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 Cyndrel-Jaeret

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Cyndrel-Jaeret Vide
MessageSujet: Cyndrel-Jaeret   Cyndrel-Jaeret I_icon_minitime29.08.09 5:54

Nom : Valentine
Prénom : Cyndrel-Jaeret
Surnom : Licorne.
Sexe : Mâle
Age : 287 ans
Race : Rhazal
Idéologie : Camorra.
Métier : Chasseur de trésor, déménageur et vendeur de rêves. ( Comprenez réparateur en tout genre, voleur et arnaqueur
Conscience : Eveillé


Physique

Svelte silhouette sur hauts sabots, le Rhazal est charmeur, à sa façon. Une figure avenante fendu d’un sourire au coin, des yeux bruns intenses à la pupille reptilienne, un nez aquilin et prononcé, alors que son menton volontaire s’avance à la manière des caprins ; les cornes situées sur son front sont définitivement celles d’un Rhazal. L’une d’elle est brisée à sa moitié, l’autre ne s’élève qu’à peine au-dessus de la masse capillaire de l’individu. Cheveux touffus, en désordre, blond foncé. Rajoutons au tableau les inévitables excentricités de l’esprit hétéroclite de Cyndrel-Jaeret ; une fleur accrochée à la corne valide, des boucles d’oreille en veux-tu en voilà, une petite cicatrice qui traverse ses lèvres sensuelles, une autre sur l’arcade, et une canine en moins. Un faciès de voyou cosmique, accentué par la musculature évidente sous le gilet de ceintures. Cyndrel a le visage d’un bel hume entre deux âges, accentué par des yeux jeunes et amicaux, couleur terre de sienne brûlée. Un gentleman, et c’est ainsi qu’il se présentera.

Jusqu’au nombril, Cyndrel-Jaeret est plus ou moins imberbe. Athlétique, sa silhouette s’étire, pleine d’aisance. Pour un Rhazal, il est petit ; chez les humes, il est plutôt imposant et intimidant, bien que desservi par des idées vestimentaires étranges et une tendance à se voûter en avant.

Ses poils sont d’une couleur châtain, lumineuse et cuivrée au soleil. Il en prend soin, de ses pattes velues jusqu’au bouc qu’il arbore fièrement au bout de son menton. Chez lui, on remarque une certaine recherche d’esthétisme, parfois réussie, la plupart du temps surprenante. Pour sa défense, rappelons que Cyndrel-Jaeret est un extratirrestre qui n’a qu’une vague idée des conventions sociales. Son esprit n’appréhende de toute façon pas celui de l’hume. Il a essayé de lui ressembler, en s’accoutrant de vêtements bigarrés. Puis il a renoncé, trouvant le port de tissus on ne plus inconfortable. Par contre, il considère l’hume comme un génie lorsqu’il s’agit des accessoires. Il adore les bijoux, les tatouages, les chapeaux, … et surtout, les ceintures et les poches. Si vous croisez par hasard un Rhazal qui porte un gilet ouvert en plein hiver, une fleur à la corne, le sourire moqueur et un jeu de poignards en main, eh bien bravo, vous avez trouvé Cyndrel. Ne vous moquez pas du chapeau qu’il porte parfois pour sortir, il en serait définitivement vexé.


Description morale

Cyndrel-Jaeret est un Rhazal attrayant et excentrique, aimant la nouveauté et la découverte à défaut de la raison et de la sécurité.

Aventurier pas vraiment sans peur ni reproches, Robin des Bois pas franchement miséreux, commerçant vraiment pas scrupuleux, hors-la-loi au cœur généreux : bref, son éthique ne ressemble à rien de connu. On a fini par penser qu’il faisait les choses au jour le jour, voir seconde par seconde, et selon son caprice du moment. Très capricieux, d’ailleurs, la licorne. Si quelqu’un peut raisonner sans logique, c’est bien lui.

