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 Icabod Mensa, journal

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Icabod

- Qu'on lui trouve un avatar moins moche ! - (LMDD)

Icabod

Signalement : Os désarticulés, peau gâtée, nerfs tordus, morphologie asymétrique


Icabod Mensa, journal Vide
MessageSujet: Icabod Mensa, journal   Icabod Mensa, journal I_icon_minitime25.07.12 17:54

15 Descembre 1532 A.C.D.J.
ou
ici, 10 Frimaire 667


Cher journal

Tu es un trou sur mes maigres deniers. T’acheter était un acte irréfléchi peut-être, tant cet acte pèse sur mon immédiate survie. Cependant j’ai bien peur que cette bêtise ait été nécessaire : coucher sur le papier la seule chose qui me rattache à mon univers aidera sans doute à repousser la folie qui me guette.

Mais commençons par le début. Je suis Icabod Mensa, mais les gens d’ici réfèrent plus souvent à moi par des grimaces imitant mon visage (un comportement que je tolère par la force des choses). Ils voient en moi un homme (pardon, un hume) de 37 ans submergé sous tant de maux innés que je pourrais tout aussi bien appartenir à une autre espèce –s’ils savaient … Ils évitent ma présence et ne me connaissent point ; tout juste me croisent-ils sur leur perron, aux aurore, livrant leurs vasques de lait.

J’ignore comment ces gens peuvent être à ce point ignorants de leur univers. Ils parlent de morts qui marchent et de cadavres buveurs de sang –ces derniers heureusement renvoyés à la tombe depuis des années, à ce qu’ils disent-, mais traitent les récits de rencontres extratherestres comme fariboles et contes de fée. Même la magie, seule permettant ces prodiges, est tournée en dérision. L’aveuglement dans lequel leur Etat les place est un testament de sa poigne ; seules les circonstances de mon arrivée m’éclairent sur ces points.

Car oui, journal, je viens d’ailleurs. D’un autre monde, d’un autre plan. Et le voyage a laissé ses marques.

Mon corps n’est plus que l’ombre de lui-même. Mes os sont désarticulés, ma peau gâtée, mes nerfs tordus ; mon ossature même est asymétrique, et le tracé changeant de mes veines noie sous le sang ce qu’il ne condamne pas au dessèchement. Excuse donc mon écriture tremblante, journal : je ne réussis à écrire qu’avec application et le soutien de la douce morphine. Je crains d’y devenir dépendant dans un proche avenir, à vrai dire.
Seul mon esprit a été épargné –et encore, la constante étrangeté de ce monde me confond et m’effraie en permanence. J’ai heureusement les armes pour me défendre : la morphine et l’absurdité même me fournissent un confortable sentiment de distance, qui me permet de mettre à profit mon notable intellect. Jamais l’esprit méthodique et attentif que je développais jadis en tant que libraire ne me sera aussi utile, d’une manière absurde. Ce sont là peu de chose, certes, mais dussé-je mourir, j’aurais au moins la satisfaction d’avoir tenté tout mon possible pour survivre. Malgré ces sombres circonstances, j’essaierai de garder la tête haute et de rester ouvert –ne serait-ce que parce que sombrer dans la paranoïa me paraît être un premier pas vers la morgue.

Qu’ai-je, en vérité, à opposer à ce monde étrange ?
Mes capacités martiales sont risibles (et, quoi qu’en disent les mensonges mielleux des officiels, elles sont en vérité nécessaires pour tout noctambule). Je n’ai jamais appris à me battre, et ma musculature difforme ne me permettrait de toute façon ni de lutter ni de courir. Je devrai donc éviter soigneusement toute circonstance menaçante. Ironiquement, ma nouvelle difformité semble dissuader les assauts en me faisant paraître pour un Ghoule ; il serait toutefois insensé de se reposer aveuglément sur l’un des rares « attraits » de ma condition.
Non, ma force réside définitivement dans mon esprit, ce qui ne veut pas dire –hélas- que je sois particulièrement brillant. Mais j’apprends vite, et j’ose espérer que cela me sauvera. D’autant que nul ne semble se douter que le pauvre hère que je suis dispose encore de toute sa tête ; encore que des êtres attentifs et curieux puissent rassembler sur mon compte plus d’informations que je ne l’aurais souhaité. Il est vain, dans mon état, d’espérer passer inaperçu ; je compte simplement sur mon incapacité à m’exprimer aussi clairement que je le souhaite –due aux étranges voies parallèles qu’a ici suivi l’évolution du langage, en sus de mes difformités- pour me faire passer pour quelque benêt de peu d’intérêts pour les maîtres réels de cette cité.
J’ai déjà, hélas, attiré l’attention de bien trop d’influences. La Camorra, cette cabale de caprins qui m’exige un impôt pour avoir le droit d’exister, et que seul un reste de pitié empêche de m’avoir anéanti lorsque je manquai pour la première fois à mes « devoirs » -jusqu’ici la chance et l’existence d’affaires plus pressantes à leurs yeux m’ont permis d’éviter leur ire, mais l’arrivée en place d’un usurier plus implacable est une perspective qui me glace les sangs. La Lune Rouge, une secte (littéralement !) qui se propose de me placer sous leur protection « généreuse » en échange d’une participation dans leurs agissements imprécis mais que je devine d’une noire infamie. Les Balayeurs, des mercenaires hétérodoxes en guerre contre les pans occultes de leur monde, qui semblent m’apprécier pour des raisons aussi diverses que leurs rangs : qui pour les connaissances étrangères que je pourrais fournir, qui par pure sympathie, qui pour le trophée malsain que je constituerais au premier signe de déviance. Cette ville est un nid de vipères, et il me faudra toute mon astuce pour ne pas être entrainé dans l’une de leurs machinations.

