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 Nocturale - Mansarde d'Asphodèle

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Asphodèle

- Rayon X-tra lucide - Charbre Carnivore.

Asphodèle

Signalement : Hûme d'un peu moins de 20 ans, 182cm, musculature sèche, plutôt maigre. Peau hâlée, tignasse brune, cicatrices en bandeau, oeil gauche laiteux et borgne, oeil droit d'un bleu profond mais inexpressif. Piercings à l'oreille. D'autres cicatrices de part et d'autres.


Nocturale - Mansarde d'Asphodèle Vide
MessageSujet: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime01.12.09 17:46

Plan des Lieux :
Spoiler:


=> Des Docks

Pas eu assez d'fric pour faire venir un médecin, trop tard pour aller ailleurs. Il n'avait rien trouver d'mieux que sa piaule misérable. La mansarde sans fenêtre, aux ampoules brisées, où un matelas gisait à terre. Une table minuscule, un tabouret, un semblant de placard à tiroirs et un évier pour tout mobilier.
Le gamin s'était écroulé avec elle sur son lit de fortune, se relevant avec mal pour installer cette forme inconsciente, plus confortablement. Remplissant une bassine d'eau froide, il avait commencé à humidifier son front d'un torchon probablement sale, l'enveloppant de son unique couverture. Cette femme était exténuée mais ses jours ne paraissaient pas en danger. Du moins, c'était ce qu'il ressentait de cette faible lueur qui pourtant, ne cessait de se battre. Pulsant furieusement une étrange mélodie qu'il était le seul à entendre. Elle s'en sortirait, il suffirait d'y veiller un petit peu. Un tout petit peu.
Il y avait bien le réchaud qu'il avait pour le coup pousser à fond, histoire aussi de balancer le truc affreux qui lui servait de repas dans une poêle douteuse. Après tout, c'était de la bouffe.

Il mangea en silence, en laissant la majeure partie dans l'écuelle. Le réchaud nimbait la pièce dans une étrange torpeur rougeoyante. L'aveugle fouillât dans ses tiroirs, en sortit des bougies qu'il reconnu du bout des doigts. Les posant sur sa table. Il se nettoya sommairement le visage, se débarbouillant le corps de la crasse et de la brume accumulée.
Pas de question sur « où pieuter » qui se poserait. Faudrait bien se faire à la forme à côté. Elle trouverait peut être dérangeant de se réveiller aux côté d'un inconnu endormi à poil, mais après tout, la chaleur corporelle était bénéfique dans son cas à elle, et peu importe.
Pour l'heure... Il n'avait plus envie de se poser de question. Plus qu'à prier, que ses fantômes lui ficheront, cette nuit -cette nuit seulement- la paix.

Il sombra rapidement, un sommeil profond. Sans rêve. Où ses bras enlaçaient cette étrangère, la seule qu'il aura laissé s'approcher de si près … dans son monde.


Dernière édition par Asphodèle le 08.12.09 20:32, édité 4 fois
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Mikael

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Nocturale - Mansarde d'Asphodèle Vide
MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime02.12.09 12:39

La douleur l’extirpe de son sommeil. Hagarde, les mains crispées sur la veste qu’elle porte encore, elle n’ose pas ouvrir les yeux. C’est un étau qui se resserre sur sa tête, jusqu’à l’explosion. Elle meurt de froid. Face à elle, une masse informe, chaude, qui respire. Mais chaude. Avec prudence, elle repousse ce qui semble être une couverture pour l’attraper, pour la ramener mieux encore contre son corps qui tremble. Son nez rencontre une peau, qu’elle hume instinctivement, et la reconnaît dans sa semi torpeur. Mais sa main s'en assure, glisse, rencontre un torse, nu, et la masse expire plus fort, dans ses cheveux blonds. Un homme. Apparemment, elle a quitté les docks. Doit-elle s'en réjouir ? Dans un sursaut, elle essaye de voir, de faire face au monde, et par l’État, que ses paupières sont lourdes. Si lourdes qu'elle hésite un instant à passer de longues heures dans le noir. Mais malgré l'heure avancée, sans doute le milieu de l'après midi, la chambre est plongée dans une obscurité tremblotante. La seule source de lumière ne réussit pas à l'éblouir. Le paysage, flou, se précise un peu mieux dans le noir et oui, c’est bien un homme.

Mais lequel ?

Le visage de son attaquant lui revient en mémoire et elle tressaille, plus pâle qu’une morte. Car cet homme est nu. Elle le sent. Alors pourquoi porte-t-elle encore ses vêtements ? Mikael passe doucement une main sur son entrejambe, ne rencontrant que le tissus de sa robe. Rien. Pas de douleur. Juste son inquiétante nudité, alors bon sang, que s'est-il passé ? Trop ivre, il se serait allongé là avant de pouvoir conclure. Si c'est la vérité, elle doit profiter de son sommeil pour fuir. Vite !

Avec prudence, elle recule, s’arrachant à regret de cette source de chaleur. La tête lui tourne, l’étau se resserre encore mais elle fait fie de la douleur. Si ce connard se réveille, elle ne souffrira plus jamais mais Mikael compte bien vivre, vie cruelle ou non. Elle glisse de ce matelas fatigué, encrassé, tente de se relever quand ses yeux découvrent enfin le visage de l’endormit. Ce n’est pas le docker. Elle pourrait se tromper mais le souvenir se précise. C’est lui. L’aveugle qui a pourtant croisé son regard d’une telle manière… C’est lui. Lui qu’elle a sauvé. Lui qui l’a aidé d’une certaine manière. Surprise, elle en oublie toute idée de fuite et se rapproche même un peu pour mieux contempler ce visage abîmé. Dans la nuit, elle n’a pas vu les cicatrices qui glissent sur ses yeux, sur son front. Ses cheveux sales s’éparpillent sur le lit et il semble dormir profondément.

