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 Caleb Mancuso

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Caleb Mancuso

- Attachiant de service - Punching-ball adoré!

Caleb Mancuso

Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


Caleb Mancuso Vide
MessageSujet: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime04.10.08 18:05

I. Identité:

Nom : Mancuso

Prénom : Caleb

Surnom :
Ses employés l'appellent Patron, ou Boss - il adore ça. Sinon, tout dépend de ce que vous voulez obtenir de lui: Monsieur Mancuso reste le top du top, Mancuso tout court est toléré. L'appeler Caleb sans qu'il vous y invite vous fera directement reconduire à la porte. L'appeler mec, mon pote, Traîne-la-patte etc... vous vaudra une exclusion définitive de son carnet d'adresse. L'appeler mon mignon, mon chou ou autre si vous êtes un homme sera sanctionné au minimum d'un coup de poing dans la gueule.

Sexe : Masculin

Age : 32 ans

Race : Hume Evolus

Idéologie :
La sienne; dans l'absolu, plutôt celle des Balayeurs que celle de la Lune Rouge, mais les nuances dépendent de la somme qu'on lui offre.

Métier :
Officiellement, gérant du Downward Bar. En réalité, il est en plus trafiquant d'armes à l'échelle planétaire, et vendeur d'informations sur le monde de l'occulte - pour cela, à Secaria, il est la référence.


II. Conscience du monde et Magie:

Conscience : Initié (mais il se fait passer pour un simple Eveillé)
Source : Lever le voile
Technique : Techie; son implant est situé dans la paroi interne de son coeur et utilise l'innervation de l'organe pour se procurer l'énergie nécessaire à son fonctionnement
Spécialisation : Une sorte de projection astrale : il peut générer un double de lui-même sur trois niveaux de puissance.

Stade un: Le double n'est guère qu'une forme diffuse qui reproduit vaguement une silhouette hume, un peu comme l'air qui ondule au dessus du macadam sous l'effet de la chaleur: vous ne pouvez pas le rater s'il se trouve en face de vous, mais il peut vous échapper si vous ne faites que l'apercevoir du coin de l'oeil. Il fait la taille de Caleb, dispose de sa stature et de sa force. Il est cependant beaucoup plus rapide, car il se déplace à la vitesse de l'esprit. Le Techie s'en sert essentiellement pour faire de la télékinésie, mais il peut aussi jouer sur sa consistance pour le laisser traverser un mur, ou au contraire s'en faire un gilet pare-balle (pour ce dernier point, il en est encore à s'entraîner).
Inconvénients: Le reflet n'a aucune sensation: c'est pratique pour encaisser les coups de couteaux à la place de l'original, mais ce dernier est obligé de l'avoir en visuel pour pouvoir le guider.

Stade deux: Le double se matérialise pour devenir une parfaite reproduction de Caleb en cet instant précis, au point que si le Techie a un hématome ou une tâche sur ses vêtements on les retrouvera sur le reflet. Contrairement au premier stade, il ne peut pas bouger, son tonus musculaire est à peine suffisant pour le maintenir debout. Il dispose par contre de ses cinq sens.
Inconvénients: La force mentale à déployer est déjà plus importante que pour le premier palier, mais cette forme est surtout plus difficile à gérer parce que sa perception entre en conflit avec celle de Caleb: il voit en même temps à travers ses propres yeux et à travers ceux de son reflet. Il n'a pas trouvé d'autre moyen pour gérer cette avalanche d'informations que de mettre ses propres sens de côté, notamment en fermant les paupières et en se bouchant les oreilles, ce qui le rend évidemment vulnérable. On ajoutera que si son double est blessé, Caleb ressentira pleinement la douleur tant qu'il maintiendra son reflet en place.

Stade trois: Les deux premiers stades se confondent pour former un double parfait de Caleb: il se déplace, parle, mange, boit, fume, et dispose de ses cinq sens, le tout avec une acuité identique à celle de l'originale. Même d'un point de vue aura, il est quasiment impossible de faire la différence.
Inconvénients: Semblables à ceux du stade deux mais en dix fois pire: l'avalanche de sensations est toujours aussi difficile à gérer, et la concentration nécessaire à l'animation de ce clone est tout simplement phénoménale. Caleb n'a encore jamais été agressé sous cette forme, mais vu la violence de ce qu'il éprouve lorsque l'on s'en prend à son reflet en stade deux, il n'est pas pressé d'expérimenter la chose à ce niveau de puissance.

NB: Caleb est extrêmement discret quant à son pouvoir, qu'il utilise surtout en stade un. Pratiquement personne ne sait qu'il est un Initié, encore moins un Techie (son implant est trop bien caché). Pour l'immense majorité des gens qu'il côtoie, il est un simple Eveillé.


III. Descriptions:

Description physique :
Bel homme. Caleb Mancuso est bel homme, et il le sait pertinemment; dans une autre vie, il aurait sans doute pu devenir comédien, ou mannequin - de ceux qui font des publicités pour des parfums, par exemple... Bien qu'il soit un peu petit pour ce type de carrière, ce qu'il n'accepte que très moyennement. Mais bon, les mannequins sont tous des tarlouzes, c'est bien connus, donc c'est pas si grave.
Pour comprendre l'apparence actuelle de Caleb, il faut savoir qu'il souffre d'une malformation cardiaque congénitale, une affection tout à fait viable mais qui a perturbé toute sa vie: il n'a pas pu faire de sport étant jeune, et le défaut général d'oxygénation lié à sa maladie a nui à sa croissance, ce qu'il fait qu'il a très longtemps dû faire avec un corps format crevette, petit et très maigre - de ce point de vue, il a même de la chance d'avoir pu atteindre le mètre soixante-douze; une telle taille laisse présager qu'il aurait pu être beaucoup plus grand, bien au-dessus de la moyenne, ce qui explique sa frustration actuelle.
Opéré il y a près de six ans, Caleb a récupéré un coeur normal, tout à fait fonctionnel. Il était trop tard pour contrebalancer son défaut de croissance, mais pas pour rebâtir sa musculature, et aujourd'hui il fait du sport de manière quasi-obsessionnelle: c'est le genre à faire quarante pompes (en râlant) tous les matins pour ensuite aller évaluer la grosseur de ses biceps devant la glace. Autant dire qu'il est devenu plutôt costaud, et qu'il n'en est pas peu fier - sans compter que dans son métier, en imposer un peu par la largeur de ses épaules est un plus appréciable.
Vous ne le verrez cependant jamais dans une tenue susceptible de mettre ses progrès en valeur en laissant apparaître ses bras ou son torse, bien au contraire: Caleb s'habille toujours avec le plus grand soin, de costumes deux ou trois pièces taillés sur mesure, de chaussures sorties des grandes cordonneries de Soveyur. Impossible de dire combien il possède de montres, de cravates, de chapeaux type Borzalino... Même ses cigarettes sont importées et particulièrement onéreuses. Il n'est jamais original, mais il est toujours chic, et il veut que cela se voit (c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il s'arrange pour dissimuler le fait qu'il boîte un peu à droite).
Dans la même optique, il coiffe toujours ses cheveux châtains légèrement ondulés avec beaucoup de soin (en ce moment il a un faible pour l'effet faussement décoiffé). Ajoutons à cela ses yeux noisettes naturellement charmeurs, le sourire affable quoique légèrement dédaigneux qui semble affiché sur ses lèvres en permanence, ses traits bien dessinés, son menton rasé de près, sa voix douce et posée... Il n'y a rien d'étonnant à ce que l'individu féminin moyen le trouve tout à fait attrayant - pour ne pas dire franchement sexy. Dommage que le comportement ne suive pas.


