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 Eliade Tales, Oracle des Vampires

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Eliade Tales

- Irma Omnichiante - "Allez-vous mourir un jour ? Appelez au 3627."

Eliade Tales

Signalement : Vampire


Eliade Tales, Oracle des Vampires Vide
MessageSujet: Eliade Tales, Oracle des Vampires   Eliade Tales, Oracle des Vampires I_icon_minitime17.12.08 0:33

I. Identité:

Nom : Tales
Prénom : Eliade
Surnom : L’Oracle (essentiellement pour les vampires). Il est possible de lui donner des petits surnoms pleins de finesse ou pas, à vrai dire ça ne lui fait ni chaud ni froid.
Sexe : Féminin
Age : 278 (née en 412)
Race : Vampire
Idéologie : Clandestine
Métier : Antenne allégorique à temps partiel.


II. Conscience du monde et Magie:


Connaissance des extra-tyrestres : Oui
Conscience : Initié
Technique : Rough
Spécialisation : Troisième Oeil


Rêves post/prémonitoires : Contrairement aux idées reçues, ce pouvoir n’a rien à voir avec le sommeil. Il s’agit d’une sorte de transe, pouvant durer de quelques minutes à plusieurs heures. Il permet à Eliade de devenir spectateur d’un événement passé ou future et ce, sans limite temporelle. Encore lui faut-il savoir sur quel lieu et sur quelle période se concentrer. Si elle se trouve déjà dans le lieu en question, son pouvoir s’en trouve renforcé. Le problème majeur de ce pouvoir est que, durant sa transe, Eliade ne perçoit plus l’instant présent et est donc complètement vulnérable.

Flashs: Ce pouvoir permet de “savoir” ce qui s’est passé, ou va se passer, mais toujours dans un court laps de temps, n’excédant jamais les dix minutes. Il ne s’agit pas d’une vision, mais d’une certitude qui vient s’imposer d’elle-même. Rien dans son attitude ne trahie l’utilisation de ce pouvoir. Grâce à lui, elle peut faire sensation en devinant qui va franchir le pas de la porte, ou encore si vous avez envie de boire quelque chose avant de le demander. Elle pourra aussi savoir avec exactitude si une personne l’a précédée dans une pièce, et de qui il s’agissait, pour autant qu’elle arrive dans les quinze minutes qui suivent.

Fenêtre temporelle : Ou “la bonne aventure”. Il s’ait de retracer le passer d‘un être et d’entrevoir ses perspectives d’avenir. C’est d’ailleurs souvent pour ce pouvoir qu’elle est sollicitée. Cependant, l’utilisation de cette capacité nécessite une surface réfléchissante, pouvant aller d’un verre d’eau à un miroir en passant par la traditionnelle boule de cristal. Elle ne sort d’ailleurs jamais sans son poudrier, ce qui passe pour une coquetterie aux yeux des autres. Malheureusement, il n’y a qu’elle qui puisse voir ce que son “écran” lui révèle, et bien évidemment, elle peut choisir de dire ce qui l’arrangera.

Contact : D’un simple toucher sur un objet ou une personne, Eliade peut savoir quelque chose de spécifique à son sujet. Pour un objet, il peut s’agir de la dernière personne à l’avoir employé, ou encore qui l’a fabriqué. Pour une personne, elle peut savoir à quelle espèce elle appartient, où se situe son idéologie, etc. Mais une seule question à la fois, sous peine de paraître étrange à toucher ainsi quelqu’un ou quelque chose.


III. Descriptions:

Description physique :

Entrez, la porte est restée entrouverte à votre intention. Vous serez peut-être surpris de découvrir derrière celle-ci une jeune fille dos à vous, contemplant probablement la ville par-delà sa fenêtre. Dans les premiers instants, vous ne l’avez pas vue. Il faut dire qu’elle est plutôt effacée, ou du moins qu’elle ne cherche pas à se faire remarquer. Eliade n’est pas bien grande, peut-être a-t-elle dépassé le mètre soixante, mais vous ne saurez dire de combien. Une de ses mains gracile, fine, est posée contre le verre, mais vous ne pouvez pas distinguer clairement son reflet à cette distance. De dos, elle a l’air fragile, vêtue d’une longue robe et d’un corset qui ne fait qu’accentuer sa taille fine. Une longue cascade de cheveux blonds suit habilement ses courbes. Mais ils n’ont hélas pas vraiment d’éclat, comme délavés. Selon la luminosité, vous pouvez même penser qu’ils sont blancs en vérité.

Sur une chaise, vous trouvez un long manteau sombre, agrémenté d’une imposante capuche. Vous devez facilement supposer que bien qu’elle porte une tenue plutôt chic, elle ne doit pas vraiment montrer ses atouts hors de ces murs. Mais avant que vous ne vous égariez dans d’autres suppositions, sa voix vous parvient, basse, peu forte, intimiste. Elle se retourne et d’un geste gracieux de la main, vous invite à vous asseoir. Alors vous voyez plus sérieusement de quoi elle a l’air.

La première chose qui vous frappe, ce doit être ses yeux d’un noir profond, comme deux puits où se cache ce que vous êtes venu chercher. Mais plus vous la regardez, et moins vous avez l’impression de saisir réellement celle qui vous fait face. Vous savez pourtant, que les vampires n’ont normalement pas les yeux sombres. Celle-ci pourrait facilement se faire passer pour une hume, si sa poitrine délicate n’était pas totalement immobile. Mais peut-être joue-t-elle les êtres vivants parmi les mortels, qui sait. Elle vous semble si pâle, pareil à une poupée de porcelaine qu’un collectionneur morbide pourrait mettre en vitrine.