Que faire ? Partir est une idée alléchante, mais il a prit la peine de la ramener chez elle, sans en profiter au passage. S’il attend le matin, elle se fout dans la merde jusqu’au cou une nouvelle fois. Mais tout semble prouver que le non voyant a voulu l’aider, une dernière fois. En lui offrant un toit, bien que délabré et son regard s’arrache pour contempler son habitat. Crasseux. Ce n’est pas le grand luxe, c’est même inhumain et pourtant c’est chez lui. Une gamelle traîne encore près du réchaud qui leur offre une vague lumière, et son ventre grogne faiblement, se rappelant à elle. Mikael meurt de faim, mais elle n’ose pas s’en approcher. Si ce pauvre gars vit aussi mal qu’elle, c’est sans doute son seul repas en trois jours et elle n’est pas assez mauvaise pour lui cracher dessus en lui volant ses vivres. Une bassine, un torchon, un évier près de la porte. L’odeur de l’homme, de la crasse, la prit soudain à la gorge et elle se rallongea prudemment.

Que faire ? Elle tourne la tête une nouvelle fois, si proche que son instinct lui hurle de reculer. Mais elle a si froid et le matelas est si étroit… Mikael revient contre lui d’un coup de rein, hésitant sur ses actions. Partir oui, une excellente idée certes, si elle n’était pas certaine de s’effondrer au bout de 3 pas, abattue par la douleur et la faim. Et puis, s’il n’avait pas profité de ses charmes sans doute ne le ferait-il pas au petit matin. Alors bon, pourquoi ne pas attendre et lui demander quelques indications. Le tapin dans les docks, plus jamais, mais si elle pouvait se faire une beauté ici, elle serait en mesure d’aller chercher un client dans les rues plus fréquentées. Le boulot, toujours le boulot, pourtant, si elle ne trouve rien dans les jours à venir, elle ne donne pas chère de sa peau. Ce gars là en est la preuve: la vie à Secaria est loin d'être idyllique si on ne se démerde pas un peu. Alors, patiente, croisant les bras sur sa maigre poitrine et résignée à dépendre encore un peu de lui, Mikael attend qu’il s’éveille.
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Asphodèle

- Rayon X-tra lucide - Charbre Carnivore.

Asphodèle

Signalement : Hûme d'un peu moins de 20 ans, 182cm, musculature sèche, plutôt maigre. Peau hâlée, tignasse brune, cicatrices en bandeau, oeil gauche laiteux et borgne, oeil droit d'un bleu profond mais inexpressif. Piercings à l'oreille. D'autres cicatrices de part et d'autres.


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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime03.12.09 4:06

Mouvement, légers bruissements. Étrange effleurement. Frisson et courant d'air d'une chaleur fuyante. Une insistance, quelque chose qui pèse sur lui, comme une pluie de questions alourdies d'un silence. L'endormi a soupiré dans une semi-conscience. Il n'a pas vraiment encore, envie de s'éveiller, cet aura aux secrets demi-bleutée, hésitante et tachetée de gris, cette aura le berce, le pousse à la rêverie. Même s'il sait subir une inspection... inquiète.

Inspection ? L'aveugle fronce légèrement les sourcils, le brouillard ne se dissipe que lentement.
Il fait bien froid d'un coup. L'autre semble perdue dans des réflexions dérangeantes.
L'autre ?
Oh ! La chaleur est soudainement revenue. Voilà qui est mieux.

Ses bras agrippent cette forme apeurée, la rapprochant plus étroitement à lui sans se préoccuper d'éventuelles protestations. Là. C'est mieux. On est mieux.

Minute.
Protestation ?

Saisissement, il maintient fermement la captive, sa main courre, devine les pulsations affolées. Il ouvre violemment les yeux.

Hey là ? Depuis quand elle est là, elle ?

Il l'a lâché, se redressant brusquement, complètement hagard.

« ... »

Essaie vaguement de se ressaisir, l'esprit toujours embrumé :

« T'es qui ? »

Oh, pas qu'il ait tout oublié. Le nettoyeur n'est juste... pas du matin.
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Mikael

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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime03.12.09 10:20

Mikael n‘eut pas à attendre longtemps, et eut tôt fait de regretter sa décision. Car le gars semble enfin se réveiller et prend ainsi conscience de la femme allongée à ses côtés. Ses mains cessent de la retenir et parcourent son corps, presque impudiquement. En proie à la panique, la prostituée se cabre et tente vainement de le repousse. Fuir, elle aurait du fuir parce que bon sang elle n’avait pas vraiment de chances ces derniers temps, alors pourquoi aujourd’hui ça serait différent ?

Dans un grognement d’effort, elle pèse de tout son poids, les bras plaqués contre son torse. Rien à faire. Sous ce corps maigrichon se cache une musculature sèche. Il a tout pouvoir sur elle. La nausée la gagne mais soudain, il la relâche et Mikael bascule hors du matelas. L’air effaré qu’il arbore est un brin comique mais elle n’y prête aucune attention, refermant bien vite les pans de son manteau pour retrouver un semblant de dignité. La pierre est glacée, son front brûlant, et le contraste lui arrache un violent frisson de fièvre. Haletante, elle le fixe en silence, attendant la suite et prête à en démordre si ce mec ose la retoucher. Même si Mikael sait pertinemment qu’elle aura autant la force de combattre que de se relever.

De toute façon, elle n’a pas une chance contre lui.

« T'es qui ? »

La question la laisse pantoise.