Description morale :
Si l'on pose la question à ceux qui l'ont côtoyé de façon durable, le terme qui revient le plus souvent est "petit con". C'est plutôt bien résumé.
Caleb est l'archétype de celui qui a dû compenser sa faiblesse physique par un caractère tranché: il est orgueilleux, railleur et susceptible. Rancunier, même, au point qu'il a donné un nom à sa manière de se venger: la stratégie de la peau de banane. A l'entendre, il n'a pas de sang sur les mains, il n'a jamais tué qui que ce soit. C'est sans doute vrai: tous ses opposants, tous ceux qui lui ont manqués de respect sont bien morts, mais toujours dans des circonstances tout à fait accidentelles. Des freins qui lâchent, un cheval qui s'emballe, une guerre des gangs mal située, un tonneau de Gerety trop susceptible... De dramatiques concours de circonstances. Des peaux de bananes qui traînaient par là.
Caleb n'est pourtant pas un mauvais bougre, il ne commandite pas d'assassinat par plaisir. C'est simplement qu'il a ses propres valeurs et principes, et que dans certaines circonstances ceux-ci s'accommodent parfaitement d'un meurtre - surtout quand il s'agit de conflits professionnels: il n'est pas devenu l'un des plus grands vendeurs d'armes de la planète en faisant preuve de tact et de compréhension. Il est précis, calculateur. Pas cultivé pour un sou, mais doué d'une certaine intelligence pratique, et surtout doté d'un sens des affaires qui relève presque du rough: c'est un baratineur de premier ordre, le commerçant par excellence, ce qui explique sans doute ses bons rapports avec les Rhazals. Comme eux, il devine ce que vous cherchez, la manière dont il pourra vous le faire acheter, le prix que vous êtes prêt à payer. Il peut se montrer très flatteur et hypocrite pour vous vendre sa marchandise, mais il ne vous arnaquera pas: le but est que vous reveniez chez lui.
Cela, c'est le vendeur d'armes, l'indic, celui qu'on appelle Monsieur Mancuso: un homme charmant, mais surtout charmeur à souhait, optimiste, agréable, aussi venimeux qu'efficace. Dans le privé, cependant, le caractère de Caleb est beaucoup plus problématique, et ce pour une raison très simple: en matière de sentiments, il ne fait confiance à personne. Personne. Jamais. Il a d'innombrables relations, mais aucun ami, aucune maîtresse. Il ne couche qu'avec des call girls, tout le temps les mêmes, et le plus souvent il préfère se payer un massage et quelques heures de dorlotement plutôt qu'une séance de sexe. Quand il drague une femme qui n'est pas une professionnelle, il se montre toujours tellement lourdingue qu'il ne conclut pratiquement jamais - difficile de déterminer s'il le fait exprès ou si c'est inconscient. Il plaisante beaucoup mais n'a aucune auto-dérision, il a le sens du client mais pas du tout celui des copains. Il frôle souvent la misogynie dans ses propos, et il est ouvertement homophobe - traduisez qu'il se fiche des couples gays qu'il peut croiser dans la rue, mais que si un homme lui fait du charme, il réagira avec une violence totalement démesurée. Et de manière générale, il est absolument incapable de gérer l'affection dont on peut faire preuve à son égard; il trouve beaucoup plus simple de se montrer insupportable.
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Caleb Mancuso

- Attachiant de service - Punching-ball adoré!

Caleb Mancuso

Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Re: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime04.10.08 18:05

IV. Précisions supplémentaires:

Style de combat :
Dans la mesure du possible, Caleb évitera d'en venir aux mains: il a des employés qui sont payés pour cela et qui ne risquent pas d'abîmer leur costume taillé sur mesure. Néanmoins, s'il n'a pas le choix, il saura se débrouiller pour ne pas être un adversaire facile. Son principal atout est évidemment sa magie, dont il sait se servir avec une indéniable maîtrise, et qui aura d'autant plus d'effet qu'il la garde secrète. Le premier stade de son pouvoir, notamment, le reflet semi-transparent, est très troublant à affronter lorsque l'on y est pas préparé, et plus d'un agresseur mal inspiré a vu son propre couteau être arraché des ses mains pour être retourné contre lui. Et puis, si la magie ne suffit pas, il lui reste toujours son revolver et le poignard monté sur ressort dissimulé dans sa manche.

Talents particuliers : Commerçant exceptionnel, très bon magicien. Particulièrement doué pour contourner les lois et deviner quel fonctionnaire se laissera graisser la patte.

Signes particuliers :
- Une belle collection de cicatrices: une grande estafilade sur le genou droit (balle de revolver), une sur la cuisse droite (coup de couteau), une discrète incision à l'aine gauche (chirurgie), une belle balafre en travers du dos (balle de fusil), de multiples entailles centimétriques sur tout le corps dont une juste sous l'oreille gauche (éclats de verre) et une demi-douzaine de plaques lisses et pâles (anciennes brûlures) sur les bras et les flancs; que voulez-vous, il a une vie mouvementée, ce garçon.
- Un tatouage de dragon adhenorien traditionnel sans originalité mais plutôt bien effectué, qui recouvre le quart supérieur droit de son dos et dont la queue en pointe s'achève sur sa clavicule (on fait de ces conneries à quinze ans...).
- Une jambe droite raide, ponctuée d'une cicatrice qui va du haut du genou à la moitié de la cuisse, qui le faisait souffrir et l'obligeait à boiter en hiver. Depuis quelques mois, elle semble guérie.
- Enfin, il traîne depuis son adolescence une phobie de l'obscurité et des cauchemars particulièrement éprouvants, qui ne lui laissent pratiquement aucun souvenir mais qui le font crier dans son sommeil et l'obligent régulièrement à se réveiller au milieu de la nuit. Autant dire que Caleb est un fervent adepte de la sieste.


Note: Fear the Reptomarsupial:

Caleb Mancuso Chips5jo7

Let me introduce you the Chips. Chips est rouge. Chips est kleptomane. Chips pense avec son estomac. Chips fait "kwiiii".
Impossible de déterminer l'espèce à laquelle il appartient; sachant qu'il vient d'Adhenor, il peut très bien être un spécimen unique, tout comme il a pu quitter une colonie entière cachée au coeur de la jungle (si c'est le cas, souhaitons qu'elle y reste encore longtemps). Dans le doute, Caleb parle de reptomarsupial - un peu léger, on sait, mais il ne fallait pas en attendre plus de celui qui a baptisé son animal de compagnie d'après le plat préféré de ce dernier.
Chips mesure environ soixante centimètres de long pour sept bons kilos, ce à quoi il faut rajouter une queue au moins aussi longue que le corps ornée de cinq petites protubérances osseuses qui ne servent a priori à rien (mais bon, ça c'est le cas pour l'ensemble de la bestiole, donc...). Pour les détails de couleur et d'apparence, un beau dessin vaut mieux qu'un long discours, et celui affiché ci-dessus est tout à fait explicite. On précisera simplement que la gueule reptilienne de la bête comprend une dentition pointue et très efficace, au même titre que ses longues griffes qui l'aident à escalader à peu près tout et n'importe quoi (y compris l'épaule de son maître, qui n'apprécie guère). Il peut faire des bonds impressionnants, aux réceptions aussi spectaculaires qu'aléatoires.
Point de vue caractère, disons simplement que la bestiole aime ceux qui la nourrissent - autrement dit, pratiquement tous les clients du Downward. Il ne se laisse pourtant pas souvent caresser, et à part Caleb rares sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir reçu une marque d'affection spontanée de sa part. Exceptionnellement, il peut lui arriver de grogner, et dans ce cas c'est que la personne visée n'est vraiment, vraiment pas recommandable.
Côté hobbies, il aime faucher tout ce qui brille et/ou se mange, mais sa grande passion reste d'imiter les humes, que ce soit dans leurs attitudes ou dans leurs paroles: il essaie de reproduire un mot ou un geste, et si ça lui plaît il le mémorise. Ainsi, il parle assez volontiers, avec un vocabulaire certes réduit, mais en donnant la troublante impression qu'il comprend ce qu'il dit. Ou pas. Difficile de déterminer si c'est un animal très malin ou une bestiole totalement abrutie qui n'écoute que sa panse.
Une seule chose est certaine à son sujet: c'est le seul être vivant dont Caleb accepte l'envahissante tendresse. Autant dire que si qui que ce soit osait faire du mal à Chips (Dieu sait que parfois la tentation est grande), il verrait son espérance de vie raccourcie de manière drastique.