Elle s’avance à son tour et s’assoit en face de vous. Son attitude paraît mesurée, noble, presque pompeuse d’ailleurs. Mais ses lèvres ourlées d’un sourire poli vous font vite oublier ce détail. Elle glisse une main sur la table, vient à peine effleurer la vôtre. Sa peau est glaciale, quoi de plus normal pour quelqu’un de mort? Mais vous n’êtes pas venu pour elle… Non, vous êtes venu pour vous, ce qu’elle vous rappelle, l’air de rien, tandis qu’elle soulève un petit morceau de tissu révélant un petit miroir à la bordure d’argent…



Description morale :

Je ne pense pas connaître quelqu’un d’aussi difficile à cerner qu’Eliade. Je dirais qu’elle n’est pas foncièrement mauvaise. De fait, elle se montre très aimable avec à peu près n’importe qui, mais cela ne veut pas dire qu’elle a de bonnes intentions. Je crois que les années l’ont rendue égoïste. Après tout, si elle avait réellement été dotée d’une bonté sans limite, elle ne ferait pas payer ses services. Plus encore, elle se serait impliquée d’avantage dans le monde qui l’entoure. Un pouvoir comme le sien doit être une merveilleuse opportunité de faire changer le monde, n’est-ce pas? Enfin passons.

Aussi loin que je me souvienne, jamais elle n’a été franchement hostile avec qui que ce soit. Mais elle ne se montre sincère dans son amabilité qu’envers les vampires, même les plus sceptique. A croire qu’il n’y a qu’en eux qu’elle veut bien croire. A moins qu’il ne s’agisse que d’intérêts raciaux. Ses tarifs augmentent considérablement quand un non vampire vient lui poser des questions. Qui plus est, il n’est pas dit qu’il en ait pour son argent. Eliade peut mentir avec une facilité déconcertante quand cela sert quelques intérêts qui m’échappent.

Neutre… C’est un bon qualificatif. Mais elle dit souvent que la neutralité n’existe pas, surtout quand des intérêts personnels sont en jeu. Pourtant, je ne l’ai encore jamais vu agir dans son unique intérêt. Mais elle peut très bien cacher son jeu. Ses réelles motivations sont incertaines. Je me plais à croire que sous ses grands airs et son talent pour la comédie, elle se soucie réellement de Tir.

Je ne me fais cependant pas d’illusions, pour elle, sa vie passe avant celle des autres. Elle se targue d’être unique, d’avoir toujours été ainsi, faîte pour guider indirectement les vampires. De fait, elle me semble souvent aussi bien prétentieuse. Mais certains semblent y croire. Pire encore, pour certains, y croire est une nécessité. Satisfait-elle leur besoin ou se prend-t-elle vraiment pour un guide spirituel caché? Je n’en sais rien. J’ai parfaitement conscience qu’elle joue un double jeu, mais j’ai aussi la conviction que son existence est indispensable.


IV. Précisions supplémentaires:

Style de combat :
Eliade ne se bat pas très souvent. Il faut dire qu’en général, quelqu’un est volontaire pour le faire à sa place. Néanmoins, elle possède des bases évidentes en combat, sans quoi elle n’aurait probablement pas survécu jusqu’à aujourd’hui. Personne n’a jamais témoigné de ses compétences martiales.
Elle possède à peine une force plus élevée qu’un hume et rencontre des difficultés à blesser un adversaire au corps à corps si elle ne se sert pas de ses crocs. En revanche, elle est d’une discrétion surprenante et fait preuve d’une très bonne rapidité pour un vampire. En général, elle prévoit où et quand elle peut se faire attaquer et anticipe en évitant simplement d’y être.
Dans le doute, elle a tout de même appris à se servir d’armes. Elle possède un revolver Blacklight avec lequel elle tire d’ailleurs très bien, une épée fine toujours rangée dans son fourreau et une petite dague dissimulée sous son corset.
Talents particuliers : Rien de spécifique.
Signes particuliers : Idem.


Dernière édition par Eliade Tales le 01.03.10 0:46, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Eliade Tales, Oracle des Vampires   Eliade Tales, Oracle des Vampires I_icon_minitime17.12.08 0:33

V. Histoire:


Première partie : Un petit conte d’introduction.


Vous voulez une histoire ? Allons, on ne demande pas à une créature née de la magie si elle a un passé comme on le ferait avec le premier hume venu… Mais si vous aimez les histoires, alors je peux vous en raconter une. Ou plutôt deux qui se sont croisées il y a longtemps. Mais je vous préviens, il ne s’agit pas ici de jolis contes de fées.

Il était une fois, dans le somptueux décor montagneux de Twinkil, une famille d’éleveurs du nom de Keen. Ils vivaient modestement, de ce que le lait, la viande et quelques cultures pouvaient leur rapporter. Ce n’était pas une famille nombreuse au sens stricte. Un paysan et sa femme, une adorable petite fille aux couettes blondes, et des jeunes en quête d’un travail qui se faisaient offrir gîte et couvert par la famille Keen qui pourtant n’avait pas grand chose à partager. Mais ils avaient la santé, les grands espaces, et le bonheur simple et rassurant d’être là les uns pour les autres.