Comme la majorité des femmes, Mikael est très sensible à l’humour. Un peu moins lorsque ce dernier se fait à ses dépends, ce qui a tout l’air d’être le cas en cet instant.  Mais non, il la fixe, enfin, il semble la fixer, avec une attention toute particulière. Alors quoi ? Il a déjà tout oublié ? Elle se surprend à grimacer amèrement. Espérait-elle sérieusement autre chose de sa part, parce que vraiment, dans le rôle du sauveur, on a vu mieux. Pas la gueule d’un prince, pas la gueule d’un gars bien comme il faut. Il est aussi louche que l’endroit dans lequel elle se trouve. Cette tanière d’homme qui n’a pas du croiser une fille depuis un moment. Et puis merde, elle aussi a des questions !

- Et toi ? C’est ton pieu après tout.


Le matelas lui fait de l’œil mais elle répugne à se retrouver aussi vite à ses côtés. Il ne la menace pas vraiment, presque ridicule dans cette nudité qu’il affiche sans complexe. Mikael s’oblige à contempler son visage au lieu de détailler le corps qu’elle a effleuré dans sa semi torpeur. C’est pas vraiment le temps d’apprécier les belles choses, même quand elles sont bardées de cicatrices. Oh là !

- Tu peux te rhabiller ?
, Marmonne-t-elle en cillant.

Plus tard les merci, là c’était la pause explication. Avec juste un zeste d’agressivité en moins histoire d’éviter de se retrouver tout de suite à la rue. Après tout, et sans mauvais jeu de mots, ce mec lui tend une perche. Elle cède dans un soupir.

- Je m’appelle Mikael.


Elle déteste cette sensation d’être soumise à un parfait inconnu. Oh, si ça avait été un autre, un genre de beau gars au sourire éclatant qui l’aurait emmené dans une vraie maison où elle aurait eut son propre lit et un petit déjeuner, elle aurait volontiers cédé sous son regard avec une moue charmée. Mais sa piaule pue, dans la gamelle y’a un truc qui ressemble vaguement à un pâtée de boue, et lui… Ce n’est pas qu’elle ne lui fait pas confiance. Ce n’est pas qu’elle le hait. Elle demeure juste attentive à ses réponses, à son comportement. Mikael a une dette envers cet inconnu.

Oui, malgré les apparences, la prostituée est loin d’être ingrate.
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Asphodèle

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Asphodèle

Signalement : Hûme d'un peu moins de 20 ans, 182cm, musculature sèche, plutôt maigre. Peau hâlée, tignasse brune, cicatrices en bandeau, oeil gauche laiteux et borgne, oeil droit d'un bleu profond mais inexpressif. Piercings à l'oreille. D'autres cicatrices de part et d'autres.


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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime03.12.09 20:16

C'est quoi ces vapeurs ? Une poussière émeraude qui s'élève, comme balayée. Ah, ça, c'est le désenchantement. Bah, elle espérait quelque chose ? Vraiment ? Pourquoi a-t-il soudainement le rôle de l'accusé ?

La prostrée se rebelle, toutes griffes dehors. Asphodèle s'en amuse. L'agitation, habituellement, le fatigue, mais va savoir. Pour une fois, il a réussi à récupérer. Alors forcément, il se sent plus léger.
Que ce chaton feule ? - son sourire s'élargit devant cette démonstration de pudeur un peu honteuse.
Ses épaules s'affaissent :

« AH ! C'est vrai. Tu es la chose que j'ai ramassé sur les Docks. »

Il semblerait que le garçon n'ait strictement rien écouté de la moindre récrimination et... En fait, il a carrément l'air de s'en foutre.
Il baille bruyamment, étirant son mètre quatre-vingt très nonchalamment. Provocant délibérément l'unique spectatrice. Sa bouche est pâteuse, il retournerait volontiers se coucher en fait. Mais bon, on risque de l'ennuyer. Alors tant qu'il n'a pas encore tranché sur ce qu'il devrait faire d'elle...

Le sol glacé le surprend, il jure en sautillant manquant de se jeter tête la première contre l'étagère (il a esquivé le réchaud, la chaleur le prévenant bien assez tôt), se rattrapant instinctivement -question d'habitude-, il se met à fouiller dedans.
Il ne cesse de se balancer sur ses pieds, histoire d'éviter au mieux le froid mordant, et dans sa recherche, sa main finit par rencontrer un petit paquet.
Ah ! Victoire !
Puis, tâtonnant jusqu'à localiser l'évier vers lequel sa main plonge, il récupère un semblant de tasse qu'il rince sommairement avant de la remplir et de boire à grosse goulée.

Chargé, il rejoint en un saut le réconfort du matelas, se rattrapant au mur, pour se rassoir et entreprend d'ouvrir son acquisition comme si l'autre n'avait jamais existé.

« Assis-toi, dit-il en désignant dans le vague le tabouret qu'il sait être dans le coin.
Et sers-toi un truc. C'est chiant de bouffer devant quelqu'un qui bave. »

Sans lui laisser le temps répondre, il lui envoie une partie du paquet délesté de la moitié de son contenu. Ce sont des gâteaux secs qu'Ica lui avait filé (de plutôt bonne qualité, considérant l'aisance des Bienheureux de parents du petit garçon).

« Il reste un truc dans la gamelle aussi. C'est pas fameux mais ça s'mange. »

« Et donc, continue-t-il la bouche pleine, tu f'sais quoi là-bas, à part chercher la mort ? »

Pas qu'il soit réellement intéressé -ou qu'il ne s'en doute pas-, mais ça lui permettra de réfléchir à ce qu'il fera après.
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Mikael

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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime03.12.09 21:08

La chose ? La chose ?