Dessin par Niladhevan :heart:
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Caleb Mancuso

- Attachiant de service - Punching-ball adoré!

Caleb Mancuso

Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Re: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime04.10.08 18:28

V. Histoire:


Mes ancêtres me sont inconnus.
Ma date de naissance est une approximation.
Mon nom, c'est moi qui l'ai inventé.
Mon prénom a été choisi au hasard dans une liste.
Certains se demandent pourquoi ils existent. Moi, j'essaie au moins d'exister.


*****

Chapitre un: Larmes et vocation


"Investir mon héritage dans la fondation d'un orphelinat est l'idée la plus valorisante et la plus catastrophique que j'ai eue de ma vie. Valorisante parce que nous combattons la plus affreuse des injustices: nous donnons une seconde chance à des enfants punis simplement parce qu'ils sont nés au mauvais endroit, au mauvais moment. Catastrophique... catastrophique pour tout le reste.
Le pire, ce sont les raisons pour lesquelles ils sont ici. Quand on dit orphelin, tout le monde pense tout de suite à un pauvre gosse dont les deux parents seraient morts, soit l'un après l'autre, soit (beaucoup mieux) les deux en même temps, dans un accident de train ou une explosion d'usine. Nous en avons quelques uns, ici. Mais la majorité a tout simplement été laissée sur notre perron, ou sur celui du temple étatique le plus proche. Abandonnés. Le plus souvent, il leur reste à peine une petite médaille, un drap brodé d'initiales, une lettre affreuse et tâchée de larmes où leur maman leur explique qu'elle les aime mais qu'elle ne peut pas s'occuper d'eux. C'est dur. Mais pas autant que quand on en ramasse un auquel on n'a même pas daigné laisser un nom.
Ajoutez à cela le nombre croissant de pensionnaires, la dégringolade continue des aides du gouvernement qui refuse formellement d'aider au développement de Twinkil Nord... Alors oui, je fais des économies où je peux, et l'Etat me pardonne, j'en faisais aussi avec le personnel. Je ne vérifiais pas les antécédents. Avant l'affaire Malaras, bien sûr. Quand je pouvais encore dormir la nuit."


"Caleb? Bien sûr que je m'en souviens, vous pensez... Jamais je ne pourrai me pardonner ce qui est arrivé à ce petit con.
Caleb Logan. Il détestait ce nom de famille - nom de famille, comme c'est mal dit... Tous les gosses de l'établissement détestaient un truc précis en rapport avec l'orphelinat. Lui, c'était son nom. Et les cours de sport.
C'est moi qui ai diagnostiqué son souffle au coeur, quand il avait cinq ans. Ok, je sais qu'en pratique ça ne veut rien dire, un souffle au coeur, ça peut être tout et n'importe quoi. C'est un symptôme, pas une maladie en soit. Mais qu'est-ce que vous voulez, j'étais le seul toubib à cinquante kilomètres à la ronde, j'avais du boulot par-dessus la tête, et je prenais déjà sur mon minuscule temps libre pour faire passer une visite médicale à ces pauvres gosses. Et puis, avec quel argent je l'aurais envoyé faire des examens supplémentaires à Falkenur? Alors je me suis contenté de lui interdire le sport. Si pouvez imaginer ce que l'on ressent lorsqu'on dit à un morpion de cinq ans qu'il ne pourra jamais ni courir, ni jouer au rotz avec les autres...
J'ai... oh merde, quand j'y repense... Je suis allé trouver Kyle Malaras, le surveillant qui se chargeait de faire bouger les gamins. Il faut bien l'avouer, c'était un jeune gars tout ce qu'il y avait de plus sympathique, grand, musclé, souriant. Il m'a tout de suite rassuré en me disant qu'il veillerait à ce que Caleb participe au maximum, qu'il lui demanderait de l'aide pour installer les jeux, arbitrer, ranger... bref, qu'il essaierait de le valoriser. Et moi je suis tombé en plein dans le panneau."


"Pour l'avoir eu en cours pendant toutes ces années, je reste convaincue que c'était un garçon très intelligent. Ou pour être exacte, un garçon très malin. Il avait des notes plus que limites dans toutes les matières et il ne participait pratiquement jamais en classe, mais c'était un malin. Je me rappelle que les autres l'appelaient Trouvetout: pour ces enfants cloîtrés dans un orphelinat, il était cet homme qui existe dans toutes les prisons, celui qui peut vous procurer pratiquement n'importe quoi pourvu qu'on le paye. Caleb n'avait pas dix ans qu'il savait déjà comment acquérir bonbons, chocolats, billes, petits soldats de plomb... Aux plus âgés, et plus discrètement, il pouvait procurer des cigarettes et des magazines de charme. Une fois, il est même allé jusqu'à subtiliser le stéthoscope du médecin, qui ne s'en est toujours pas remis."

"Un petit vicelard de voleur, oui!"

"Evidemment, nous n'avons jamais eu aucune preuve, ni pour cela, ni pour le reste. De temps en temps, nous le prenions avec un peu de monnaie sur lui, ou une poche pleine de sucreries; nous n'allions tout de même pas le punir pour cela. Et puis, il n'était pas vraiment méchant. Par exemple, je ne crois pas qu'il ait introduit une seul arme dans l'établissement. Il avait sa petite éthique personnelle, différente de la nôtre, mais à mon avis et vu la manière dont sa vie avait démarrée, c'était un moindre mal. J'osais même l'imaginer avec un travail stable, plus tard, représentant ou commercial dans le Centre, et je crois que l'idée ne lui déplaisait pas. Il a fini par trouver sa voie, ou plutôt sa voix, vu qu'il s'est rendu compte qu'il était doué pour apprendre les patois locaux. C'est la seule chose dans laquelle il est resté bon jusqu'à la fin."

"Tous les orphelins cherchent des figures parentales dans les gens qui s'occupent d'eux. Chez Caleb, c'était très net: il était en extase devant Kyle Malaras. Pour lui, cet homme était un dieu vivant, le seul qui ne se moquait jamais de lui parce qu'il était petit et trop maigre, le seul qui lui trouvait toujours quelque chose à faire pendant que les autres enfants faisaient la course et le laissaient sur le banc de touche - Malaras allait même jusqu'à l'appeler "champion", et ce n'était pas ironique. Il ne se faisait jamais prier pour le prendre dans ses bras, ou passer dans le dortoir pour lui dire bonne nuit. Je suis persuadé que c'était Malaras qui fournissait à Caleb ses marchandises les plus rares, tout comme c'était lui qui l'incitait à ne pas troquer d'objets dangereux comme des armes ou de la drogue. Il servait vraiment de père à ce garçon, même moi je m'en étais aperçu."

