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 Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre.

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Leto

- Hmmm Chaaaaraaaal ! - aime défoncer les façades.

Leto

Signalement : SDP


Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. Vide
MessageSujet: Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre.   Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. I_icon_minitime09.07.09 6:47

I. Identité:

Nom : Elbon
Prénom : Leto
Surnom : Il faudrait déjà qu’on s’intéresse à elle…
Sexe : Quand ça lui chante.
Age : 23 ans
Race : SDP Versatilis
Idéologie : Pacte de la Lune Rouge
Métier : Adepte du bâton à franges sous couverture. Oui, c’est ça, balayeuse.


II. Conscience du monde et Magie:

Connaissance des extra-tyrestres : Ce serait triste d'ignorer sa propre espèce, quand même.
Conscience : Initiée
Technique : Psyker
Spécialisation : Télékinésie

Le Spectre – Le standard de tout télékinésiste qui se respecte. Le principe est simple : voir un objet, le faire s’élever dans les airs, et le déplacer. Plus l’objet est petit, plus le déplacement pourra être rapide. Cependant, à l’heure actuelle, ce pouvoir est limité au poids de Leto (elle peut donc se déplacer elle-même en lévitation). Si elle veut soulever quelque chose de plus lourd qu’elle, elle en subira les conséquences, allant de simples courbatures à de violentes migraines, jusqu’à une forme de coma si elle s’obstine. Elle cherche donc à gagner en force de ce côté-là et vise des objets allant jusqu’à une tonne maximum.
La durée peut varier selon l’effort, allant de quelques secondes jusqu’à une moyenne de quarante-cinq minutes. Leto suppose qu’elle pourrait arriver un jour à une heure.

L’Envolée Sauvage – De loin la méthode préférée de Leto. Cette utilisation du pouvoir permet de soulever et de maîtriser plusieurs objets pour en faire une sorte de nuée. La taille des objets en question est très limitée. En général, plus c’est léger et plus elle peut en contrôler. Plus c’est lourd, et moins elle en fera voler. Elle se sert de ce pouvoir principalement avec des étoiles de jet (environ cinq à la fois, pour maîtriser), mais il lui arrive de le faire avec des lames de rasoir (un peu plus d’une dizaine) voire même avec des trucs qu’elle trouve autour d’elle (éclats de verre, par exemple). L’ennui, c’est qu’en utilisant beaucoup de petites choses, l’attaque fonctionne en nuée. Il vaut donc mieux pour un éventuel allié qu’il ne soit pas sur le passage.
La durée est inversement proportionnelle au poids total des objets contrôlés. Cela peut varier de quelques secondes à 10 minutes (dernier record personnel de Leto). Mais elle compte bien le faire évoluer jusqu’à plusieurs heures.

Le DTG (Dans Ta Gueule) – Le fonctionnement de ce pouvoir est quelque peu étrange. Il ne s’agit pas vraiment de contrôler le déplacement de quelque chose, mais plutôt de l’éjecter avec force. C’est une poussée brusque, destinée à éloigner le danger. Ce pouvoir se déclenche plus facilement que les autres, mais l’effort demandé est plus important. Il lui est possible de projeter un hume sur plusieurs mètres, ou de faire sauter des portes verrouillées. Vu de l’extérieur, on dirait juste que la cible est comme soufflée par une explosion qui n’a pas eu lieu. Si une personne se prend ce pouvoir dans la figure, elle subira deux formes de dégâts. La première due à la projection (qui revient à se prendre le balancier d’une horloge géante dans la figure) et la deuxième avec la chute (en espérant qu’il n’y ait pas d’obstacles sur le chemin du vol plané).


III. Descriptions:

Description physique :

Mignonne. C’est sans doute ce que penserait le premier venu en la croisant. Si seulement elle n’avait pas une attitude étrangement distante. Leto garde souvent le regard baissé sur le sol en avançant, donnant l’étrange impression qu’elle reste penchée, qu’elle se sépare volontairement de la foule qui l’entoure. C’est ainsi qu’elle évolue dans la rue la journée, ses longs cheveux bruns libres recouvrant ses épaules, son dos, plongeant son visage dans l’ombre. Elle n’aime pas la lumière, c’est gênant, trop clair. Il lui arrive à ce titre de porter des lunettes de soleil. Mais si vous voulez savoir avec un peu plus de certitude à quoi elle ressemble, il vaut mieux attendre qu’elle soit à l’abri du jour.

Comme chez elle par exemple, lorsqu’elle relève la tête, écartant ses cheveux qui ne font plus qu’encadrer son visage. Elle est grande et fine, un bon mètre soixante dix-huit. Le genre de jolie fille qui semble pouvoir se briser en deux si on la malmène un peu trop. Mais elle fait des efforts, avec un entraînement régulier pour réduire autant que possible ses faiblesses physiques, pour que ses membres fins puissent gagner en musculature. Des formes ? Bien sûr. Leto est une femme, à n’en point douter. Mais sa carrure de grande tige amoindri les courbes. Elle a le teint clair, grisâtre en vérité. Une couleur maladive qu’elle cache depuis l’enfance sous un maquillage parfait qui lui donne juste l’air pâlotte, à défaut d’étrangère. Ça et là, quelques marques laissées au gré d’une vie devenue mouvementée se sont apposées sur sa peau, notamment une cicatrice qui lui barre l’omoplate gauche, une autre qui égratigne sa cuisse droite. Ses lèvres pourtant pulpeuses n’offrent que rarement des sourires, et pour cause, ses dents on tendance à trahir ses préférences carnivores. Il n’y a que dans un environnement éclairé que la couleur de ses yeux se révèle vraiment, Une sorte de doré incertain. Un vert qui aurait un peu trop tiré sur le jaune. Un regard de prédateur, accentué par de fins sourcils. Dans une lumière tamisée le petit cercle d’or se devine à peine tant la pupille se dilate. Oui, c’est un fait, Leto adore le noir dans lequel elle peut toiser le monde avec un mépris parfaitement dissimulé derrière son charmant minois.