Mikael sent la moutarde lui monter au nez.  Non mais il s’est pas regardé ?! Comment ose-t-il lui porter un jugement alors que finalement, il ne vaut guère mieux, noir de crasse et maigre comme un clou. Que croit-il donc faire ? Un numéro de charmes spécial jeunes filles en fleur paumées de la vie ? Pas la gueule d’un prince charmant ça non, et ça risque pas de s’arranger si elle succombe à l’envie brutale de lui faire embrasser le tabouret. Cependant, le sol est trop froid et elle l’attrape en grommelant, fusillant du regard la silhouette, toujours dénudé, de ce gamin présomptueux.

- Si ça t’emmerdait tellement de me ramener dans ta cave, fallait me laisser aux docks.


Il a choisit de se coltiner une putain, et ben maintenant il assume. L’invitation à becqueter ne tombant pas dans l’oreille d’une sourde, elle engloutit rapidement les gâteaux secs, manquant de s’étouffer, avant de s’occuper de la gamelle abandonnée. Un repas froid, ça fait plus de mal que de bien, lui a souvent répété sa mère, et c‘est avec une certaine délicatesse qu‘elle remet le tout sur le réchaud. Autant festoyer dignement vu qu’elle ignorait encore à quelle heure de quel jour se présenterait une nouvelle pitance. La colère supplantant la douleur admirablement bien, elle pu retourner à son tabouret sans vaciller, secouant au passage son manteau plein de miettes. Et qu’il vienne se plaindre qu’elle en foutait partout en plus de ça.

- Je faisais le tapin.

C’était clair, c’était net et il n’y avait absolument aucune honte derrière cette phrase presque anodine. Une fille comme elle ne traînait pas la nuit dans ce genre d’endroit pour seulement apprécier le beau clair de lune. L’odeur un peu âcre de la nourriture mainte fois réchauffée emplie l’air et elle retourne à son assiette d’un air avide. C‘est tout simplement dégueulasse mais elle serre les dents et avale le tout presque sans respirer. 5 minutes plus tard, et sa faim légèrement apaisée, elle avise la bassine et le torchon.

- Je peux faire un brin de toilette avant de me tirer d’ici ?


En vérité, ce n’est pas une question. Que ce mec vive comme un porc, grand bien lui chante, mais elle ne supporte déjà plus la saleté qui la recouvre. Aveugle ou non, il est hors de question de se dévêtir devant lui. Mikael n'a pas d'autre choix: elle devra se contenter du visage. Une mauvaise surprise l'attend: la cave ne dispose pas de l'eau chaude, et elle a un petit cri surprit lorsque le jet glacé frappe sa main. Sans plus tarder, elle remplit la bassine avant de la poser sur le réchaud, attrapant au passage le torchon pour se protéger les mains. Pas besoin que l‘eau soit très chaude, et autant éviter que le mec perde patience. Les volutes effleurent à peine la surface trouble de l’eau qu’elle retire la bassine, la posant au sol. Le torchon n’aide presque pas mais le geste est si rapide qu’elle sent à peine la brûlure.

De ses doigts, Mikael effleure prudemment la blessure sur sa tempe, et ne peut retenir une grimace de douleur. Le sang coagulé a disparu, signe que le goujat juste derrière a au moins prit la peine de s’occuper de sa plaie avant de s’endormir. C’est tout à son honneur, à part s‘il s‘en est occupé avec le torchon qui gît sur le sol, irrécupérable. Ce qui est malheureusement fort probable. Elle n’a plus qu’à prier pour éviter l’infection.

Son visage rafraîchit, elle s ‘occupe de ses cheveux, essayant de leur faire retrouver leur propreté, avant d’aller jeter l’eau dans l’évier. Un coup de crayon noir, un petit coup d’œil dans son miroir de poche fêlé, et la voilà déjà prête à retourner à la rue. Mikael n’est pas dans sa meilleure forme mais au moins son ventre ne grogne plus et elle a perdu son teint maladive. Elle pourra tenir, disons, deux jours dans ces conditions. C’est mieux que rien.

Merci qui ?

Son regard revient sur le garçon, et s’adoucit légèrement.

- C’est gentil… de m’avoir aidé.


Gratuitement en plus, quelle âme charitable.
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Asphodèle

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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime04.12.09 2:28

L'affamée crache et avale tout en même temps. Elle serait morte à présent, il n'y avait aucun doute. S'il n'avait pas croisé sa route, elle ne serait plus qu'un souvenir, plus qu'un vague murmure arraché à la rue. C'était ça le 'cadeau' ? Où est l'éclat ? Celui qu'il a perçu un peu plus tôt ? Disparu sous l'élan d'agressivité que tu as toi-même provoqué, Asphodèle.
Bien calme, bien sage. C'est étrange. Tu n'es pas dans ton état normal, n'est-ce pas ? Les discussions avec Elle te manque. C'était dans ces moments là, où la solitude prédatrice venait à bout de vos deux fiertés, que vous aimiez vous retrouver. Simplement discuter. Toi, tu évoquais ce que tu avais perçu, les bizarreries devinées dans la journée. Tu apprenais à reconnaître les siennes, à les prévenir. Et elle aussi, peu à peu se livrait. Les histoires des filles, des histoires de morts. Avant elle, tu n'avais jamais connu aucun vampire, même le vieux ne savait rien sur eux. De vagues rumeurs. C'était d'abord cette curiosité qui t'avait attirée, et puis... cette odeur familière, cette odeur un peu revancharde, beaucoup malmenée. Cette persistance à exister, à continuer à se moquer. A singer la réalité tout en l'éprouvant. Après le vieux, elle avait été ta première amie réelle, et tu attendais tard qu'elle ait 'terminé' juste pour discuter. Parler de tes doutes, des errances. En taire beaucoup, mais les partager en silence.

C'est dans un moment pareil qu'il l'aurait retrouvé.