Sauf que dans ce petit paradis dur mais plein de sourires et d’attentions dégoulinantes de bonne volonté, il y avait un problème. Le genre de problème qui brûle en détruisant tout sur son passage et qui poussait une petite fille à se réveiller en hurlant de terreur au beau milieu de la nuit. Les gens appellent ça tout simplement un cauchemar. Mais parfois, il arrive que les cauchemars soient la réalité elle-même. Ce qui devait arriver arriva. L’étable prit feu, l’incendie se propagea. Le paysan qui voulait sauver les bêtes mourut avec elles. Il ne restait plus qu’une fillette qui hurlait toujours, et une mère en pleurs pour la retenir devant le brasier de ce qui fut tout une vie. Plus de maison, plus de travail, tous abandonnèrent madame Keen et sa fille qui n’avaient plus d’autres choix que celui de quitter leurs montagnes pour rejoindre la capitale en quête d’une nouvelle vie.

Mais la vie qui les y attendait était non seulement dure, mais aussi cruelle. Quelle place y avait-il pour une mère qui devait élever seule son enfant ? La perte d’un époux tant aimé, du grand air naturel, de ce paradis qu’elle aimait tant la rendit aussi faible que découragée. Dès lors, la maladie n’avait plus qu’à faire son office et en peu d’années, madame Keen tomba gravement malade. Ne restait plus qu’une fillette que la vie obligea à grandir trop vite et qui se mit en quatre pour cumuler les petits travaux afin qu’elle et sa mère puissent au moins éviter de mourir de faim.


Mais n’avais-je pas parlé de deux histoires ? Voici la seconde.


Il était une fois, en l’an 403 dans la ville surchargée de Falkenur, une étrangère dont tout le monde ignorait tout. Elle parlait peu, regardait les autres avec un mépris difficilement dissimulable sous ses traits à la pâleur inquiétante. On murmurait qu’elle venait de Vanor, sans doute d’une illustre famille à en croire sa posture noble et gracieuse, mais qui avait dû tout perdre à en croire sa tenue trop peu flatteuse. Elle parlait peu, ne se mêlaient pas vraiment aux autres gens qu’elle croisait. Seule elle savait d’où elle venait sans trop savoir non plus pourquoi elle se retrouvait à Falkenur.

C’est dans un bar mal famé de la ville qu’elle trouva l’oreille qui l’écouta. Une serveuse chétive aux cheveux si blonds qu’ils en paraissaient blancs avait choisi de lui prêter attention, alors que l’heure tardive aurait dû plutôt l’obliger à mettre cette cliente à la porte. La femme raconta une histoire de laboratoires, de choses si surprenantes que le divin avait dû s’en mêler. Elle évoqua un convoi, un accident et une traque à laquelle il fallait se soustraire. Elle regarda la jeune fille d’un air troublé d’avoir aussi facilement parlé et quitta finalement le bar, ne laissant à la serveuse que son nom : Themis.

Régulièrement, à la nuit tombée, peu de temps avant la fermeture, Themis retournait dans ce bar, pour voir cette jeune fille aux traits tirés par la fatigue, qui pourtant lui offrait à chaque fois un sourire bienveillant en lui apportant une quelconque boisson. Et chaque nuit, Themis restait un peu après la fermeture, pour parler avec cette inconnue dont elle ignorait tout. Une nuit, dans le brouhaha des clients, elle prit la peine d’entendre le prénom par lequel on appelait la serveuse. Elle aima bien ce prénom, il sonnait joliment à ses oreilles. Eliade.

Themis commençait peu à peu à bien apprécier cette vie, si tant est qu’elle puisse se prétendre être vivante. Elle trouvait ce dont elle avait besoin au détour d’une ruelle isolée, au cou d’un homme qui pensait sans doute avoir le rôle du prédateur. Elle était seule maîtresse de sa destinée et se laissait aller à rêver d’un avenir où les gens comme elle seraient tout puissants sur Tyr. Un doux rêve pour cette femme qui pourtant se contentait de traîner dehors à la nuit tombée et avait pour seule distraction une conversation quotidienne avec une petite serveuse au comportement de paysanne.

Seulement quelque chose l’intriguait. Dans cette ville si peuplée où le crime était devenu souvent une partie du décor, comment faisait la petite serveuse si jeune pour ne rien redouter en rentrant chez elle à la nuit tombée ? C’était étrange. Le divin pouvait-il s’en mêler ? Une nuit, Themis quitta le bar avant la fermeture, attendant sagement dans l’ombre d’une allée que la petite serveuse quitte son travail. Elle la suivit, juste comme ça, juste pour voir...



Mais revenons à la première histoire, si vous le voulez bien.


Nous étions également en l’an 403. La pauvre madame Keen était devenue trop faible pour se lever. C’était à peine si elle pouvait se nourrir par elle-même. Alors pour subvenir à leurs besoins, sa fille travaillait de plus en plus dur. Elle se levait souvent une ou deux heures avant l’aube pour se rendre jusqu’à la halle marchande la plus proche afin d’aider quelques commerçants à préparer leurs étalages. Puis ceci fait, elle rejoignait un atelier de couture où elle passait les heures suivantes de la journée à broder, rapiécer, laver, découper, ne cessant son labeur que pour livrer à domicile les retouches sur les robes précieuses de quelques femmes fortunées. Quand l’atelier fermait ses portes, peu de temps avant le coucher du soleil, la jeune fille courait jusqu’au bar où un gentil gérant avait accepté de la prendre comme serveuse malgré son jeune âge.