Ses goûts vestimentaires semblent être aussi passe-partout qu’inintéressant. Pas de bijoux, jamais. Pantalons usés, ou shorts avec des bas déchirés. De grosses chaussures renforcées de métal. Le genre de truc qui ne pardonne pas si l’envie lui prenait de vous écraser les orteils. En haut, des t-shirts sans manches la plupart du temps, passant par toutes les couleurs, souvent délavées d’ailleurs. Un long manteau en cuir semble être le seul vêtement vaguement couteux qu’elle se soit offert. Pas par motivation esthétique, juste par sens pratique. Il y a cependant quelque chose qui ne change jamais sur elle : une ceinture, large, retenue par ses hanches. On y trouve accrochée une épée, et aussi quelques breloques qui tintent. Un regard expérimenté reconnaîtrait probablement une série de petites lames en étoile courbes.

Elle bouge à peine, et paraît toujours étrangement calme. A vrai dire, la plupart des gens la remarquent à peine tant elle reste discrète. Même si le corps à corps laisse souvent à désirer, Leto n’en demeure pas moins une nettoyeuse. Elle se déplace vite. Une gestuelle faible, limitée au strict minimum pour économiser ses forces. Même dans les mouvements quotidiens elle semble ne pas se montrer expansive. C’est l’exemple même de l’introvertie qui préfère garder ses distances, fuyant les regards, sans doute parce qu’elle sait trop bien ce qui s’y trouve la plupart du temps. Insaisissable, c’est sans doute le premier mot qui vous viendra à l’esprit.


Description morale :

Un mot pourrait résumer parfaitement ce qui se cache sous l’emballage attrayant.
Double.

Piégée dans une dualité qu’elle n’aurait jamais dû ressentir. Être sage, ne pas dire de méchancetés, ne pas chercher à sentir le parfum du sang… Qu’il est dur de se voir grandir en étant forcée de renier tout ce qui fait son identité.
Être hume.
Elle l’est, parfaitement. Leto ne vous laissera sans doute pas penser qu’elle puisse être autre chose. Elle qui se montre vaguement polie, jouant sur la timidité pour mieux cacher sa froideur. Un regard par en dessous, fuyant pour ne pas avoir à lire sur vos traits un intérêt déplacé, ou peut-être pire, le reflet d’une différence. Cette maudite différence qu’elle a dû cacher, années après années, sous l’éducation pacifiste d’une belle paire d’angoissés. Cacher ce qu’elle est, pour que personne ne puisse voir la vérité gênante qui se terre derrière les prunelles d’or.

Leto n’est pas un monstre au sens propre du terme. Elle possède une conscience, certes viciée, mais une conscience tout de même. Il n’y a que peu de choses auxquelles elle peut tenir, mais quand elle y tient, elle peut tout donner ou presque. Il ne s’agit pas vraiment d’esprit combattif, juste d’un désir de conserver un peu de bonnes choses autour d’elle. Il y en a très peu. Sans doute Lilia est la seule hume qui puisse se vanter d’avoir obtenu la confiance parfaite d’une Leto trop méfiante pour apprécier le monde qui l’entoure. Oui, c’est exactement ça. Une méfiance maladive, héritée de ses parents. Des parents protecteurs qui voulaient d’une enfant qui puisse vivre hume parmi les humes sans avoir à souffrir des penchants meurtriers qui caractérisaient leur espèce et les cataloguaient tous dans la liste des trucs à exterminer. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas eu l’occasion d’atteindre leur objectif.

Et oui, ne vous en déplaise, Leto est bel et bien une saloperie de psychopathe. Elle ne se le cache pas à elle-même. Elle a juste besoin de le cacher aux autres. Dissimuler son mépris pour l’huménité, un mépris cinglant, tranchant. Elle les hait, tous autant qu’ils sont. Pitoyables créatures parasites. Elle aussi, est un parasite, mais plus évolué. Un parasite qui ne cherche finalement rien pour elle-même. Une chose l’attire, une chose qu’elle cache parce que ça transformerait le prédateur en proie. La destruction. L’annihilation pure et simple de la vie sur Tyr. Par plaisir sadique. Pour se servir sans avoir à se cacher. Pour pouvoir être ce qu’elle est sans avoir à porter le masque des apparences. Le massacre pure et simple de ces êtres plus méprisables qu’elle. Quel plaisir de pouvoir un jour regarder un hume dans les yeux et lui lancer à la figure que oui, si elle a les dents pointues, c’est pour mieux le manger. Pour avoir le droit de lui arracher la gorge en punition de ces longues humiliations lancées simplement parce qu’on était pas identique à lui.