La bienheureuse vaque à ses priorités, comme affirmant son passage en son antre insalubre. Lui, se contente d'observer ses lueurs qui ne cessent de changer de couleurs. Il tend la main, se souvenant d'avoir lâché son sac non loin. Il lui faudra bien cinq minutes avant de le récupérer. Il en déniche une clope, une allumette qu'il craque, éclairant fugacement sa mine pensive. Le balayeur lâche tranquillement une bouffée.

C'est pas une mauvaise chose, qu'elle fasse face. Il lui aurait probablement demandé de dégager si l'idée lui avait effleuré... de mentir. Elle veut vivre. Vivre à tout prix. Ils ont ce désir en commun.
Elle le remercie ?

« J'y ais pensé..., dit-il après un long silence, de te laisser, j'veux dire.
En fait c'était ma première intention : pas m'en mêler. Faut croire que les morts savent se montrer persuasif . »
Il lâcha cette dernière phrase dans un murmure étouffé, la mine soudainement plus assombrie.

Non, ne te leurres pas, darling. Je ne suis pas quelqu'un de gentil. Ni habitué aux largesses, ni aux actes sans prix. Ne t'avise pas de baisser ta garde ou d'en attendre d'avantage. Même une seconde.

« Tu tiendras pas une heure. Tu seras morte dans deux jours. Alors pose-toi. Un cadavre, ça vaut rien, ça te rembourse jamais ce qu'il te doit. »

Il lève la main, prévenant toute réplique :

« Pour te traîner ici, on s'est pris une voiture, pas besoin de préciser le reste, elle n'est pas idiote.
T'es pas du coin, pas vrai ? -il connait déjà la réponse-
Les putes d'ici, savent ce qu'il vaut mieux éviter. Faut être un peu idiote pour s'y risquer. »

Et si tu lui donnais juste un signe, une preuve que tu n'es pas si éloigné de l'humenité ?

« … Asphodèle. On m'appelle comme ça ici. »
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Mikael

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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime07.12.09 16:38

L’odeur de la cigarette lui fait froncer le nez tandis qu’elle l’écoute attentivement.  Mikael n’ignore pas qu’elle a eut de la chance pour le coup, et n’en veut certainement pas à ce gars qui se refuse encore à dire son nom. Elle n’est pas du genre égoïste, mais si elle avait eu à faire face à ce genre de situation, elle aurait déguerpie. Oui, tout simplement. En essayant sans doute de se trouver de vagues excuses, parce qu’elle n’a ni toit ni argent. Ni la capacité nécessaire pour aider quelque d’autre. Elle essaye de survivre et c’est déjà assez compliqué comme ça pour ne pas rajouter sur son dos le pois d’un corps à l’agonie. Mais pourtant ce mec l’a fait, et tout ce qu’il peut dire à présent n’y changera rien. Elle a une dette envers lui.  

« Tu tiendras pas une heure. Tu seras morte dans deux jours. Alors pose-toi. Un cadavre, ça vaut rien, ça te rembourse jamais ce qu'il te doit. »

Elle sourit, et ne répond rien, pas besoin. Quelque part oui, elle s’en doutait, que cette dette ne serait pas seulement affective. Elle va devoir se trouver des passes dans les quartiers chics pour lui rembourser ce voyage en voiture, mais soit, elle le fera. Mikael n’a qu’une parole. Obéissante, elle se tourne en direction du tabouret qui traîne pas loin, comme tout le reste, et s’y installe avec un soupir de contentement.

- Non je suis pas d’ici… j’ai débarqué en dirigeable, y’a déjà un moment.


S’il laisse traîner ses oreilles comme elle le suppose, il doit déjà savoir de quel dirigeable elle cause. Parce qu’une prostituée peut décemment pas se payer une place dans ce genre d’engin, et le seul bien qu’elle ait volé se trouve à cet instant sur ses frêles épaules. Qu'importe qu'une pute se tire tant qu'elle avait pas trop de succès et qu'elle pouvait facilement être remplacée. Néanmoins, Felipe n'offrait aucune porte de sortie, et surtout pas avec l'argent planqué dans sa cassette.  Mikael n’avait voulu courir aucun risque.

- … Est-ce que tu pourrais me fournir deux ou trois filons ? Peut-être... juste un plan de la ville…


Il ne va pas s’embarrasser d’une prostituée et Mikael suppose bêtement qu’il n’a rien de concret à lui proposer. Pas d’aide en tout cas. Mais s’il connaît cette ville, alors peut-être connaît-il les putes. Peut-être même qu’il connaît un genre d’endroit assez discret où elles se retrouvent pour tapiner à domicile. Et peut-être même… Mais ces peut-être lui donne déjà le vertige. Ça serait trop beau, enfin, dans la mesure du possible.  C’est alors qu’il se présente, et ses yeux se relèvent, contemplent le visage abîmé de ce garçon qui fume d’un air désinvolte, toujours nu. C’est un tableau étrange, qui pourrait réveiller une bête enfermée dans son ventre si elle n’était pas occupée à trouver une solution. Cependant, elle ne cille pas.  Y’a quelque chose de magnétique dans sa posture, quelque chose qui semble murmurer qu’il va gérer le truc encore un moment, parce qu’il a que ça à foutre. A-t-il seulement conscience de l’humenité de Mikael ou ceci n’est rien d’autre qu’une porte de sortie provisoire pour autre chose ? Histoire de t’occuper un peu mon grand. Histoire de te sortir de ton quotidien qui doit pas être joli joli.

- Asphodèle…


Les syllabes roulent sur sa langue et elle se trouve stupide.

- … tu… tu faisais quoi là bas toi ?