"Kyle, c'est mon pote depuis toujours, un vrai frère. M'a jamais laissé tomber, et pourtant je suis pas génial à aider: j'ai fait de la taule pour avoir vendu de l'AD presque pure, j'ai pratiquement jamais de boulot, je vis dans des squats en banlieue de Falk la Dure... Pas terrible, quoi. Mais Kyle, il m'envoyait du fric, en hiver il me laissait même crécher dans son petit appart à l'orphelinat, alors que ça aurait pu lui coûter sa place. Alors non, je dirai pas de mal de lui, jamais. Et croyez pas que je suis pas au courant pour son embrouille avec les mecs, il me dit tout. Il m'a même laissé regarder, une fois, mais ça...
Il m'en parlait tout le temps, de ce Caleb. Moi ça m'emmerdait un peu, parce que je croyais que c'était un gars de mon âge, quoi, et même si je m'en fous que Kyle soit une tarlouze moi j'en suis pas et je voulais pas qu'il se fasse des idées. Alors un jour, alors que j'étais dans sa piaule, je lui ai dit - j'avais un peu fumé la moquette, aussi, faut dire. Mais plutôt que m'envoyer chier, il m'a juste dit "ce soir, t'as qu'à rester dans le placard, tu verras bien". J'étais stoned, j'ai pas percuté. J'ai fais ce qu'il a dit.
Le choc quand il est rentré chez lui avec le Caleb en question... Un gosse, merde, c'était un putain de gosse! Plus tard, Kyle m'a dit qu'il venait d'avoir onze ans, que c'était le bon âge, qu'il fallait pas le faire plus tôt sinon ils aimaient pas. Et il disait qu'il en avait d'autres, mais que celui-là c'était son préféré, son champion, et qu'il était content de lui apprendre devant moi. Ouais, lui apprendre, c'est ce qu'il a dit. Et zauriez dû voir son sourire quand il parlait... Gentil comme tout. Comme s'il était convaincu que ce qu'il faisait était bien.
Ce qu'il a fait ce soir-là, il le faisait à chaque fois. Toujours le même truc. Il disait au gosse de s'asseoir sur le lit, face à son machin d'arcano, là... une télé, ouais, c'est ça. Un truc qu'il a ramené du Centre. Bref, il dit au gamin de s'asseoir, il allume la télé. Pendant que ça chauffe, il va choper sur une étagère un autre bijou, une caméra tout en acier allégé. Il le montre à Caleb, qui a les yeux qui lui sortent de la tête, tu parles... Le gamin tripote le truc, et Kyle en profite pour lancer une cassette. Un film porno comme ceux qu'on peut voir au cinoche, mais avec que des mecs. Le gamin regarde, s'arrête de jouer avec la caméra. Il cale pas, visiblement. Kyle, zen à mort, reprend son trésor et va le reposer sur l'étagère, avant de revenir s'asseoir à côté du gosse. Il lui caresse les cheveux, il parle sur l'amour. Il lui dit de lui faire confiance, de ne pas se défendre, sinon il va avoir mal, et faire du mal à son coeur. Ses mains descendent, il continue de parler, doucement, tout doucement, et les bruitages du porno m'ont soudain donné envie de vomir.
J'ai pas regardé la suite. J'ai maté le fond du placard tout le temps. Mais j'ai tout entendu, et putain je vendrais ma mère pour revenir en arrière et avoir l'idée de me boucher les oreilles."
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Caleb Mancuso

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Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Re: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime04.10.08 18:43

Chapitre deux: Peau de banane


"J'aurais dû comprendre. Je n'en reviens pas d'avoir pu passer à côté. Les notes de Caleb se sont cassées la figure. Il est devenu violent avec les plus petits. La nuit, les garçons de son dortoir l'entendaient pleurer, quand il ne se mettait pas à hurler à cause d'un abominable cauchemar. Quand je l'ai vu pour un examen de routine, pour ses douze ans, il a accepté d'enlever sa chemise, mais il m'a insulté quand je lui ai dit de faire pareil pour le pantalon. C'est la plus grande honte de ma vie, mais... eh bien oui, je me suis contenté de le foutre à la porte et de me plaindre au directeur. Crise d'adolescence un peu précoce. Sans doute qu'il voulait juste se faire remarquer.
J'avais beaucoup de boulot. Et je n'aimais pas ce gosse, je l'ai dit. Il me piquait mon matos, et... et...
Oh bon sang, c'est à pleurer. J'ai fait en sorte que personne, y compris moi, ne puisse réaliser que ce garçon se faisait violer pratiquement toutes les semaines, et ça juste parce qu'une fois il m'avait chipé mon stéthoscope..."


"Kyle a eu son accident environ un an après ce foutu soir du placard. Enfin, accident, j'me comprends... Il faisait du rangement dans la salle de gym, il empilait les tapis, rangeait les trampolines, tout ça. Il a voulu mettre un ballon dans l'armoire où il les foutait toujours. Et comme par hasard, quelqu'un avait coincé trois haltères (ouais, trois) sur l'étagère du haut, contre la porte. C'est un putain de miracle si Kyle s'est pas fait défoncer la gueule, mais il s'est quand même pété un pied et une épaule. Et à votre avis, qui c'est qui rangeait toujours avec lui d'habitude, et qui avait un double de la clé de l'armoire, hein?...
Aujourd'hui, j'en suis pas fier. Mais à l'époque, j'ai trouvé que ce petit connard de Caleb méritait qu'on lui refasse le portrait. J'en suis resté sur le cul quand Kyle m'a dit qu'il était pas d'accord, mais je lui ai pris la tête (je suis très bon pour prendre la tête des gens), et il a fini par dire oui à condition que j'y aille pas trop fort. Alors on a attendu que Kyle se remette un peu, puis on a coincé le gosse dans les douches, à une heure où y avait plus personne pour nous y voir. On l'a fait avouer, ou presque - ce trouduc arrêtait pas de dire que c'était "rien qu'un accident, une peau de banane qui traînait par là". Il avait du cran, faut lui laisser ça. Enfin, au début. Parce qu'après quelques mandales au creux des reins, là où ça marque pratiquement pas, il chialait comme le soir du placard. J'ai sorti ma lame, et je lui ai dit que s'il recommençait un coup pareil, même si Kyle y restait, moi je serais toujours là, et que cette fois je lui ouvrirais le bide. Il a pas moufté. Même quand je l'ai laissé seul avec Kyle et que mon pote l'a serré dans ses bras, il a pas moufté. Je préfère pas savoir ce qui s'est passé ensuite. Mais il a pas recommencé.
Juste, encore un truc. Kyle, c'est mon frère, même s'il fait des saloperies aux gosses. Mais il avait l'air tellement cool, tellement convaincu qu'il aimait ces gamins... je pensais que c'était plus fort que lui, que c'était pas vraiment sa faute. Alors ce jour-là, si j'avais su pour les vidéos, c'est à lui que j'aurais sorti les tripes."


"Caleb s'est enfui la veille de ses quatorze ans. Deux jours plus tard, je recevais une lettre anonyme qui m'incitait à fouiller sous le lit de Kyle Malaras. J'aurais considéré cela comme une plaisanterie de mauvais goût, si la dernière phrase n'avait pas été tout simplement immonde: "Si vous ne le faites pas, il y en aura d'autres. Le petit dernier, par exemple, celui qui se cache dans les placards, est tout à fait à son goût." Le petit dernier en question, c'était un garçon de dix ans dont la mère venait de mourir et qu'on avait retiré à la garde de son père. Il était resté avec nous à peine une semaine et était reparti avec son oncle le matin-même où j'ai reçu la lettre. Une semaine pendant laquelle il n'avait adressé la parole à personne, et où il s'était sauvé à trois reprises pour se réfugier dans un vieux placard oublié, du côté de l'infirmerie. La lettre m'a évoqué l'image de cet enfant tremblant et malheureux qui ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, et même si je n'avais jamais eu à me plaindre de Malaras, j'ai préféré envoyer un prof Balayeur jeter un coup d'oeil."