Il a l’air plutôt flegmatique, pas du genre à s’angoisser facilement. Non pas parce qu’il ne connaît pas la peur : mais parce qu’à force de la côtoyer, il a appris à l’utiliser à bon escient. Son esprit est difficilement étonné, plutôt fataliste et extrêmement curieux : c’est un touche-à-tout, à l’esprit très ouvert. Le genre de mec qui appuie sur le bouton rouge parce que ‘c’était vraiment trop tentant.’
Il sait bien que le plus important n’est pas ce que l’on sait mais ce qu’on fait croire aux autres que l’on sait. Pour ça, c’est un as, un véritable magicien. On ne sait pas trop s’il arnaque les gens pour le plaisir de se masturber le cerveau ou s’il fait ça par amour pour l’argent. Ni l’un ni l’autre ne semble lui correspondre. Il n’étale pas forcément son ingéniosité au monde, en général parce qu’il a autre chose à faire que de s’occuper de chaque pigeon qui passe son échoppe. Pas qu’il sous-estime les humes ; Cyndrel-Jaeret a, au contraire, beaucoup d’admiration pour cette espèce de bipède dont les mœurs le fascinent.

C’est un voyou courtois, sympathique et amical, et qui adore se foutre sur la gueule des ivrognes : les bastons, ça lui plaît bien. Il a bon cœur, malgré ses airs cupides, et s’insurge pour rien. Il place le libre-arbitre au-dessus de toutes qualités, sans se rendre compte qu’il peut étouffer les autres par son trop-plein de liberté et de caprice.

Un de ses grands défauts, outre son avidité, est bien sa curiosité. Il résiste très mal à la tentation…en fait, quasiment pas. C’est toujours le moment de mettre ses idées à l’épreuve – par le biais des intermédiaires.


Style de combat : C’est un bon bagarreur, comme vous le prouveront ses cicatrices et ses coups de genoux. Croyez-moi, un sabot dans l’entrejambe, ça vous étale un homme. Il aime beaucoup le pugilat mais encore plus le tir aux fléchettes. Il est équipé d’un jeu de celles-ci, qui n’ont pas franchement l’air inoffensives, peut-être à cause de leur renforcement en métal et le tranchant de leurs têtes. Il ne porte aucune autre arme, parce qu’il pense sincèrement que personne n’aurait envie de lui chercher des noises, à part un kamikaze peut-être.



Talents particuliers : Duperie, Ingéniosité. Et (mal)heureusement, touche-à-tout : il a déjà fait, sait faire, compte faire un large panel de choses qui paraissent inutiles mais peuvent s’avérer surprenantes (en ce moment, il est fada des claquettes.)

Signes particuliers : Une corne brisée.
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MessageSujet: Re: Cyndrel-Jaeret   Cyndrel-Jaeret I_icon_minitime29.08.09 6:00

**
Chapitre un : Du développement des saligauds, avec, ou sans, méninges

« Ze veux êfre un saligo ! » s’exclama le petit Rhazal, galopant sur ses courts sabots, ses fines pupilles posées sur le visage affectueux de sa mère.

Maman Valentine adorait son petit rejeton. Cadet d’une longue lignée de Rhazals, c’était un petit positif et dynamique, qui passait le plus clair de son temps à jouer ou à venir la voir. Oui, vraiment, la vie était belle pour Maman et son bébé.

« Un quoi ? » demanda innocemment la mère.

« Baba y a dit que c’éfait un saligo de bremière ! Barce qu’il vole l’arfent des Rhafals et le donne aux humains bauvres ! F’est ça, un saligo !»

« Ah…oui…bien sûr. Tu ne voudrais pas plutôt être diplomate, comme ton frère ?»

« Marilth il est trop nul ! »

Et c’est à partir de cette journée que tout dégénéra pour Maman et Papa Valentine : le cruel univers les avait affublés d’un rejeton agile et physiquement adorable, mais doté de la capacité de concentration d’une cacahuète grillée. Autant dire que pour les honneurs diplomatiques, c’était foutu.

Ce ne fut pourtant pas faute d’essayer : techniques de rhétoriques, cours, leçons, flatterie, sophisme, fumisterie, diplomatie, tout y passa, mais rien ne parut s’imprimer dans l’esprit du gamin. Etourdi, erratique, Cyndrel-Jaeret était un sauvage. On se dit que, là où l’éducation échoua, la famille aiderait. Le frère diplomate en fut bon pour un seau sur la tête et un détour de quelques heures dans une pièce fermée. La mère fut renvoyée, le père ignoré, et les sœurs bousculées. L’âge, peut-être, aurait été la solution. Mais en plus de rester petit et insupportable, l’enfant terrible avait très envie de voir l’océan et s’enfuyait presque quotidiennement de sa maison. La seule personne qui réussit à l’apprivoiser fut son grand-père, qui lui parla énormément des mondes merveilleux qu’il avait découvert.