Les temps étaient durs, mais la fille de madame Keen, la petite Eliade, ne rechignait pas à la tâche. Elle avait écarté ses repas à un jour sur deux, parfois sur trois, afin de pouvoir payer le médecin et les médicaments pour sa pauvre mère malade. Madame Keen, si la fièvre lui avait laissé assez de lucidité, aurait sans doute souffert de voir son enfant travailler autant, dormir si peu, et se nourrir si rarement. Parfois, la maladie avait du bon.

Il était difficile de trouver le courage de donner toujours le meilleur de soi-même, surtout quand les clients sont si difficiles à satisfaire. Un commerçant pouvait décider de refuser de payer Eliade parce qu’une peluche de poussière avait été retrouvée cachée derrière un lourd étal, une femme fortunée pouvait jeter un regard méprisant à la jeune fille parce qu’elle n’avait rien trouvé à redire sur cette belle broderie pourtant exécutée par une vulgaire paysanne, ou encore un ivrogne au bar pouvait hurler sur la petite blonde parce qu’il était gentiment l’heure de fermer l’établissement. Pourtant, aux yeux de la jeune fille, le travail avait du bon, parce qu’elle y avait rencontré une femme étrange qui parlait d’histoires que personne n’aurait cru.

Personne sauf elle. Elle voyait se dessiner sur le verre qu’elle essuyait, les images de cette histoire saugrenue qui avait pourtant eu bien lieu. C’était étrange d’ailleurs ! Il était rare qu’elle puisse voir aussi clairement le passé. Rare aussi qu’elle ait cette certitude qu’on ne lui mentait pas. Les cauchemars revenaient souvent, comme lui rappelant que parfois le pire n’était finalement rien de plus que la réalité. Mais ça, elle s’efforçait de l’ignorer. Elle préférait les petites certitudes fugaces dont elle se servait pour rentrer chez elle, ou pour aller travailler. Ces petites convictions qu’aujourd’hui, il était préférable d’attendre encore deux minutes avant de partir, ou qu’il fallait plutôt prendre un autre chemin, ou faire un détour par une ruelle qu’elle n’empruntait pas d’habitude. Ces petites certitudes qui l’empêchaient d’avoir des problèmes. Parce que si il lui arrivait quelque chose, qui prendrait soin de sa mère ?

Et une nuit comme toutes les autres, elle quitta le bar, choisit une ruelle différente, et avançait mécaniquement, ne s’arrêtant à une bifurcation que les secondes nécessaires pour savoir si tout allait toujours bien. Sauf que cette nuit-là, quelque chose n’allait pas bien. Quelque chose se trouvait là, quelque part, dans l’ombre…



Il semblerait que je m’égare un peu dans cette histoire. Il est temps d’en revenir à cette Themis.


C’était cette nuit où elle suivait la petite serveuse pour une simple interrogation personnelle sans doute un peu farfelue. Mais Themis n’avait que la nuit pour exister, alors autant s’occuper. La jeune fille marchait plusieurs mètres devant elle, s’arrêtait à un croisement, restait étrangement immobile quelques secondes, puis repartait. Ce manège se produisait à chaque intersection, comme un étrange rituel qui échappait à la femme venue de Vanor. Pourtant, il n’y avait rien d’inquiétant, juste comme un air d’intrigue dans les odeurs putrides de la basse ville de Falkenur.

Sa filature se passait très bien. Peut-être même trouverait-elle où la jeune fille vivait. Elle souriait intérieurement, se trouvant des airs de chasseur inoffensif et sûr de lui. Finalement, cette nuit avait un petit quelque chose d’amusant. De très amusant même ! Sauf qu’à l’intersection suivante, la petite serveuse, après son petit rituel, tourna hors de sa vue et que, lorsqu’elle s’engagea à son tour dans la même ruelle, sa proie de la soirée avait purement et simplement disparu.


Etrange non ? Mais parlons plutôt de la petite serveuse. Ou mieux, croisons ici définitivement ces deux histoires.


Eliade était sous l’ombre d’un porche, aussi immobile qu’inquiète. Une forme de grande taille passa devant elle, sans la remarquer. Sans doute cette présence sinistre qu’elle avait ressentie et qu’elle ressentait toujours. Elle n’avait qu’une seule solution: éliminer la menace. Il y avait parmi les déchets de la ruelle une longue planche de bois qu’elle ramassa toujours silencieusement après être sortie de sa cachette. Sur la pointe des pieds, elle se glissa derrière l’ombre qui l’avait suivit, releva la planche entre ses deux mains frêles, et l’abattit en direction de la tête de cette personne.

Themis avait ralenti son avancée, quelque peu perplexe. Comment avait-elle pu perdre aussi facilement une simple petite hume ? Elle devait revenir sur ses pas. Même si elle en doutait fortement, peut-être avait elle tourné dans la mauvaise ruelle. Grand bien lui en prit de penser de la sorte. Au moment où elle se retourna, Themis vit une planche lui arriver droit dans la figure et eut le bon réflexe de la saisir à pleine main, bloquant son agresseur dont la nature la laissa interdite.

Tout aussi interdite que l’était Eliade en croisant le regard de Themis dans cette ruelle obscure. Pourquoi diable une cliente l’avait-elle suivie ? La femme arracha sans la moindre difficulté la planche des mains de la petite serveuse tout en la fusillant du regard, non pas parce qu’elle lui en voulait d’avoir tenté de la frapper, mais parce qu’elle s’en voulait de s’être laissée surprendre par une simple hume. Mais avant même qu’elle n’ait pu lui dire quoi que ce soit, la jeune fille brisa le silence d’une voix fragile, prononçant des mots sans queue ni tête.