"Cet homme a avoué depuis qu'il voulait... "fêter" le quatorzième anniversaire de son champion - ça me révulse rien que d'y penser. Seulement, ce soir-là, une fille du dortoir C a fait une tentative de suicide, et on a battu le rappel de tous les surveillants. Triste circonstance, qui aura tout de même eu un avantage: Malaras a été interrompu. Il a laissé Caleb seul, en lui disant de l'attendre. Il ne l'a même pas enfermé: il n'avait pas de raison de se méfier, ce pauvre garçon n'osait pas lui désobéir. Sauf que quand Malaras est revenu dans ses appartements, l'adolescent avait quand même filé - définitivement filé, il a quitté l'orphelinat ce soir-là, c'est à peu près certain. Malaras ne s'est pas inquiété, il a pensé qu'il se rattraperait une autre fois, et il s'est tranquillement mis au lit.
En réalité, nous pensons que Caleb, une fois seul, a eu tout le temps d'observer l'appartement de fonction où on l'avait laissé, et qu'il s'est alors rendu compte que la caméra de Malaras était allumée. Il a sans doute visionné la cassette qui était à l'intérieur, et il a compris que cet homme, non content d'abuser de lui, se faisait ses petits films souvenirs à partir de leurs "séances d'apprentissage". C'était pour cela qu'il paradait avec la caméra avant chaque viol, pour dissimuler le fait qu'il l'allumait. Ce constat a dû donner à Caleb l'indignation et le courage nécessaire pour briser ce cercle infernal et fuir.
Je vous ai dit que cet enfant avait un don pour trouver les choses. Il a découvert un stock de cassettes sous le lit, vaguement dissimulées sous des couvertures, des cassettes avec des prénoms et des dates marqués sur les tranches. Quinze prénoms différents, tous des garçons, tous pensionnaires ici. La police pense que c'est peu, et que les autres cassettes doivent bien être quelque part. On ne les a jamais trouvées."


"Je pense que Caleb ne voulait pas que l'on sache qu'il était l'une des victimes de Malaras; après tout, la honte l'a bien obligé à se taire durant trois ans... Il a contrefait son écriture pour m'envoyer la lettre qui a tout déclenché. Il a démoli la cassette qui était dans la caméra, arraché et déchiqueté l'étiquette qui portait son nom, avant de jeter les restes dans l'une des bennes de l'orphelinat en pensant sans doute qu'on ne les fouillerait pas. Ce n'était pas si bête. Mais à côté de cela, il a commis une erreur tellement énorme, surtout pour lui qui était si malin lorsqu'il s'agissait de faire disparaître les preuves de son petit trafic... Je suis presque sûr qu'il a cru qu'il n'y avait qu'une seule cassette qui le concernait, que son bourreau se contentait de cinq petites heures enregistrées tout récemment. Je n'ose pas imaginer l'état dans lequel il se trouvait pour faire preuve d'une telle naïveté.
Les autres étaient toujours sous le lit, cachées plus soigneusement que les quinze plus récentes. Les archives de Malaras. Une ou deux cassettes pour les plus jeunes, en moyenne cinq par garçon. Pour Caleb, il y en avait seize. Pour le justifier, Malaras a dit que... il a dit que comme son champion ne se débattait pas, les enregistrements étaient toujours bons, et qu'il n'avait pas besoin d'en effacer. C'était immonde, j'ai presque eu l'impression qu'il était fier de cet enfant. Et qu'il était sincèrement peiné de s'être fait trahir par lui.
Kyle Malaras était un grand malade."


"Caleb a fugué. On l’a vaguement cherché, bien entendu. Mais vu la manière dont on l'a traité ici, aucun d'entre nous ne se sentait le droit de le rattraper."

"Kyle est resté dix ans en taule. Il s'en est pris plein la gueule, comme tous les pédophiles qu'on met à l'ombre. Mais il s'est bien conduit, il a dit qu'il regrettait. Et il est resté que dix ans en taule.
C'est mon frère. Mais parfois, j'aimerais bien qu'il se prenne une autre peau de banane."
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Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Re: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime04.10.08 18:51

Chapitre trois: Arcano, Techie et contrebande:


"Moi, je suis capitaine, pas assistante sociale. Si un jeune me demande du boulot, qu'il a l'air correct et que j'en ai pour lui, je ne me prends pas la tête et je lui dis oui. Et comme y'a toujours des trucs à faire sur un bateau...
Logan? Nan, Mancuso il s'appelait, Caleb Mancuso. Je m'en souviens bien, parce qu'en général les fugueurs qui veulent embarquer disent qu'ils sont tout sauf des fugueurs - mauvaise idée de mentir, d'ailleurs, ce genre de choses ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Lui, au contraire, il attaqué avec ça. Il s'est planté face à moi, bien droit dans son manteau trop grand, avec un baluchon ridicule sur l'épaule, et il m'a dit un truc du genre "je viens d'avoir quatorze ans, je suis parti de l'orphelinat où j'ai grandi, et je cherche du travail". Je lui ai répliqué que j'avais besoin de marins, de gars solides, pas d'une crevette dans son genre. Il m'a dit qu'il était comme ça parce qu'il était cardiaque, et qu'il ne pouvait pas faire d'effort violent sans risquer de tourner de l'oeil. Là, j'ai quand même tiqué. Je me suis dit que c'était une bien mauvaise façon de se vendre. Et c'est à ce moment qu'il s'est mis à me parler en lespurien occidental, ma langue à moi - pas difficile à deviner, j'ai un accent d'enfer. C'était approximatif, mais c'était quand même du lespurien occidental: "je connais pas bien les bateaux à vapeur, mais je sais vous avez toujours besoin gens minces pour travaux dangereux aux machines. Je ai pas peur. Et je comprends cinq patois, et je parle trois."
Ce couillon m'a bien plu. Il est resté sept ans sur mon navire."


"Il est rare de tomber sur quelqu'un qui a un tant soit peu de talent pour la magie. Quand vous êtes vous-même au fait de ce qu'est réellement l'arcanotechnologie, c'est diablement frustrant, car vous ne pouvez en parler à personne. Alors imaginez le calvaire que je vivais, seul Initié sur ce gros rafiot: toujours avec les mêmes personnes, toujours avec les mêmes ignorants. Oh, il y avait bien deux ou trois matelots qui se doutaient que la vapeur seule ne pouvait pas faire avancer leur bâtiment à une telle allure, mais les marins sont des gens superstitieux: cela ne se faisait pas d'évoquer le fait que l'arcanotechnologie n'était pas si technologique que cela. Sans oublier la vieille tradition de ne pas adresser la parole à l'Arcano du bord, sous peine de le déconcentrer dans son méticuleux travail.
Méticuleux... S'ils avaient su combien de fois j'ai rampé dans des conduits encrassés de charbon pour aller décoincer un rouage, et ce d'une décharge magique assez forte pour faire vibrer tout le navire...
Bref, je m'ennuyais au point de frôler la dépression. Voilà pourquoi j'ai été si heureux de rencontrer Caleb."


"Vous pensez peut-être vous y connaître en moteur à vapeur parce que vous prenez la diligence méca tous les jours pour aller au travail. Avec tout mon respect, ça c'est du moteur pour lopette. Dans un bâtiment comme le mien, il y a pas moins de douze chaudières, et les machines de l'Arcano occupent un pont entier. Forcément, tout ce bordel demande de l'entretien, et les trucs qui coincent sont rarement faciles d'accès. Alors j'y envoie les plus jeunes, qui peuvent se faufiler partout.
Mais Caleb avait pas tort, c'est un boulot dangereux: le métal est le plus souvent brûlant, y a toujours des fuites sur les conduites de vapeur ou de liquide de refroidissement... Et si vous finissez pas ébouillanté, vous avez toujours le risque qu'une décharge d'énergie vous réduise en pâtée pour chien - ça reste de l'arcanotechnologie de masse, c'est pas précis et peu maîtrisé. Autant vous dire qu'envoyer un gosse là-dedans, ça nous rendait malades, l'Arcano et moi. Alors pour une fois que j'avais sous la main un jeune gars de quatorze balais qui avait l'épaisseur d'un môme de dix...
Bon, je dis pas que c'est assez vieux pour mourir. Mais au moins, à cet âge, on fait un peu plus gaffe à ce qu'on fabrique. La preuve, pendant tout le temps où Caleb a farfouillé dans les machines (les deux dernières années il assistait directement l'Arcano, c'était moins casse-gueule), il s'est brûlé que cinq ou six fois."