Une enfance difficile ? Il y a un peu de ça sans doute. Mais aussi difficile qu’il est de devoir cacher sa différence, il l’est tout autant de devoir étouffer sa nature. Pendant des années Leto s’est efforcée d’oublier qu’elle mordrait bien, qu’elle déchirerait volontiers, qu’elle regarderait à l’œil nu à quoi ressemblent des viscères. Mais comme on le dit si bien, chassez le naturel…
Oh, malgré son mépris et sa haine, Leto est une demoiselle tout à fait charmante, protectrice, aimable malgré sa distance. Elle est même prête à reconnaître qu’il existe des êtres bien dans ce monde. Des personnes qui méritent de vivre, d’exister. Mais elles sont tellement rares que, tout bien considéré, mieux vaut faire tout de même le ménage.

Et Lilia ? C’est un peu particulier. Elle est l’exception qui confirme la règle, celle qui a accepté ce qu’elle est tout en ignorant encore l’étendue de la sauvagerie latente de la Versatilis. Mais elle n’a pas besoin de savoir. Parce que Leto tient à elle, et qu’elle veut la protéger comme Lilia l’avait protégée. Et parce qu’elles se connaissent l’une l’autre mieux que n’importe qui. De l’amour ? Leto ignore elle-même si elle peut sincèrement ressentir ce genre de sentiment. Une… Complicité intime. C’est mieux.


IV. Précisions supplémentaires:

Style de combat :
Le combat… C’est souvent d’un ennuyeux ! Inutile de préciser que Leto est clairement une adepte du coup dans le dos. C’est beaucoup plus facile et expéditif, surtout que sur la longueur, elle peinerait à assurer un corps à corps.
Elle reste néanmoins entrainée. L’épée est indéniablement son arme préférée. Erèbe, sa chère et tendre lame, est tout en courbes, légère et particulièrement solide. Une arme que quelques détails esthétiques rendent particulièrement menaçante. Non, si Leto aime les lames, ce n’est pas pour le côté vite fait et portable, c’est surtout pour son petit amour refoulé pour la boucherie. Le sang, c’est beau. C’est élégant, tenace, et délicieusement parfumé.
Voici donc le système de Leto. C’est une combattante. A ce titre, elle sait très vite si elle va être à la hauteur ou pas dans un combat. Si oui, elle se fera plaisir, et charcutera un peu. Juste assez pour avoir l’air d’une bonne balayeuse fanatique, et pas assez pour ressembler à une saloperie de psychopathe. Si non, elle expédiera rapidement son adversaire en usant de ses autres talents. D’abord rester à distance, puis laisser ses lames en étoile (ses petites chéries) faire un peu de travail, et pourquoi pas s’éclater au lancé de humes. La magie, ça a du bon. Beaucoup de bon, d’ailleurs.
Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. Erebe

Talents particuliers :
Leto possède un talent évident pour ressembler à une hume. A vrai dire, seul un regard expérimenté pourrait se douter de quelque chose.
Elle est aussi brillante pour mentir.

Signes particuliers :
Rien de remarquable.


Dernière édition par Leto le 13.10.11 22:47, édité 7 fois
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Leto

- Hmmm Chaaaaraaaal ! - aime défoncer les façades.

Leto

Signalement : SDP


Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. Vide
MessageSujet: Re: Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre.   Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. I_icon_minitime09.07.09 6:58

V. Histoire:

Prélude à un beau désastre…


Peu importe leur planète d’origine. Hgruaf l’avait déjà oubliée alors que, face au portail, il serrait contre lui la silhouette frêle de sa chère et tendre, enceinte jusqu’aux yeux, qu’elle avait fort jolis d’ailleurs. Le problème, quand on est un Versatilis, c’est qu’on se devait d’être un conquérant, surtout en étant né sous un régime militaire. Mais en voyant celle qui l’aimait souffrir de ses faiblesses, Hgruaf s’était surpris à rêver d'autre chose. Un monde où ils n’auraient pas besoin de se cacher. Un monde où les pacifistes n’étaient pas traqués comme des plaies nuisant à une société basée sur l’ambition et la puissance. Un monde où leur enfant pourrait grandir sans avoir à se terrer dans des égouts puants. Et ce monde, c’était Tyr…
Un baiser déposé sur le front de son amour, et Hgruaf arriva à destination, sans avoir relâché sa compagne. Oui, là-bas, ils pourraient vivre en paix…
Quelle belle utopie, n’est-ce pas ?


… Et introduction d’une histoire sans intérêt.


Dans les faits, ce fut plus compliqué. A vrai dire, les Versatilis, ou régulièrement appelés SDP par ceux qui avaient connaissance de leur existence, étaient vite supprimés pour le bien de la majorité. Il a fallu négocier, faire des promesses, assurer un avenir paisible. Après des séries de démarches et quelques essais, monsieur et madame Elbon étaient officiellement reconnus comme citoyens tyriens. Et afin d’éviter des malentendus avec les nettoyeurs du nord, ils décidèrent de déménager dans le sud. C’est à Empur, en Twinkil qu’ils s’installèrent, avec leur bébé nouvellement né.
Leto.
Pour qu’elle se fasse oublier. Pour qu’elle soit cachée.



Premier chapitre de la vie de Leto, par elle-même.
Du commencement d’un rêve.