Le temps prouvera, plus tard, que l’éducation sophiste de ses parents ne fut finalement pas aussi inutile que ça.

(….)

« C’est quoi, *méninges* et *saligaud* ? » demanda une séduisante Rhazale, le front plissé.

Sharmilla faisait souvent ça lorsqu’elle réfléchissait. Cyndrel avait appris à ne plus y faire attention, même s’il trouvait cette manie ridicule chez quelqu’un de la trempe de Sharmilla. C’était le genre de personne qui avait de l’aplomb, du courage, du charisme – toutes ces choses que le chétif adolescent avait rayé de son vocabulaire. Et il trouvait idiot qu’elle ait un tel manque de contrôle sur sa physionomie. En même temps, c’était peut-être ça qui lui plaisait.

« Eh bien, *méninges*, c’est ce que les hommes n’ont pas ; *saligaud*, c’est ce que tu dis lorsqu’on ne te regarde pas dans les yeux » l’informa obligeamment le petit escroc, juché précairement sur un rocher, observant, prudent, le ressac de la mer.
Sa camarade prononça les mots tout bas, le front encore plus plissé. Oui, oui, certaines réflexions venaient lentement à quelqu’un d’aussi bon et éduqué que Sharmilla.

« Je crois que je ne comprends pas » finit-elle par avouer, visiblement contrariée par son échec.

« Qui t’as dit ça, de toute façon ? »

« Ben, toi, Jae. Tu as précisément dit : ‘Agitez un peu vos méninges, saligauds, vous voyez pas que c’est ma fiancée ?’ »

« Quoi ? Moi, j’ai dit ça ? »

Sharmilla le frappa dans les côtes. L’adolescent rit, et bondit brusquement sur ses sabots.

« Tu verras, Sharm, un jour je te volerai une étoile » affirma le Rhazal.

Ce disant, il pointa du doigt la voûte céleste. Sur cette planète, elle n’était pas bleu, mais orangée, illuminée de lueurs, de lueurs qui faisaient battre son coeur.
Cyndrel-Jaeret savait déjà qu’il s’agissait là de planètes, d’autres horizons, et il se sentait gonflé de confiance en songeant, qu’à son tour, il irait peut-être les explorer…et en dérober les joyaux.

(…)

Ils s’étaient jurés un amour éternel, par-delà les frontières, et s’étaient promis l’un à l’autre de ne jamais se séparer.
Le meilleur ami de Cyndrel-Jaeret obtint le premier une mutation. La Camorra avait besoin de ses talents de comptable ailleurs.
Depuis, il ne fut plus jamais question d’aborder le sujet ‘promesse d’enfance ’ avec le Rhazal. Il devenait sensiblement jaloux à l’idée que, de tous, c’était bien cet abruti de Karem qui avait remporté sa Sharmilla. Mais, soit ; puisque Cyndrel ne pouvait avoir l’Amour, il irait simplement le trouver à sa manière : il y avait tant de trésors qui n’attendaient que lui.

(…)

Autour de la table, le groupe avait éparpillé des cartes de tarot et des gains. Beaucoup de gains. Enormément de gains. Ça brillait, ça croulait, et tout le monde y mettait la main pour en faire disparaître discrètement quelques trésors.

« Plus jamais je ne refais ça, Jae, tu m’entends ? » jura un cornu d’allure costaude. Un prénommé Dzyn.
Au centre du groupe se tenait le svelte Cyndrel, sa figure nouvellement paré d’une méchante cicatrice qui lui barrait la lèvre et dévoilait sa gencive et sa dentition. Malgré la douleur, il souriait, et paraissait heureux. Son sourire ne faisait qu’augmenter la profondeur de sa blessure en étirant les chairs.

« Je parie que tu ramperas à mes pieds pour pouvoir le refaire » répondit joyeusement l’être qui était désormais le possesseur des 50% des gains totaux du vol le plus outrageux et le plus complet réalisé chez le sultan depuis un siècle. Déjà à l’époque, il savait tirer son épingle du jeu.

« Petit con, jamais ! »

(…)

Cyndrel-Jaeret bondit agilement entre les herbes hautes, son complice sur les talons. Tous deux se postèrent derrière un rocher ; la pente était assez raide, et en contrebas, un groupe de mercenaires tournaient autour de ce qui ressemblait à un grand camion. Derrière eux, s’étendait la file de ce qui était le ravitaillement de la capitale la plus proche.
Son compagnon jeta un coup d’œil impatient sur la scène, avant de lui faire signe.
D’un commun accord, ils appuyèrent tous deux sur le déclencheur des explosifs.