"Au fil du temps, je me suis réellement attaché à ce garçon, même si je savais bien que ce n'était pas totalement réciproque. Il ne me faisait pas confiance. En fait, pour autant que je le sache, il ne faisait confiance à personne, et cela suscitait en moi tristesse et compassion: il était très sympathique et entretenait de bons rapports avec tout le monde, mais je ne crois pas lui avoir connu un seul ami. Par exemple, quatre autres jeunes avaient constitué un petit groupe de musique; Caleb a appris à jouer de la guitare avec l'un d'entre eux, mais il n'est jamais monté sur scène lorsqu'ils animaient les petites fêtes du bord. Il préférait jouer seul. Ou encore, lorsque nous restions à terre pendant quelques semaines et que ses camarades allaient s'amuser chez les filles de joie, il préférait rester dans sa cabine ou se promener sur les quais.
Si je veux être honnête, je dois tout de même préciser qu'il faisait bien semblant. Il allait chez les prostituées juste assez pour ne pas paraître suspect, il discutait très régulièrement avec le reste de l'équipage... La seule fois où il a laissé paraître quelque chose, c'est lorsque l'une de nos rares passagères a accouché à bord. Je m'en rappelle comme si c'était hier, parce que sous prétexte que je suis un peu plus cultivé que la moyenne, je sais comment se passe un accouchement, et j'ai donc été promu sage-femme. Soit. Le seul problème, c'est que cette femme n'avait pas de mains. Ou plutôt, elle n'en avait plus: en ce temps-là, les amputations punitives étaient à la mode du côté de Jakata. Voir cette future mère crier pendant des heures, une plaie béante entre les jambes, alors que ses moignons balayaient sporadiquement la serviette de bain dont on avait recouvert sa couchette... Oui, j'avoue en rêver encore, parfois. J'étais tellement choqué par cette vision que j'étais incapable de réagir, tout comme Caleb qui devait me passer les chiffons et l'eau chaude, et je ne sais quelle divinité je dois remercier pour le fait que tout se soit bien passé. J'ai pris le bébé, un petit garçon qui hurlait avec une force stupéfiante, et sans réfléchir je l'ai mis dans les bras de Caleb le temps de couper le cordon. Puis j'ai rendu le nouveau-né à sa mère, qui s'est saisie de ce petit dur avec une affection presque féroce. C'est seulement à cet instant que j'ai eu la présence d'esprit de me demander comment allait mon mousse. La réponse était: pas bien du tout. Il était blême, tremblant, et contemplait avec hébétude le sang qui couvrait sa chemise, puis le bébé, la mère, et de nouveau sa chemise. La femme a sourit d'un air triomphant, a caressé de son avant-bras la tête de son fils, et Caleb est parti en claquant la porte. Je ne l'ai revu que le lendemain, et vu l'état de ses yeux, il avait dû pleurer toute la nuit.
Je me suis rendu compte un peu tard que c'était une très mauvaise idée de lui montrer à lui, l'abandonné dont personne n'avait voulu, ce qu'une femme pouvait endurer lorsqu'elle désirait vraiment son enfant. Mais cela aura néanmoins eu l'avantage de m'apprendre quelque chose d'essentiel sur Caleb: lorsqu'il a quitté la cabine en courant, cette nuit-là, j'ai vu son expression. Cette atroce figure d'amour ne l'avait pas rendu triste. Elle l'avait profondément terrifié."


"Ah oui, ses promenades... Je pense que je peux en parler maintenant, ça fait longtemps. C'était un petit secret entre lui et moi. Vous vous rappelez qu'il m'avait dit parler trois dialectes et en comprendre cinq? Eh bien, à la fin, il connaissait... je sais pas, sans doute une demi-douzaine de patois sur le bout des doigts, et il comprenait pratiquement tous les autres.
Ok, là vous vous dites que je radote, et qu'un tel truc n'est pas possible. En effet, c'est pas possible de parler autant de langues. Et en plus ce serait d'un intérêt réduit, vu que tout le monde cause en Tirien Commun, maintenant. Mais Caleb avait... comment ils disent dans le Centre?... Un feeling, c'est ça. Il devinait la culture des gens, ce qu'ils voulaient, comment fallait leur adresser la parole. Et ça, il y arrivait quelle que soit la langue dans laquelle on lui parlait. Presque comme s'il avait un traducteur universel dans la caboche.
Bon, évidemment, faut pas vous imaginer que c'était un mutant capable de se faire comprendre et apprécier par n'importe quel hume - au contraire, même: avec tout le respect que j'ai pour lui, il avait un caractère de merde. Arrogant, susceptible, et tout, surtout avec les filles. Heureusement qu'il parvenait à la mettre en sourdine de temps en temps, mais croyez-moi, c'était pas toujours facile de le côtoyer.
Bref, les promenades: quand j'ai vu qu'il était doué pour la communication, je lui ai demandé d'effectuer quelques livraisons. Des trucs que j'avais dans ma cale et que je déclarais pas toujours, si vous me suivez. Et par toutes les créatures des mers, j'ai jamais retrouvé un gars aussi doué pour fourguer la marchandise."


"Et puis, il y avait son coeur. Combien de fois l'ai-je vu s'asseoir dans un coin de la salle, pâle comme un cadavre, les lèvres bleues, le souffle court, simplement parce qu'il avait un peu forcé pour enclencher un levier? Il ne s'est pourtant jamais plaint.
C'est d'ailleurs à cause de (ou grâce à?) son coeur malade que j'ai découvert qu'il avait du talent pour la magie. C'était plus ou moins un an après notre rencontre. Il s'était justement assis pour souffler un peu, et il l'avait fait contre l'un des générateurs arcans (les machines impliquées dans le lever de voile). Je lui ai fait remarquer, comme je l'avais déjà fait, qu'il devrait faire attention à ne pas se faire du mal. Ce jeune homme m'a répondu avec toute l'impatience d'un garçon de quinze ans qu'il savait ce qu'il faisait. J'ai eu le tort d'insister. La conversation s'est envenimée, le ton est monté. J'ai vu qu'à force de s'énerver il commençait à nouveau à s'essouffler, et erreur fatale avec un adolescent, je lui ai dit de se calmer. Caleb a explosé: il m'a insulté, s'est relevé brusquement... et j'ai pris une claque monumentale, pratiquement un coup de poing, qui m'a fait tomber sur le derrière. Ahuri et contrit, j'ai relevé la tête vers celui qui venait vraisemblablement de me frapper. Sauf que mon cher mousse était bien trop loin pour avoir pu me toucher, et qu'il avait l'air tout aussi sinon plus sidéré que moi.
Révélation à l'adolescence, sous le coup d'une émotion forte. Classique.
Quelques essais plus tard, et notamment après lui avoir demandé de s'éloigner du générateur arcan, j'avais compris que j'avais affaire à un Techie capable de projeter un double de lui-même. Caleb était quelque peu estomaqué, mais j'ai dû me montrer tellement enthousiaste qu'il a fini par se laisser convaincre de la beauté de la chose. C'est moi qui lui ait bricolé son premier générateur, de la taille d'une montre à gousset, et j'ai pris un plaisir immense à lui apprendre à se servir de la magie; nous travaillions dans le plus grand secret, et plus d'une fois j'ai été pris d'un fou rire à nous voir ainsi, tels deux terribles conspirateurs. Au bout d'un moment, Caleb aussi acceptait de rire. Et je trouvais cela agréable, même si sa joie était un peu creuse, car toujours teintée de méfiance.
Oui, je crois qu'il n'a jamais eu confiance en moi. Mais je me permettrai de préciser encore une chose: au début, il éprouvait quelques difficultés à déclencher son pouvoir. Il m'a ensuite confié à mots couverts que c'était parce qu'il s'en voulait toujours d'avoir porté la main sur moi, même indirectement, et qu'il craignait que cela se reproduise. J'ose croire que ceci prouve qu'il m'aimait bien quand même."