- Ce n’était pas moi… C’était vous !"

Le regard hagard de la serveuse provoqua un frisson désagréable à Themis qui ouvrit à son tour la bouche. Mais cette fois encore, avant même qu’elle n’eut le temps de prononcer le moindre mot, Eliade l’avait saisit par le col pour la tirer brusquement contre elle. Déséquilibrée, Themis sentit quelque chose lui effleurer la nuque pour se planter dans un mur de bois à leur côté. Surprise, elle jeta un regard sur l’objet inconnu et eut la présence d’esprit d’y reconnaître un carreau d’arbalète avant que la serveuse ne lui attrape le bras pour l’entraîner dans les dédales de Falkenur.

Themis n’aurait su dire combien de temps a duré leur course. Eliade l’entraînait de ruelle en ruelle, donnant l’impression de parfaitement savoir où elle allait. Seulement la serveuse n’avait pas la moindre idée d’une quelconque destination. Elle se contentait de suivre les chemins où la peur était la moins forte, serrant fort le poignet de cette femme qu’elle appréciait sans trop savoir pourquoi, jusqu’à cette porte entrouverte donnant sur un escalier, puis une cave où elle fit signe à Themis de ne prononcer aucun mot.

Par une petite lucarne, l’une et l’autre purent voir aussi bien qu’entendre des pas qui passaient et repassaient, des mots qui s’échangeaient. Les mots d’hommes qui traquaient une bête. Themis écoutait attentivement ces mots, mais Eliade, elle, regardait la femme sans prêter attention à ces personnes qu’elle avait pourtant fuit. Sa cliente du bar n’était pas essoufflée, elle ne transpirait pas après cette course. Pire, maintenant qu’elle l’avait touchée, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir comme une impression de vide, de mort. Pourtant, elle n’y trouvait rien de menaçant pour elle. Même si dans les morceaux de verre brisés proches de la lucarne, elle distinguait les reflets troubles de corps se tordant de douleur dans une mare de sang.

Les sentiments sont souvent irraisonnés. Un peu comme celui qui maintint les deux femmes dans un silence parfait même plusieurs heures après le départ des hommes. L’aube avait à peine commencé à poindre quand Themis se décida à rompre le calme sous le regard étrangement fixe d’Eliade.

- Comment tu as su que je te suivais ?"
- Je ne le savais pas."
- Et pour les hommes ?"
- Je le savais, c’est tout."
- Il va falloir trouver quelque chose de… Plus convaincant."

Eliade n’avait toujours pas dévié le regard de Themis, un peu comme on observerait un objet de curiosité. Pourtant, elle n’avait toujours pas l’air inquiète alors qu’elle répondait presque mécaniquement.

- Je sais des choses, comme ça, c’est tout. Je n’ai pas d’explication."

Le silence se réinstalla quelques instants dans la cave, jusqu’à-ce que Themis le rompe à nouveau.

- Pourquoi m’as-tu aidée ?"
- Je ne sais pas. Vous m’êtes sympathique. Et vous avez toujours dit la vérité. Même pour l’histoire du convoi en Vanor."
- Laisse-moi deviner. Tu sais juste que j’ai dit la vérité sans avoir la moindre idée du pourquoi ou du comment."
- C’est ça."
- Les serveuses de Falkenur sont toutes aussi… Dérangées ?"
- Assez pour sauver des gens dont le cœur ne bat même plus."

Themis trouva subitement la jeune fille quelque peu impertinente. Mais sa remarque la troubla bien d’avantage encore. Tout comme le rituel qu’elle avait pu observer quelques heures plus tôt dans les ruelles. Il y avait assurément quelque chose derrière ces yeux sombres qui continuaient à l’observer sans la moindre crainte.

- Tu es quoi au juste ?"
- Et vous ?"

Décidément la jeune fille plaisait à Themis qui ne pu s’empêcher de rire, trop fatiguée sans doute pour rester pleinement sérieuse après une nuit pareille. Tout aussi épuisée, Eliade finit par partager ce rire.


Les deux femmes se sont revues toutes les nuits qui ont suivi, dans cette même cave. Eliade parce qu’elle n’osait tout simplement pas retourner travailler au bar, et Themis parce qu’elle en venait à attendre l’avis de l’ex-serveuse pour savoir où elle pouvait aller sans risque à la nuit tombée. Jamais Eliade ne s’est trompée en plus d’une quinzaine de jours et Themis en était venue à croire aveuglément les quelques paroles diffuses de la jeune fille. Une précieuse jeune fille qui lui permettait de survivre et de se jouer de ses poursuivants. Le genre de jeune fille qui devrait exister à jamais pour que ses semblables vampires n’aient pas à craindre l’extermination. Chaque nuit, elle se demandait si elle allait se décider ou non à glisser ses crocs dans le cou tendre et juvénile de la petite Eliade. Et chaque nuit, ses yeux clairs s’attardaient un peu trop longtemps sur la nuque de la jeune fille. A peine dix-sept ans, avait-elle dit. C’était jeune à son sens pour abandonner la vie. Mais parallèlement, cette vie hume allait finir par la tuer. Ce fut Eliade qui rendit le choix définitif.

- Je survivrai, vous savez."
- De quoi tu parles ?"
- De ce que vous voulez me faire."
- Tu n’as pas la moindre idée de ce que ça va te faire."
- Je sais que j’aurai mal à vouloir en mourir. Je sais que ça me tuera. Mais pas entièrement."
- On dirait presque que tu veux que fasse de toi ce que je suis."
- C’est exactement ce que je veux."