Mikael se doute qu’il n’y aura pas de réponse. Ou juste un « T’occupe » agacé. Même pas. De la lassitude, un sourire ? Un regard. Pas vraiment de réponse parce que ça ne la regarde pas et qu’il n’est pas du genre à se livrer, vrai ? Bon sang, elle n’a pas mieux à faire que de tenter de cerner ce gars, franchement.
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Asphodèle

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Signalement : Hûme d'un peu moins de 20 ans, 182cm, musculature sèche, plutôt maigre. Peau hâlée, tignasse brune, cicatrices en bandeau, oeil gauche laiteux et borgne, oeil droit d'un bleu profond mais inexpressif. Piercings à l'oreille. D'autres cicatrices de part et d'autres.


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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime07.12.09 18:35

« Je vois. »

Pour prendre un dirigeable sans se payer le voyage : faut être sacrément inconscient ou totalement désespéré. De ce que connaissait Asphodèle, ces engins ne plaisantaient pas avec un éventuel surpoids, alors des clandestins ? Risquaient bien de se faire balancer par dessus bords selon le capt'ain en charge. Cette fille avait eu du pot, quelque part. Encore plus avec les bruits bizarres qui couraient sur O'Hara. En venir à prendre ce risque ? C'était quoi le grand méchant loup dans l'histoire ?

D'autant que tu t'es mouillé jusqu'au bout, dans c'coup, Asphodèle.

Il tire encore une latte, expulsant des nuées odorantes empestant le tabac.

« ...Mouais. »

Ça des plans, il en connaissait quelques-uns. Pas forcément des meilleurs, mais à force de traîner dans l'coin, on finissait par se tisser un réseau des misérables.

C'est assez étrange de l'entendre prononcer son « nom », il semble la fixer un moment, partagé entre contemplation et amusement de ce qu'il provoque. Cette hésitation, cette perplexité mêlée de curiosité. C'est pas comme ceux qui le dévisagent pris de pitié, ou encore ceux qui n'ont qu'une envie : l'frapper. Elle a cette manière d'attendre quelque chose, un petit rien, n'importe quoi... Comme un minuscule rayon de soleil dans cet orageuse vie de merde, qui lui confirmerait qu'elle a raison de rêver. Parce qu'un court moment, cette fugace intensité, aura fait naître une myriade de couleurs s'élevant au ciel, comme un pont éphémère vers un bonheur possible. Un chemin à suivre pour le rendre réel.

Non, il n'a pas envie d'être sardonique, ni vraiment moqueur. Même si ce masque reste figé sur ses traits. Elle a sa manière à elle de croire, malgré la grisaille qui l'enveloppe.

Un silence. Il répondra très honnêtement.

« Je chassais. »

En changeant de sujet tout aussi brutal.

« J'connais un coin... »

Même s'il n'en aime pas vraiment l'idée. Il est pas samaritain, il est pas richard, il est pas non plus juge. Il peut pas grand chose d'autre, et c'est déjà bizarre qu'il en fasse autant. Foutue oracle. Foutue Elle qu'il ne veut pas revoir.

« … C'est pas l'grand luxe, mais dans ton domaine, t'y s'ras protégée. Et la patronne est du genre à se prendre d'affection pour les cas désespérés. »

Long silence. Il esquisse un sourire à cette pensée.

« T'y s'ras en sécurité, l'temps d'te retaper, et au moins ch'uis sûr que tu te barreras pas d'là avant de m'avoir réglé - le sourire s'élargit. Elle est réglo, tant que tu fourres pas trop ton nez où ça pue les emmerdes. Du genre de celles qui t'ont amenées ici. »

Il se reprend très vite.

Eh là ? Ça ne te regarde pas de toute manière. T'as pas à t'inquiéter d'ça, non ? La maquerelle est assez costaude pour régler ce genre de problème.

« Dors. J't'y mènerai d'main. Quand tu s'ras plus en état de marcher,- car prendre une autre voiture était hors de question. »

La clope s'est bien vite consumée. L'adolescent s'est relevé, cherchant à tâtons son étagère, pour en sortir ses guenilles dont il s'apprête à se parer.

« J'vais ach'ter deux, trois trucs. T'as b'soin d'quoi ? »

Il va sans dire, que ce ne sera pas gratuit.
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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime11.12.09 15:03

Il se fout d’elle, gentiment. Chasser, et puis quoi encore ? Chasser les rats ? Il veut sans doute pas lui raconter sa vie, ni les raisons qui l’ont poussé à se ramener aux docks en pleine nuit. C’était un coup de chance pour elle, point final. Elle passe à autre chose, surtout quand Asphodèle lui offre une porte de sortie dans tout ce merdier. Il connaît un coin. Il n’a pas besoin de s’expliquer qu’elle a déjà comprit de quel genre de coin il cause, mais cela lui suffit. Là bas, elle aura du boulot chaque nuit, et même si son patron - non pardon, la patronne donc - en prendra une bonne part, cela fera des pièces dans les poches de son manteau. Peut-être même qu’elle pourra s’en débarrasser, pour quelque chose d’un peu plus chaud, d’un peu plus élégant. Et faire définitivement une croix sur Felipe.

Elle le regarde avec de grands yeux émerveillés. Mikael n’est plus qu’une pauvre gamine accrochée au bras de ce type. Il a une solution pour elle. Peu importe que la maquerelle refuse finalement de l’introduire dans sa maison, c’est une solution. C’est déjà mieux que sa situation d’il y a à peine quelques heures. C’est déjà mieux que tout. Parce que cette femme se prend d’affection pour les cas désespérés. Dans cette ville, à cette minute, Mikael est en tête de liste.

- Je…je…

Elle bredouille, ébahie par une telle chance.

- Je te rembourserais tout. Je te le jure… Et… et même plus.


Elle sourit, mais lui ne peut pas le voir. Lui, aussi misérable qu’elle. A cet instant, elle l’adore, pour tout ce qu’il lui offre, même si c’est précaire. Même si c’est pas sûr du tout. Elle l’adore. Sans doute ne devrait-elle pas.

Non... rien de rien...