(…)

« J’avoue, Mr.Jaeret, que, malgré votre honnêteté notoire, je suis bien obligé de vous interroger : vous faites parti des rares commerçants qui ont, par une chance indue, conservé leurs lignes de ravitaillements. »

Ce qui était un policier, mais ressemblait plus à un ver doté de dizaines d’yeux, observait intensément le Rhazal. Oui, bien sûr, personne ne l’aurait pensé coupable d’une telle action : non seulement capable d’inventer une dizaine d’alibis à la seconde, le fourbe bouc s’y entendait aussi pour faire croire à tous qu’ils faisaient de bonnes affaires en venant chez lui, et les faire ressortir de son échoppe plus heureux qu’ils n’y étaient en entrant.

« C’est exact. » confirma Cyndrel, mi-horrifié mi-fasciné par la laideur de l’enquêteur.

« Où étiez-vous, il y a trois jours, environ au zénith du Soleil ? »

« Au déjeuner de Mme Culprit, bien sûr. »

« Possédez-vous des témoins pouvant conforter votre alibi ? »

« A peu près la moitié de la ville. Dont le Sultan, le Vizir, son harem, et Mme Culprit, bien entendu. »

L’officier cligna ses treize yeux en même temps. Le Rhazal songea qu’il en aurait encore pour plusieurs nuits de cauchemar.

« Et savez-vous pourquoi on aurait épargné votre cargaison en particulier ?... »

« Très simple, m’sieur l’agent : elle vient de l’espace » rappela le bouc.

Encore une fois, la limace parut être déstabilisée. Si une telle chose était possible pour un mollusque dont la capacité d’expression avait de quoi rivaliser avec celle d’une pomme de terre. Et Cyndrel-Jaeret s’entendait en pomme de terre.

« Que pensez-vous des commerces toujours ouverts ? »

C’était décidément trop facile, songea l’escroc. Son visage arbora malgré lui une mine inquiète, puis soudainement impassible, qui n’échappa pas aux treize regards posés sur lui.

« Les commerces de Erk, Aruil et Sylvanna ? » demanda-t-il avec lenteur, comme pesant chacun de ses mots.

« Parfaitement. »
«
Que ce sont des arnaqueurs qui refilent de la camelote à chacun de leurs clients, et qui ne s’arrêtent sur rien pour faire de l’argent : suffit de voir leur dernière invention, la ‘pochette-surprise’. Etonnante, en effet, surtout que le contenu en est toujours décevant, et le prix fort payé ! Mais je suppose que ce n’est pas ce que vous voulez savoir. Je ne suis pas en très bon terme avec eux. Nos vues commerciales divergent. Là où je tiens à offrir du vrai, ils ne proposent que de la poudre aux yeux. Sylvanna & Cie m’a déjà proposé de me rallier à leur centre commercial, mais j’ai refusé. Ça ne m’intéressait pas : leurs conditions de travail étaient absurdes et dictées par une patronne imbue de sa personne, prête à m’accorder le salaire de sa coiffeuse. Voilà ce que j’en pense. »

A force d’évoquer le sujet Sylvanna, il crut apercevoir, dans les pupilles moroses de l’agent, un éclair de compréhension qu’il se força bien à dissimuler à ce que la ville comptait comme son honnête marchand. Ce type avait le cerveau lent (aha), mais le plus important était de lui croire qu’il venait d’arriver à une conclusion tout seul. Aussi continua-t-il à jouer les abrutis charmeurs, comme il savait si bien le faire.
Sylvanna ne vendait-elle pas des explosifs ? Et en y pensant bien, Erk n’avait-il pas été impliqué dans des affaires louches dans sa jeunesse ?...un casier long comme mon bras, m’sieur l’agent…

(…)

En observant la file d’attente devant son échoppe de fruits et légumes, Sharmilla ne put s’empêcher de grimacer. Elle se détourna violemment vers son confrère, dont la silhouette athlétique se découpait sur sa fenêtre. Il lui adressa un signe moqueur.