Themis n’en revenait tout simplement pas. Voilà que toutes ses interrogations tombaient à plat. C’en était tellement facile qu’elle n’y croyait presque pas. Et en effet, il y avait tout de même une petite difficulté.

- Mais..."
- Mais ?"
- Mais je pose une condition."
- Continue."
- Si effectivement je survis, après tout je peux me tromper, je répondrai à toutes vos questions sur une période de deux mois."
- Hm… Et après ?"
- Après, je meurs définitivement."

Themis eut une étrange sensation en entendant une jeune fille d’à peine dix-sept ans parler de mort comme s’il avait s’agit de la pluie ou du beau temps. Seulement Eliade avait déjà envisagé les choses depuis la nuit de cette première fuite et la question était claire pour elle. Themis eu un vague moment de doute. La condition ne lui plaisait pas. Elle choisit donc de mentir à Eliade, priant pour qu’elle ne s’en rende pas compte. Puis ce qui devait arriver arriva…


La suite ? Je vais dire que ce conte s’arrête ici, puisqu’il faut de toute manière une fin. Cela ne veut pas dire que l’histoire se termine, jusque qu’elle connaîtra un nouveau commencement. Mais cela ne vous concerne plus…


Dernière édition par Eliade Tales le 07.04.10 2:32, édité 4 fois
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- Irma Omnichiante - "Allez-vous mourir un jour ? Appelez au 3627."

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Signalement : Vampire


Eliade Tales, Oracle des Vampires Vide
MessageSujet: Re: Eliade Tales, Oracle des Vampires   Eliade Tales, Oracle des Vampires I_icon_minitime17.12.08 13:47

Deuxième partie : Lettres à Eliade.



Ma chérie,

Je sais très bien que tu liras ces mots sans surprise. J’ai longtemps cru que j’avais beaucoup à t’apprendre, mais je crois qu’au final, c’est toi qui m’as le plus enseigné de choses pendant ces années. Je sais aussi que si tu lis mes lettres en ce moment, c’est parce que tu savais très bien que je n’allais pas t’écouter. Sache que je pars sans regrets, car grâce à toi, je sais que ce que je fais en cet instant est juste. Mais avant de disparaître entièrement, je voulais au moins me confesser parce que même si tu sais déjà tout, tu sais aussi que parler ou écrire est un besoin naturel pour tout être qui ne demande qu’à exister.

Je mentirais en disant que je n’ai jamais eu le plus petit remord de t’avoir fait subir cette mort. A vrai dire, j’ai même sérieusement cru avoir fait la plus grosse erreur de ma non-vie quand ton cri d’agonie a résonné dans cette cave, dans l’indifférence la plus totale des habitants de Falkenur. Pendant ces heures où tu étais morte et immobile, j’ai même failli t’abandonner, croyant que tu n’ouvrirais plus jamais les yeux. Si mes jambes avaient pu supporter mon propre poids, tu te serais éveillée seule dans la poussière et les déchets. J’avais juste trop peur d’avoir perdu un peu de ce miracle que tu avais fait miroiter devant moi sans même en avoir conscience.
Pourquoi tu ne m’avais pas donné les vraies raisons de ton désir de transformation à ce moment-là ? Peut-être que sans vraiment le savoir, tu te rendais compte que je t’aurais ri au nez. Jamais je ne t’ai avoué à quel point j’ai été touchée par cette volonté que tu avais eu de prendre soin de ta mère jusqu’à son dernier souffle. Morte, tu n’avais plus besoin de dépenser ta paie dans de la nourriture. Tu pouvais travailler encore plus, en ressentant encore moins la fatigue. Je suis certaine que grâce à tout ce que tu as pu gagner, ta mère a vécu les deux derniers mois les plus paisibles de sa vie.

Mais pourquoi avoir voulu mourir à ton tour ? Si la non-vie que je t’ai offerte te dégoûtait à ce point, pourquoi l’avoir demandée toi-même ? Juste pour ta mère ? Aujourd’hui encore, même si je ne peux décemment pas douter de toi, je doute toujours de cet altruisme dont tu as fait preuve. Il ne devait s’agir que d’une de ces exceptions qui confirment que l’humenité est par définition une cause perdue.

Aujourd’hui je rends grâce à la volonté divine de t’avoir faite pleine de faiblesses. Si tu avais été trop brillante, sans doute n’aurais-tu pas survécu jusqu’à aujourd’hui. La tristesse et le désespoir rendaient souvent tes visions troubles et incertaines. Combien de fois ais-je pu te retrouver avant que l’absence de sang ne te tue ? Le premier siècle que j’ai passé à tes côtés a été le plus éprouvant de toute mon existence. Il fallait sans cesse te surveiller, s’assurer que tu ne te fasses pas de mal, que tu ne disparaisses pas n’importe où. Mon seul atout contre toi avait été ta jeunesse. Même si j’en ai toujours ignoré la raison exacte, jamais tu ne m’as menti délibérément. Peut-être mon ancienneté et ma prestance t’ont-elles poussées à me respecter, qui sait ?