Je m’aperçois que j’ai dressé un tableau assez noir de ma situation –qui, il faut l’avouer, n’est effectivement pas des plus brillantes ; cependant il serait faux de croire que je suis désespéré.
Je garde l’espoir de revenir ; ce que la magie peut faire, la magie peut défaire. Le passage existe, même gardé par les cerbères de la Camorra, et je trouverai un jour moyen de passer outre.
On s’habitue à la monstruosité. Grâce à la drogue et l’habitude, je ne souffre presque plus ; et les regards horrifiés des passants me blesseraient davantage si j’ignorais la corruption intérieure qui émane de leur ville.
Enfin, si je crains à raison pour ma vie, j’ai le réconfort d’avoir en premier lieu été capable de survivre à la plus périlleuse des aventures : mon arrivée en ces lieux étrangers.

Oh, journal, malgré ma résolution initiale, je sens ma volonté faiblir devant l’horreur qui m’assaillit lors de cette nuit fatidique. Même la cause de mon transfert m’est inconnue ; tout juste fut-il présagé, peut-être, par la vague de disparition qui s’abattit sur la ville, sur ma ville.
À peine quelques souvenirs rejaillissent.
La douleur, le froid et la peur qui m’accueillirent sous un ciel étranger.
Le hurlement coupé net d’un homme jeté à la Frontière par des ombres floutées par la distance.
Mon interminable avancée vers les lueurs de Sécaria, soutenue par l’instinct de survie seul –toute pensée cohérente m’ayant abandonnée.
Le visage goguenard, démoniaque de l’agent de la Camorra, que je revoie négocier mon sursis avec des hommes armés, sans que ses paroles exactes ne me reviennent.
Non, journal, je ne peux ni ne veux me souvenir de mon arrivée à Sécaria. Cet évènement est derrière moi. Il faut que je continue de l’avant, sous peine de succomber au vertige.
Je je dois te laisser.
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Icabod

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Icabod Mensa, journal Vide
MessageSujet: Re: Icabod Mensa, journal   Icabod Mensa, journal I_icon_minitime22.12.12 0:43

18 Descembre 1532 A.C.D.J.
ou
ici, 13 Frimaire 667


Cher journal

Je suis constamment surpris par la manière dont l’occulte est ici intégré dans la vie de tous les jours, au point de ne former qu’un tout indistinct et banal aux yeux des autochtones. Jamais l’expression « caché à la vue de tous » n’a été aussi appropriée. Il serait tentant de se moquer en ces pages de l’esprit borné des « humes » ou de critiquer la mainmise de leur Etat, mais je ne suis pas aussi arrogant, et saisis bien que leur comportement est à l’égal de celui que j’aurais à leur place.
À bien y songer, la principale différence entre eux et moi est que les Initiés se sentent à l’aise en ma présence, et ne dissimulent point leurs secrets. J’en ai bien entendu parlé avec les Balayeurs qui ne cessent de venir m’importuner, et ils parurent surpris d’apprendre que j’ignorais tout de leur magie. Il me fut alors révélé que tous les « étrangers », ou presque, connaissaient l’existence de cette force. J’en profitai pour les questionner au sujet de ces êtres (que je suis tenté de qualifier de compagnons d’infortunes), mais n’obtins que des commentaires vagues infusés de racisme primaire. Ils disent que la plupart sont de fourbes démons qui se dissimulent parmi eux en attendant le jour de piller leurs terres et boire leur sang –absurde ! Sécaria n’est certes pas la plus morale des villes, mais elle affiche clairement les bienfaits d’une civilisation établie. Il n’est pas logique de penser que des êtres capables de comprendre les tyriens au point de les singer soient insensibles aux avantages évidents d’un mode de vie sédentaire, basé sur l’entraide et l’industrie. Des barbares cosmiques ! On voit ici comme le jugement peut être obscurci par l’orgueil de se croire au centre du monde.
Cela explique en tout cas l’hostilité initiale dont je fus la victime, et qui n’a diminué d’ampleur qu’avec l’intervention directe de la Camorra.
À propos, je n’ai jamais revu de Razhal depuis cette nuit fatidique, jamais que leurs agents humains, ou des lettres marquées de leur sceau cornu. Des circonstances exceptionnelles, dont je ne connaitrai sans doute jamais les détails, avaient mené à moi ce négociant solitaire –des circonstances insolites ont permis ma survie.