Dernière édition par Caleb Mancuso le 17.01.13 15:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime04.10.08 18:58

Chapitre quatre: A coeur ouvert


"Caleb Mancuso. Un contrat en or, pour un mec aussi jeune. Il avait à peine vingt-cinq ans quand j'ai commencé à bosser pour lui, et il était déjà dans le business des armes depuis quatre ou cinq ans. Un type doué. Vraiment doué. Je serais bien resté avec lui plus qu'un an, si ce connard n'avait pas failli crever sous mon nez et foutre toute ma carrière par terre - pour un garde du corps, un client qui meurt, ça fait vraiment désordre.
Quand j'y repense, je me dis que c'était quand même un peu de ma faute. Un peu, 20% quoi. Parce que quand on commence à avoir de la bouteille dans mon métier, on sent vite quand quelque chose ne va pas. Ce soir-là, je le sentais pas. Ou pour être précis, c'était l'acheteur que je sentais pas: un petit chef de gang surexcité, sans doute à moitié défoncé à un truc AD, avec du métal dans les oreilles, le nez, les arcades sourcilières, les lèvres, des tatouages ferriques sur tout le corps et un greffon d'acier sur les couilles. Le branleur, en somme. L'unique mec qu'il avait eu le droit d'amener avec lui (échange standard, deux personnes par camp) ne valait pas mieux.
Mancuso était visiblement de mon avis: lui, son truc, c'était de traiter directement avec la mafia et les Balayeurs, pas avec des couillons dans ce genre. En voyant arriver ces types, il a tiré la même gueule que s'il venait de flanquer l'une de ses chaussures hors de prix dans une merde de chien. Mais c'était une période de vaches maigres, et il n'avait pas le choix.
Mancuso et le caïd ont sorti leur arme de la main gauche, avant de la poser sur la table, bien en évidence. C'était un symbole d'entente, bien sûr, mais faut pas se leurrer: l'autre garde et moi avions toujours nos flingues à la ceinture, une main sur la crosse, sécurité levée. Au cas où l'un des deux partis aurait décidé de ne pas la jouer réglo.
C'est là que j'ai fait une erreur: j'ai remarqué le greffon que le chef de gang portait sur le pubis, et je me suis dit que c'était sacrément volumineux pour un simple truc de crâneur censé mettre sa tuyauterie en valeur. Mais je n'ai pas réfléchi davantage. A ma décharge, la plupart du temps Mancuso et moi étions bien mieux équipés que ceux d'en face. Je suis un ancien de l'armée. Le patron me procurait toujours le dernier modèle de revolver gouvernemental, et lui, il ne quittait jamais la grosse montre qu'il portait au poignet droit. Son générateur de Techie. J'ai toujours trouvé que la magie était un truc dont il fallait se méfier, mais je dois reconnaître que lorsque Mancuso s'en servait, c'était d'enfer.
Bref, je n'ai rien dit et j'ai laissé courir, en oubliant que mon patron était peut-être malin, mais beaucoup plus jeune que moi: il n'avait pas l'habitude des junkies, et il n'avait pas assez d'expérience pour se méfier de ce truc entre les jambières du caïd.
La suite est facile à résumer, et je suis certain que vous l'avez devinée: ça a très mal tourné. Le branleur a voulu payer moitié moins cher que ce qu'on lui demandait, Mancuso a répliqué qu'il ne faisait pas dans la charité. L'autre s'est mis à gueuler comme un putois roux. Mancuso faisait de son mieux pour rester calme, mais la situation commençait visiblement à l'agacer, et il a lâché un truc méprisant du genre "je vends les meilleures armes du marché; si vous n'êtes pas capable d'apprécier, allez voir ailleurs". Et là, il y a eu une détonation.
Mancuso hurle et tombe de sa chaise. Je dégaîne, descends le garde qui a déjà son arme en main. Le caïd ramasse la sienne. Je tire, le loupe, mais sa camelote s'enraye et au coup suivant je lui flanque un pruneau en plein milieu du front. Sa cervelle gicle jusqu'au plafond et il s'effondre en faisant la danse de saint Guy. J'ai une très belle vue sur son greffon et le revolver un coup qu'on y a planqué. Un coup, heureusement. Fin de l'histoire? Oh non, ce serait trop simple. Les deux mecs sont morts et bien morts, j'ai presque le temps de souffler, avant de réaliser que j'ai un sacré problème avec Mancuso.
Il a été sauvé par sa manie de croiser les jambes pour paraître plus zen et distingué: au lieu de se prendre la balle dans le ventre, il s'est fait taillader le genou et la cuisse droite. C'était du petit calibre, et même si ça pissait le sang, ça n'aurait pas dû être grave. Sauf qu'au lieu de serrer sa jambe, ou même de rester paralysé par la douleur comme ça peut arriver, il faisait un truc qui m'a flanqué une trouille de tous les diables: il se tenait la poitrine à deux mains. De ma vie, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi blanc - pas pâle, blanc, carrément blanc, au point qu'il avait les lèvres violettes. Il cherchait de l'air en hoquetant, comme si celui qu'il inspirait ne lui servait à rien, et quand j'ai essayé de l'asseoir en pensant que ça l'aiderait, il est tombé dans les pommes. Et il a arrêté de respirer.
Ouais, ce connard ne m'avait pas dit qu'il était cardiaque. Et j'avais encore jamais vu un coeur lâcher à cause d'une décharge d'adrénaline."


"Il voulait qu'on sauve sa jambe. C'est la première chose qu'il m'a dite à son réveil, et j'ai été tellement surprise que j'ai mis cinq minutes à comprendre qu'il était encore à moitié assommé par les anesthésiques. Alors je me suis contentée de lui assurer d'une voix affable qu'il n'était pas question de lui couper la jambe, qu'elle resterait encore longtemps attachée à son corps, et qu'on en reparlerait plus tard.
Etre toubib pour la mafia et ses principaux collaborateurs m'a permis de voir un florilège de traumatismes qui n'effleurerait même pas l'imagination de mes collègues. C'est fou le nombre et la diversité des blessures qu'on peut infliger à un hume; pour cela, l'imagination des hommes est extrêmement fertile, et celle des Versatilis est sans limites. Il arrive aussi assez fréquemment qu'un vieux mafioso à l'hygiène de vie lamentable vienne me consulter, ce qui fait que je m'y connais plutôt bien en affections cardiaques. Même si en l'occurrence, j'ai quand même dû rouvrir mes manuels d'étudiante pour voir ce qui pouvait démolir ainsi un cœur de vingt-six ans.
Comme je l'ai expliqué à Mancuso dès qu'il s'est retrouvé correctement éveillé (et dès qu'il a accepté de parler d'autre chose que sa jambe), il était atteint de CIA, communication inter-auriculaire. Il ne le savait pas. On lui avait toujours parlé d'un souffle au coeur, sans chercher plus loin. J'ai dû lui expliquer, dessin à l'appui, qu'il avait un trou dans la paroi interne du coeur, un trou qui fait communiquer les deux oreillettes. C'est normal avant la naissance, et il est censé se fermer ensuite. Parfois, il reste ouvert - c'est plus fréquent qu'on le pense. La conséquence schématique, c'est que du sang veineux, non oxygéné, traverse le coeur par cet orifice et continue directement dans les artères sans passer par la case poumon. Donc il y a déficit en oxygène, d'où l'essoufflement rapide, les crises de tachycardie, l'atrophie musculaire, les problèmes de croissance, etc...
Là, Mancuso m'a fait remarquer que c'était intéressant et que j’étais bien mignonne, mais qu'il ne voyait pas l'importance de la chose. Je lui ai aimablement répliqué que s'il avait fait une crise cardiaque pour un simple excès d'adrénaline, cela pouvait signifier que sa CIA décompensait - en clair, que le trou s'agrandissait, ou que le coeur fatiguait trop pour continuer à fonctionner normalement. Et que la prochaine fois, même s'il avait à nouveau la chance d'avoir un garde-du-corps qui savait comment faire redémarrer un coeur d'un coup de poing sur la poitrine (riez, ça marche très bien), il y resterait. Ça l'a calmé."