« Je te l’avais dit, ma belle : 50% de ce que tu gagnerais » ronronna-t-il avec plaisir. « Tu as même signé ce petit contrat, pensant certainement que je n’aurai jamais le cran de faire ce que j’avais promis, et que tu pourrais repartir avec mes 80% de bénéfices » rajouta-t-il, cette fois clairement gonflé d’orgueil et d’autosatisfaction.

La blonde le dévisagea avec un mélange de colère et de rancœur ostentatoire.

« Sal…saligaud, va ! »
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MessageSujet: Re: Cyndrel-Jaeret   Cyndrel-Jaeret I_icon_minitime29.08.09 6:04

Chapitre deux : Oups ! (I did it again) Ou comment devenir maître du : C’était vraiment trop tentant…

La Camorra avait été très satisfaite de son dernier plan. Le commerce avait soudainement tourné en leurs faveurs : les homo sapiens et autres espèces du Sultanat, écœurés par l’escroquerie de leurs propres commerciaux, avaient accepté sans rechigner de se tourner vers ce peuple apatride qui, au départ, ne leur inspirait guère confiance.

On trouva chez Sylvanna assez d’explosifs pour faire sauter encore une dizaine de caravanes. La pauvre marchande ne sut jamais expliquer ce qui était arrivé, et, rendue confuse par la situation, finit bien par s’avouer coupable. Erk prit ses clic et ses clac aussi vite qu’il le pût, ce qui était bien une preuve de plus de sa lâcheté et de sa culpabilité. Quant à la dernière organisation, Aruil, elle se rendit très bizarrement à l’ambassade la Camorra pour entamer de longues négociations, chez un certain Marilth. Il fut convenu que la tentaculaire entreprise passerait certaines de ses plus glorieuses places-fortes en liquidation, ce qui permettraient ensuite de les rouvrir dans la plus parfaite entente avec des Rhazals dédiés à l’harmonie du marché en ville.

Cyndrel-Jaeret reçut plus d’hommages que n’étaient nécessaires, ce qui satisfit son ego et son besoin de reconnaissance. Dès lors, il sembla se calmer, n’échafaudant aucun plan en particulier et se tournant vers des centres d’intérêt étonnants : le savoir du Sultanat. On tenta de lui apprendre l’astrologie, les mathématiques, l’alchimie. Le Vizir finit même par le mettre au défi de calculer la hauteur exacte d’une pyramide sans aucun indice. Le Rhazal attrapa une insolation dans le désert, où on supposa qu’il avait trop réfléchi (on le prenait alors pour une sorte de génie.) En réalité, il avait tenté d’acheter un prêtre pour obtenir la précieuse information, qui lui avait conseillé de s’aider de l’ombre du bâtiment. Ce plan n’aboutit jamais à rien, mais le Rhazal prit en horreur les environnements naturels et se réfugia dans les villes.

La Camorra lui demanda plus tard de l’aide pour rétablir l’équilibre du marché sur une planète prénommée l’Anneau. La concurrence était rude, car il s’agissait là de la plus importante planète du système solaire : sa technologie avancée et ses peuples cosmopolites la transformaient en véritable mine d’or.

Il fut décidé qu’afin d’aider l’escroc dans sa tâche, on lui assignerait un expert comptable (dont la mission secrète était de vérifier que personne ne dépenserait les gains en bière et pierres précieuses), un spécialiste des mœurs cosmiques et de l’étude des peuples (qui, lui, devrait faire attention à ce que leurs affaires restent leurs affaires) et un professionnel technologique (car les trois précédents idiots étaient des ignares venus du Sultanat, qui croyaient que tout le monde se battait avec un sabre et qui n’avaient jamais entendu parler du théorème de Ballès.) C’est donc ainsi que Jaeret, Karem, Sharmilla et Dzyn se retrouvèrent dans la mouise à des années-lumière de leur planète natale.

En réalité, tout commença très bien : plans subtils, discrets, pas très ambitieux, mais répétitifs. Equipe de choc (toujours en pleine engueulade) ; produits intéressantes ; études, découvertes…alors, qu’est-ce qui aurait bien pu tourner mal ?
Eh bien : tout…

(…)

« J’ai une idée » affirma soudainement Cyndrel-Jaeret, du fin fond de son hamac.

Karem roula les yeux au ciel, Sharmilla poussa un soupir à fendre la roche et Dzyn les ignora. Dzyn était doué pour ignorer les gens.

« Une très bonne idée » insista le Rhazal.