A dire vrai, je n’ai que peu de souvenirs précis de ma vie avant toi. Mais aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu des sentiments pénibles. La colère, l’incompréhension, la peur… Sais-tu ce que c’est d’avoir une mère qui refuse de te laisser franchir le seuil sans avoir vérifié à plusieurs reprises que ton maquillage est bien fait ? Sais-tu ce que c’est que d’avoir un père qui répète inlassablement les mêmes recommandations sur un ton aussi solennel qu’effrayé ? Oh, l’un dans l’autre mes parents étaient plus doux que ton père. Quelle étrange ironie, tu ne trouves pas, Lilia ?
Mais ce n’était pas ça le pire.
Non, le pire, c’était le regard des autres enfants. Une fois, j’ai ri devant l’un deux, et tous ceux que je croyais mes amis se sont éloignés de moi parce que mon sourire faisait peur. Les brimades ont vite commencé. C’était d’abord des moqueries, des remarques déplacées. J’étais trop maigre, trop pâle. On m’appelait le fantôme, la morte, la chose. Mais pour eux, je n’étais pas un Versatilis, juste une hume pitoyable.
Une hume qu’ils pouvaient humilier quand ils le désiraient.
Et tu sais ce que me disaient mes parents quand je leur racontais mes supplices entre deux crises de larmes de colère ?
« Ignores-les, trésor… »
Mais ils avaient tort.

Et je t’ai rencontrée.
Dis, Lilia, tu te souviens de notre rencontre, hein ? J’en suis certaine. C’était au parc, dans l’une des nombreuses tentatives de ma mère pour me pousser à avoir des amis. Mais personne ne s’approchait de moi. Et je ne voulais m’approcher de personne. Je ne voulais pas avoir à encaisser encore des remarques blessantes, et à me taire sous prétexte que la violence, ce n’est pas bien. Mais toi, tu es venue à moi…

Citation :
- Qu'est ce que tu fais ?
- Rien.
- Ben moi j'enterre un Versatilis.
- ... Pourquoi tu fais ça?
- Parce que c'est méchant.
- C'est pas vrai!
- Si c'est vrai ! C'est mon père qui l'a dit.

Tu vois, Lilia ? C’était exactement ça. Mais je ne pouvais pas me résoudre à t’ignorer et à m’en aller. Peut-être parce que toi, au moins, tu savais que des êtres comme moi existaient sur Tyr. Du coup, je n’ai pas pu m’en empêcher. Parce qu’il fallait que je saches, que je vérifies s’il était possible de parler avec quelqu’un qui savait sans déclencher les catastrophes que mes parents redoutaient tant.

Citation :
- Ben c'est un menteur!
- C'est pas un menteur ! Les Versatilis sont des méchants qui mangent les enfants !
- Non c'est faux! Je... Je connais des Versatilis qui sont très gentils.
- T'es qu'une sale menteuse. Les Versatilis ils t'auraient mangé. Même qu'ils nous ressemblent pour qu'on leur fasse confiance. Ils sont mauvais mauvais mauvais
- Pourtant, je ne t'ai pas mangée, moi.
- .... T'es une Versatilis ?
- Ouais. Et toi, une méchante hume.

Je ne me rappelle plus vraiment de tout, mais je sais que ça a tourné à la dispute. Qui des deux petites filles avait raison ? Celle qui disait que les Versatilis était des méchantes choses qui devaient disparaître ou celle qui disait que les humes étaient bêtes et méchants ? Nous en sommes venues aux mains pendant cette rencontre. J’ai dû me faire violence pour ne pas pleurer, pour ne pas te cracher ma rancœur à la figure. Mais au moment où je me suis jetée sur toi, quand j’ai vu la peur dans tes yeux, j’ai vu ce que tu étais : une simple fillette terrifiée.
Et je t’ai relâchée pour fuir, parce que je ne connaissais rien d’autre. Tout aurait pu se terminer là, si tu ne m’avais pas rattrapée. Je me suis surprise à souhaiter que tu pourrais comprendre. Je ne te demandais pas de croire en la bonté d’une race dédiée à la destruction, juste d’accepter les exceptions. Je désirais tant que tu me voies comme une exception ! Et j’aurais pu moi aussi te considérer comme différente de tous ces petits humes aveugles et mesquins.

Citation :
- Ton papa est méchant. S'il me connaissait, il me ferait du mal! Et ça, ça fait de lui un méchant. Tu peux reculer si tu veux, mais moi, je ne suis pas méchante, et je ne te ferai pas de mal.
- Mon papa il ferait pas de mal à quelqu'un qui me fait pas du mal ! Moi j'aimerais juste une copine. Mais je veux pas que ça soit une vilaine Versatilis.


Tu as prononcé le mot magique. Ce mot que la fillette que j’étais alors désirait tant entendre de la bouche d’un hume. Je suppose que tu ignores encore à quel point la main que tu as glissé dans la mienne était salvatrice…
Et nous avons joué ensemble à enterrer des Versatilis. Mais que les méchants.


Dernière édition par Leto le 27.07.09 1:17, édité 2 fois
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- Hmmm Chaaaaraaaal ! - aime défoncer les façades.

Leto

Signalement : SDP


Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. Vide
MessageSujet: Re: Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre.   Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. I_icon_minitime09.07.09 7:00

Deuxième chapitre.
De l’évolution d’un idéal.


J’ai cru changer de vie pendant les années qui ont suivit. Un peu comme si l’enfer était passé. Mes parents ne voyaient pas d’un mauvais œil mes goûts en matière de fréquentation. Il fallait dire qu’ils adoraient t’avoir chez nous, un peu comme le second enfant que l’Etat leur avait refusé. Mais ma mère n’a jamais pu se résoudre à faire pencher la balance et préférait te considérer comme la seule amie de sa fille. Sans doute parce que tu avais déjà une famille, et aussi parce qu’elle devait sentir, quelque part, que certaines blessures risquaient de s’aggraver. Je n’étais pas une enfant modèle, loin de là. Mais je pouvais vraiment me moquer des autres. Ils n’étaient rien, juste des petits humes ignorants encastrés dans leur esprit étroit. Et je t’avais toi, qui savais et qui avais accepté.