En revanche, je ne pensais pas que tu te ferais un nom aussi rapidement parmi nos semblables. Même s’il m’arrivait souvent d’évoquer une apparition miraculeuse pour redonner foi aux vampires les plus désespérés, je ne mesurais pas encore toute l’étendue de leur besoin de croyances. Un seul d’entre eux a suffit à faire cesser ton comportement suicidaire. Je ne sais pas vraiment ce qu’il t’a dit cette nuit-là, mais tu as dû voir en lui cette chose dont nous avions tous tant besoin. Quelques discussions entre nous plus tard, tu m’avouais trouver utile l’idée de cette nature surnaturelle. Dès lors, l’Oracle était sur toutes les lèvres vampiriques de la région, défiant peu à peu les frontières.

Malheureusement, tu avais encore tout à apprendre. T’enseigner à bien paraître, à bien parler, à bien mentir quand cela était la meilleure chose à faire pour ton interlocuteur… Tu as été une brillante élève ! Sur ça en tout cas, je n’ai jamais eu le moindre reproche à te faire. Et moi qui était si peu maternelle j’en suis venue à veiller sur toi comme l’aurait fait n’importe quelle génitrice. Aucun vampire ne le remarquait, mais tu n’étais finalement qu’une enfant qui avait besoin de ce soutien et cet amour que j’étais prête à te donner sans concession.

La seule chose pour laquelle j’ai toujours été incapable de t’aider est ton pouvoir, qui s’est considérablement développé depuis ta transformation. Plusieurs fois j’ai été prise de panique en te retrouvant étendue sur le sol, te tordant par instant de douleur dans une vision que je ne pouvais qu’imaginer. Tu parlais rarement de ce que tu voyais, sans doute par crainte de me causer du souci. Peut-être que tu ne réalises toujours pas que souvent, c’est ton silence qui cause le plus d’inquiétudes aux gens. Nous aurions pu vivre éternellement ainsi, toi qui incitait les vampires à se réunir, et moi qui veillait sur toi. Mais il avait fallu que les humes viennent tout briser.

Jamais jusque-là je ne t’avais vu sangloter en sortant d’une transe. J’ai souvent eu peur, en te retrouvant prostrée dans le coin de cette chambre que je t’avais offerte, secouée de sanglots. La nuit de la Lune Rouge avait commencé bien assez tôt à te hanter. Pire encore, cette erreur humeine a été la seule et unique cause de notre plus grande dispute. Moi, je ne voulais pas m’en mêler. Qu’avions-nous à faire de quelques humes trop stupides pour réaliser qu’ils jouaient avec des puissances qui leur échappaient ? Mais tu n’étais pas de cet avis. J’ai fini pas céder. Que pouvais-je faire face à l’Oracle qui me menaçait de mutisme définitif si je ne l’écoutais pas quand il le fallait ? En l’an 618, nous sommes arrivées pour la première fois à Secaria.

Je suis sincèrement désolée pour ce que je t’ai fait subir sur place. Un vampire tel que toi n’avait pas le droit de prendre autant de risques. En Vanor, j’ai trouvé des adeptes qui, comme moi, voulaient t’empêcher de trop en faire. Il t’arrivait trop souvent d’oublier que tu ne jouais pas seulement avec ta survie, mais aussi avec celui de toute une espèce. Je sais que mes paroles te font encore penser à de la mégalomanie, mais les faits sont là. J’ai accepté de t’apporter une part de cette aide que tu voulais. Tu as même pu parler à des personnes influentes en t’assurant de ne rien révéler sur nous. Seulement que veux-tu faire quand même les soi-disant esprits les plus brillants de Tyr s’obstinent dans leur bêtise ? Ce qui m’a fait le plus de mal dans cette histoire, c’était tes larmes quand nous sommes reparties, la veille de la Lune Rouge. Pendant des semaines, tu t’es murée dans le silence, ne me parlant qu’en cas de stricte nécessité. Plusieurs fois j’ai dû te rappeler à l’ordre alors que, plongée dans tes transes, tu oubliais de te nourrir. Si j’avais su à ce moment-là que cette simple explosion au pôle nord allait avoir de si graves conséquences pour notre espèce, sans doute me serais-je montrée moins dure dans mes propos à l’époque.

Il t’a finalement été plus facile de me convaincre de retourner à Secaria la seconde fois. Pas un instant je n’ai mis en doute ta prédiction. En un sens, considérant tous les faits, la traque n’était qu’une conséquence logique de la nuit de la Lune Rouge. En 636, nous étions de retour à Secaria, suivis de quelques fidèles toujours prêts à t’entendre. Tu n’avais voulu te concentrer que sur les vampires. J’imagine aisément que tes précédentes déceptions t’ont forcées à faire un choix. Le bien d’une espèce et tant pis pour les autres, non ? Ou alors tu n’as jamais vu en aucun de ces extra-tyrestres une raison de leur donner une opportunité de survie.
Mais cette fois-ci, j’ai été aussi déçue que toi. Non, en fait, ce n’est pas le bon terme. Désespérée correspond plus à ce sentiment que nous avons ressenti quand certains de nos semblables nous ont ri au nez. Ne voyaient-ils pas comme nous la logique d’une telle finalité ? Ou alors se refusaient-ils à prendre la plus élémentaire des précautions ? Tu ne pleurais plus lorsque tu as refait tes bagages pour retourner en Twinkil. Tu restes à présent comme indifférente aux regards des autres, mais je sais bien que tu ne pourras jamais te pardonner cette crédibilité qui te manque encore.