« La dernière bonne idée que tu as eu t’as fait perdre une dent, Jae. » Il parlait, bien évidemment, de la fois où, complètement beurré, le voyou avait eu l’idée de faire de l’alpinisme. « Tu pourrais, disons…nous lâcher un peu, avec tes plans loufoques ? » grogna Karem.

« Vous savez que, après-demain, c’est la journée de la paix ? » Silence. « Si, vous savez, cette fête annuelle où tout le monde fait des trucs bizarres, porte des vêtements transparents, se bourre la gueule, pour fêter la paix, justement, hein ? »

« On sait ce que c’est » coupa Sharmilla.

« Et où les ambassadeurs planétaire se réunissent pour discuter avec le Président de la Nation, pour ratifier un nouveau traité de paix ? »

Une expression d’horreur soudaine traversa le visage de la blonde et de son mari. A force de côtoyer le vaurien, ils avaient gagné la même perversité d’esprit. Ce qui ne les arrangeait pas. Du tout. Dzyn, lui, continuait de siroter en silence son sirop au jus de citron. Personne ne savait ce que pensait Dzyn. Peut-être qu’il ne pensait pas.

« Imaginez ce que le Président serait prêt à donner…pour récupérer ces diplomates à temps pour certifier la paix nouvelle ! »

« Il n’en est même pas question, Jae ! Tu…t’es complètement malade ! C’est quelque chose d’important, pour cette planète ! Tu ne peux pas faire ça ! »

Oh, si. Il le pouvait tout à fait.

« J’ai toujours eu une dent contre les ambassadeurs, ma chère moraliste. »

(…)

Normalement, le plan était simple. On paye une bande d’humains pour garder les diplomates kidnappés. On leur fait passer un message au Président, qui aussitôt, met la main à la bourse et fait un geste économique important pour la pacification du monde. Ensuite, on libère les prisonniers, on les rend à la populace, on accuse les humains, et le tour est joué.

Oui, c’était bien simple, comme ça. Tellement, que lorsqu’il s’avéra qu’en réalité les ambassadeurs étaient infectés par des Sparatix, les humains paniquèrent. Il faut dire qu’ils n’avaient jamais vu un type se rongeait le poignet jusqu’à l’os pour que le sang fasse glisser les liens des cordes. Ils laissèrent bien entendu quelques survivants, qui dénoncèrent tout de suite leur commanditaire. Après quelques heures de torture, les commanditaires trahirent d’autres intermédiaires, et, de fil en aiguille, on parvint à retrouver la trace d’un prénommé Dzyn et de son complice Cyndrel-Jaeret. Tous deux des Rhazals, d’ailleurs. La nouvelle fit rage, les ambassadeurs-Sparatix en profitèrent pour déclarer la guerre à la Nation, et la Nation se mit en devoir de faire de la journée de la paix, la journée d’exécution des êtres les plus putrides de l’espace : les boucs.

L’exil forcé de la Camorra se fit vite, et bien. Sauf pour Dzyn et Jaeret, déjà emprisonnés au fin fond des geôles de l’inquisition. A ce qui paraît, on allait les condamner demain. Il y avait une histoire à propos de quatre chevaux, de quatre cordes, et de beaucoup de sang. Enfin, ne précipitons pas les choses : on avait toute la nuit pour s’occuper de ses criminels. Le plus important était juste de s’assurer qu’ils soient encore conscients pour l’écartèlement.

(…)

« Jae ! »
Pas de réponses.
« Jae ! »

Doucement, les yeux clignèrent, s’ouvrirent. Aussitôt, une expression de souffrance terrible passa sur le visage du jeune voleur. Il voulut ouvrir la bouche, certainement pour râler de douleur, mais le fait qu’on avait suturé celle-ci de long en large l’en empêcha. Son cri se stoppa quelque part au fond desa gorge. Il fixa le visage de Sharmilla. Sur tous ces traits, d’ordinaire si moqueurs, si attirants, elle ne voyait qu’une chose : la peur. La plus abjecte terreur, celle qu’elle n’aurait jamais cru voir sur le faciès de son ami d’enfance, pourtant assuré et confiant.

La blonde recula d’un pas, trembla et vomit sur la table de torture la plus proche. Lorsqu’elle put récupérer son inspiration, elle tenta de rassurer son ami qui, de toute évidence, ne la reconnaissait pas. Ses sombres prunelles s’étaient enflammés d’une lueur de défi. Oui, il la prenait pour quelqu’un d’autre.