Je me rappelle du regard inquiet que mon père jetait dans la rue, depuis la fenêtre du salon, en se demandant quand j’allais rentrer. Mes parents n’ont jamais aimé me savoir chez toi. La réputation de ton père leur était parvenue. Mais il ne savait rien, et c’était uniquement grâce à ça qu’ils me laissaient venir chez toi. Je n’ai jamais très bien compris pourquoi ta mère ne m’a jamais balancée à son paranoïaque d’époux. Peut-être que, tout comme la mienne, elle croyait que nous avions besoin l’une de l’autre, et que la race n’y changerait rien.

Nous n’avons pas grandi comme deux humes, mais comme deux amies, faisant fi de certains préjugés pour être ensemble, tout simplement. Une vie partagée de délires et de traumatismes. Je n’ai jamais osé t’avouer l’état de choc dans lequel s’est trouvé mon père en te voyant à treize ans avec la boule à zéro. Lui qui trouvait les cheveux longs si beaux a reçu comme un coup en plein cœur ce jour-là, ce qui avait d’ailleurs bien fait rire ma mère et moi. C’était dans ce genre de cadre-là que j’ai sincèrement cru au rêve de mes parents. Jusqu’à-ce que ma route croise un congénère.

Jamais je ne t’en ai parlé, et je suppose que jamais je ne t’en parlerais, de ce Versatilis qui une nuit, était venu frapper à notre porte pour vomir des insanités sur mes parents qui selon lui étaient la honte de notre espèce. Silencieuse, prostrée en haut des escaliers, j‘ai écouté alors que je n’aurais pas dû. Il parlait de déchéance, de pouvoir, de massacres et de sang. Il reprochait à mes parents d’avoir fuit, d’être des lâches. Mais ses mots… Ils ont ravivé une rage que je croyais disparue sous le sable de ce bac dans lequel nous avions joué pour la toute première fois. Pendant quelques jours, j’ai eu interdiction de sortir, mes parents redoutant quelque chose que je ne pouvais pas comprendre. Mais ça n’avait rien changé.
Parce qu’il était toujours là, et que je l’ai rencontrée, seule.
Toi, tu étais prise avec ton père, avec ses préceptes et ses entrainements obsessionnels. Je le voyais te faire du mal, en un sens, à te rabattre les oreilles avec ses paroles xénophobes. Mais je n’ai rien dit. C’était sans doute ça, la lâcheté dont l’inconnu avait parlé à mes parents. Alors quand il est venu à moi… Je n’ai pas su résister. Oh, lui aussi avait ses préceptes, mais il ne m’a jamais dit que c’était mal de te fréquenter, bien au contraire. Non, lui, il disait qu’il fallait être proche d’un ennemi pour mieux le détruire. A cette époque, jamais je n’avais pensé à te faire du mal en vérité, mais il m’offrait ce que mes parents m’avaient toujours refusé : l’opportunité d’être autre chose qu’une lâche. Prétextant des sorties pour te voir, j’ai commencé à le fréquenter. Non, tu n’aurais jamais pu t’en apercevoir, toi qui était alors occupée à endurer les sermons paternels. Grâce à lui j’ai pu développer ma magie, celle qui ne servait jusqu’alors qu’à pimenter nos jeux d’enfants quand nous étions seules dans ta chambre ou dans la mienne. Il m’a appris à me battre, assez pour que je ne sois pas une honte pour l’espèce. Je manipulais son épée, sous ses conseils. Elle était lourde pour moi, mais il disait que c’était mieux, que je pourrais gagner en musculature et en efficacité. Et même si je ne voulais pas le laisser me transformer en machine haineuse, je préférais l’écouter lui au lieu de mes parents. C’était bête et puéril sans doute. Une crise d’adolescence. Mais il faut bien se rebeller au moins une fois dans sa vie.

Jamais je n’ai pu t’avouer à quel point j’ai été dégoûtée le jour où ton père t’a offert cette arme. Mais ça m’a conforté dans cette tendance que j’avais à ne plus vouloir être juste pacifiste. Tiraillée entre deux idéaux, je ne savais plus quel parti prendre. A cette période, mes parents et moi commencions déjà à ne plus trop nous entendre. Il m’arrivait de leur jeter au nez leur pacifisme à la noix. Les quelques éveillés que ton père avait réussi à conserver dans son cercle d’amis traînaient régulièrement autour de chez moi. Sans doute voulaient-ils vérifier par eux-mêmes que mes parents n’étaient pas des dangers. Après quinze ans passés, ils doutaient encore et leur comportement m’écœurait. Pire encore, ils semblaient tellement intéressés par ma petite personne qu’aucun d’entre eux ne se rendait compte que ce qui se produisait chez toi jour après jour était bien pire. Je t’ai vu boire, changer. La fille que j’ai connue devenait peu à peu une combattante. Les robes t’allaient pourtant si bien. Même mes parents s’étaient rendus compte de ton malaise. C’était bien pour ça qu’ils ne s’opposaient pas quand j’allais te voir. Du haut de mes seize ans, quand toi tu en avais dix-sept, je me sentais perdue entre ton amour naissant pour le gyn et tes changements. Là où j’étais devenue plus sociable, tu devenais brutale. On nous fuyait dans la rue, mais je m’en fichais pas mal.

