Caleb préférait cela à la splendeur des corps plus féminins, aux lèvres pleines toujours armées d'une moue lascive, aux grands yeux tout prêts à faire des clins d'oeil taquins; ces femmes-là, trop séductrices, lui faisaient peur. Talula, elle, se contentait d'être. C'était ce qui la rendait dangereuse, effrayante, ou tout simplement chiante. C'était aussi ce qui faisait que parfois, si elle le voulait bien, elle pouvait être belle. Très belle.

Caleb entrouvrit la bouche comme pour dire quelque chose. Mais les mots ne vinrent pas et il resta ainsi pendant plusieurs secondes, en sentant très bien et très con. Puis un cri de victoire kwiné depuis le rez-de-chaussée le tira de sa transe: Chips venait de comprendre comment on actionnait une poignée de porte, et il n'attendait plus que l'approche de Talula pour ouvrir le battant en grand, en poussant avec sa petite tête délicieusement vide.

"A bientôt, donc, Madame. Vous aurez rapidement de mes nouvelles, je pense."


Il sourit, fit un pas en arrière.

"Quant au briquet, je verrai bien. Je dois justement effectuer une livraison loin dans la toundra après-demain, peut-être que je l'emmènerai avec moi, histoire de voir si c'est un bon porte-bonheur. S'il me déçoit, je pourrai suivre ton conseil et voir s'il revient tout seul."

Sur le moment, cela lui parut une bonne idée. Il ignorait encore que, le jour venu, il oublierait le briquet sur son bureau, tout comme il ignorait qu'il renoncerait à inviter la maquerelle à dîner non pas parce qu'il ne voudrait plus la voir, mais parce qu'il ne voudrait plus qu'elle le voie. Et qu'il passerait par la suite de longues heures moroses à se demander si un vieux porte-bonheur de vampire aurait changé quelque chose à tout cela.


Dernière édition par Caleb Mancuso le 07.09.16 9:10, édité 1 fois
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Talula

- Les sensations pures... -

Talula

Signalement : Grande, bronzée, cheveux châtains blond mi-longs, raides, fringues de princesse, bijoux. Bonne poitrine sans être exagérée, grandes jambes et musclée. Epaules larges. Visage un peu carré. Yeux lactescent.


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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime27.08.09 9:01

Elle resta là, ignorante, joyeusement inconsciente des opérations Rough qui adaptaient son visage pour Caleb, du reptomarsupial qui, en contrebas, gémissait parce que…parce que quoi ? Ignorante, et indifférente à tout ce qui n’était pas lui. Déjà, elle ressentait vivement l’envie de ne plus avoir uniquement ce souffle chaud sur son poignet, mais dans son cou, dans ses reins, et elle se morfondit du refus galant qu’elle avait posé tout à l’heure. Que serait-il passé, si elle avait dit oui ? Auraient-ils vraiment couché ensemble ? Maintenant, ça lui paraissait possible, envisageable, désirable, même ; elle avait déjà oublié ses raisons passées, ayant ouvert la porte à une confiance terrible, mère de tous les sentiments, mère de tous les changements.

C’est de toute sa force qu’elle se rappela ses propres mots, et l’importance tacite du respect mutuel que venaient de gagner les deux parties. Oui, par cet échange, par ce baisemain, par cette rencontre, ils avaient scellés plus d’un pacte. Le désir lui venait si soudainement de s’abandonner à cet homme, de le recueillir en elle, de partager sans compter, que Talula ne savait même plus quoi en penser. Ah si, que le prochain rendez-vous serait de toute façon déjà trop tardif à son goût, et qu’elle avait deux ou trois choses à dire à propos de la soi-disant utilité d’une cravate.

Un peu déconcertée par cette décharge si soudaine d’adrénaline et d’impulsivité, elle ne sut rien dire lorsque Caleb ouvrit la bouche et tomba dans un silence un peu idiot. Sa main délivrée alla enserrer presque inconsciemment l’étui de cuir noir, et c’est finalement en riant qu’elle brisa le silence. Que ce soit à cause de la gaieté de Chips, qui venait de réussir à actionner la porte, ou à cause de leur silence enfantin et touchant, elle ne le savait pas trop. C’était nouveau, de se sentir si bien, avec quelqu’un qui pourtant avait fait main basse sur des secrets qu’on avait mis au placard et entouré de pièges. Eh oui, elle lui faisait vraiment confiance. Pauvre d’elle.

Aussi, lorsque Caleb l’assura qu’il lui donnerait des nouvelles, Talula ne douta même pas de cette affirmation ; lorsqu’il lui dit amener son porte-bonheur au beau milieu de la toundra ( elle ne voulut même pas connaître les précisions) elle cessa automatiquement de s’en inquiéter. Plus tard, elle se sentirait non seulement trahie mais aussi humiliée par son excès de zèle. Combien de fois ne ressasserait-elle pas la conversation, à la recherche de ce qui avait mal tourné, méprisant plus que jamais le menteur qu’avait été Mancuso et la sale pute qu’elle avait joué.

«Tant mieux ; je ne suis pas toujours très patiente. »

Non, la patience était une vertu qu’on n’apprenait pas avec le temps. D’ailleurs, la maquerelle n’avait jamais entendu parler de quelqu’un qui gagnait des vertus en vieillissant. En fait, c’était plutôt le contraire.
Elle sourit, descendit d’une marche, sentit qu’elle devait poser un commentaire sur la dernière tirade de Caleb, ne trouva rien. Il ne le jetterait pas, elle pouvait le parier. Oh non, pas avec cet air-là. Talula tourna la tête vers lui, mima une révérence.

« Au revoir, Mr.Mancuso. »

Et descendit, sans jeter plus de coup d’œil, en arrière, s’arrêtant uniquement pour pousser gentiment Chips de son passage du pied et récupérer son ombrelle.
Une fois sortie, elle inspira un bon coup, sourit, et força son visage à récupérer cette arrogance primaire qui avait fait sa réputation dans toute Secaria.

[hrp = topic clôt !]
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MessageSujet: Re: Debriefing de l'état-major   Debriefing de l'état-major I_icon_minitime

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