C’est pour cette peine que tu ressens que je ne te suivrai pas maintenant. Tu vois tant de choses que ma propre vision ne te servira plus à rien. En restant avec toi, je ne pourrai qu’être un poids comme je l’ai été la première fois que nous sommes venues à Secaria. Je suis sincèrement désolée de t’abandonner maintenant, mais la seule chose que je puisse faire pour toi, c’est rester en Vanor et tenter d’en aider autant que possible. Peut-être nous reverrons-nous jamais, toi seule le sais avec certitude à présent. Mais je garde encore l’espoir qu’avec ou sans moi, tu apporteras à nos frères cet âge d’or qu’ils méritent tant.


Dernière édition par Eliade Tales le 05.10.11 1:39, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Eliade Tales, Oracle des Vampires   Eliade Tales, Oracle des Vampires I_icon_minitime01.03.10 1:07

Troisième partie : Et maintenant ?


Aurais-je eu le droit de t’empêcher de suivre ta destinée ? Jusqu’à quel point ai-je le droit de protéger un être aimé ? Nous en avions souvent discuté toutes les deux. Je sais que ma simple position d’infant ne m’a jamais autorisé à te donner des ordres, mais j’aurais tant voulu que tu cèdes à mes suppliques. Seulement, je n’avais pas le droit de te retenir. Tu savais très bien ce qui allait t’arriver, Themis. Je te l’ai dit, je te l’ai même décrit. Et j’ai prié pour que ma vision n’ait été qu’une erreur. Hélas, cela faisait longtemps que je ne me trompais plus sur ce genre de chose.

Allan a parfaitement repris ton rôle, en me rappelant à l’ordre quand je m’égarais trop longtemps dans mes transes. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de te suivre à la trace, souhaitant qu’un miracle t’écarte de ce chemin que tu avais pris contre mon conseil. Tu as réussi à en sauver quelques uns, mais si peu malheureusement. J’étais à tes côtés, lorsqu’ils t’ont anéantie. J’avais vu et revu cette scène tant de fois que j’espérait rester indifférente quand il ne s’agirait plus d’une vision mais d’une certitude. Seulement la fois où c’est réellement arrivé, je n’ai pu échapper à la douleur qu’ils t’ont imposée.

Pourquoi ces humes doivent-ils être aussi cruels ? Parce que nous sommes plus résistants ? Tu ne criais pas, quand ils enfonçaient lentement une lame dans ta nuque pour te paralyser, ni quand ils se sont amusés à taillader ton corps sans défense. Chaque coup de lame se répercutait sur moi, me rappelant que même si la souffrance physique est moindre, la souffrance morale, elle, peut s’avérer bien plus pénible. Tu étais encore consciente quand ils t’ont ouvert le ventre, rependant son contenu sur les pavés. L’un d’entre eux a eu la bonté de tourner son couteau dans ta nuque, achevant définitivement ta torture. Je n’ai pas le souvenir d’avoir autant pleuré. Il a fallu qu’Allan me tire de ce gouffre en refusant de renvoyer les vampires qui continuaient à chercher la bonne parole auprès de moi.

J’ai fini par occulter ta fin, sans trop savoir comment aller de l’avant. Tant de semblables souffraient sans cesse que j’en venais même à penser qu’il serait préférable que les vampires disparaissent. Le néant ne pourrait pas être une source de de douleurs, n’est-ce pas ? Je concevrais précieusement ton enseignement, qui me permettait de rester souriante quand j’aurais juste voulu envoyer promener tous ces croyants. Tu avais raisons, parfois, il vaut mieux croire en un mythe que de n’avoir rien du tout à quoi se raccrocher.

C’est exactement ce que j’ai ressenti, quand monsieur Morshes s’est présenté à moi. Lui qui malgré la peine que je pouvais facilement lire dans son passé, voulait encore croire en un avenir. Peut-être était-il trop jeune pour se sentir découragé ? Mais surtout, il avait en lui quelque chose que je n’ai pas souvenir d’avoir jamais eu : la vie. C’est paradoxal pour un mort, non ? Si tu étais encore vivante, ma belle Themis, sans doute aurais-tu ri de cette pensée. Et pourtant… Pourtant il m’avait fallu quelqu’un comme lui pour reprendre du poil de la bête, comme on dit.

Cela fait environ vingt ans que je me replonge dans les transes, que je me suis remise à l’escrime avec Allan. Je n’ai pas la prétention d’être très douée avec une épée, mais je connais les bases d’un bon combat. Heureusement, avec la présence de Kaiden, je n’ai pas grand chose à redouter.
Sauf que…

Sauf que quelque chose d’autre se prépare. Quelque chose de probablement affreux. Et pour la première fois en plus de deux cents ans, je n’arrive pas à cerner la menace. Je ne sais qu’une chose, les réponses se trouvent à Secaria, encore. Je regrette de devoir en un sens imposer ce retour à Kaiden, lui qui ne peut refuser ce voyage tout en sachant ce que cela implique pour lui. Mais j’ai poussé Allan à rester en Twinkil, pour continuer à recueillir ceux qui préféreront se préserver au mieux du danger venu du nord.
J’espère sincèrement ne pas avoir à essuyer un échec pareil à celui de 636.


Dernière édition par Eliade Tales le 05.10.11 1:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Eliade Tales, Oracle des Vampires   Eliade Tales, Oracle des Vampires I_icon_minitime24.09.11 21:47



NB: Les fiches ont été nettoyées de tous les post non rp. Désormais, l'auteur du topic est le seul habilité à poster.

Ce topic vous servira à la fois d'étendard, comme de journal intime ou fourre-tout, tant que cela concerne Eliade.
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MessageSujet: Re: Eliade Tales, Oracle des Vampires   Eliade Tales, Oracle des Vampires I_icon_minitime

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