Je n’aimais pas le regard que les garçons commençaient à poser sur nous. L’idée de devoir donner un peu plus qu’un sourire me terrifiait. Sans doute parce que je savais d’avance ce qui se passerait si l’un d’entre eux réalisait que ma peau était un peu trop grisâtre, ou si mes crocs mordaient trop profondément dans un élan d’hormones. Je préférais de loin nos soirées d’ado en mal d’affection. L’alcool, Soyevur Hotel et leur musique jugée décadente par mes parents. Tu parlais plus facilement une fois imbibée de gyn. La boisson avait au moins l’avantage de faire remonter à la surface tout ce que ton éducation t’empêchait de lâcher en pleine sobriété. Nous étions chez moi, la plupart du temps. Sans doute parce que mes parents étaient plus permissifs, et aussi qu’ils ne venaient jamais nous déranger. Un peu comme cette soirée où tout a dérapé. Je n’arrive étrangement pas à y trouver ces regrets qui t’obligent encore aujourd’hui à te voiler la face. Tu étais déjà bien ivre, et j’ai voulu te confisquer cette maudite bouteille, pour t’obliger à te regarder en face. Je n’ai pu que découvrir à quel point ton mal était profond.

Citation :
- T'es dégueulasse. Casse-toi putain et m'emmerde plus. J'en ai raz-le-bol. Comme si tu ne faisais pas exprès d'allumer les autres mecs. Et moi je dois baver dans un coin. Putain je suis pas ton chien !

Non, tu ne l’étais pas. Tu étais tout ce que j’avais, même si tu t’obstinais à redouter le jour où je t’oublierais. Comme si ça pouvait arriver. Toi qui croyais que j’étais devenue une autre. Mais de nous deux, Lilia, je suis probablement celle qui avait le moins changé à cette époque.

Citation :
- Tu recommences... Comme la toute première fois... A te baser sur les apparences. Pourquoi?
- Parce que je veux pas qu'un autre te vole à moi !!!! Je refuse que ça t'écarte de moi Leto ! Tu m'appartiens ! Tout m'appartient !
- Alors ne me repousses pas, s'il te plait...
- C'est de ta faute de toute façon ! Si t'étais moins... moins... merde putain.

Ta manière de me repousser n’était pas du tout convaincante. Et à vrai dire j’ignore encore pourquoi je me suis obstinée. Sans doute parce que j’avais terriblement peur de te perdre à cette époque-là. Nos apprentissages respectifs nous séparaient. Je ne pense pas être lesbienne. A vrai dire, le sexe n’a que peu d’importance à mes yeux. Ce n’était qu’un nouveau besoin. Et à seize ans, je voulais partager ce besoin avec toi. Et j’ai cherché à t’embrasser une première fois.

Citation :
- Merde c'est quoi CA ???
- C'est ce que tu veux, mais que tu es incapable d'admettre.
- Ce que je veux ?? Je suis pas lesbienne et je veux certainement pas...
- Je sens ton coeur battre jusqu'ici. Pourquoi tu as si peur d'accepter, même pour une fois?
- Je suis pas attirée par toi... Arrête ça.
- Menteuse...
- Arrêtes ça j'ai dis ! C'est toi qui a envie de me sauter ouais ! En plus entre filles ça se fait pas et c'est pas possible alors t'arrêtes tes foutus fantasmes et tu ranges tes crocs.
- ça se fait pas entre filles... C'est ton père qui a dit ça? Bon, après tout je peux aussi bien aller me faire tirer par un mec. Ce sera pas bien difficile dans le noir...

J’avoue, c’était fourbe. Je savais exactement où frapper pour faire mal, pour t’obliger à réagir. La force avec laquelle tu m’as plaquée contre le lit trahissait trop bien tes sentiments.

Citation :
- Vas-y essaye seulement ! Essaye de te faire tirer par un mec et je vous bute tout les deux avec Jack Jack.
- Ou mieux... J'attire un mec, et dans le noir, on échange nos places. Et tu pourras te le faire en pensant à moi.
- Putain t'es vraiment qu'une sale garce quand tu t'y mets.

Une sale garce… Sans doute l’influence de mes gènes. J’ai eu la chance d’avoir des parents portés sur la communication malgré tout. Le sexe n’était pas un sujet tabou. Non, je n’y connaissais pas grand chose finalement. Ton père devait avoir raison sur un point, les Versatilis sont des monstres, plus proches de l’animal que de l’hume. Et pour les animaux, ce genre de chose est purement instinctif. Tu as douté, et je suppose qu’aujourd’hui encore tu préfères croire que je t’avais menti sur mon innocence. Tu te sentais perdue sous mes caresses pourtant encore maladroites. Tu résistais, piégée dans ta peur de l’inconnue, mais mon obstination a eu raison de tes craintes et tu en venais à me réclamer contre toi, corps contre corps, jusqu’à ta libération. Si tu savais à quel point j’ai adoré t’entendre gémir… Je ne m’attendais pas à ce que tu me rendes si bien la pareille. Dommage que tu aies considéré cet acte comme un écart à ne plus reproduire…
Et dommage qu’il ait fallu payé si cher notre plaisir.


Dernière édition par Leto le 17.08.09 0:40, édité 4 fois
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Leto

- Hmmm Chaaaaraaaal ! - aime défoncer les façades.