Ses épaules tremblent, et elle essuie ses joues d’un geste rapide de la main. Le silence se déchire finalement quelques instants plus tard et elle hoche la tête, attaquant ses lèvres du bout des dents. Elle est nerveuse, et voudrait sans doute déjà y être. Respirer le parfum suave des femmes, se maquiller en leur compagnie. Être de nouveau une pute perdue dans la masse de toutes ces filles qui rient trop fort. Ses semblables.

- Demain… d’accord…

Il s’apprête à sortir, et elle le suit du regard, croisant ses mains entre ses cuisses en essayant de ne pas tanguer sur ce tabouret. Mais déjà l'impulsion première la chavire, et cette envie brutale, inexpliquée, remonte en elle pour un envol. Elle se lève, se rapproche tandis qu'il examine ses guenilles, et déjà ses bras enlacent ce corps sec de misère amère.

Qu’importe qu’il la chasse, qu’il l’engueule. Ce qu’elle s’en fout.

Juste quelques secondes, pour ne pas plus le déranger. Mais ses mains se crispent sur son torse, redessinant du bout des doigts le tracé des cicatrices qui le parcourent. Son nez s’écrase contre la peau chaude de sa nuque, inspire longuement son odeur. Elle en oublie sa nudité, l'odeur de la clope sur son corps, sa nonchalance, ce sourire de voyou. Il peut jouer le jeu de celui qui a bien d'autres choses en tête. Il peut faire, presque, tout ce qu'il veut.

Quelques petites secondes, pas même une minute entière et déjà elle recule, les joues cramoisies.

Non, elle ne regrette rien...


Et revient sur ce tabouret bancal, les joues brulantes. Elle caresse du regard les cicatrices qu’elle a deviné au toucher, et son excuse lui revient en tête. La chasse. Si c’est la vérité, alors le genre de gibier qu’il traque doit posséder de sacrées griffes. Il n’y a pas de T-rex à Secaria, pas à sa connaissance en tout cas. Est-ce qu’il risque sa vie chaque jour pour quelques sous ? Il ne mérite pas de vivre ici, planqué comme un animal dans cette pièce insalubre. Mikael s’inquiète déjà pour lui.

Besoin d'autre chose peut-être ?

- Je... rien, merci. Enfin…


La douleur se fait déjà plus sourde, comme si elle hésitait à les déranger.

- De la
- vraie - nourriture… ?

Revenir à ce qu'ils sont vraiment, deux pathétiques anonymes. Oh vraiment ?
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- Rayon X-tra lucide - Charbre Carnivore.

Asphodèle

Signalement : Hûme d'un peu moins de 20 ans, 182cm, musculature sèche, plutôt maigre. Peau hâlée, tignasse brune, cicatrices en bandeau, oeil gauche laiteux et borgne, oeil droit d'un bleu profond mais inexpressif. Piercings à l'oreille. D'autres cicatrices de part et d'autres.


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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime18.12.09 13:11

Il a murmuré un vague : « Je sais. » à l’écoute de sa promesse. Haussant ostensiblement les épaules. Il sait ouais. Elle suinte l’honnêteté, la candeur. C’est vraiment bizarre pour une prostituée. Ce doit même être l’horreur pour ceux qui oseraient… - à elle -, s’attacher.

Elle le surprend.

Une rosée de rouge et de blanc mélangé. Pureté se mêlant à une soudaine jovialité, teintée de passion… Un soupçon d’émeraude. L’espoir scintille dans son reflet. Et la chaleur s’est réfugiée sur son dos, comme couvrant ses trop nombreuses plaies.
Il y a aussi… Aussi… une étrange nuance violacée. Diffuse. Discrète. Bien vite chassée.

C’est une première. Une sensation nouvelle que l’adolescent est bien en mal d’analyser. Dans son approche fulgurante, elle l’a comme ‘paralysé’, il n’a pu que subir cette ascension d’émotions contradictoires… à contre cœur. Et elle s’est bien vite enfuie… cette nouvelle douleur.

Il n’émet aucun autre commentaire. Regrette-t-il l’étreinte ? Ou ce frisson qui le parcoure ?

Reprends-toi. Reprends-toi. Ça devient dangereux tout ça. Dangereux pour toi.
Non vraiment, ça ne te ressemble pas. Agir en considération … Avec attention ? Qu’est ce que tu fous Asphodèle ? Tu te mettrais à croire les délires d’une malade qui voulait juste t’amadouer ? Après tout, c’était leur destin que tu tenais. Il te suffisait pour cela de balancer quelques trucs aux oreilles adéquates… Et la menace ? Quelle menace ? Qu’est ce que tu te foutais de la menace ! Prêt à l’éradiquer toi-même.
Ouais, ça ne te ressemble pas. Et ça va t’attirer des ennuis.

Sa mâchoire se serre, ses poings se crispent. Il s’est rapidement habillé en silence.

‘Regarde’-la. Elle est si fragile. Si faible. Elle te claquerait entre les doigts.

Comme le vieux.
T’aimes tant qu’ça, qu’on t’arrache les tripes, mon garçon ?

Il n’y a que seule chose que tu as le droit...
de posséder.
Et pour qui Elle se prend ? Pour qui Elles se prennent ?

BON SANG !
C’est la façon dont tu vas crever.
C’est à toi de ‘voir’. à toi de choisir. De concevoir. De détruire.

Tu la hais déjà.

« … Refais jamais ça. »

Tu y es familier, hin ? Aux contacts, aux effleurements. Aux susurrement de deux peaux suintantes de frottement. Au va et vient de corps rodés. Qu’une pute. Elle connaît pas d’autre moyen. Tu la détestes déjà.
Si elle s’était juste approchée de toi à ce moment-là, tu lui aurais envoyé une claque qui l’aurait balancé sur ton répugnant matelas. Tu l’aurais basculé, et tu lui aurais vraiment fait peur.
A défaut, c’est toi qui avance, agrippant ses hardes, la placardant contre-ton torse.