"Je l'ai sauvé, je l'ai amené au médecin, et j'ai démissionné. C'était un jeune gars sympathique, mais les clients qui oublient de me parler d'antécédents médicaux qui mettent leur vie en danger, très peu pour moi, merci."

"Il devait se faire opérer le plus tôt possible: il fallait colmater cette brèche dans son coeur. Je l'ai adressé à une clinique de Neven qui pratiquait cette opération avec une toute nouvelle technique appelée endoscopie: au lieu d'ouvrir le thorax pour faire une opération à coeur ouvert, avec tous les risques que cela comporte, ils faisaient passer les instruments dans une grosse veine de la cuisse et les laissaient suivre le sang jusqu'au coeur pour y travailler à distance. Là, ils comblaient l'orifice par un système d'implants en rivets. Mancuso n'a pas eu l'air de trouver cette solution aussi géniale que moi, mais comme il n'avait pas vraiment le choix...
C'est là qu'il a eu cette idée de dingue. Bon, je dis de dingue, mais en fait j'étais plutôt admirative. Il était Techie, et cela faisait un petit moment qu'il envisageait de se faire implanter son générateur arcan. Il m'a demandé s'il était possible de mêler l'appareil à la structure qui renforcerait la paroi de son coeur. Abasourdie, je lui ai répondu qu'il fallait voir ça avec le fabricant de l'implant et un excellent arcanotechnicien.
Il a dû convaincre les deux, parce qu'il l'a eu, son implant cardiaque de Techie. Et pour ce que j'en sais, ça a été un succès total."


Dernière édition par Caleb Mancuso le 17.01.13 15:16, édité 3 fois
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Signalement : Hume Evolus d'environ trente ans, pas très grand (1m72) et peu épais en ce moment, cheveux châtains, yeux noisette, bel homme, vêtements de très belle facture, pas de cicatrice visible quand il est habillé à part une entaille en virgule sous l'oreille gauche


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MessageSujet: Re: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime04.10.08 19:01

Chapitre cinq: Kwiiii!


"Vous croyez savoir ce qu'est un dragueur? Ben vous avez jamais connu le Mancuso. D'ailleurs faudra qu'il m'explique un jour ce qu'il cherche, à faire chier toutes les jolies filles qui passent, parce qu'enfin merde, il est vraiment beau gosse! S'il en faisait moins, il les ramènerait toutes dans son lit. Mais là, il est tellement lourdingue, par moments...
Moi? Oh nan, j'ai jamais testé l'oiseau au pieu. Je vais pas dire que je l'ai pas regretté. Mais d'un autre côté... Comment dire? Comme je l'intéressais pas... faut dire que je dois avoir l'âge de sa mère, je comprends que ça l'ait refroidi... Bref, comme mon cul l'intéressait pas, il ne sortait pas l'artillerie lourde avec moi, et finalement il était tout à fait agréable à côtoyer. Plus d'une fois il est resté au bar jusqu'à ce que je ferme, à discuter de tout et de rien, en faisant tourner un reste d'alcool au fond de son verre - grand amateur de Gerety, le Mancuso. Grand amateur de mon boui-boui en général, d'ailleurs, l'ambiance devait lui plaire. Pour un type aussi classieux, quelqu'un qui venait négocier avec les grandes entreprises de sécurité du coin, c'était étonnant. Mais moi je me plaignais pas, il me changeait agréablement des mineurs, ceux qui arrivent le soir en gueulant qu'ils détestent cette putain de jungle, et qui repartent au petit matin, ronds comme des queues de pelle, à beugler des chants à la gloire du patron qui leur offre le meilleur bar de la bordure d'Adhenor.
C'est chez moi qu'il a trouvé son... sa bestiole, là. Il y a un peu plus de deux ans. Un reptomarsupial, qu'il dit, le Mancuso. Moi, j'appelle ça une connerie de première. C'est encore un de ces trucs dont la jungle a le secret, vous situez? Une bête qui devrait pas exister, qui bousille toutes les théories sur l'évolution et la sélection naturelle. Un truc débile, tout juste bon à faire des bêtises et à vous casser les oreilles avec ses "kwiiiii"...
Enfin, je suis méchante avec ce pauvre machin, alors que finalement je l'aimais bien aussi.
La première fois qu'on l'a vu, il s'était posé sur le rebord de la fenêtre au-dessus du bar, et il matait Mancuso qui picorait des trucs pour l'apéritif. Je l'ai repéré la première, et j'ai dit au monsieur bien habillé qu'il avait une nouvelle admiratrice. Ca l'a fait sourire, et il a balancé une cacahouète à la bestiole rouge. Le truc l'a gobée au vol, et ça a fait marrer tout le monde. Mancuso a recommencé, mais cette fois le machin a fait son difficile, et il l'a regardée passer d'un air méprisant. Ca a encore plus fait marrer les clients.
J'ai dit à Mancuso d'arrêter, qu'après cette bête allait me casser les pieds à venir quémander, mais le gars s'amusait trop. Il a essayé tous les biscuits apéritifs du comptoir, l'un après l'autre. Certains se faisaient avaler tous ronds, d'autres finissaient par terre. Puis il est arrivé au bol de chips. Il en a lancé un, la bestiole l'a becté aussi sec... et elle a fait un bond du tonnerre pour atterrir directement sur le bar et plonger tête la première dans les chips. Là, je dois avouer que même moi j'ai explosé de rire: il était trop drôle, avec ses petits cris orgasmiques, alors qu'il avalait la moitié de son poids en cochonneries grasses. Et Mancuso, qui sourit toujours et rigole jamais, en a ri aux larmes.
Fallait s'y attendre, quand il m'a réglé et s'est levé pour partir, le machin lui a emboîté le pas. A bonne distance, mais c'était clair: il avait décidé de le suivre. Je lui ai dit que c'était bien fait, que je l'avais prévenu. Mancuso a fait signe qu'il s'en fichait, en disant que la bestiole renoncerait vite, lorsqu'elle se rendrait compte qu'il avait rien de plus pour elle. Il est parti, et le truc rouge a suivi ventre à terre.
Mancuso est plus jamais revenu sans son Chips sur l'épaule."


*****


Un an et demi, Secaria ma jolie.
Et déjà on me connait partout, déjà mon nom a infiltré tes ruelles.
Je suis la référence des Balayeurs, le vendeur préféré du milieu des Initiés.
Je suis le pote des Rhazals. Même le gouvernement a des intérêts dans mon business.
Ils me connaissent, ils m'admirent, ils me haïssent. Ainsi, au moins, j'existe.


Dernière édition par Caleb Mancuso le 17.01.13 15:20, édité 1 fois
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Caleb Mancuso Vide
MessageSujet: Re: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime24.09.11 22:03



NB: Les fiches ont été nettoyées de tous les post non rp. Désormais, l'auteur du topic est le seul habilité à poster.

Ce topic vous servira à la fois d'étendard, comme de journal intime ou fourre-tout, tant que cela concerne Caleb.
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Caleb Mancuso   Caleb Mancuso I_icon_minitime

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