Leto

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Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. Vide
MessageSujet: Re: Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre.   Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. I_icon_minitime09.07.09 7:03

Troisième chapitre.
De la fin d’une vie.


Il s’est écoulé environ six mois, pendant lesquels tu as parfaitement feint l’oubli de notre nuit. Mais je ne t’en veux pas. A vrai dire, je m’y attendais. Le pire, c’est que cette situation ne m’est même pas déplaisante. Je t’ai pleinement possédée le temps d’une nuit, tout comme je t’ai appartenu. Ce fut un beau moment malgré tout. Et tu recommençais à t’éloigner de moi, entraînement après entraînement. Et j’ai recommencé à entretenir ma mauvaise fréquentation, parce que pour un jour suivre une balayeuse, il me fallait un certain niveau. A ce moment-là j’ignorais encore que tout mes idéaux allaient irrémédiablement basculer.
Il a fallu qu’il l’apprenne. Aujourd’hui encore je ne suis pas tout à fait certaine de ce qui s’est exactement passé, mais il l’a su. Je conserve encore en mémoire le regard haineux et méprisant qu’il a posé sur moi. Un regard que les humes n’accordent qu’aux animaux qui les répugnent, aux insectes. Je ne faisais que passer te prendre, pour une énième balade loin de son fanatisme et de sa rage, loin aussi de ce Versatilis qui voulait faire de moi celle que j’aurais toujours dû être. Peut-être que je croyais encore vaguement que tout finirait par s’arranger, que ton père s’étoufferait dans sa paranoïa et cesserait de te rabattre les oreilles avec ses préceptes dictatoriaux.
Ce fut la plus grosse, et la dernière erreur de ma vie.

J’ai dû penser comme toi, finalement. Et me dire qu’un hume aussi paranoïaque que ton père n’oserait jamais passer à l’acte. Après tout, pour les bienheureux, mes parents n’étaient que de simples immigrés venus du nord, et pas une menace extra-tyrestre. Il ne pouvait pas réduire à néant seize ans de cohabitation parfaite. C’est mignon, la naïveté de la jeunesse.
Et jamais encore je n’avais ressenti un feu aussi puissant me ronger les entrailles.

Ce fut d’abord l’incompréhension, la négation. Les flammes léchaient le ciel, dans un vrombissement digne d’un gigantesque monstre affamé. Les murs avaient été soufflés, l’explosion avait précédé l’enfer. Mes parents étaient tous les deux à la maison quand je suis partie. Il y étaient encore quand je suis revenue, limités à des tas de cendres mêlés aux débris de tout ce qui fut ma vie. J’ai voulu m’élancer vers ce chaos brûlant, hurlant le nom de mes parents, espérant qu’un miracle ce soit produit, mais rien. J’aurais tout aussi bien pu mourir brûlée vive, si tu ne m’avais pas retenue.
Et je l’ai vu, souriant face à l’apocalypse qu’il avait déclenchée, comme s’il venait de sauver le monde.
Tout s’est brusquement brisé.
Une colère sourde m’a envahie, étouffant le vrombissement des flammes, étouffant le reste du monde. La rage à l’état pur, brutal et inaltérable. Cette rage contre laquelle je m’étais battue pendant seize ans, et qui venait d’envahir chaque parcelle de mon être. C’était terminé.
Les gens fuyaient tous comme des lâches. Il n’y avait personne pour appeler les secours, personne pour vouloir rester témoin de ce qu’ils jugeaient comme un acte raciste de plus sur Tyr. Des immigrés qui payaient à présent le prix pour avoir osé demander un peu de tolérance. C’était un combat dans lequel personne ne voulait s’engager, accroissant ma fureur contre cette race impie.
Mais tu m’as encore retenue. Je devais lutter contre ta force entrainée avec ma colère désordonnée, insultant ton père comme il l’avait toujours mérité, crachant à son visage toute la haine qu’il soulevait en moi.

Citation :
- Je... Vais... Te crever!! Regardes-moi! Assassin!!!
- Leto arrête ! Arrête... Si tu fais ça... tu seras classée. C'est tout ce qu'il cherche... juste ça...
- J'm'en fous! Il doit payer!! Ils doivent tous payer! J'vais le tuer ce salopard! Le démembrer, le mettre en pièces! Il a détruit ma famille!

Et il m’ignorait, comme si je n’étais rien, à peine un truc qui n’existait pas à ses yeux. Juste une vermine qui devrait être supprimer bientôt. J’entendais à peine ta voix, perdue dans le tumulte qui avait envahi ma tête. Seul ton cri a pu estomper pendant un instant la cible de toute ma haine. Et j’ai failli me retourner contre toi.

Citation :
- Non ! Tu ne feras pas ça ! Pas toi ! Je ne veux pas que le gouvernement te fiche ! Il est hors de question qu'on nous sépare !!! Tu m'entends ???