Laissons-là ces pensées désespérantes, journal. Revenons plutôt à ce dont je parlais au début de l’entrée : les signes occultes de leur monde.
Ce qui m’a le plus marqué furent les avions. J’ai vu un appareil à ailes battantes ! Alimenté, à ce qu’on m’a dit, par la vapeur ! Un prodige physiquement impossible, une idée désuète et ridicule, de là d’où je viens ! Ici, c’est un élément du décor parmi d’autres, et le véhicule absurde fait preuve dans les virages de l’habileté d’un oiseau, si ce n’est son pilote.
Pas plus tard qu’hier, je dus m’écarter pour laisser place à une carriole tirée par un automate aux allures de démons ! Malgré la relative facilitée qu’aurait eu la création d’une voiture, ici les individus riches et prétentieux paradent avec des créatures bipèdes, aux entrailles impassiblement miniaturisées, capables de héler d’une voix de phonogramme ceux qui ignorent le code de la route. Parbleu ! Autant le propriétaire de cette chose doit être un crétin arrogant, autant son créateur doit être un magicien doublé d’un inventeur génial ! Je regretterais presque de ne pouvoir rencontrer ce cerveau.
Au lieu de cela, je suis harcelé par ces maudits Balayeurs. Leur méfiance est infinie et leurs sous-entendus menaçants grossiers. L’un d’eux, un individu élancé se faisant appeler le Chacal, m’a assuré qu’ils avaient il y a peu annihilé une race entière de morts-vivants. Au-delà de la vantardise d’un goût douteux, je m’interroge sur la vraisemblance d’un tel récit. J’ai eu confirmation de l’existence des Ghoules par la rencontre avec de pauvres hères atteints du SAINT –de pauvres loques à la dérive, tout comme je deviendrais si mon espoir s’amenuise. De là aux vampires, il n’y a qu’un pas que je me garderais de franchir sans preuves –ne serait-ce que de l’honnêteté des Balayeurs ! L’espèce étant éteinte, il y a de toute façon peu d’intérêt à s’interroger plus avant.
Dans le mélange de vérités exotiques et de mensonges éhontés dont mon esprit est abreuvé, les prêches des religions locales apparaissent presque, ironiquement, comme un îlot de certitude –assuré que je suis de la tendance bien humeine à vénérer des idées plutôt que des faits. Je peux ainsi raisonnablement considérer que si apocalypse il y a, elle ne sera point lié à l’intervention de quelque dieu. La recrudescence des sectes dans un monde se voulant athée semble être liée à la progression insidieuse du chaos : crimes passionnels, attaques terroristes (j’ai apparemment échappé de peu à une nappe de gaz hallucinatoires …) … Tous cherchent une explication, une forme de salut ; et deux religions opposées ont émergé pour combler ce besoin. Là où l’une prêche l’amour et propose de brûler les hérétiques, l’autre menace les pêcheurs de châtiments obscènes mais fait d’intenses efforts de prosélytisme ; aucune ne me semble réellement recommandable. La Lune Rouge me semble ironiquement plus pondérée dans ses discours, mais plus terrible dans les actes de ses fanatiques si l’on en croit les tabloïds. Même la mainmise de l’État, assurée en ces lieux par le maire J. Aldwig, peine à maîtriser les débordements.
Je prie qu’aucun de ces illuminés ne devienne un jour une force importante. Cependant, je crains pour l’avenir.
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L'Autre Main

~Et encore un schizo sur le forum.~

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MessageSujet: Re: Icabod Mensa, journal   Icabod Mensa, journal I_icon_minitime09.01.13 23:14

Vous êtes validé, cher cauchemar de nos yeux innocents Wink Courez donc rencontrer d'autres sécariens pour enrichir encore ce journal qui vous tient tant à coeur !


NB: Les fiches ont été nettoyées de tous les post non rp. Désormais, l'auteur du topic est le seul habilité à poster.

Ce topic vous servira à la fois d'étendard, comme de journal intime ou fourre-tout, tant que cela concerne Icabod.
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Icabod Mensa, journal   Icabod Mensa, journal I_icon_minitime

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