« J’paierai pas pour quelqu’un comme toi. »

Pour la rejeter brutalement. Elle sombre déjà, exactement comme tu le voulais. Tu n’as plus qu’un pas à faire, menaçant et mauvais.


Mais le balayeur se retourne, s’engouffre dans l’ouverture et claque violemment la porte derrière lui.



Il ne reviendra que tard, chargé de nourritures déjà cuisinées. Petit restau du coin avec lequel parfois, il négociait. La bouffe est froide. Il l’aura déposé sur la table, sans répondre à la moindre de ses injonctions. Ne permettant aucune autre interaction. Fermé et glacé, comme l’est une lame acérée.

« Je reviens à l’aube. »

C’est la seule information que tu laisseras filtré. Encore trop furieux pour balancer quoi que ce soit d’autre. Prêt à passer tes nerfs sur le moindre abruti qui se présenterait. Le bâton en main. Si tu croises du non-humain cette nuit… Il va en bouffer.
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MessageSujet: Re: Nocturale - Mansarde d'Asphodèle   Nocturale - Mansarde d'Asphodèle I_icon_minitime26.12.09 16:04

Libre, oui, de tout détruire. Et elle, d’avoir peur. Il s’avance, la saisit brusquement pour la ramener contre ce corps qu’elle cherche à éviter, soudain consciente de son erreur. Plus qu’un conseil, c’est une menace qu’il susurre du bout des lèvres, lui prouvant sans efforts qu’elle n’est rien face à lui. Il ne possède rien, ni sa vie, ni son avenir, mais Mikael est sous son contrôle. Peut-être, bientôt, sous lui. Sous l’homme.

Et quand ses mains agrippent les poignets du garçon, elle prend conscience sa force, dissimulée sous la sècheresse de la pauvreté. Elle ne peut rien contre lui. Elle a beau se cabrer, feuler, animal déroutant qui oublie l’envie et la passion pour mieux le haïr, le craindre avec une force nouvelle, elle ne peut rien, non. Il la domine. Un homme, qui prend et déchire tout, déchire les couleurs au fond de son âme. Comme un loup qui souffle, et souffle encore sur sa maison. Ses ongles abîmés s’enfoncent dans sa peau, pas assez profondément pour en faire jaillir le sang, et elle, l’herbe folle, se plie de nouveau dans tout les sens, s’excusant, oui, suppliant sans cesse, demandant pardon, mille fois pardon.

C’est une idiote qui ne regrette pas encore, mais ne recommencera plus. Mikael se montre parfois d’une docilité affligeante, crachant sur l’espoir qui l’étreint quand même un peu, parce que peut-être… il n’osera sans doute pas…

« J’paierai pas pour quelqu’un comme toi. »

Dans ses yeux, la douleur. Blessure profonde, un coup de couteau dans le ventre. Pas au cœur, pardi, ça ne s’atteint pas ces choses là. Plus aussi facilement qu’autrefois. Mais bon sang, ce qu’elle a mal de ces mots là, qui se répercutent encore et encore dans sa tête. Sur que non, il n’en en veut pas. Il a craché sur ce corps étendu près de lui, demeurant nu, sans complexe, sans envie parce qu’elle n’était pas humaine, moins qu’un animal à ses yeux. Juste une gêne qui bientôt trouvera le moyen de le rembourser. Et ce gars est un tel connard qu’elle suffoque. Il avait besoin de lui dire ça ? De lui sortir ce genre de choses alors que finalement, ils sont semblables, peut-être pas vraiment mais au moins un peu. Allez, pauvre con, t’es dans le même état.

Qu’est-ce que tu cherches à prouver ? A t’acharner, loup, sur ma pauvre maison.

- Ca tombe bien… moi non plus…

Ca fleure bon la bravoure bon marché. Même si ça sert à rien, elle a déjà perdu. Et lui, il sait, il la relâche. Il s‘en va. Ce con là, il peut claquer la porte derrière lui. Mansarde de merde, mais maison quand même quand autour d’elle ne reste que de la paille. Bingo, grand con, ton jeu a fonctionné jusqu’au bout, elle n’a plus de questions à te poser. Elle n’a plus rien. Mikael est livrée là, abattue au sol, près du tabouret qu’elle a renversé en reculant. L’humidité du dallage lui arrache un frisson mais elle ne sent pas prête à retourner sur le matelas, à se planquer dans son odeur. Y'a plus assez de place en elle pour le syndrome de Stockholm.

Pas la gueule d’un prince, une grande gueule quand même, suffisamment pour causer des dommages sérieux. Des dommages collatéraux.

Mais quand il reviendra, il la trouvera là. Et quand il partira, elle sera toujours là. Concrètement, elle ne peut pas s'enfuir. Inconsciemment, elle ne veut pas. Cette grand gueule a pensé à - lui -  ramener de la bouffe. Cette grande gueule a traîné une oreille de son côté avant de péter un plomb parce que l’étreinte… Ça appartient à un livre dont elle a arraché les pages. Et ses doigts fouillent la gamelle, ramènent à sa bouche des morceaux de viande tiède. Petite fée d’intérieur, elle a gardé une part assez conséquente pour l’imbécile qui reviendra à l’aube, tout près du poêle, prêt à être réchauffé, dans une assiette qu’elle vient tout juste de nettoyer. Elle a secoué la couverture moisie, tapoté le matelas sans grande conviction avant de se rallonger, les yeux à moitié fermés. Dans le noir, enfermée dans sa propre tête, elle reprend avec délicatesse son livre d’image et réécrit l’histoire. En se berçant ; et l’attendant.


=> Vers la jungle primaire.
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