De simples mots, qui pourtant m’ont fait hésiter, juste assez longtemps pour que j’en vienne à te menacer ouvertement. J’étais prête, à cet instant même, à t’abattre toi pour le tuer lui. A détruire tout ce qui se mettrait entre ton père et moi. Mais tu m’as dit que tu ne me laisserais pas me compromettre, que tu allais abattre ton propre sang. Je n’aurais pas dû te croire, mais la détermination que j’ai lu en toi m’a fait l’effet d’une douche froide. Et l’amour qui t’a obligée à me protéger à l’époque est devenue la plus belle faiblesse que tu m’aies jamais offerte. Même si je n’ai toujours pas pu me résoudre à l’exploiter encore à ce jour.
Je t’avais dit que tu allais regretter ce meurtre, mais tu l’as quand même souhaité. J’ai reculé, le cœur rempli d’une frustration à peine consolée par la joie malsaine de le voir chanceler sous le pouvoir qu’il t’avait lui-même conféré. Les traits d’un père trahi par sa propre fille… Un spectacle que j’aurais jugé horrifiant quelques semaines plus tôt et qui apaisaient pourtant très faiblement ma colère. Je n’ai pas pu résister à la tentation de déchirer le voile, de m’assurer qu’il serait lui aussi réduit en cendre. Son corps sec a basculé dans le brasier, aidé par mes soins, pour flamber comme de rien. Un simple fétus de paille offert à ses flammes dont je ne pouvais détourner le regard.
Et je l’ai vu, par-delà le brasier, souriant en affichant ses crocs. Un sourire malsain, accompli. Un rictus qui étrangement semblait porter une part de tendresse. Le sourire d’un mentor ravi que son élève ait passé son épreuve. Je ne peux que supposer le degré d’implication de ma mauvaise fréquentation.
Et tu m’as tirée de mes pensées sauvages pour m’éloigner de l’incendie.
Je ne pouvais que jeter des regards derrière moi, guettant au-delà des ruines de ma maison le sourire provocant du Versatilis, mais rien. Et toi, tu étais comme morte à l’intérieur, énumérant ce que nous devions faire, parlant de ton future métier de balayeuse. Oui, partir, loin, tuer des méchants Versatilis mais pour de vrai cette fois. Je m’en fichais pas mal, en un sens. Il fallait que je partes, que je fuies cette ville et ses habitants, que je trouve quelque chose qui puisse me permettre de me venger, non pas contre un être unique, mais contre toute une civilisation. Ces humes, éveillés ou initiés qui nous exterminaient alors que la plus élémentaire des lois de l’évolution voulait qu’eux disparaissent, ces humes bienheureux enfermés dans leur idiotie. Tous de la vermine. Et ça, Lilia, tu allais me l’offrir sur un plateau.



Quatrième chapitre.
D’un reste d’une renaissance.



Secaria. Nous n’avions pas d’autre but après tout. Toi, tu allais faire ce pourquoi tu as été élevée, et moi… Moi j’allais faire ce contre quoi mes parents se sont battus. Finalement, de nous deux, je suis certainement la plus rebelle. Je ne m’attendais pas à être devancée de quelques semaines. A notre première escale, un cadeau m’attendait : mon Erèbe. Ma mauvaise fréquentation m’avait attendu avec impatience et m’offrait mes armes sur un plateau. Une épée parfaite pour moi, plus légère que la sienne, avec laquelle je ne pouvais être que plus rapide encore. Il ne devait pas s’attendre à ce que cette même lame soit celle qui allait le tuer.
Il fut notre premier contrat, j’y ai veillé. Dans le dos, sans qu’il ne s’y attende, affaibli par toi-même, plus virulente que jamais envers les extra-tyriens. J’ai pris mon temps, mais les auteurs directs de la mort de mes parents sont tous morts à présent.
Sept ans.
Les années s’écoulent vite. Tu es toujours autant accro au gyn et aussi incapable d’assumer tes propres désirs. Moi, j’assouvis les miens autant que possible, dans les limites du raisonnable. Je suis devenue une parfaite adepte du Pacte de la Lune Rouge. Une Versatilis qui veut exterminer l’huménité et qui ne rechigne même pas à supprimer ses semblables… Si c’est pas un bel amour de la destruction et du chaos !
Je suis double, et je le vis bien mieux que ce que j’avais supposé au départ. Les remords ne me rongent pas. Finalement, je dois être faite pour ça.

C’est avec un sourire que je m’excuse de mon retard. Cinq petites minutes… Et tu m’attendais dans ce bar, avec un verre de gyn vide devant toi. Bien entendu, tu nous en recommande. Si seulement tu savais ce que je suis devenue… Tu pointerais ton arme sur moi comme tu l’avais fait sept ans plus tôt avec ton père. Mais je ne crains pas cet hypothétique avenir. Tu continue de courir après quelque chose, et je ne peux que te regarder faire, prête à t’aider à te relever si tu venais à chuter. Tu t’éloigne encore, mais je te laisse faire. Peut-être parce que quelque part, je voudrais pouvoir te protéger de moi-même.

Et ce n’est que le commencement…


Dernière édition par Leto le 27.07.09 1:56, édité 1 fois
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L'Autre Main

Signalement : L'autre main du Destin (probablement la gauche) Compte PNJ réservé à la validation des fiches. NE PAS MP.


Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. Vide
MessageSujet: Re: Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre.   Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. I_icon_minitime24.09.11 21:26

9 Juillet 2009, Seel a écrit:
Et bien j'ai enfin terminé de lire, c'est une très belle fiche :)
Bienvenue sur le forum, amuse toi bien !
Spoiler:

NB: Les fiches ont été nettoyées de tous les post non rp. Désormais, l'auteur du topic est le seul habilité à poster.

Ce topic vous servira à la fois d'étendard, comme de journal intime ou fourre-tout, tant que cela concerne Leto.
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre.   Leto Elbon, Femme de Ménage extra-tyrestre. I_icon_minitime

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