« J’lai assomé ! Avec..avec ça… » Elle brandit le tisonnier. Cyndrel-Jaeret se mit aussitôt à se débattre contre ses liens, finalement plus très assuré. « Jae ! C’est moi ! C’est moi… »

Karem revint vers eux.

« Dzyn est encore vivant. Il …enfin, ses sabots… » sa voix mourut.

Le couple s’entre-regarda. Jamais ils n’auraient abandonné les deux plus sombres crétins de la galaxie aux mains des humains. Tous deux savaient à quel point ce peuple pouvait s’avérer inventif lorsqu’il s’agissait de traiter avec…des bouc-émissaires. Sharmilla n’était pas experte en us et coutumes pour rien.

Mais ils savaient aussi à quel point certains pouvaient être courageux. Les plus intelligents, les plus marginaux, ceux avec qui ils avaient travaillé, avaient accepté de les aider, sachant ce qu’étaient les Sparatix. C’était ainsi qu’ils avaient eu la chance d’entrer dans cette prison, et d’en sortir les deux condamnés. On les ramena dans un vaisseau de la Camorra. Dzyn resta alité plusieurs semaines avant de recouvrer ses capacités de mouvement. Cyndrel-Jaeret, dû à sa faible constitution, sombra dans un délire fiévreux dont il mit plusieurs mois à se remettre tout à fait.

Il fut jugé inutile de renvoyer les deux imbéciles. De leur passage dans les abîmes de l’Anneau (dorénavant infesté par les Sparatix et en proie au chaos), chacun avait perdu ces longues cornes recourbées, symbole on ne peut plus frappant de disgrâce pour n’importe quel Rhazal. On avait plus le cœur à les plaindre qu’à les punir – car entre boucs, on se serrait tous les coudes. Sans exception.

Dzyn retourna au Sultanat où il reprit ses affaires habituelles. De silencieux et pas très charismatique, il sombra dans la démence la plus totale. Karem et Sharmilla repartirent de leur côté, sans oublier de demander, avant leur départ, ce qui avait motivé les actes de leur ancien ami :

« C’était vraiment trop tentant… » avait répondu celui-ci, avec un sourire d’excuse.

Bien sûr, ça avait énervé au possible les deux mariés qui l’abandonnèrent sur le champ et ne voulurent plus jamais avoir affaire à lui. Ce que Cyndrel ne dit jamais, fut qu’il avait juste tenté d’honorer une promesse faite il y a très, très longtemps : avec cet argent, il aurait pu acheter une étoile…
Quant à l’escroc, on lui demanda de bosser sur Secaria. Jaeret avait toujours détesté les endroits froids, mais soit : il avait accepté, sans broncher, son échec, et s’était rendu en ville, où on peut encore le trouver. Là où l’éducation, la famille, les amis et l’âge avaient échoué, l’expérience chèrement acquise avait enfin réussi : Cyndrel-Jaeret s’était assagi.
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Asphodèle

- Rayon X-tra lucide - Charbre Carnivore.

Asphodèle

Signalement : Hûme d'un peu moins de 20 ans, 182cm, musculature sèche, plutôt maigre. Peau hâlée, tignasse brune, cicatrices en bandeau, oeil gauche laiteux et borgne, oeil droit d'un bleu profond mais inexpressif. Piercings à l'oreille. D'autres cicatrices de part et d'autres.


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MessageSujet: Re: Cyndrel-Jaeret   Cyndrel-Jaeret I_icon_minitime29.08.09 13:13

N'oublie pas, mon agneau, d'éviter de t'exposer ici en plein jour.
Ce pourrait te donner de bonnes irritations, seul l'aube ou le crépuscule conviendront aux gens de ton peuple. Et c'est tellement plus pratique, pour se dissimuler.

Très évasif sur la planète qui t'as vu naître mais en même temps, l'histoire de ses voyages est plus qu'enrichie.
Et puis j'imagine, comme tous les Rhazals que tu me prétendras y avoir mis les sabots un jour. :)

Je n'ai... absolument rien à redire en fait : j'ai adoré l'histoire, le rythme et le personnage, digne représentant de sa race.

Donc voilà. J'adore.

[Fiche Validée]


Asphodèle, Modo intérimaire
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MessageSujet: Re: Cyndrel-Jaeret   Cyndrel-Jaeret I_icon_minitime

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